Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Jeu 18 Juil - 14:22
Délicatement, le jeune homme retira le bandage qui entourait son crâne. Puis, il observa attentivement l’entaille en voie de guérison qui s’étendait sur une dizaine de centimètres au-dessus de sa tempe gauche, se retenant d’en dessiner les contours du doigt. Une fois qu’il se fut assuré qu’aucun pus n’en suintait, il se fit un nouveau bandage. Il l’avait échappé belle. Ses collègues n’avaient pas eu autant de chance. Pourtant certains d’entre eux avaient bien plus d’expérience du terrain que lui. Seulement, il avait bénéficié d’être le membre le plus jeune de leur groupe. En effet, sa jeunesse avait amené le chef de leur escadron à lui assigner le rôle de protéger leurs arrières, ce qui lui avait offert les quelques mètres nécessaires pour échapper à l’odorat surdéveloppé des vampires. Chance que ses camarades n’avaient pas eue.
Il pouvait encore entendre leurs cris lorsque la horde sauvage leur était tombée dessus. Ils ne les avaient pas entendus arriver et le combat avait pris fin avant même de commencer. Quelques sorts avaient bien fusé ici ou là, blessant superficiellement un ou deux vampires mais rien en comparaison du carnage que ces derniers avaient fait. Les quatre Aurors s’étaient vidés de leur sang en l’espace de secondes. Il avait bien tenté de sauver Hulls qui se trouvait le plus à proximité de sa cachette en envoyant valser le vampire qui se nourrissait de son sang d’un Expulso enragé, mais tout le monde sait que la rage est la pire ennemie du combattant. Non seulement Hulls avait déjà perdu trop de sang mais le vampire avait repéré sa présence et lui était sauté dessus. Bien qu’il s’y attendît, il n’avait pas pu éviter l’assaut. Il avait néanmoins réussi à faire reculer la créature d’un Incendio bien envoyé mais cela ne lui avait laissé le temps que de transplaner loin de la scène du carnage. Il avait alors réalisé qu’il saignait abondamment de la tête et avait entrepris de sortir son kit de premier secours pour s’arranger un bandage de fortune.
Son instinct de survie lui avait ensuite hurlé de se rendre directement à Sainte-Mangouste mais son sens du devoir fut le plus fort et il s’obligea à transplaner de nouveau à proximité des lieux du combat. Heureusement le soleil commençait à se lever et les vampires étaient repartis. Il s’était donc approché anxieux de ses camarades et avait pu constater qu’ils avaient déjà tous passé la baguette à gauche. La vue du cadavre déchiqueté de son chef, sur lequel les vampires semblaient s’être particulièrement achernés, lui avait particulièrement causé une très forte impression et il avait rendu le contenu de son estomac derrière un buisson. Une fois remis, il avait immédiatement appelé des renforts pour transporter les corps jusqu’au Conseil, puis s’était rendu au bureau de son géniteur faire son rapport avant de finir par faire la visite si nécessaire aux Guérisseurs de Sainte-Mangouste.
Tout cela remontait déjà une petite semaine. Sa blessure donnant de bons signes de guérison, le guérisseur en charge de son dossier lui avait ainsi permis de quitter l’hôpital au bout de quatre jours qui lui avaient paru interminables, non sans lui faire d’abord promettre de ne pas reprendre du service avant au moins quatre autres jours et une visite de contrôle à la fin de cette période de temps. Le jeune Auror avait voulu protester mais un regard intraitable du guérisseur lui avait fait ravaler ses réclamations. Crestian avait donc quitté sa chambre avec un arrière-goût amer dans la bouche et une belle paire de cernes sous les yeux, signe des nuits d’insomnies que les images de ses collègues exsangues lui coûtaient depuis qu’il ne dépendait plus de potions pour dormir. Il s’était donc dirigé vers la sortie de l’hôpital lorsque sa jumelle l’avait rattrapé et avait exigé sous peine de souffrances infinies – et il connaissait suffisamment Crestia pour savoir qu’elle n’était pas adepte des menaces en l’air – qu’il rende visite à un autre guérisseur une fois sorti pour avoir un deuxième avis sur son état.
-On ne plaisante pas avec les griffures de vampire, avait-elle déclaré sur un ton qui n’admettait pas de réplique.
Le blond avait donc dû accepter et c’était la raison pour laquelle il se trouvait en ce jeudi matin devant la porte d’une certaine Guérisseuse Delacour. En effet, il avait entendu le plus grand bien d’elle, après tout elle avait été l’élève d’une femme que même Crestia respectait : Amanda Hattaway. Il était donc raisonnable d’espérer que sa sœur accepterait son avis médical sans exiger une troisième contre-expertise. Il frappa donc doucement à la porte qui se tenait devant lui et se présenta d’une voix forte et claire pour qu’il lui soit donné l’autorisation d’entrer.
-Auror Longbottom, j’ai rendez-vous avec la Guérisseuse Delacour.
Dernière édition par Crestian Longbottom le Mar 20 Aoû - 22:11, édité 1 fois
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Jeu 18 Juil - 14:51
Miss Delacour avait réussi à obtenir un petit logement dans une sorte d'immeuble exigu, et s'était installée de son mieux afin de pouvoir accueillir ceux qui en auraient la nécessité en cas de maladie ou de blessure. Elle prenait son travail à cœur, et jouissait, de plus, de l'aura d'Amanda Hattaway, qui lui garantissait une patientèle continue, à condition bien sûr d'en prendre soin et de l'entretenir. La journée n'avait pas été bien remplie, et à présent, la Vélane se préparait un thé bien chaud pour lire tranquillement le dernier ouvrage qu'elle avait emprunté à la bibliothèque.
Elle laissa la bouilloire sur le feu, et retourna dans son "salon", à savoir la pièce qui lui servait de cabinet, de chambre, et de bureau. A peine s'était-elle assise dans son fauteuil que l'on toqua à la porte. Elle leva les yeux vers son horloge. La journée n'était pas terminée ! Elle entendit, au travers de la lourde barrière de bois :
- Auror Longbottom, j’ai rendez-vous avec la Guérisseuse Delacour.
Elle sourit, sauta sur ses pieds et vint ouvrir la porte pour se découvrir au nouveau venu. Elle fut surprise de la personne qu'elle trouva derrière la porte. Un Auror. Elle en avait entendu parler au détour des ruelles, des salons et des boutiques du Chemin de Traverse. Elle s'était imaginée des hommes et des femmes d'âge mûr, sobres et discrets, posés et impassible. La Française avait devant elle un jeune homme de taille moyenne, et qui, première et dernière chose qu'elle remarqua, arborait une jolie cicatrice sur le côté du visage.
- Oh... Bonjour, Lord Longbttom ! Entrez, entrez je vous en prie, dit-elle avec un léger accent français, dont elle ne parvenait pas à se débarrasser, mais qui faisait souvent sourire.
Elle ferma la porte dans le dos du visiteur et, d'un geste, l'invita à s'asseoir. Elle noua ses longs cheveux blonds en une tresse lâche, et, attrapant d'un geste le tabouret qui se trouvait-là, vint s'installer à la gauche du jeune homme.
- Ne dites rien, souffla-t-elle. Le Docteur Makenzie m'a parlé de vous... Il a fait un formidable travail, vous savez ? La cicatrice est magnifique, et la peau se régénère à merveille...
Absorbée, elle effleurait du bout des doigts le sillon rosâtre sur la tempe du jeune homme. Ouh oui, le Guérisseur de Sainte Mangouste avait fait un très beau travail ! Et pourtant, les blessures infligées par des vampires n'étaient jamais des plaies à prendre à la légère. Ce qu'elle lui fit de suite remarquer.
- En revanche... Il ne faut pas négliger la dangerosité de ce genre de plaie... C'est pourquoi vous êtes là, c'est ça ? On a demandé à ce que vous soyez suivi de près, hum ? Demanda-t-elle en le regardant pour la première fois dans les yeux, interrogeant le jeune homme de ses iris bleus splendides.
Elle attendit à peine sa réponse pour se lever et se diriger vers une grande armoire, qu'elle ouvrit, découvrant une grande collection de baumes, bandages et autres potions, bien organisée. Elle revint vers lui avec un petit pot de nacre, et se rassit.
Dernière édition par Passiflore Delacour le Sam 20 Juil - 10:49, édité 1 fois
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Ven 19 Juil - 19:10
Lord Longbottom. Personne ne l’avait encore jamais appelé ainsi. Lord était le titre réservé à son père et, travaillant sous les ordres directs de ce dernier, il ne serait venu à l’esprit de personne de l’appeler autrement que par son nom de famille seul ou, dans certains cas, accolé à son titre d’Auror. Il avait beau être l’aîné – bon si on était précis, étant né quatre minutes après Crestia, elle était l’aînée et il était le puîné, mais ce n'était là que détails superflus – tant que Benedict serait encore de ce monde, c’était lui Lord Longbottom. Et, à vrai dire, cela convenait parfaitement à Crestian. Les responsabilités qui retombaient sur les épaules du dirigeant de la famille lui semblaient encore bien lourdes pour ses épaules. Il sortait presque de l’Académie des Aurors, il avait en effet à peine trois ans de terrain derrière lui et le fiasco de la semaine précédente avait amplement démontré qu’il n’était pas prêt du tout à assumer le siège de son géniteur au Conseil.
Néanmoins, s’il ne désirait pas hériter le poste de son père, cela ne signifiait pas pour autant que ce ne fut pas son objectif final. Il comptait ainsi poursuivre la tradition familiale comme son père, son grand-père, son arrière-grand-père et ainsi de suite avant lui. Le maintien de l’Ordre, il avait ça dans le sang. Se sentir utile à la société, il aimait cela. Et c’était exactement cette raison – et peut-être aussi la peur des représailles de sa jumelle s’il ne l’avait pas écoutée – qui l’avait amené à prendre ce rendez-vous de contrôle chez une des Guérisseuses privées les plus en vogues ces derniers temps. Cependant, si le nom français et le fait qu’il se fut agi d’une élève d’Amanda Hattaway lui avait fait espéré une jeune Française fraîchement arrivée au pays, il ne s’était nullement attendu à rencontrer une femme si belle de l’autre côté de la porte.
Il lui fallut donc faire un effort pour ne pas laisser son regard s’attarder plus que les bonnes manières ne l’exigeaient sur les formes divinement proportionnées de la Guérisseuse lorsqu’il prit place pour qu’elle l’examine. Il fut même bien heureux lorsqu’elle lui fit tourner la tête pour observer sa blessure de plus près. Ça lui donnait une excuse pour détourner le regard sans paraître impoli. Par contre, lorsqu’elle se décida à suivre sa cicatrice du doigt comme il l’avait lui-même fait quelques heures auparavant, il dut réprimer un frisson. Il ne savait pas pourquoi cette jolie étrangère lui faisait un tel effet physique alors qu’il savait en règle générale plutôt bien se contrôler en présence de la gente féminine mais le fait était qu’il ne pouvait pas fermer les yeux sur la réalité. Il se reprit donc en main lorsqu’elle l’interrogea plus en détail sur les raisons de sa visite.
-Effectivement, le Guérisseur Mackenzie m’a demandé de passer le revoir pour une visite de contrôle d’ici quatre jours. Seulement, ma sœur travaille également dans le domaine médical et elle a, quant à elle, exigé que j’obtienne un deuxième avis pour s’assurer que ma blessure guérissait comme il se devait avant cette fameuse visite. Or, je peux vous assurer que vous ne voulez pas vous mettre Crestia à dos. Si elle le désire, elle peut être encore plus dangereuse qu’une meute de Noirs des Hébrides en furie. D’où ma présence aujourd’hui.
Présence qu’il ne regrettait nullement, même si ce n’était que parce qu’elle lui avait permis de faire la rencontre de si charmante créature. Bien entendu, il était trop bien éduqué pour faire la remarque à voix haute, mais il n’en pensait pas moins. Après tout, il travaillait dans un milieu plutôt masculin et il ne lui était pas donné tous les jours de côtoyer pareille beauté.
-Alors Miss Delacour. Verdict ? Qu’est-ce que vous me conseillez ?
Auror
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Sam 20 Juil - 12:32
-Effectivement, le Guérisseur Mackenzie m’a demandé de passer le revoir pour une visite de contrôle d’ici quatre jours. Seulement, ma sœur travaille également dans le domaine médical et elle a, quant à elle, exigé que j’obtienne un deuxième avis pour s’assurer que ma blessure guérissait comme il se devait avant cette fameuse visite. Or, je peux vous assurer que vous ne voulez pas vous mettre Crestia à dos. Si elle le désire, elle peut être encore plus dangereuse qu’une meute de Noirs des Hébrides en furie. D’où ma présence aujourd’hui.
Elle posa le petit pot de nacre sur la table d'appoint à côté d'elle, et se leva à nouveau pour aller chercher une vasque d'eau tiède et un linge propre. Elle portait une longue robe de sorcière, bleu pâle et légèrement délavée, ainsi qu'une ceinture de cuir tressé qui enserrait doucement sa taille. Elle sourit aux remarques du jeune homme.
- Vous m'avez l'air bien entouré... Votre sœur a eu raison d'insister pour que vous soyez suivi par quelqu'un. Elle doit tenir à vous, fit-elle remarquer, en plongeant le tissu blanc dans l'eau pour l'essorer ensuite de ses mains fines et délicates.
- Alors Miss Delacour. Verdict ? Qu’est-ce que vous me conseillez ?
- Verdict ? Répéta-t-elle en venant appliquer le linge humide sur la cicatrice. Il vous faudra nettoyer chaque jour votre cicatrice... Qu'il y ait du pus ou non, d'ailleurs. Eau tiède et légèrement savonneuse, pour désinfecter. Ensuite, bien sécher le tout... Toujours avec un linge propre, mais je vous fais confiance, à vous ou à votre soeur d'ailleurs, pour veiller à cela. Et enfin, vous passez un peu de baume cicatrisant sur votre cicatrice et autour, afin d'aider au mieux votre organisme...
Elle énonça la marche à suivre en accompagnant ses mots des gestes à réaliser. La Vélane y mettait beaucoup d'application et de douceur. Le jeune homme avait eu de la chance. Elle avait entendu parler, où que ce soit d'ailleurs sur le Chemin de Traverse, de l'attaque dont lui et ses camarades avaient été victimes. Elle ne savait pas les Vampires si agressifs, et elle était d'autant plus étonnée que les Aurors n'aient pu réagir. Il y avait autre chose qui l'intriguait, mais qu'elle s'était abstenue de faire remarquer à qui que ce soit : si puissants soient les Aurors, elle trouvait étrange que les équipes ne soient assistées de Guérisseurs, ou tout du moins de sorciers aptes à réaliser des soins. Elle se doutait bien que, toutefois, dans la situation dans laquelle s'était retrouvé Crestian Longbottom, la présence d'un Guérisseur n'aurait servi à rien, si ce n'est à allonger la liste des victimes. Elle s'abstint donc de faire une quelconque remarque, surtout que le jeune homme devait encore être hanté par ces quelques minutes de carnage.
Il portait, d'ailleurs, sur son visage, mais aussi dans son allure, les traces de ce traumatisme. Les cernes sous ses yeux, ses traits tirés et ses épaules légèrement affaissées, bien qu'il eut l'air de s'obliger à garder une bonne tenue, traduisait son anxiété. N'importe qui aurait subi ses symptômes, aussi minimes soient-ils. Mais beaucoup auraient pu sombrer dans la folie, ou dans un déséquilibre psychologique. Elle était étonnée, oui, du "bien-être" qui émanait du jeune homme.
Passiflore Delacour fut tirée de ses pensées par le sifflement aigu de la bouilloire. Elle se leva, et demanda au jeune Auror avec un sourire aimable :
- Je peux vous offrir le thé, Crestian Longbottom ?
Et, presque sans attendre la réponse, à petits pas feutrés mais rapides, elle disparut dans la cuisine. Là-bas, elle sortit une deuxième tasse qu'elle posa sur le plateau à côté de la première, et servit généreusement de thé blanc au jasmin les deux contenants, auxquels elle joignit des galettes de blé. Elle attrapa les deux poignées du plateau qu'elle apporta sur la table du salon.
- Pour en revenir à vous, jeune Auror, je vous inciterai aussi à vous ménager un peu. Il vaut mieux prendre du temps pour récupérer et revenir au front en forme, que de s'y précipiter et de se blesser à nouveau. Vous prendrez le baume que je vous ai appliqué, aussi.
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Dim 21 Juil - 18:08
-Vous m'avez l'air bien entouré...
Elle ne savait pas à quel point ! Crestia pouvait se révéler pire qu’une licorne protégeant son poulain lorsque la santé de ses proches était en jeu. Le tout en gardant une apparence des plus froides d’ailleurs. Ce qui avait toujours bien amusé son jumeau, qui ne comprenait pas comment elle pouvait réussir pareil exploit. Il n’était néanmoins pas homme à se plaindre, surtout pas lorsque les exigences de sa sœur étaient légitimes. Il aurait simplement préféré que ses demandes sonnent parfois un petit moins « tyranniques ». Tout le monde s’en serait probablement mieux porté. Enfin, cette fois-ci, il ne remettait pas en cause le jugement de sa sœur, puisqu’à en croire tant son guérisseur à Sainte-Mangouste que désormais la ravissante Miss Delacour, il avait sûrement voulu reprendre du service un peu trop vite.
Pour sa défense, il se sentait en faute. Le « complexe du survivant » pour paraphraser une expression que les Psychomages apprécient toujours grandement. En effet, il ne réussissait pas à donner du sens aux évènements de la semaine précédente. Pourquoi avait-il survécu alors que ses quatre compagnons étaient tous plus expérimentés que lui, bien plus même pour certains ? Qu’avait-il fait pour mériter de poursuivre sa vie tandis qu’ils étaient forcés de stopper la leur ? Et surtout, pourquoi les vampires les avaient-ils ainsi attaqués sans provocation première ?
Depuis des siècles, sorciers et vampires vivaient en harmonie, quelques escarmouches rendant la cohabitation toujours compliquée, mais récemment les rapports sur une horde sauvage s’en prenant à tout humain passant à sa portée – sans préoccupation de savoir s’il s’agissait d’un Moldu ou d’un sorcier – ne cessaient d’arriver au Conseil. C’était la raison pour laquelle son escadron avait été envoyé observer la situation de plus près. Ils n’étaient même pas envoyés pour combattre, simplement pour déterminer la vérité parmi les multiples témoignages qui s’accumulaient sur le bureau du Siège de la Défense Contre les Forces du Mal. S’ils avaient su à quoi s’attendre, ils seraient venus bien mieux préparés ! Malheureusement, avec des si on mettrait Londres en bouteille, tout le monde le savait. Les regrets ne servaient donc à rien, d’où le besoin, la quasi-nécessité de Crestian de retourner travailler pour venger la mort de ses aînés.
Car il n’était pas idiot, ni même sourd. Il avait entendu les murmures sur son passage à son retour, il avait vu les regards méfiants. Et sa filiation avec l’actuel représentant de la Défense Contre les Forces du Mal au Conseil n’arrangeait nullement la situation. Il avait beau savoir que son père ne ferait nullement preuve d’un traitement de faveur envers lui, certaines mauvaises langues, en grande partie jalouses de son talent naturel d’Auror ne se gênaient pas pour faire circuler tout type de rumeurs qui étaient parvenues jusqu’à sa chambre d’hôpital à travers les amis qu’il s’était fait au Département. Et, pour autant qu’il y fasse la sourde oreille, il finissait par être affecté. En particulier, si l’on ajoutait à cela les cauchemars qu’il continuait à faire. Il ne se surprit donc nullement lorsque la Guérisseuse française lui conseilla de se ménager, répétant presque mot pour mot les recommandations du Guérisseur Mackensie.
Il accepta donc avec gratitude le thé qu’elle lui offrit, puisant les quelques forces qui lui manquaient dans le breuvage apaisant et, rangeant le baume cicatrisant qu’elle venait de lui appliquer, se permit de lui poser une autre question d’ordre toujours médical, mais un peu plus personnel qu’il n’avait osé aborder à Sainte-Mangouste. Peut-être avait-il alors cru pouvoir surmonter ses démons seul ou bien peut-être que l’ambiance établie par Miss Delacour le mettait plus en confiance, à vrai dire peu lui importait, ce qui comptait était qu’il n’avait nullement l’intention de laisser passer cette chance. Il se lança donc, bien qu’encore légèrement incertain.
-Concernant le surménage, vous n’auriez pas de potion pour le Sommeil sans rêves par hasard ? Disons que je ne dors pas beaucoup ces derniers temps…
Bien entendu, il se rendait compte que de cette façon il ne traitait que les symptômes au lieu de la racine du problème mais il n’était pas encore convaincu d’être prêt à faire face à ses peurs.
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Lun 22 Juil - 14:47
Elle ne se faisait effectivement aucun souci quant au fait que le jeune homme suivrait ses conseils pour guérir. Ce n'était pas le dernier des abrutis, et encore moins un homme qui souhaitait abréger son existence. Passiflore Delacour savait que l'Auror se remettrait sans problème de cette griffure maléfique.
La Vélane porta la tasse à ses lèvres et but le thé chaud à petites gorgées, avant de reposer le petit contenant, tout ceci en observant son patient. Ce n'était pas un regard inquisiteur, curieux, voire professionnel : elle posait sur lui des yeux doux et dénués d'intérêt. Puis, avant même qu'elle ne décide comme amener dans la conversation ce qui lui brûlait les lèvres, le jeune homme la devança :
- Concernant le surmenage, vous n’auriez pas de potion pour le Sommeil sans rêves par hasard ? Disons que je ne dors pas beaucoup ces derniers temps…
Elle baissa les yeux un instant, et admit en le regardant :
- Je pourrais vous donner toutes les potions de ce monde, Crestian Longbottom. Mais vous savez, les plaies de l'esprit, comme celles du coeur, ne se referment pas à l'aide de baumes, de potions ou d'autres artifices de ce genre... Ce genre de maux ne se soigne pas. Il s'apaise, mais reste là, marqué, et fait partie de votre être.
Elle ouvrit la bouche, comme pour continuer sur sa lancée, avant de se stopper. Se mordit la lèvre, semblant réfléchir. Elle avait lu les prescriptions qui avaient été faites au jeune homme. On lui avait dispensé des nuits agitées grâce à cette fameuse mixture, mais la prise avait été suspendue à la sortie de Sainte Mangouste de l'Auror. S'il continuait d'être hanté par ces images, cela risquait de durer un peu.
- Et la potion pour le Sommeil sans rêves ne serait pas efficace indéfiniment... Au risque de vous paraître curieuse, voire de vous porter des propos indécents, ou trop personnel, je pense que lorsque vous aurez... Accepté ce qu'il s'est passé, vous serez en paix avec vous-même. Ce qu'il s'est passé relève tristement du hasard. Pourquoi vous, et pas un autre, personne ne saurait y répondre avec suffisamment de justesse et de conviction pour vous convaincre. Personne ne le peut, pas même vous... Vous garderez dans votre corps, votre tête et votre coeur cet épisode. Il fait partie de vous, et s'il vous pèse aujourd'hui, il vous aidera demain, j'en suis sûre.
Elle s'était levée en disant ça. Elle s'en était retournée dans la cuisine, avant de revenir avec un flacon opaque, avec lequel elle s'avança jusqu'à l'Auror. Elle le posa sur la table d'appoint à côté de lui. Puis prit de ses mains fines celles du jeune homme. Le regarda dans les yeux, et souffla :
- Le souvenir de vos amis doit être une force pour vous. Ayez confiance, et vous repartirez aguerri et vaillant... Cette potion ne vous sera plus d'utilité quand vous serez en paix avec vous-même, et avec les fantômes du passé, qui sont là...
Elle posa sa propre main sur l'emplacement de son coeur, sur le tissu bleu clair de sa robe.
- ... Ici. Ils seront toujours là pour vous.
Elle lâcha ses mains. Son sang lui avait toujours garantit une aura de douceur et de réconfort, ses amies de France ne lui avaient que trop dit. Elle espérait un tant soit peu avoir soulagé le jeune homme, et parvenir à l'apaiser tout du mieux au fil de ses visites. Elle se redressa et retourna s'asseoir.
- Excusez-moi... Vous devez peut-être me prendre pour une illuminée mais... Tout ce que je vous ai dit est sincère, croyez-le. Vous prendrez la potion avec vous, n'en abusez pas cependant. Est-ce que vous souhaitez... Me parler de ce que vous avez vécu ?
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Jeu 25 Juil - 18:16
Avait-il demandé une potion de Sommeil sans rêves dans le seul but de retrouver des nuits sans agitation ou, inconsciemment, avait-il espéré que la Guérisseuse le force à reconnaître qu’il ne faisait ainsi que repousser l’inévitable ? Probablement un peu des deux. Car il était tout sauf aveugle et il se rendait parfaitement compte que traiter les symptômes de ses insomnies ne revenait pas en éradiquer la cause. Tant qu’il n’aurait pas accepté les faits dans leur intégralité, il ne retrouverait certainement pas le sommeil. Et même à ce moment-là, rien n’était assuré. Néanmoins, s’il ne prenait pas les choses en main, il ne risquait certainement pas d’améliorer sa situation. Or, la première règle que l’on enseignait aux futures recrues à l’académie des Aurors était que pour être efficace il fallait être à cent pour cent dans ses missions et force était de constater qu’il ne l’était nullement.
Si physiquement, il était presque prêt à reprendre du service, psychologiquement la question était tout autre. Or, qu’il le veuille ou non, pour pouvoir recommencer à travailler il allait devoir obtenir l’accord non seulement du Guérisseur Mackenzie mais également du Psychomage de garde le jour de son retour. Et quelque chose lui disait que, dans l’état où il se trouvait actuellement, il n’avait aucune chance de passer son évaluation psychomagique. Le problème était qu’il n’avait aucune envie de discuter de ce qu’il avait vécu avec le premier Psychomage venu. Il avait à peine terminé d’assimiler la réalité de la mort de ses compagnons, il ne désirait donc pas s’épancher sur la question auprès d’un sorcier ou d’une sorcière qui le traiterait uniquement comme un cas de plus à boucler pour rentrer dans ses quotas.
Il avait vécu un traumatisme, au sens fort du terme, et il en était pleinement conscient. Et c’était justement pour cette raison qu’il ne voulait pas dénigrer la mémoire de ses camarades tombés au combat en étant obligé de jouer les victimes pour correspondre aux stéréotypes d’un Psychomage débutant. Un Auror en début de carrière qui perd toute son équipe d’un coup, fils du grand patron par-dessus le marché : c’était un cas en or, l’occasion de se faire un nom dans le métier. Et c’était précisément parce que Crestian en était parfaitement conscient qu’il avait jusque-là refusé de pousser la porte d’un Psychomage quelconque. Il n’était pas la « poule aux œufs d’or », il n’était pas « l’aîné de Lord Longbottom frappé par le malheur », il était seulement un jeune homme faisant face à la première tragédie de son existence et qui ne savait pas comment la gérer. Pourtant, pour la première fois depuis l’accident, l’ambiance qui s’était installée à son insu entre lui et la jeune Guérisseuse face à lui lui donna envie de s’ouvrir à cette Française qu’il ne connaissait ni de Viviane ni de Merlin encore quelques heures auparavant.
Pourquoi cette soudaine envie ? Il n’aurait su l’expliquer. Tout ce qu’il constatait était la sensation de bien-être qui s’était emparée de lui depuis qu’il avait commencé à boire son thé. Peut-être Miss Delacour avait-elle ajouté un calmant dans le breuvage ? Honnêtement, peu lui importait, il se sentait bien pour la première fois depuis la catastrophe et, si la Guérisseuse en était la cause, il n’allait certainement pas lui lancer la première pierre. Bien au contraire, il ne pouvait que la remercier. Il se laissa donc aller à lui raconter petit à petit son calvaire.
-C’était une simple mission de reconnaissance. Nous avions reçu plusieurs rapports sur l’activité inhabituelle d’une meute sauvage de vampires qui ne respectait pas le code établi entre eux et nous. Notre équipe avait donc pour ordres de s’assurer de la véracité de ces dires mais étant donné le danger qu’ils semblaient représenter nous étions cinq, par précaution. Nous étions dirigés par l’Auror en chef Tingley, un vétéran de première catégorie. C’était la première fois qu’il m’était donné de travailler à ses côtés depuis ma sortie de l’Académie. Il m’avait expressément choisi pour mes résultats et j’étais on ne plus orgueilleux de cet exploit. Le reste de l’équipe était composé d’Aurors plus âgés que moi, j’étais le petit dernier qui avait reçu l’autorisation de participer à sa première mission vraiment dangereuse. C’était l’occasion ou jamais de laisser derrière moi les rapports à remplir et les surveillances du Chemin de Traverse. Mais … mais …
A nouveau les images des cadavres exsangues s’imposèrent à lui, comme le narguant de sa fierté mal placée, lui démontrant clairement à quel point cette fameuse première mission avait échouée. Il tenta de poursuivre son récit mais les mots restés bloqués dans sa gorge, comme arrêtés par la barrière que formaient ses sentiments d’horreur et de honte. Si seulement il avait été plus attentif, s’il avait vu arriver la meute plus tôt, si …
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Ven 26 Juil - 22:58
S'avère plus touché que ce qu'il n'y paraît.
Crestian Longbttom cachait très bien son jeu.
S'il apparaissait comme apaisé et tranquille, il était en vérité profondément marqué par ce qui lui était arrivé, à lui, mais aussi à ses compagnons d'infortune...
J'admirais sa force, oui. Ce n'était pas de la fierté, ou tout du moins, je ne le percevais pas ainsi lorsqu'il me raconta les événements."
La communauté sorcière prêtait aux Psychomages, sans mauvais jeux de mots, des pouvoirs magiques. On estimait que ces gens étaient capables de lire dans le coeur et dans l'esprit de leurs patients, et que leurs paroles relevaient de la plus évidente des vérités. Ils avaient effectivement une capacité hors norme : celle de détruire un individu, que ce soit en lui diagnosticant une folie fantasmée ou en lui prescrivant des traitements abracadabrants. Passiflore Delacour avait pu voir les dégâts que pouvaient causer ce genre de sorcier du dimanche, ce qui lui avait fait très vite haïr ces personnages. Il y avait risque d'amalgames, elle le savait, mais le simple terme de "Psychomage" lui hérissait le poil. Il ne fallait, en aucun cas, que Crestian Longbottom ne soit suivi par un de ces Guérisseurs de pacotille. Bien qu'elle se doutât du scepticisme de son patient à l'égard de ces gens-là, elle préféra taire son avis, mais se fit la promesse de le remettre sur pied par elle-même.
La jeune Guérisseuse lui avait déjà fait la remarque : il était bien entouré. Ce n'était pas un point à négliger dans sa guérison. Elle devinait plus ou moins que la famille du jeune homme était proche de lui : sa sœur l'était, d'après les dires du jeune homme. Miss Delacour espérait qu'il en était de même pour le reste de la famille. Elle eut presque un soupir à cette pensée. Elle aurait voulu, elle aussi, dans les moments difficiles, pouvoir compter sur les liens du sang. La Vélane savait qu'elle pouvait s'appuyer sur son Maître, Amanda Hattaway, mais elle n'avait guère d'autres personnes dans son entourage proche. Dure vie que celle d'un expatrié. Elle secoua la tête pour chasser ces images et idées de sa tête, et se reconcentra sur le jeune homme.
Elle avait fait en sorte de le mettre le plus à l'aise, pour qu'il soit en confiance et qu'il se sente en sécurité. Le thé avait toujours eu des vertus apaisantes, et celui qui se trouvaient dans leurs deux tasses ne coupait pas à cette règle. Elle-même le buvait sans retenue, toujours avec cet air distingué qui rappelait le sang français qui coulait dans ses veines.
Passiflore Delacour était assise en face de lui, simplement, sans papier ni plume pour noter le moindre de ses gestes, et le couvait presque des yeux, attendant qu'il se sente de lui confier ce qu'il avait sur le cœur.
- C’était une simple mission de reconnaissance. Nous avions reçu plusieurs rapports sur l’activité inhabituelle d’une meute sauvage de vampires qui ne respectait pas le code établi entre eux et nous. Notre équipe avait donc pour ordres de s’assurer de la véracité de ces dires mais étant donné le danger qu’ils semblaient représenter nous étions cinq, par précaution. Nous étions dirigés par l’Auror en chef Tingley, un vétéran de première catégorie. C’était la première fois qu’il m’était donné de travailler à ses côtés depuis ma sortie de l’Académie. Il m’avait expressément choisi pour mes résultats et j’étais on ne plus orgueilleux de cet exploit. Le reste de l’équipe était composé d’Aurors plus âgés que moi, j’étais le petit dernier qui avait reçu l’autorisation de participer à sa première mission vraiment dangereuse. C’était l’occasion ou jamais de laisser derrière moi les rapports à remplir et les surveillances du Chemin de Traverse. Mais … mais …
- Mais tout ne s'est pas vraiment passé comme vous l'aviez imaginé... Souffla-t-elle pour achever l'explication du jeune homme.
Elle passa outre les différentes remarques qui fusèrent dans son esprit quant aux vampires notamment.
Elle le regarda longuement, et, face au silence durable, elle énonça du bout des lèvres :
- Ne soyez pas trop dur avec vous-même, Crestian Longbottom. Personne n'aurait pu prévoir ce qu'il s'est passé...
Elle se leva une énième fois de son siège. A petits pas, elle marcha vers son bureau, sur lequel traînaient des parchemins, des plumes et des livres quelconques. D'un petit coup de baguette magique, qu'elle avait sorti de la manche de sa robe, elle ordonna le tout, pour ensuite attraper un petit carnet à la couverture de cuir. Elle retourna s'asseoir à la suite de cela.
- Aimez-vous écrire, Monsieur Longbottom ?
Elle sourit pour elle-même, et continua :
- Ma question doit vous paraître bête...
Elle s'éclaircit la gorge doucement. La Guérisseuse sembla hésiter un peu. Elle sentait bien que le jeune homme éprouvait un blocage considérable pour raconter sa mésaventure. Et il ne parviendrait certainement pas à exprimer tout ce qu'il avait le coeur tout de suite. Ou du moins, elle le pensait ainsi. C'est pourquoi elle lui tendit le petit carnet.
- J'ai toujours aimé tenir des notes sur... Sur ce que je vis au quotidien. Je le fais encore, d'ailleurs. Quand... Quand j'ai perdu mes parents, je ne parvenais pas à exprimer de vive voix tous les sentiments et les pensées qui me traversaient. Certes, la situation était bien différente, mais j'ai ressenti aussi beaucoup de... Culpabilité... De peur, aussi... De résignation et de dépit... Cependant, j'ai continué à écrire. Et cela me soulageât beaucoup. Vous devriez essayer. Ce n'est pas le remède miracle, mais cela vous aidera sûrement à en parler, puis petit à petit, à l'accepter...
Dernière édition par Passiflore Delacour le Mer 31 Juil - 22:38, édité 1 fois
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Lun 29 Juil - 18:46
-Ne soyez pas trop dur avec vous-même, Crestian Longbottom. Personne n'aurait pu prévoir ce qu'il s'est passé...
Ça il le savait bien, malheureusement ce n’était pas « personne » à qui toute cette malencontreuse histoire était arrivée, c’était à lui. Il était donc le seul à devoir faire face aux conséquences de ses actes, ou en l’occurrence plutôt de son manque d’action. Et il craignait particulièrement qu’en parler autour de lui ne change le regard des autres sur lui. Car, s’il se contrefichait en très grande partie de l’avis de la plupart de ses collègues dont beaucoup l’avaient toujours considéré comme un « pistonné » à cause de sa filiation avec le Directeur, il ne voulait pas que les quelques personnes avec qui ils possédaient une véritable relation le voient avec pitié ou pire mépris. Le regard de son père en particulier comptait bien plus à ses yeux que ce que la plupart des gens pensaient. Benedict avait toujours été son modèle et il ne désirait en rien décevoir son géniteur dont il rêvait de suivre un jour les pas jusqu’au poste suprême au Conseil.
-Aimez-vous écrire, Monsieur Longbottom ?
La question sortie de nulle part le prit complètement par surprise. Pourquoi cette soudaine curiosité pour ses hobbys ?
-Ma question doit vous paraître bête...
Non, pas bête, juste franchement étrange. En quoi connaître son plaisir ou non à prendre la plume et le parchemin lui serait utile pour l’aider à diagnostiquer la meilleure façon pour lui de surmonter son traumatisme ? Il eut néanmoins bien vite sa réponse lorsqu’elle lui parla de sa propre expérience thérapeutique de l’écriture après son propre drame personnel. Il en fut d’ailleurs fort démuni. Devait-il lui présenter ses condoléances ? Ne paraîtrait-il pas inconsidéré lorsqu’il n’avait jamais connu de perte similaire ? Car, pour aussi proche qu’il ait pu être de ses collègues, il ne les connaissait pour les plus anciens que depuis un peu moins de trois ans, rien à voir avec la relation d’un enfant avec ses parents. D’un autre côté, s’il se taisait, ne passerait-il pas pour un goujat fini incapable de compatir avec le malheur d’autrui, trop préoccupé par ses propres soucis ? Il finit par se lancer, trouvant finalement plus facile de se concentrer sur les problèmes d’une autre – même s’ils étaient certainement réglés depuis longtemps – que sur les siens.
-Je m’excuse de vous rappeler de mauvais souvenirs, fut-ce involontaire.
Simple et suffisamment neutre pour ne pas rouvrir d’anciennes blessures en l’obligeant à en révéler plus qu’elle ne le désirait. Elle avait déjà sûrement dû faire un effort important pour son bien en lui dévoilant sa propre expérience et la réussite de celle-ci en vue de l’aider avec son propre traumatisme, il ne la pousserait par conséquent pas plus dans ses retranchements.
-Néanmoins merci pour le conseil, j’essaierais de le mettre en pratique. Cependant, je fois vous prévenir, je n’ai jamais été très doué avec les mots. Mon domaine a toujours été celui des actes. La poétesse de la famille c’est ma sœur.
Bien qu’elle refusât catégoriquement de faire lire à qui que ce fut ses œuvres donc il était difficile de savoir si elle avait ou non un véritable talent. Non pas que cela préoccupât qui que ce fut dans la maisonnée.
-Malgré tout, je veux bien tenter l’expérience. Après tout, je ne risque rien, n’est-ce pas ?, rajouta-t-il avec son premier sourire depuis son entrée dans le cabinet de la jeune Guérisseuse.
En particulier, parler à un parchemin retirerait toute l’appréhension du regard de l’interlocuteur sur lui puisque le bout de papier n’allait pas soudain se mettre à lui répondre d’un ton hautain. Peut-être même oserait-il coucher sur le parchemin quelques dessins lorsque les mots lui manqueraient. Car, s’il n’avait rien d’un artiste, les cours de stratégie pris à l’Académie l’avaient amené à devoir dessiner plus d’une carte précise en peu de temps et son niveau graphique s’en était nettement amélioré. Rien de digne d’être exposé mais suffisamment pour prendre plaisir au tracé de la plume sur le parchemin lorsque personne n’était derrière son dos pour juger de la qualité de son travail.
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Mer 31 Juil - 23:18
Et resurgir au moment où on s'y attend le moins..."
Il avait eu l'air surpris lorsqu'elle l'avait interrogé au sujet de son éventuel plaisir à écrire. La question n'était pas certes des plus banales, et le jeune homme n'avait pas caché son étonnement à la Guérisseuse. Cette dernière s'y attendait plus ou moins. Il devait être un homme d'action, rien qu'à la vue de la profession qu'il exerçait dans le monde magique. La Française avait craint un instant qu'il considère l'écriture comme un passe-temps dérisoire et encombrant, mais il n'en fut rien, visiblement.
La Guérisseuse n'avait fait part de bribes de son existence pour requérir l'attention de l'Auror : elle l'avait fait pour appuyer ses propos, pour justifier, en quelques sortes, cette drôle de thérapie qu'elle lui proposait, à savoir celle de s'adresser à une page vierge, dénuée de jugement et de subjectivité, une page blanche qui ne savait qui il était, et qui accueillerait tout de lui : ses souvenirs, mais aussi le moindre de ses sentiments, sa colère, sa peine, mais aussi son courage et sa force. Elle le devinait suffisamment intelligent pour qu'il se rende compte par lui-même du soutien silencieux que pouvait lui apporter ce petit carnet de cuir, plus neutre que quiconque de son entourage, qui pouvait être bien plus qu'un simple support d'écriture.
- Ne vous excusez pas, sourit-elle paisiblement. C'est un fait que j'ai fini par accepter...
Elle lui sourit doucement quand il accepta l'expérience. Il posa en quelques mots simples ce qu'elle avait pensé de lui, et hocha la tête, comme pour confirmer ses propos. Un homme d'action qui tenterait l'aventure de l'écriture. Il garderait très certainement ses écrits par lui-même, et il aurait parfaitement raison. Elle espérait que cela le soulagerait de quelques unes de ses angoisses.
- Malgré tout, je veux bien tenter l’expérience. Après tout, je ne risque rien, n’est-ce pas ?
Passiflore Delacour fut rassurée et enchantée de le voir plaisanter et sourire. Il n'y avait rien de plus concluant que ce genre de démonstration de bien-être, si passager soit-il. C'était une petite victoire pour la Guérisseuse, mais aussi pour l'Auror, qui démontrait qu'il avait encore de la ressource. Elle lui rendit son sourire, franc et enjoué.
- Je ne crois pas que vous risquiez grand-chose, en effet, répondit-elle, lèvres étirées, avant d'esquisser un rire léger.
Elle se redressa sur sa chaise. La Vélane pencha doucement la tête en arrière, défit sa natte pour passer une main évasive dans ses longs cheveux blonds plus que clairs. Yeux clos, elle soupira, puis se reprit pour attraper sa tasse de thé d'une de ses mains fines et boire d'un trait ce qu'il restait du breuvage. Elle posa sans un bruit la petite pièce de faïence et se concentra à nouveau sur son hôte. Son regard franc et direct se planta dans les yeux du jeune homme, et elle ajouta après cela :
- J'aime à vous voir sourire, Crestian Longbottom. Je suis persuadée que vous serez rapidement sur pied, prêt à repartir au devant de l'adversité.
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Mar 6 Aoû - 13:54
Son rire était léger et doux, comme une bise matinale s’engouffrant par la fenêtre ouverte pour rafraîchir l’atmosphère. Tel un baume, il apaisait les inquiétudes et redonnait confiance en l’avenir. Ainsi, presque autant que par ses conseils, Crestian avait l’impression que la simple présence de la jeune Guérisseuse lui permettait d’envisager le futur de manière plus sereine. Comme si les paroles de la Française possédaient des vertus apaisantes à l’égal de ses concoctions. En l’écoutant parler, il ressentait alors la soudaine envie de sourire à son tour, d’honorer la mémoire des morts en continuant à vivre pour eux et en terminant leur action commune de lui-même.
Bien entendu, il n’était ni idiot ni naïf, savait qu’une convalescence se constituait de hauts et de bas, d’avancées et de rechutes et que, par conséquent, en contrepied à son humeur joviale présente, la douleur et la peine le submergeraient de nouveau plus tard. Néanmoins, sur le coup, il se sentait prêt à y faire face en temps voulu. Et, pour cela, il considérait nécessaire de faire le plein de bonheur lorsqu’il en avait l’occasion pour pouvoir ensuite user de ces réserves lorsque les périodes maussades reviendraient. Il adressa donc un nouveau sourire à la belle Guérisseuse :
-Merci Miss Delacour, soyez sûre que je vais concentrer tous mes efforts dans cet unique objectif.
En effet, il en allait tant de sa vie professionnelle que sociale. S’il n’était pas rapidement capable de mettre derrière lui l’horreur de sa dernière mission, il deviendrait incapable de travailler dans de bonnes conditions et serait par conséquent relégué derrière un bureau. Quant à sa vie de tous les jours, s’il n’apprenait pas à vivre avec ses démons, il ne pourrait aller de l’avant. S’il se laissait submerger par ses peurs, non seulement il ne ferait plus un Auror respectable, mais il ne ferait tout simplement plus un être humain respectable. Après tout, combien de fois son instructeur à l’Académie leur avait répété qu’un Auror doit apprendre à vivre avec ses peurs sinon ce sont elles qui vivent pour lui. Autrement dit, la peur est nécessaire – car elle permet d’éviter de se lancer sans réfléchir droit dans le danger – néanmoins, elle ne doit pas pour autant en devenir un handicap. Celui qui n’apprend pas à dominer ses phobies termine dominé par ces dernières.
Terminant sa tasse de thé, il s’apprêtait donc à quitter les lieux désormais apaisé, lorsqu’une soudaine envie l’en arrêta. Il considérait en effet avoir reçu plus que des conseils médicaux lors de cette consultation extraordinaire et, selon cette logique, il était compréhensible qu’il veuille offrir à la jolie Française plus qu’une simple compensation monétaire. Car, s’il n’avait jamais été d’un naturel particulièrement sociable, préférant aisément les petits groupes aux réceptions bondées dans lesquelles il était rapidement dépassé par les multiples conversations, il n’en était pas pour autant asocial et savait parfaitement apprécier une discussion qui en valait le détour. Il s’assura donc de faire preuve des meilleures manières que sa mère lui avaient inculquées et proposa, avec tout le respect qu’une relation jusque-là purement professionnelle impliquait, la chose suivante.
-Mademoiselle, avant de vous quitter, je ne voudrais certainement pas vous paraître discourtois – et, si ma demande vous semble déplacée, je m’en excuse d’avance et ferait ce qui est dans mon possible pour vous dédommager – néanmoins, j’ai eu l’impression que si vos remèdes méritaient bourse, vos conseils y étaient supérieurs. Par conséquent, je me permets de vous proposer, au moment qui vous semblera le plus opportun bien entendu, une invitation hors d’un cadre professionnel. Si je ne m’abuse vous vous êtes récemment installée dans notre pluvieuse ville, ce serait ainsi un honneur et un plaisir pour moi si je pouvais repayer votre gentillesse et votre professionnalisme lors d’une visite des endroits les plus agréables de notre belle capitale.
Il était conscient qu’il prenait un risque en terminant ainsi une visite qui s’était déroulée de la meilleure des façons, sans compter qu’il n’était pas habituel chez lui de vouloir de son propre gré s’entretenir avec une jeune femme de son âge – il craignait toujours leurs demi-mots et autres sous-entendus – mais quelque chose cette fois-ci l’avait poussé à prolonger cet agréable moment et, s’il avait appris quelque chose en tant qu’Auror, c’était qu’il fallait toujours suivre son instinct.
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Sam 10 Aoû - 18:33
J'espérais, oui, qu'il transforme ce traumatisme en une force incroyable et en une loyauté à tout épreuve, bien que je ne doutasse pas un seul instant que ces qualités étaient déjà siennes..."
La Vélane avait entièrement confiance en son nouveau patient. Il démontrait d'une obstination certaine, qui ne pourrait que lui servir pour guérir. Bien sûr, il y aurait des hauts, et des bas, mais le jeune homme pouvait visiblement compter sur ses proches, ou tout du moins sur sa sœur pour garder la tête hors de l'eau, hors du cercle vicieux de la culpabilité et de la morosité. Et s'il advenait que l'Auror éprouvait quelconque difficulté pour se remettre, elle s'attacherait à le soutenir de son mieux.
La visite touchait à sa fin, et la Guérisseuse attrapa son carnet où elle notait ses rendez-vous, pour organiser leur prochaine rencontre. Elle affichait une légère moue de réflexion, mais leva les yeux et eut une mine attentive lorsque son interlocuteur but la fin de sa tasse, sembla hésiter, puis prit une nouvelle fois la parole.
- Mademoiselle, avant de vous quitter, je ne voudrais certainement pas vous paraître discourtois – et, si ma demande vous semble déplacée, je m’en excuse d’avance et ferait ce qui est dans mon possible pour vous dédommager – néanmoins, j’ai eu l’impression que si vos remèdes méritaient bourse, vos conseils y étaient supérieurs. Par conséquent, je me permets de vous proposer, au moment qui vous semblera le plus opportun bien entendu, une invitation hors d’un cadre professionnel. Si je ne m’abuse vous vous êtes récemment installée dans notre pluvieuse ville, ce serait ainsi un honneur et un plaisir pour moi si je pouvais repayer votre gentillesse et votre professionnalisme lors d’une visite des endroits les plus agréables de notre belle capitale.
Il semblait avoir choisi ses mots avec le plus grand soin possible. La Vélane l'avait écouté attentivement, et n'avait montré sa surprise qu'en clignant plusieurs fois des paupières, avant d'arborer un sourire reconnaissant.
- Votre reconnaissance me va droit au cœur, Monsieur. Je suis touchée que vous reconnaissiez ainsi mon travail, mais sachez que je le fais par conviction et passion... Un Guérisseur ne fait pas que donner, il reçoit beaucoup, et je suis surtout satisfaite de soulager mes patients, et encore mieux de les voir guérir, que d'apporter le fruit de mes heures à Gringotts. Ne vous estimez pas redevable envers moi, votre guérison vaudra toutes les récompenses.
Ses yeux bleus s'éclairèrent quand le jeune homme l'invita à lui faire découvrir Londres. Française pure souche, elle n'avait jamais eu l'occasion avant son exil de visiter la capitale britannique, et durant son apprentissage, elle avait couru à travers tout le pays, sans prendre le temps de s'arrêter dans la ville moldue.
- Oh, vous me feriez visiter ? J'accepte avec joie, Crestian Longbottom ! A ma grande honte, je n'ai jamais pris le temps de visiter Londres, terrée dans mon cabinet... Et puis, il est vrai que déambuler sur les pavés seule, ce n'est jamais très agréable.
La jeune femme était ravie. Non seulement le jeune homme lui paraissait d'excellente compagnie, mais en plus, elle avait hâte de voir Londres. Elle avait bien noté dans un coin de sa tête la précision "hors cadre professionnel" qu'avait mentionné l'Auror. Elle lui était d'autant plus reconnaissante : depuis son arrivée sur le Chemin de Traverse, elle éprouvait un léger sentiment de solitude, que ses patients ne pourraient pas éternellement combler. Elle espérait pouvoir, en le personnage de Crestian Longbottom, se faire un bon ami, si ce n'était plus, une fois passé le cap du patient à guérir.
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Re: Contre-expertise médicale [PV Miss Delacour] [Terminé] par Mar 13 Aoû - 12:14
Sa façon de prononcer son nom lui provoquait systématiquement un plaisir qu’il ne savait si considérer comme coupable. En effet, très certainement après avoir remarqué la surprise première que se voir nommer par le titre de son père lui avait causé, la jeune Française avait transformé « Lord » en « Crestian » et son acharnement à le nommer par nom et prénom accouplés, association qui conservait le respect dû à un patient tout en instaurant une certaine intimité entre eux causait à l’Auror une kyrielle de sentiments qu’il n’était que fort peu habitué à ressentir. Car, s’il lui avait déjà été donné de fréquenter les plus belles femmes de la société britannique de par les fonctions occupées par Benedict, il n’en avait jamais été troublé pour le moins. Pourtant Merlin savait que les grandes familles sorcières possédaient plus d’un joyau de beauté et de grâce en leur sein. Que l’on pensât à la sublime bien que dangereuse Despina Nott, née Gaunt ou encore à la douce et ravissante Cécilia Peverell, deux exemples aussi éloignés que possible l’un de l’autre mais démontrant ce que la haute société savait produire de meilleur en matière d’atours féminins. Plus proche de lui encore, sa propre jumelle avait plus d’un prétendant qui se mourrait pour sa froideur et son intellect mais elle ne semblait nullement intéressée, préférant les charmes de l’esprit de son maître, le Professeur Abbott, à ceux de n’importe lequel de ses soupirants.
Crestian se sentait donc en terrain inconnu face aux nouvelles émotions que la belle Guérisseuse provoquait chez lui, contre sa volonté mais non contre son gué. Néanmoins, fut-ce l’attrait de l’inconnu qui brûlait toujours en lui ou simplement une curiosité vis-à-vis de domaines émotionnels qu’ils ne parcouraient que rarement, il choisit non pas de battre retraite comme il l’aurait fait en d’autres circonstances, mais de poursuivre ses découvertes. Il avait en effet envie d’en savoir plus sur cette étrangère capable de provoquer en lui des désirs qu’aucune femme n’avait encore su ou plus prosaïquement voulu tirer de lui. Il savait qu’en se lançant ainsi à l’aventure, il prenait des risques qui ne seyaient pas à sa position en société mais, pour une fois, son sang l’emporta sur sa raison et il se décida à suivre son caprice, ne sachant même pas si le mettre sur le compte du choc qu’il avait subi et lui avait quelque peu troublé les idées ou simplement sur le coup d’une envie irrésistible.
Un sourire heureux se dessina par conséquent sur ses traits généralement stoïques lorsque Passiflore répondit par l’affirmative à sa proposition. Il avait craint un instant que son audace ne lui coûtât la moindre once de bienveillance que la belle Française lui avait jusqu’alors prodiguée. Il conclut donc sa visite sur ces mots :
-Ni agréable, ni recommandé pour une dame de votre calibre. Les temps sont plus troublés qu’ils ne peuvent le sembler au premier abord et, si je ne doute nullement de votre capacité à vous défendre, c’est mon honneur qui serait remis en question si je laissais une dame se débrouiller seule.
Puis, pour laisser une dernière chance à la jeune femme de changer d’avis, au cas où sa présence l’aurait amenée à se sentir obligée d’accepter sa proposition, il rajouta, tout en enfilant son pardessus pour prendre congé.
-J’attendrais donc une missive de votre part pour conclure d’une date pour un nouveau rendez-vous, au-delà de ma prochaine visite médicale.
Puis, choisissant de tenter quelque peu sa chance, il s’empara délicatement de la main de la jeune femme, de manière à lui laisser le temps de la retirer si elle se sentait mal à l’aise et, lorsqu’il confirma qu’elle ne le retirerait pas, lui fit un baisemain avant de quitter définitivement les lieux.
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