Journal d'Elya Black par Lun 30 Sep - 18:26
Me voilà de retour au manoir, morne réalité face à ce que je viens d’accomplir. Oui, aujourd’hui, j’ai enfin osé. Je ne sais combien de temps la question s’est tourné et retourné dans ma tête. Je l’ai laissé si longtemps fleurir qu’elle n’était plus une simple idée, mais un besoin. Un besoin de me démarquer, de m’échapper. Je ne supporte plus de rester enfermée ici, à obéir à Cathleen. Je ne connais rien du monde, le vrai. Les nobles et leurs histoires m’ennuient au plus haut point et mes livres ne me satisfont plus. J’ai besoin de plus. J’ai besoin de vivre. Ce besoin de respirer qui m’a poussé, ce matin, à affronter le regard de cet imposant homme. Lord Longbottom. Je crois que je garderais toujours en mémoire la surprise qui fit tressaillir les traits de son visage. Une Black, dans son bureau ! Je ne pensais pas qu’un homme de cette allure-là puisse perdre ses moyens ainsi, même si cela n’a duré qu’une poignée de seconde. Il a d’abord ouvert de grands yeux, avant que ses lèvres ne s’étirent en un sourire amusé. Mais j’étais déterminée, plus que jamais. Quand il a vu cette détermination-là, il est redevenu sérieux, presque froid. J’étais là pour quelque chose, et je n’aurai pu repartir sans. Je n’ai pas cherché mes mots, j’ai parlé, calmement mais avec fermeté. J’ai parlé et il m’a écouté. Je suis restée planté-là, devant lui, dans ma cape pourpre. Droite comme un pique, je ne bougeais pas. J’ai parlé et, quelque part, cela ressemblait à une promesse. Je lui promettais tout ce que j’avais. Et je le faisais sans hésitation.
Alors il s’est levé, il m’a sourit et m’a parlé du métier. Il a utilisé des mots forts, peut-être pour me faire peur. Je l’écoutais tout comme il m’a écouté, je recevais ce qu’il me donnait. Je sentais monter en moi une certaine tension, qui me compressait le ventre. De la peur ? Non, de l’impatience. J’étais prête, prête à lui montrer ce dont j’étais capable, prête à m’investir, à partir sur-le-champ en mission. Il l’a vu, je le sais. Il l’a vu et l’a ressenti. Il m’a posé des questions, sur ma vision des choses, sur mes passe-temps, sur mon parcours scolaire. J’ai répondu avec franchise. Et cela l’a convaincu. Dans trois jours, ou plutôt trois nuits, je vais « sur le terrain ». Je serais accompagnée, au début. Une personne de confiance, qui connait son métier, a-t-il dit.
Voilà, dans trois nuits, je vais pouvoir vivre pour moi, tout en apprenant les secrets de ce pays. Je vais pouvoir être celle que je suis vraiment. Je ne serais plus une Black. A partir de maintenant, je n’ai plus de nom. Je suis Elya, simplement Elya. Et je vais enfin vivre.
Dernière édition par Elya Black le Mar 14 Jan - 21:48, édité 1 fois
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Re: Journal d'Elya Black par Mar 1 Oct - 17:03
Je ne sais pas ce qui m’a pris… Ou plutôt si, je le sais très bien. Je ne supportais plus son air supérieur qu’elle prend chaque fois qu’elle me regarde, je ne supportais plus d’entendre toutes les atrocités qu’elle se targue d’avoir fait subir à de jeunes élèves de Poudlard, de l’entendre se vanter de tous les prétendants qu’elle rejette pour diverses raisons. La regarder et voir le regard de Cathleen. L’entendre maudire les traîtres à leur sang. Je ne la supporte plus. Cela fait quelques semaines qu’elle est de retour au manoir, et déjà, je ne pouvais plus endurer sa présence à mes côtés. Elle semble pourtant si parfaite aux yeux de Madame. Oui, ce sont les mêmes. Mêmes pensées, mêmes habitudes, mêmes regards. Peut-être est-ce aussi pour cela que je la déteste. Parce qu’elle me rappelle à quel point je n’ai pas ma place ici.
Jusque là, je suis restée calme. Je la remettais à sa place avec parcimonie, sans jamais hausser la voix. Mais aujourd’hui, cela a été au-dessus de mes forces. Elle a pourtant essayé de m’attaquer sur bien des sujets, sans qu’aucun n’ait d’écho en moi. Aujourd’hui, elle s’en est prit à père et mère. Je n’ai que peu de souvenirs d’eux, si ce n’est aucun de mère. Mais ils me manquent tous deux. Je sais qu’elle les dénigre, l’une pour l’avoir fait naître coupable, l’autre pour l’avoir abandonné, même si elle ne dit le détester que pour la traîtrise qu’il a commit. Alors je me suis concentrée sur mon livre, la laissant profaner la mémoire de nos géniteurs. Je tenais bon, bien qu’intérieurement, je bouillonnais de rage. C’est là, dans ce moment de faiblesse, qu’elle m’a parlé de mon mariage. Quelle petite peste ! Je me suis alors levée sans m’en rendre compte. J’en ai encore les mains qui tremblent. Je me rappelle lui avoir parlé, mais je ne sais plus ce que j’ai dit. Je me suis ensuite saisie de ma baguette et j’ai d’abord pointé son visage. J’ai vu la peur dans son regard. J’étais à deux doigt de lui lacérer la figure pour la faire taire une bonne fois pour toute. Mais mon cœur et ma raison ont retenu ma rage. J’ai finalement baissé ma baguette, lentement. Je voulais lui faire mal, je le voulais vraiment. Mais je n’ai pas pu la blesser, pas avec ce regard d’enfant qu’elle me jetait. Je pensais, à ce moment-là, avoir dominé la situation, j’espérais qu’elle aurait compris. Mais ce ne fût pas le cas. Nous nous sommes battues, comme des enfants, comme des animaux. Nous griffions, mordions et frappions le moindre bout de peau qui était à notre portée. C’est là, que j’ai laissé ma rage s’exprimer. Je n’ai pas pris la peine de viser, je me suis contenté de lancer un sortilège de découpe vers elle. J’ai touché l’extérieur de sa cuisse. Sa robe, ses jupons et sa peau furent coupés net. Elle a hurlé et du sang a coulé. Ce qui a mit fin à notre bataille.
Je l’ai laissé là, hurlante, blessée. J’ai transplané dans ma chambre sans demander mon reste, et m’y suis enfermée. Les cris ont duré quelques longues secondes avant de cesser. Je crois que Sully s’est occupée d’elle. A vrai dire, je n’en sais rien. Cathleen n’était pas au manoir. Mais je sais que quand elle rentrera, je payerai pour ce que j’ai fais. Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je me sens bien mieux, maintenant. Quel genre de monstre suis-je donc ?
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Re: Journal d'Elya Black par Sam 19 Juil - 12:51
Père est en vie… J’ai encore du mal à réaliser. Hier encore, je le pensais mort, sans avoir de tombe sur laquelle pleurer. Mais aujourd’hui, je sais, je sais qu’il est là, quelque part, qu’il m’attend. Qu’il nous attend. Carey et moi. Nous ne sommes plus orphelines. Carey … Comment vais-je lui annoncer cela ? Comment va-t-elle réagir ? Elle semble vouloir changer, c’est l’impression que j’ai eu lorsque nous étions face à Alceste. Je n’en suis pas sûre, non … Peut-être est-ce moi qui veut la voir changer. Je ne sais. Mais en tous les cas, je dois lui annoncer. Au plus vite. Je vais lui envoyer un hibou pour la rencontrer à Pré-au-Lard, ce week-end peut-être. J’espère qu’elle acceptera.
Sa réaction m’angoisse. Je ne sais ce qu’elle pense de Père. Elle est trop jeune pour se souvenir de lui. Elle ne connait de lui que les rumeurs qui courent. Peut-être le pense-t-elle mort, tout comme je l’ai pensé. Que va-t-elle dire alors ? Va-t-elle être heureuse ? Se mettre en colère ? J’espère seulement réussir à contrôler ses sentiments et avoir le temps de lui parler, lui expliquer. Ne pas la faire fuir…
Pourvu qu’elle accepte …
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Re: Journal d'Elya Black par Lun 12 Oct - 21:24
Bientôt le fiacre s'immobilisa devant l'immense grille du manoir, et le cocher ouvrit la porte à la potionniste. Le froid de l'hiver la saisit, et elle resserra sa cape autour de son corps. Elle avait cent fois redouté de passer les portes de la demeure, car elle savait que derrière s'y trouvait Cathleen. Pourtant, aujourd'hui, comme commençaient à peine les vacances de Noël, Elya ne ressentait aucune crainte. Elle se sentait forte, emplie d'un courage qui lui réchauffait le cœur et que lui avait insufflé son père. D'un coup de baguette sur sa valise lorsque celle-ci fût déposé à côté d'elle, Elya la fit léviter et s'avança jusqu'aux grilles qui s'ouvrirent devant elle. Elle remonta l'allée enneigée seule. Aucun elfe ne vint l'accueillir avant qu'elle n'arrive en bas des marches du perron. Là enfin, un vieil elfe s'occupa de ses bagages et lui ouvrit la porte, la laissant pénétrer dans la chaleur du hall alors qu'elle observait d'un oeil suspect l'elfe venu à sa rencontre. Lorsque la porte claqua derrière elle, elle eut un sursaut, et chercha du regard le visage réconfortant de Sully, la créature personnelle des sœurs Black.
Mais elle ne la vit pas, et lorsque Carey fit irruption dans le hall, habillée d'une somptueuse robe verte et toujours parfaitement coiffée, Elya oublia l'elfe pour se consacrer à sa petite sœur.
« Tu es revenue, souffla Carey dans un murmure.
- Comme promis. Nous passerons les fêtes ensemble. » Un sourire sincère illumina le visage de la Serdaigle alors qu'elle amorçait un pas vers sa petite sœur.
« Carey, monte dans ta chambre. »
La voix froide de Cathleen résonna un instant dans l'entrée alors que se glaçait le sang de la potionniste qui perdit son sourire. Les yeux de la jeune serpentard s'étaient arrondis de surprise, et elle n'osa pas se retourner pour faire face à sa grand-mère, qui lentement, sortit de l'ombre du grand salon pour entrer, royale et altière, dans le hall. Ses pas résonnèrent, durs, cassants malgré leur légèreté, et son regard glacial ne quittait pas le pâle visage de la Serdaigle. Après un dernier regard vers sa soeur, Carey s'éclipsa, comme si un détraqueur l'avait effrayé, pour monter sans doute plus vite qu'elle ne l'aurait voulu les escaliers menant à l'étage, laissant la veuve et son héritière seules. Elya, elle, n'avait pas bougé. Son visage s'était fermé et ses mains s'étaient croisées sur sa robe, partiellement cachée par sa lourde cape encore posée sur ses épaules. Cathleen, elle, avança jusqu'à sa petite fille, la toisant du regard et ne s’arrêtant qu'à quelques pas d'elle. Un silence s'installa entre elles, et alors que le regard de la veuve était immobile, fixé dans celui de la potionniste, celui de cette dernière était fuyant, incapable de rester accroché aux yeux froids de la serpentard. Elle s'était attendue à un interrogatoire, pourtant, la peur s'empara d'elle alors qu'elle rassemblait dans son esprit toutes les réponses aux questions que Cathleen allait sans doute lui poser.
« Ton voyage s'est-il bien passé ? susurra sa grand-mère, froide, hautaine.
- Oui, madame. Tout s'est très bien passé.
- Je suppose alors que le client est satisfait ?
- J'ai travaillé dans ce but, et je pense avoir comblé ses attentes. »
La main de Cathleen frappa si violemment la joue de la Serdaigle que celle-ci recula de deux pas, sa main venant se poser sur son visage rougi et brûlant. Le regard de la veuve s'était empli de colère et elle siffla entre ses dents un "Menteuse" plein de hargne et de haine. Les yeux ronds de surprise d'Elya se fixèrent dans ceux de Cathleen alors qu'elle se demandait où était la faille.
« Où étais-tu ? »
Elle savait. Elle savait ! Comment, par qui ? La panique vint chauffer chaque veine dans le corps d'Elya alors qu'elle faisait son possible pour reprendre contenance face à la veuve.
« Où étais-tu ?! insista Lady Black face au silence de la potionniste.
- À Cassel pour un contrat av...
- Menteuse ! »
À nouveau, la main de Cathleen s'échoua sur la joue d'Elya avec une force qu'on ne lui connaissait pas. La jeune femme encaissa le coup avec un râle de douleur, sa tête suivant le geste de la claque qu'elle venait de recevoir.
« Où étais-tu ? »
La respiration d'Elya avait brusquement accéléré et il lui fut plus difficile cette fois de retrouver un calme apparent. Pourtant, lorsqu'elle répondit, ce fut avec une impassibilité parfaite.
« J'étais en Allemagne, à Cass...
- Menteuse ! »
Cette fois, Elya esquissa un geste de la tête pour suivre le chemin de la claque que lui envoya à nouveau Cathleen, afin que celle-ci soit moins douloureuse que les précédentes. Le regard empli de haine que lui retourna sa grand-mère à la suite de ce geste était plus terrifiant encore que celui d'Alceste. Cela ne faisait que commencer.
« Trahie... Par ma propre descendance. Par ma famille ! - cracha-t-elle avant de hurler de rage - Où étais-tu ?!
- J'étais... La jeune femme hésita pendant une seconde, le souffle court, avant de reprendre. À Cassel pour un...
- ENDOLORIS ! »
Le corps secoué de spasmes d'Elya s'écroula au sol dans un cri de douleur qui se termina par un faible gémissement. Bientôt, elle se retrouva incapable d'émettre le moindre son, son corps tendu par la souffrance qui s'infiltrait dans chacune de ses veines, chacun de ses muscles. Cathleen tint le sort quelques secondes interminables durant lesquels la jeune Serdaigle souffrit en silence, se tortillant lamentablement sur le sol. Quand enfin la veuve releva sa baguette, des larmes de douleur s'échappèrent des yeux de la jeune femme alors qu'elle tentait de reprendre son souffle, la joue posée contre le sol froid du manoir, immobile, incapable de se relever. C'était la première fois que Cathleen usait de ce sort contre elle, la première fois qu'elle ressentait les effets qu'il produisait. Et même alors qu'il n'agissait plus sur elle, elle eut l'impression que chaque centimètre de sa peau était encore douloureuse, comme si le simple contact de l'air pouvait la briser.
« Comment peux-tu être assez idiote pour continuer à me mentir ? Comment oses-tu, toi !, me faire face, alors que j'ai sacrifié ma vie pour t'élever ! »
Les talons de Cathleen résonnèrent dans la pièce alors qu'elle s'approchait de sa petite fille. D'une voix rageuse, elle la somma de se relever, la toisant avec dégoût alors qu'elle se redressait pitoyablement. Des mèches de cheveux collaient au visage d'Elya qui, malgré la peur, regarda Cathleen droit dans les yeux avec rage. La veuve savait que la potionniste ne s'était jamais rendu en Allemagne, mais Elya devait protéger Aïlin, protéger Drew, quoi que cela lui en coûte. Elle était décidé à ne rien dire, malgré la torture. Elle s'occuperait de savoir comment l'information lui était parvenue plus tard. Mais malgré toute la rage qui bouillonnait dans son ventre, lorsque Cathleen, pour la cinquième fois, lui demandait où elle était, Elya resta silencieuse, terrorisée par l'idée d'être à nouveau la victime d'un doloris.
« Tu préfères te terrer dans le silence ? En plus de me trahir, tu agis en lâche ? »
D'un rapide geste, Cathleen saisit Elya à la gorge et rapprocha son visage tout près du sien. Une grimace de douleur étira les traits de la Serdaigle qui resta parfaitement immobile sous les doigts froids de sa grand-mère.
« Tu crois peut-être que je ne sais rien ? Peut-être as-tu encore la bêtise de croire que je ne sais absolument rien de tes escapades ? Mais peut-être que si je te ramène la tête de l'immonde traître à son sang que tu côtoie, peut-être seras-tu plus enclines à reconnaitre tes torts ? »
Le cœur de l'espionne fit un bond dans sa poitrine. Aïlin...
« Je... Je ne sais pas de quoi vous parl...
- Endoloris. »
Lâchant la gorge de la jeune fille, Cathleen la regarda tomber à genoux sous la décharge que lui avait provoqué le sort pendant la seconde où il avait fait effet. Le cri d'Elya sembla résonner dans tout le manoir. Sa poitrine avait du mal à se gonfler pour faire entrer de l'air dans ses poumons. La souffrance que provoquait le sort n'était comparable à aucune autre. Elle avait seulement l'impression que toutes les plaies qu'elle avait un jour reçues s'ouvraient à nouveau, toutes en même temps, alors que s'abattaient dans ses organes des millions d'aiguilles. Ses mains vinrent percuter le sol alors qu'elle reprenait sa respiration avec difficulté.
« Tu n'as pas encore compris, petite sotte ? Tu crois pouvoir t'en sortir en me mentant ? Endoloris. »
À nouveau, une douleur inhumaine la saisit et fit tomber au sol tout son corps qui fut pris de tremblements. Lorsque quelques secondes plus tard, Cathleen relâcha le sort, des larmes salés s'échappèrent de ses yeux bleus et elle se laissa aller aux sanglots.
« Tu n'as pas la moindre idée de ce que tu as déclenché. Pas le moindre minuscule début d'idée de la situation dans laquelle tu m'as mise. Et pour quoi ? Pour les beaux yeux d'un bâtard. Je devrais t'envoyer dans un bordel, au moins serviras-tu à quelque chose là-bas. »
Cathleen commença à faire les cent pas devant le corps tremblant d'Elya, sa voix portant la promesse de nouvelles douleurs. Elle était froide, cassante, hargneuse.
« J'ai été humiliée, rabaissée... ridiculisée par ta faute. Par ton manque de discernement, tu as mis ta famille et ses alliances centenaires en danger. Tu crois savoir ce qui est bon pour toi, pour nous ? Mais tu ne sais rien, rien de ce qu'il se passe au-dehors, tu ne sais rien de la chance que tu as. Tu m'as affaiblie alors que nous sommes en guerre, tu t'es offerte à l'ennemi, et tu lui as donné une chance de m'atteindre. »
Elya s'était redressée lentement, difficilement. Son corps à présent reposait sur ses genoux et ses coudes alors qu'elle serrait les dents pour ne plus pleurer.
« Je ne te laisserai pas discréditer ta famille, Elya. Je ne te laisserai pas nous pourrir de l'intérieur. Tu as besoin d'être maté ? Parfait, je m'en ferais un plaisir. Tu regretteras les doux jours où tu pensais que ta plus grande ennemie était Lady Gaunt. Tu apprendras à me craindre, et à ne plus commettre le moindre fait qui pourrait me déplaire. Tu marcheras au pas, et tu oublieras tout ce qui fait de toi la dissidente que tu es. »
S'accroupissant, Cathleen attrapa les cheveux d'Elya pour relever sa tête et la regarder en face. Jamais la potionniste n'avait eu si peur d'elle, malgré les nombreuses punitions qu'elle avait déjà reçues. Car jamais Cathleen n'avait été si violente. Et si l'héritière Black brûlait d'envie de contester, de se révolter, elle n'en fit rien, car elle savait que la vie d'Aïlin était en jeu. La seule chance qu'elle pouvait lui offrir était en restant docile et en ne faisant aucune vague. Elle devenait prisonnière.
« Et crois bien que si jamais, si jamais tu as eu l'immonde et répugnante idée de t'acoquiner avec ce bâtard impur, et si ton ventre a le malheur de porter le monstre illégitime de Bower, je t'assure que je t'obligerais, et n'ai pas la bêtise de croire une seconde que j'oublierais ces mots, à l'égorger de tes propres mains quand il sortira de ton corps sali. Tu resteras les prochains mois à mes côtés, du lever du soleil à son coucher, à chaque instant, sans aucun répit. Tu pourras bien essayer de cacher ton ventre par des sorts, par des potions, des artefacts ou que sais-je encore, tu ne pourras pas le cacher de mes yeux. Je ne t'en laisserai jamais la possibilité. Mais crois-moi, si jamais tu enfantes un monstre, n'espère pas que cela empêchera une alliance avec l'héritier des Gaunt. Cela ne fera que retarder de quelques mois ton mariage. »
La voix de Cathleen était doucereuse, empli d'un plaisir malsain. Un sourire carnassier lui étira le visage, la faisant ressembler un instant à un animal féroce sur le point de dévorer sa proie. Comme si elle n'était plus la même personne. Relâchant sa prise sur les cheveux de la potionniste, Cathleen se releva et détourna les talons. Elle était presque arrivée dans le grand salon lorsqu'Elya l'apostropha.
« Ne lui faites rien. Il n'est pas responsable, moi oui. Alors je ferai ce que vous voulez, tant que vous le laisserez en vie. »
Cathleen contempla un instant Elya avec un air de dégoût, avant de lâcher un ricanement sarcastique et de reprendre sa route, fermant les portes derrière elle.
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Re: Journal d'Elya Black par Sam 1 Sep - 6:14
À présent, elle était dans ses appartements, en-dehors de l’école. Le lieu que leur avait réservé Sir Peverell était très agréable et sécuritaire. Aussi, Elya n’avait pu résister à la tentation de se plonger dans un bain chaud, plaignant les moldus de renoncer à ce soin basique du corps sous prétexte que l’eau était porteuse de maladies. Se laissant lentement glisser jusqu’à s’immerger entièrement dans l’eau, la Serdaigle resta en apnée de longues secondes, yeux fermés, laissant ses cheveux flotter autour d’elle et son existence se réduire à ce silence.
Plus tard, devant sa coiffeuse, Elya laissait une elfe de maison brosser soigneusement ses cheveux courts, appliquant au passage une potion qu'elle avait elle-même concocté, afin de les faire pousser plus rapidement. Elle s’observa un long moment, pensive, dans son miroir, avant de faire venir à elle son journal intime d’un léger coup de baguette. Un deuxième lui permit de l’ouvrir et elle parcourut les pages nonchalamment, remontant le fil de son histoire, parcourant en diagonale ses récits, caressant du bout des doigts les croquis et dessins qui illustraient parfois le papier noirci de ses mots. Elle s’arrêta sur le portrait de Carey, dont les lèvres s’étiraient avec timidité, puis sur celui, dessiné bien plus tard, d’Aïlin, le regard dur, impénétrable. Quelques pages plus loin, elle se surprit à rougir face à un croquis récent sur lequel elle s’attarda, pensive. Un soupir plus tard, elle tourna les quelques pages restantes jusqu'à une feuille vierge, puis s'empara de son crayon à la mine de plombagine et dessina ce qu'elle n'arrivait à exprimer avec des mots.
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