Journal de Carey Black par Dim 12 Jan - 22:23
Je n'arrive pas à croire qu'elle ait pu faire ça... Même si je savais très bien ce que je faisais en parlant de son mariage à Elya, comment aurais-je pu deviner qu'elle allait m'agresser ? Pourquoi cette fois-ci ? Ce n'est pas comme si c'était la première fois que je la provoquais. C'est ce que je fais tout le temps d'ailleurs. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Enfin, si. Je pense que je préfère qu'elle me haïsse plutôt qu'elle se désintéresse de moi. C'est assez facile d'ailleurs, je n'ai pas vraiment besoin de me forcer. Sa haine n'est pas très difficile à obtenir. Après tout, je lui ai pris sa famille. Je suis responsable de cette éducation froide que nous recevons, elle l'a dit tout à l'heure. Tout est ma faute.
Je vois bien qu'Elya déteste notre vie. Et qu'elle me déteste encore plus parce que moi, je m'y sens à l'aise. Peut-être qu'elle des souvenirs de ses, de nos parents. Des brides d'amour qu'elle me reproche de lui avoir volé. Mais moi, je n'ai jamais connu ça. Cathleen est la seule personne que j'aie et sa façon d'aimer à elle est distante et glacée. Mais je m'y suis habituée, je suis comme elle. Ma sœur voit notre grand-mère à travers moi, alors qu'elle aurait sans doute préféré voir sa, notre mère.
Pourtant, elle se trompe. C'est impossible que j'ai un jour autant ressemblé à Cathleen qu'elle quand elle s'est levée et qu'elle a pointé sa baguette sur mon visage. Ma sœur avait sur la même rage froide que celle à laquelle nous avons droit lorsque nous désobéissons à grand-mère. Je ne me suis jamais sentie aussi mal qu'à se moment là. Cathleen fait peur, mais au moins, sa baguette reste hors d'atteinte. Elya m'a dite les choses les plus blessantes qu'il m’ait été donné d'entendre, et je crois que mon visage s'est décomposé. Elle a baissé sa baguette, en revanche, moi aussi, j'étais en colère maintenant. Très en colère. Un seul mot bien placé à suffit – j'en ai des tonnes en réserve – et elle s'est jetée sur moi.
Nous nous sommes battue comme des sauvages. Si Cathleen ou Alceste avaient été là, il ne fait aucun doute que nous aurions été reniées de la famille Black. Cette idiote m'a arraché des cheveux, mais j'ai, quant à moi, eut du mal à faire partir sa peau que j'avais sous les ongles... Je suppose que nous aurions pu nous en tenir à cela, mais ma sœur à sortit sa baguette, et avant que je n'ai eu le temps de faire le moindre geste, elle m'a lancé un sortilège de découpe et tout c'est arrêté.
J'ai regardé ma robe bleu ciel qui se teintait de rouge, mes mains poisseuses de sang. Elya a transplané, et la douleur a surgit en même temps que le petit « plop » qui annonçait sa lâcheté. J'ai hurlé, j'ai essayé de sortir ma baguette pour lancer un sort de soin quelconque, mais mon corps tremblait et ma cuisse était en feu. Je me suis évanouie au bout de quelques secondes de souffrance infinie.
Quand je me suis réveillée, j'étais dans mon lit. Je crois que c'est Sully qui c'est occupée de moi. Je n'avais plus que mon corset, elle m'avait soigné et lavé. Mais il me reste une cicatrice. De travers, en haut de ma cuisse gauche. C'est rouge et gonflé pour l'instant. Et je sais qu'elle ne partira jamais. Si l'elfe n'a pas réussit à la faire disparaître, c'est que cette cicatrice fait maintenant partie de moi.
En un sens, je préfère. Comme ça, à chaque fois que je passerais ma main dessus, je me souviendrais. Que je l'ai provoquée et qu'Elya m'a mutilée. Que notre colère avait pris le dessus. Que les sœurs Black ne sont unies que dans la haine. Et qu'il est facile d'être un monstre.
Dernière édition par Carey Black le Mar 4 Fév - 21:49, édité 1 fois
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Re: Journal de Carey Black par Dim 12 Jan - 22:43
Poudlard est la chose la plus splendide que je n'ai jamais vu. Même avant d’apercevoir le château, je l'avais deviné. J'ai faussé compagnie à Elya juste avant que les écoliers de la famille Black ne transplanent avec leurs escortes. J'ai croisé Alvin qui était seul avec son elfe, alors je suis partie avec lui. C'est le fils d'oncle Peter, il m'a raconté qu'il rentrait en cinquième année et m'a donné pleins de conseils pour quand je serais à l'école. Quand nous sommes arrivés, j'ai rejoint les autres premières années qui étaient avec un professeur. Dans les barques pour traverser le Lac Noir, j'étais avec deux filles qui n'arrêtaient pas de parler de leurs pères qui avaient été à Poufsouffle et de leurs mères moldues. J'ai failli les pousser dans l'eau pour qu'elles soient dévorées par le calamar géant - ce genre de vermine ne devrait pas être accepté à Poudlard - mais c'est a ce moment là que nous avons vu le château et j'ai refréné mon dégoût. Toutes les fenêtres étaient allumées, c'était vraiment magnifique. Le symbole même de la Sorcellerie.
À l'intérieur, tous les tableaux nous ont salué. Il y avait tellement de monde dans la Grande Salle ! Ça change de la vie que j'ai eu depuis trois ans au Manoir Black. Puisqu'Elya était l'école, j'étais tout le temps avec Cathleen, et mis à part lors des les visite occasionnées d'Alceste ou du reste de la famille, je me sentais incroyablement seule. Je ne sais pas si quelqu'un a un jour lu autant de livre que moi sur un temps si court... Et même lorsque ma sœur revenait, je sentais bien que ce n'était plus pareil.
Je l'ai cherché du regard, à la table des Serdaigles. Elle m'avait déjà parlé de la Répartition, mais ça ne m'empêchait pas d'être un peu nerveuse. La quasi totalité des membres de notre famille était passée par la maison de Salazar Serpentard, et si Elya avait échappé à la règle, j’espérais bien, quant à moi, poursuivre notre fière tradition. Cathleen m'avait parlé de ma scolarité avec la certitude que mes études se dérouleraient dans la même maison que la sienne, et décevoir la seule personne qui m'aimait inconditionnellement m'aurait littéralement brisée.
Black, avec un B. Je savais que je serait une des premières à passer sous le Choixpeau, mais j'aurais préféré avoir avec moi un membre de ma famille. Malheureusement, mon prochain parent à rejoindre l'école était le frère d'Alvin, et cela ne se produirait que dans deux ans. J'ai attendu en lissant les plis de mon uniforme qui sentait le neuf. Abbot, Avery. Black.
J'ai inspiré profondément et j'ai monté les marches sans me retourner, la tête haute. Je me suis assise sur le tabouret et le directeur a posé l'entité magique sur mes boucles brunes. Sa voix a résonné dans mon crâne et je me suis obligée à effacer la moindre trace d’appréhension qui aurait pu déformer les traits de mon visage.
« Ah, encore une Black ! Je vois, je vois... Des rêves de grandeurs, une ambition démesurée... Tu ne reculeras devant rien pour parvenir à tes fins, je le sens... Des gènes de Salazar incontestables en toi... Tu t'épanouiras à SERPENTARD ! »
Ce dernier mot retentit d'une voix grave et éraillée dans l'ensemble de la salle et, un sourire fier et soulagé sur les lèvres, j'ai rejoint la table d'où venaient les applaudissements les plus enthousiastes. J'ai croiser le regard d'Elya sans y décerner aucune émotion, mais j'ai continuer mon chemin pour aller m'asseoir à côté d'Alvin qui m'a félicité d'un air entendu. Pendant la fin de la Répartition, j'ai pensé à la lettre que j'allais envoyer à Cathleen. J’espérais que celle-ci la rendrait fière.
Quand tous les élèves eurent gagné leurs tables respectives, le Préfet-en-Chef, un lointain cousin Lestrange qui était forcément dans notre maison, à lever son verre « Aux Serpentards, puissent-ils représenter dignement l'illustre Salazar ! », et au fond de moi, j'ai su que j'avais trouvé dans cette Maison une nouvelle famille à la mesure de mon nom.
Dernière édition par Carey Black le Mar 4 Fév - 21:56, édité 1 fois
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Re: Journal de Carey Black par Ven 31 Jan - 23:30
J'ai fini aujourd'hui la dernière épreuve de mes BUSEs. Le sujet de Métamorphose était d'une facilité déconcertante. Du moins, j'ai trouvé qu'il l'était. Mon examinateur s'est montré charmé dès mon entrée, ce qui montre bien que Grand-mère a toujours raison. Un port de reine et un nom de famille noble entre-ouvrent plus aisément les portes de la grandeur. Néanmoins, il ne faut pas croire que c'est mon nom qui a fait tout le travail. Seulement un quart, je dirais. Le reste, ce sont mon talent et mon intelligence naturelle qui s'en sont chargé. D'après mon oncle Peter, à eux deux, ils sont aussi important que mon ego. Je suis donc quasiment imbattable. Je l'ai déjà dit et je le répète, la modestie, c'est pour les perdants. Carey Black n'est pas une perdante.
Poudlard m'a semblé bien vide ce soir. Tous les élèves sont rentrés chez eux, mis à part nous, les cinquièmes années, et les septièmes années, à qui il reste encore deux épreuves d'ASPIC, je crois. Certains de mes camarades sont repartis dans leurs familles en fin d'après-midi. Il faut une signature du responsable légal, mais le Directeur ne nous oblige pas à rester encore une semaine alors que les cours n'ont presque plus lieu.
J'ai vu la mère de cette idiote d'Abbot de Poufsouffle venir la chercher à la fin de l'épreuve. Il y avait toute sa tribu de frères et sœurs, ça grouillait dans tous les coins, ça s'embrassait dans une gluante effusion de joie larmoyante. Autant dire que c'était tout à fait pitoyable.
Personnellement, je reste à l'école jusqu'à ce que Grand-mère envoie Sully me chercher pour faire mon voyage de retour, puisque je n'ai pas encore l'âge de transplaner. Cathleen a du travail, et les Gaunt ne sont pas le genre de membres de la famille qui viennent chercher leur nièce à la fin des examens, un sourire aux lèvres et un paquet de Chocogrenouille en main... D'ailleurs, si c'était arrivé, je crois que j'aurais eu de quoi sérieusement m’inquiéter !
Quant à Elya, les dernières nouvelles que j'ai eu d'elle date d'il y a exactement dix-sept jours, lorsqu'elle m'a envoyé une courte lettre pour me souhaiter mon quinzième anniversaire. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle fait ni où elle est, mais c'est certain que nous nous retrouverons ensemble au Manoir Black pendant les grandes vacances. De toute façon, elle ne serait jamais venue me chercher. Je ne sais pas trop pourquoi je ressent une pointe de déception en écrivant ces mots. Qu'est-ce que j'aurais bien pu faire si j'étais sortie de la salle et que je l'avais trouvé là, qui m'attendait ? Je n'en sais fichtre rien.
Mais, de toute évidence, je m'en sors très bien toute seule. Ça ressemble légèrement à de l'auto persuasion, mais pas du tout. Je n'ai besoin de personne pour m'aider à faire quoique ce soit. Et je sais que c'est aussi de cette façon que me voient les autres. John m'a dit qu'il me trouvait très courageuse. Ce n'est pas spécialement le mot que j’emploierais pour me définir, mais mon cousin n'a que treize ans, et même en ayant rejoint les rangs de Serpentard, il ne peut pas tout comprendre...
Du reste, j'ai pris mon dîner avec son frère, ce soir. Alvin est en septième année, alors il passe aussi des examens. Il va un peu me manquer, l'an prochain. J'aimais beaucoup avoir un Black à qui parler, ce n'est pas comme avec mes amies. Il m'a demandé comment j'avais réussit mes épreuves, et j'ai failli lui montrer à quel point j'étais heureuse que quelqu'un s'en préoccupe, même cela n'était peut-être que de la pure rhétorique. À la place, je me suis contentée de répondre « Comme une Black », fidèle à ce code d'honneur que je me suis fixée.
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