Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Mar 10 Nov - 7:53
Les vampires se répétaient l’histoire entre eux, et regardaient le scientifique avec des sourires goguenards quand il arrivait.
« Ta cicatrice te fait-elle encore mal, Owain ? » demandaient les plus sarcastiques.
O’Hary ne répondait rien, à moins qu’il ait appris une anecdote compromettante sur celui qui le narguait. Alors il était sans pitié, et il en fallait parfois de peu pour qu’une bagarre éclate. Mais ces paroles ne constituaient pas les provocations les plus outrageantes qu’Owain recevait. L’insulte suprême venait d’Elicia Rosenbach, une vampire qui ne lui adressait pas la parole, mais chez qui le regard trahissait un sentiment de triomphe. Il s’agissait de sa façon à elle de lui dire qu’elle était celle qui avait divulgué le secret, et qui continuait de le faire, et qu’elle était celle qui souhaitait le plus le mener à sa perte. Le scientifique ne lui adressait pas la parole non plus. Mais Owain savait qu’elle voulait à tout prix assassiner quelqu’un, et il faisait en sorte qu’elle n’y parvienne pas. Le vampire se doutait cependant que son ennemie employait aussi toute son énergie pour qu’il ne puisse pas se venger et tuer le moldu qui était parvenu à lui transpercer le cœur.
En effet, alors qu’Owain était absent depuis quelques jours, Elicia Rosenbach rentra une nuit au château. Elle ne prêta aucune attention à ses semblables jusqu’à ce qu’elle vit celui qu’elle cherchait : Kenneth Donaghue. Ce vampire à l’aspect infantile était en vérité l’un des plus âgé ; contrairement à d’autres vampires qui ne savaient rien aux codes et se moquait de Kenneth, Elicia avait appris très tôt à ne pas se fier aux apparences. Elle salua Donaghue et ils échangèrent de brèves civilités avant qu’elle pût rentrer dans le vif du sujet.
« J’aurais besoin de toi Kenneth. C’est urgent. »
Ils s’isolèrent dans une salle annexe, puis la belle jeune femme continua :
« Owain cherche toujours le moldu qui lui a porté un coup. Jusqu’à présent j’ai pu lui mettre des bâtons dans les roues, mais cela ne peut pas continuer éternellement : je dois moi aussi retrouver l’auror qui m’a défié et lui régler son compte. Si Owain tue le moldu, son honneur sera lavé et son arrogance redeviendra sans limite. Il faudrait que tu trouves un moyen de stopper Owain le temps que je me débarrasse de l’auror. Cache le moldu, protège-le, que sais-je ; mais il ne faut pas qu’il meurt. Si tu m’aides, je saurais me montrer reconnaissante. »
L’honneur d’Owain était d’autant plus entaché que celui qui l’avait vaincu n’était qu’un moldu. Néanmoins, cette faible créature était d’autant plus vulnérable. Si seulement elle avait été capable de se défendre et de tuer O’Hary ! Elicia aurait été débarrassée d’un gêneur facilement… Mais bien sûr, les choses n’étaient pas aussi simples…
« J’ai vu celui qui a terrassé Owain, reprit Elicia. De ce que j’en sais, c’est un homme d’une quarantaine d’année, un gros homme avec une barbe et des cheveux blonds. Je crois qu’il te plaira, j’ai appris il y a peu qu’il est orthodoxe. Il s’appelle Ismaël Mérindol. »
« Bonjour Maxwell. »
Maxwell Ronald leva la tête : devant lui se tenait Ismaël, le marchand qui lui apportait les tissus.
« Ah ! Mérindol ! Tu as les soies que je t’avais commandées ?
- Oui, ils sont dans mon charriot. Mais je pense que d’autres choses t’intéresseront. »
Le vieux Maxwell laissa ses filles renseigner les clients, et les deux hommes allèrent dans l’arrière-cour. Le charriot avait été placé dans un coin. Ismaël montra ses tissus, ils firent leurs affaires, puis ils transportèrent la marchandise dans la boutique et Maxwell paya son ami.
« Tu as pu te procurer de la qualité… Il faut beaucoup d’argent pour réussir à acheter autant de tissus… insinua Maxwell
- Les bénéfices méritent de prendre des risques. » Répondit brièvement Ismaël.
Il avait en effet eu une grande rentrée d’argent récemment, mais il était plus sage de garder le secret. Maxwell ne s’attarda pas sur cette énigme et lança plutôt :
- La route a dû être longue, reste donc manger ce soir. »
Ismaël accepta : il avait d’autres clients qui habitaient sur Dublin, et cela ferait toujours une nuit de moins où il n’aurait pas à dormir contre le bois de sa charrette.
Le vieux Mérindol revint donc pour le dîner. Les trois filles de son amis l’accueillirent tandis que Mme. Ronald préparait une soupe. Enfin, ils s’attablèrent tous, et après le bénédicité, le repas commença.
« Tu vois Ismaël, les affaires marchent bien ici. Si tu cherches à t’installer, il ne faut penser qu’à Dublin ! déclara Maxwell sur un ton satisfait.
De toute évidence, Maxwell savait qu’Ismaël cherchait à s’installer ; surement avait-il parlé avec ceux qui vendait leur maison, et qu’avait contacté le marchand itinérant.
- Mais si je m’installais à Dublin, je serai l’un de tes concurrents, remarqua Ismaël.
- Oh non non ! Nous serions associés bien sûr ! A nous deux, nous pourrions agrandir la boutique, la retaper un peu, il y aurait plus de clients ! D’ailleurs, ton fils n’est pas avec toi ?
- Il va à l’école durant cette période. »
Maintenant qu’Ismaël avait suffisamment d’argent pour ouvrir une boutique, il avait imaginé ouvrir la sienne, sans s’associer. Mais l’idée de Maxwell était séduisante : Ismaël avait pu remarquer que le boutiquier avait une grande clientèle qui lui était fidèle, et la belle échoppe qu’il avait prouvait que son chiffre d’affaire ne devait pas être mauvais. Cependant, si Ismaël s’établissait à Dublin, il ne pourrait plus voir son fils durant le reste de son cursus scolaire.
- Quelles stupides inventions, ces écoles ! s’exclama Maxwell ; elles ne produisent que des oisifs ! A quoi ça sert de savoir plein de choses si l’on n’est pas capable de clouer une planche de bois ou de mener un commerce ? Ici, on lui apprendrait des choses à ton fils ! Tiens, est-ce qu’il n’a pas le même âge que ma cadette ? Ils s’entendraient bien tous les deux ! »
La jeune fille garda le nez plongé dans son assiette sans oser se tourner vers son père ou vers l’invité.
« Avec l’école, mon fils sait écrire, calculer, et il peut parler comme les bourgeois. Je pense que c’est une bonne chose. Mais si je parviens à monter un commerce solide, il pourrait m’aider et son avenir serait assuré. »
Le quadragénaire fit une pause avant de finir par :
« C’est vrai que cette boutique est très belle. Les fondations sont solides, elles ne s’écrouleront pas de sitôt. »
Ismaël observa un instant la cadette des Ronald, Fanny. Elle semblait très propre sur elle et elle était bien éduquée : elle ne parlait pas à table, et Ismaël avait vu qu’elle se montrait toujours très polie avec les clients, même les plus désagréables. La situation serait alors on ne peut plus simple : Ismaël s’associerait avec Maxwell, agrandirait la boutique avec son capitale, son fils se marierait avec Fanny et aucun des deux hommes ne pourraient avoir d’intérêts à nuire à l’autre. Néanmoins, Yorick lui parlait toujours d’une certaine Patty Fennimore dans ses lettres, et le vieux Mérindol se demandait si l’adolescent ne s’était pas entiché d’elle. Bien sûr, ce serait Ismaël qui aurait le dernier mot pour le mariage de son fils. Mais Yorick devrait passer le reste de sa vie avec sa compagne ; et peut-être s’entendrait-il mieux avec quelqu’un qui avait pu recevoir une éducation.
Ismaël repartit le lendemain. Maxwell n’insista pas, mais évidemment, il faudrait lui fournir une réponse.
Le marchand itinérant pensa d’abord écrire à son fils ; mais des visites à pré-au-lard avaient lieu dans le cadre de l’école durant cette période, ce qui fournissait une opportunité pour Ismaël de voir Yorick en tête-à-tête.
Les cours de la journée venaient de se finir, les étudiants s’éparpillaient en attendant l’heure de manger, afin de profiter de leur peu de temps libre. Quelques-uns flânaient dans les cours intérieures, d’autres se rendaient à leur salle commune afin de profiter de la chaleur du feu qui y brûlait. Enfin, un nombre conséquent prévoyaient de travailler, pour s’avancer dans ses devoirs et se retrouver libre de toute obligation le week-end. La salle d’étude offrait un refuge idéal aux âmes consciencieuses, tout comme la bibliothèque ; et c’est vers ce dernier lieu que se dirigeaient Yorick Mérindol et ses deux amis, Christopher et Patty. Ils s’installèrent. La jeune fille ne voulaient plus entendre parler de magie pour aujourd’hui, et se penchait plutôt sur un exercice de chimie ; Christopher commençait une rédaction d’Histoire après s’être entouré de plusieurs encyclopédies et manuels dans lesquels il se perdait parfois, oubliant son devoir ; Yorick avait délaissé pour cette fois tous les savoirs qu’il avait accumulé, et devait encore accumuler pour les jours à venir. A la place de cela, l’adolescent avait pris une feuille, et écrivait la lettre suivante :
« Cher M. Longbottom,
Je suis le fils d’Ismaël Mérindol. Je vous écris afin de vous demander une faveur : comme vous le savez mon père est marchand itinérant et son occupation le met parfois en danger. Grâce à vous, il pourra bientôt construire une échoppe, et il ne courra plus de risque. En attendant que cela se fasse, voudriez-vous bien veillez sur lui ? Je sais que c’est un grand service que je vous demande, et que votre travail ne vous permet pas de suivre mon père, qui n’accepterait d’ailleurs pas d’avoir quelqu’un pour le protéger. Mais j’aimerais que vous acceptiez de mettre une bague que je joins à ma lettre. L’anneau cache à l’intérieur une pierre en crapaudine que j’ai enchantée afin qu’elle chauffe si mon père court en danger. Le chat est percé par en dessous, si bien que si la pierre chauffe, vous le sentirez. Par ailleurs, j’y ai adjoint récemment un autre sort : en frottant la bague, un court faisceau indique dans quelle direction se trouve mon père. »
A cet endroit de la lettre, Yorick hésita un instant sur la suite, puis continua :
« Pour tout vous avouer, j’ai porté le premier prototype, ce qui m’a conduit à vous rejoindre à la forteresse de Whitehill. J’ai aujourd’hui bien conscience que c’est par chance que j’ai réussi à un peu vous aider, et que je ne ferais que me mettre moi-même en danger en recommençant. C’est pourquoi je vous demande cette faveur. En vérité, j’… »
L’adolescent se tint le front, barra le début de sa phrase, et poussa un bref soupir exaspéré. Il voulut prendre une nouvelle feuille et se rendit compte qu’il n’en avait plus. Sa fierté lui interdisait d’en prendre une à un de ses camarades.
La rature était propre de toute façon ; Yorick reprit donc sur la même feuille :
« J’ai conscience que vous ne pourriez peut-être pas être en mesure d’aider mon père, et que je n’ai pas à vous imposer ce travail. En vérité, j’espère que mon père n’aura pas de problèmes jusqu’à son installation, ce qui est le plus probable. Mais malgré ça, j’aimerais que vous portiez la bague enchantée, si vous l’acceptez, ou, si vous décider de refuser, que vous me renvoyer la bague.
En vous remerciant d’avoir lu ma lettre jusqu'au bout,
Yorick Mérindol. »
L’étudiant rangea ses affaires, fit un signe à ses amis pour dire qu’il s’en allait un moment. Puis il traversa quelques couleurs, grimpa deux escaliers, et arrivé au pigeonnier, appela son hibou. L’animal vint immédiatement vers son maître. Yorick confia l’enveloppe au volatile en lui indiquant l’adresse, et ce dernier pris son envol vers la maison des Longbottom.
- Invité
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Dim 15 Nov - 19:12
Des paroles d’apparence si anodine et qui pourtant démontraient à qui savait l’entendre l’extrémité à laquelle Elicia en était rendue. Car Lady Rosenbach ne s’abaissait jamais à demander l’aide de quiconque. Elle exigeait des inférieurs et ne s’approchait jamais des supérieurs. Elle préférait mille fois échouer seule que devoir sa réussite à un autre. Et pourtant, la voilà qui exprimait de but en blanc un désir de s’allier. Autant dire que la curiosité de Kenneth était piquée à vif. Raison pour laquelle il n’ignora pas la requête de sa compagne et lui fit signe de poursuivre son discours. Il n’était pas courant qu’il se mêle des affaires de ses camarades, préférant grandement agir en solitaire, mais il désirait savoir quel évènement avait poussé l’orgueilleuse Elicia à s’abaisser ainsi.
Au fil des paroles de cette dernière, son intérêt grandit. Il n’avait toujours pas oublié l’humiliation brûlante qu’il avait ressenti aux paroles méprisantes d’Owain et, s’il ne s’était pas gêné pour lui rendre la monnaie de sa pièce lors de son retour la queue entre les jambes suite au désastre de Whitehill – après tout, lui avait eu du mal face à un sorcier en pleine possession de ses moyens alors qu’Owain s’était fait malmené par un simple moldu –, toute possibilité de retourner le couteau dans la plaie était la bienvenue. Il porta donc la plus grande attention à chacune des informations fournies.
Un gros orthodoxe blond ? Il les préférait catholiques mais étant donné que, s’il promettait d’aider Elicia, il devrait assurer la bonne santé du moldu mieux valait peut-être que ce dernier ne corresponde pas trop à ses préférences personnelles. Dans le cas contraire, il aurait eu trop de mal à se retenir de jouer avec une proie facile. Ce qui ne voulait pas dire qu’il s’interdirait de le faire sous prétexte que l’homme était de religion protestante mais qu’il pourrait plus facile contrôler ses pulsions. Car, s’il trouvait risible la certitude avec laquelle Elicia pensait sincèrement pouvoir l’appâter avec des promesses de reconnaissance – qu’avait-elle à lui offrir qu’il ne put prendre lui-même ? – lorsqu’il s’engageait, il aimait à tenir sa parole. C’était là un caprice qu’il s’accordait lorsqu’il le pouvait tout en n’hésitant pas une seconde à le briser si cela convenait plus à sa nature opportuniste.
-Tu peux compter sur mes services. Je déciderai le moment venu de la façon de procéder mais tu peux être sûre qu’Owain ne touchera pas à un seul cheveu de l’homme sous ma protection. Je lui dois bien ça, il est après tout celui qui nous a apporté le ravissement de voir O’Hary humilié. Or, tout travail - même involontaire - mérite récompense, déclara-t-il avec un sourire provocateur avant de s’éloigner.
Il était certain que Rosenbach aurait voulu discuté plus longuement, notamment pour décider de la manière dont elle allait repayer son travail mais il préféra la laisser mariner un peu. Il avait beau trouver sa présence tolérable comparée à celle de bien de ses congénères, il ne désirait pas qu’elle s’imagine soudain qu’ils étaient proches. Surtout que son obsession avec l’Auror qui lui avait échappé par deux fois en faisait une connaissance dangereuse. On ne s’attaquait pas impunément aux forces de l’ordre en ces temps troublés et, tant que les conséquences de Sligo ne se serait pas apaisées, il préférait ne pas se faire remarquer sauf dans le cadre spécifique de son alliance avec Lady Gaunt. Autrement dit, si les Aurors partaient à la chasse d’Elicia, il ne désirait en rien se retrouver entre leurs tirs croisés. Sa loyauté n’était pas si extensible. Loin de là.
Plusieurs jours s’étaient écoulé depuis sa discussion avec Elicia et il en avait profité pour faire ses propres recherches sur son futur « protégé ». L’homme se nommait Ismaël Mérindol (un nom bien juif pour un protestant n’avait-il pu s’empêcher de penser) et parcourait les routes en charrette pour vendre des tissus. Une occupation comme une autre dont Kenneth se serait totalement désintéressé si elle ne faisait du moldu une cible facile. Il passait en effet le plus clair de son temps seul sur les routes, totalement vulnérable à l’attaque de quiconque. Si encore il avait bénéficié de pouvoirs magiques mais il en était totalement dépourvu. Bref, l’homme possédait autant de moyens de défenses qu’un nouveau-né.
Mais le réel problème n’était pas là, il était dans le moyen de l’approcher et de s’immiscer dans son quotidien. Après tout, s’il avait accepté de jouer les baby-sitters le temps que Rosenbach règle son compte à son Auror, il ne comptait pas s’éterniser auprès du moldu. Or, il était sûr qu’Owain allait tenter de s’en prendre à l’homme jusqu’à réussir à en finir avec sa vie. Il lui fallait donc trouver un moyen de contrer son compère un certain temps sans pour autant suivre le moldu à la trace. Sauf que pour apposer un quelconque type de protection autour de l’homme, il devait d’abord l’approcher.
Et pour cela, il s’était adonné à un de ses passe-temps préférés : s’inventer une fausse identité. Il était donc désormais Timothy Ogden, jeune banquier venant de s’installer à Newbrigde, petite bourgade à trente lieux de Dublin, dans l’optique de s’y faire un nom avant de conquérir la capitale. Or, dans cette optique, il lui fallait une garde-robe digne de ce nom et il avait donc fait appel à Mérindol dont le nom n’était pas inconnu aux amateurs de beaux tissus pour qu’il fournisse son tailleur. Ledit tailleur était un pauvre hère dont la profession avait fait de lui une victime toute désignée. Kenneth avait en effet tôt fait d’envoûter l’homme pour le convaincre qu’il était bien Timothy Ogden. Quant à la petite bâtisse où il attendait désormais l’arrivée de Mérindol, il s’agissait en réalité de la maison d’un couple de boutiquiers retraités dont il s’était amplement repu du sang avant de s’emparer de leur demeure.
Observant la pendule autrichienne accrochée au mur, un sourire satisfait étira ses lèvres. Toutes les pièces étaient en place pour commencer la partie, il ne manquait plus que l’arrivée du principal concerné qui ne devait plus tarder à frapper à la porte.
Lorsqu’un hibou avait frappé à la fenêtre de son petit appartement londonien durant son jour de congé, Crestian s’était attendu à recevoir tout type de missive sauf celle dont il venait de finir la lecture. Jetant un coup d’œil intrigué à la bague qu’il avait sortie de l’enveloppe, il réalisa que même s’il acceptait de la porter, l’objet était trop petit pour s’enfiler à n’importe lequel de ses doigts. Il se rappela alors la silhouette fluette du jeune Mérindol et se dit que l’adolescent avait probablement usé de ses propres mesures au moment de réaliser l’objet. Le problème était cependant loin d’être insoluble. Ainsi, il s’empara de sa baguette et modifia la largeur de l’anneau pour pouvoir l’enfiler à son petit doigt. Il rajouta ensuite un Charme de Désillusion sur l’objet. Il ne voulait en effet pas avoir à expliquer pourquoi il portait un bijou aussi grossier.
En effet, si l’Auror avait été dans un premier temps surpris par la requête de l’adolescent, il ne voyait pas de raison particulière de refuser. Il ne s’engageait à rien en acceptant la bague si ce n’était à prévenir les autorités compétentes s’il ressentait une quelconque chaleur en provenance du bijou. Il craignait en effet de ne pouvoir lui-même se libérer dès que Mérindol en aurait besoin. Il avait beau apprécier le vieux grognon, il avait autre chose à faire. Enfin, dans le meilleur des cas, la bague ne chaufferait jamais. Et, si jamais la situation contraire venait à se produire, il aviserait le moment venu et selon l’intensité de la chaleur. Car, il ne tenait nullement à faire le déplacement pour de simples bandits de grand chemin. Il avait vraiment autre chose à faire de son temps. Sans compter que les relations moldus/sorciers étaient déjà suffisamment tendues comme pour que la justice moldue décide d’accuser un représentant de l’ordre sorcier de s’en prendre à des moldus sans raison. Car nul doute qu’on saurait l’accuser à tort ou dans le meilleur des cas qu’on lui reprocherait de ne pas faire suffisamment confiance aux forces de l’ordre moldues. Il se contenta donc d’enfiler la bague et de répondre brièvement à Yorick.
« Yorick.
Je garde l’anneau et m’engage à agir en cas de danger imminent de votre père, je ne peux néanmoins rien promettre en termes de moyens ni de rapidité. En effet, si vous êtes un sorcier, votre père est un moldu et ma juridiction ne s’étend pas à la protection de la communauté moldue, encore moins au vu des circonstances présentes.
Cordialement,
Crestian Longbottom, Auror »
- Pourfendeur de cul-bénis
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Messages : 152Date d'inscription : 01/02/2015
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Ven 27 Nov - 19:12
Comme tous les samedis, des étudiants déambulaient dans Pré-Au-Lard, bavardant, s’attablant à un café, ou hésitant à dépenser leur maigre fortune dans un bibelot qui leur faisait envie. Les locaux étaient habitués à ce manège et n’y prêtaient pas attention. Quelques parents étaient venus pour retrouver leur enfant, et souvent ils lui offraient une sucrerie pour fêter leur retrouvaille. Enfin, le village battait au rythme des joies simples que l’on pouvait encore s’offrir malgré l’hiver et les préoccupations de chacun.
Parmi eux se trouvait Patty Fennimore, qui ne dérogeait pas à la règle, et réfléchissait si l’écharpe qu’elle voyait ne serait pas bien utile à l’un de ses camarades, et si elle ne devait pas utiliser ses économies pour l’acheter. Néanmoins, ses amis Christopher Frost et Yorick Mérindol l’appelèrent, et elle les rejoint.
Seul Patty possédait quelque argent, parce que les parents de Christopher ne voulaient pas le gâter, et le père de Yorick n’était pas très riche – en tout cas, de ce que la jeune fille en savait. Ils ne pouvaient donc s’asseoir dans aucun café, ni s’arrêter dans aucune boutique. La seule possibilité restante était de marcher sans but dans le village, malgré le froid et la neige – mais cela valait toujours mieux que d’arpenter les couloirs vides de Poudlard durant toute la journée.
« Tu ne nous a pas dit ce que t’a répondu l’auror, dans la lettre que tu as reçu ce matin. remarqua Patty.
- Parce que je n’ai pas eu l’occasion de l’ouvrir, expliqua Yorick. Je n’avais pas envie que quelqu’un puisse la lire par-dessus mon épaule. Mais je l’ai dans ma poche. Maintenant que tout le monde est dispersé, installons-nous dans un coin pour voir ce qu’il m’a répondu. »
Ils s’exécutèrent, et s’assirent sur une pierre un peu à l’écart du village, après avoir enlevé la neige qui la recouvrait. La missive était très courte, et son contenu ne rassura pas tellement le jeune Mérindol. L’adolescent soupira, un peu amer :
« Il garde la bague, mais il ne dit pas vraiment qu’il aidera mon père…
- Mais si, tu ne comprends rien. Décréta Patty. En tant qu’auror, on ne prend pas des engagements à la légère. Il a promis qu’il réagirait. Et un auror qui agit, ce n’est jamais sans conséquence.
- il dit aussi que sa « juridiction ne s’étend pas à la protection de la communauté moldue ». Donc s’il ne fait rien, il ne sera pas en tort.
- Il a pris la bague, tout de même. » observa Christopher.
Patty reprit :
« Il a pris la bague, il t’a répondu, et il n’a pas dit non ! Qu’est-ce qu’il te faut de plus ? Tu voulais que ton auror t’écrives ‘‘Mon très cher Yorick, je veillerais sur ton père comme sur la prunelle de mes yeux, sa santé sera plus importante que la bonne conduite de n’importe laquelle de mes missions, il sera encore mieux gardé que le roi d’Angleterre ou que le gouvernement magique…’’ ?
- Evidemment que non. » répliqua Yorick.
Il n’aimait pas bien le ton que prenait Patty, mais ses arguments n’en restaient pas moins pertinents.
« Quelqu’un s’approche. » dit rapidement Christopher.
En effet, un homme venait vers le groupe. Yorick le reconnut immédiatement.
« C’est mon père ! »
Instinctivement, les trois amis se levèrent et se tournèrent vers le nouvel arrivant, droits comme des petits soldats.
« Bonjour Yorick. Se sont tes amis ? interrogea Ismaël quand il fut parvenu jusqu’à eux.
- Oui père. Je vous présent Patty Fennimore et Christopher Frost.
- Enchanté. Répondirent en cœur les deux intéressés.
- Moi de même. »
Les deux enfants ne purent cacher leur trouble, parce que M. Mérindol ne ressemblait pas du tout aux parents qu’ils avaient eu l’habitude de côtoyer. Il portait de vieux vêtements, faits pour voyager et non pour paraître, avait une barbe et des cheveux un peu hirsutes, et sa démarche paraissait assez lourde et agressive.
Les trois adolescents décidèrent de se retrouver deux heures plus tard près de la place publique, et Yorick partit se promener avec son père. Ismaël ne donna pas beaucoup d’informations sur ce qu’il faisait, mais posa beaucoup de questions à son fils, en lui laissant le temps de faire des longues réponses. Ils n’étaient pas retournés à Pré-Au-Lard, là où on aurait pu juger le père de Yorick, mais avaient préféré resté dans la nature environnante.
Cependant, le temps passa bien trop vite ; le soleil commençait à décliner, Yorick devrait bientôt rejoindre ses amis.
« Pendant que je cherchais un lieu où monter ma boutique, j’ai pu passer à Dublin et j’ai vu la famille Ronald. »
commença Ismaël. Comme son fils ne réagissait pas, il continua :
« Maxwell Ronald et ses trois filles, tu te souviens ?
-Ah ! Oui. Je m’en souviens, père. dit tout à coup Yorick.
- Les affaires vont bien pour eux en ce moment. Ils tiennent un commerce florissant.
- Je suis content pour eux. » répondit poliment Yorick. Néanmoins, il savait que son père ne lui aurait pas raconté une petite anecdote sans importance. L’adolescent reprit donc :
« Allez-vous vous associer avec M. Ronald ?
- Rien n’est encore fait. »
Ismaël ajouta après une pause :
« Maxwell Ronald m’a demandé de tes nouvelles. »
Yorick ne répondit rien, mais se sentit instinctivement mal à l’aise. Enfant, le père Ronald lui faisait peur, et maintenant, il ne lui apparaissait plus que comme un ignorant. Par ailleurs, il se demandait pourquoi son père lui racontait tout cela.
« Il voulait savoir si tu allais bien. Il se rappelle que tu t’entendais bien avec sa fille Fanny. »
Un silence succéda à ces mots. Ismaël attendait une remarque et ne comprit pas tout de suite que son fils ne comptait pas ajouter quelque chose.
« Eh bien Yorick ! Qu’en penses-tu ? insista Ismaël irrité.
- Ce que j’en pense ? bégaya Yorick, comme s’il ne comprenait toujours pas -mais la rougeur de ses joues prouvaient qu’il commençait à deviner la situation. Je veux bien croire M. Ronald s’il dit que je jouais avec sa fille mais…
- Je ne te parle pas de cela, trancha Ismaël. Je vais peut-être m’associer à Maxwell Ronald, et si c’est le cas, le plus naturel serait que tu épouses Fanny Ronald.
- Mais c’est impossible ! Elle ne sait même pas que je suis un sorcier !
- Tu n’auras pas forcément à te servir de tes pouvoirs.
- Mais si, Mais bien sûr que si ! C’est pour cela que j’étudie à Poudlard ! Et puis, c’est vous-même qui disiez que vous vouliez que j’aie une bonne position sociale…
- Marchand dans une boutique prospère, c’est une bonne position sociale. »
Yorick s’était décomposé au fur et à mesure de la discussion. Il lui semblait que le mariage était désormais inévitable.
« Père, commença l’adolescent tout tremblant je… Je…
- Si tu as d’autres projets, je ne les contrarierai pas.
- J’en ai ! s’exclama Yorick, comme un homme presque noyé qui peut de nouveau respirer; je veux faire des études, continuer à étudier la magie !
Cette réponse ne convainquit guère Ismaël : outre le fait que les projets de son fils restaient trop flous à son goût, le marchand n’avait pas envie que Yorick fasse une profession qui ne soit qu’en lien avec la magie. Le père avait inscrit son enfant à Poudlard parce qu’il avait entendu dire qu’un sorcier devait maîtriser ses pouvoirs, sans quoi il pouvait devenir dangereux pour les autres et pour lui-même ; mais il n’imaginait pas que Yorick se passionnerait autant pour la magie.
« As-tu une idée de métier en tête ?
- Non, mais…
- J’ai dit que je ne contrarierai pas tes projets, mais encore faut-il que tu en aies. Ne rien vouloir changer à ta situation actuelle n’est pas suffisant. Ce mariage et la possibilité d’avoir une boutique est encore la meilleure opportunité qui s’offre à toi. Déclara Ismaël d’un ton sentencieux.
D’habitude, ce ton-là signifiait la fin de la discussion, ce pourquoi Ismaël l’avait employé. Il fut donc surpris et irrité que son fils ose lui répondre.
- Non Père, j’ai de meilleures opportunités. Grâce aux études que je fais, je pourrai avoir une vie meilleure, et plus gratifiante.
- Tenir une boutique est gratifiant, rétorqua le quarantenaire d’un ton sec. Tu parles de meilleures opportunités mais tu ne sais même pas quel métier tu feras ! Cette discussion absurde est terminée. Ce sera tel que je le déciderai.
- Je n’épouserai pas Mademoiselle Ronald, et je ne travaillerai pas dans une boutique.
- Ne te montre pas insolent ! »
Le ton continua de monter, sans qu’aucun des deux partis ne cède. Ismaël tenta de montrer par tous les moyens la puérilité de la pensée de son fils sans que celui-ci ne l’accepte. Cet aspect buté finit d’exaspérer le père, qui ne comprenait pas que Yorick puisse lui tenir tête.
« Cela suffit ! Ma décision est prise Yorick ! Tu feras ce que je dirai, un point c’est tout ! »
Ils se séparèrent sur ces paroles. Si Ismaël avait pu observer les événements présents à froid, il aurait remarqué que ces événements n’avaient pas pris la tournure qu’il attendait. Mais le marchand n’avait pas pour habitude de porter un regard sur ses propres actions ; il repartit donc en direction de Dublin donner sa réponse à Maxwell.
Le chemin depuis Pré-au-Lard, surtout en plein milieu de l’hiver, était long et éprouvant. Ainsi, Ismaël fit quelques haltes, et parvint finalement à Newbridge.
Il s’installa dans une auberge qu’il connaissait bien, commanda son repas. Ses tracas lui remuaient encore l’esprit ; et voyant sa mine sombre, personne ne se seraient normalement risqué à lui adressé la parole. Et pourtant, un homme rentra un moment plus tard dans la taverne, discuta un peu avec le tenancier, et s’approcha finalement du marchand.
« Bonsoir. Vous êtes bien M. Mérindol ? » demanda le nouveau venu.
Ismaël leva les yeux de son assiette pour lancer un regard furieux qui statufia son interlocuteur.
« Pourquoi est-ce que ça vous intéresse ? grommela le quarantenaire.
- Parce que j’ai peut-être du travail pour vous. Répondit son interlocuteur tout tremblant.
Ismaël le dévisagea. Il avait envie d’être seul, mais il ne pouvait pas refuser cette proposition avant d’en avoir entendu plus. Il déclara donc à contrecœur :
« Asseyez-vous. Qu’est-ce que vous voulez ? »
L’étranger ne se fit pas prier et pris un siège. Il devait avoir une cinquantaine d’année. Sa maigreur laissait supposer qu’il n’avait pas toujours mangé à sa faim, et que ce n’était probablement pas pour lui-même qu’il avait besoin de tissus.
« Je m’appelle Albert Harker. Je viens de la part de mon employeur, le riche banquier M. Ogden. Il s’agit d’un jeune homme qui aurait besoin d’une garde-robe, et il vous demande de le fournir en tissus.
-Ah. Vous êtes son tailleur ?
- Oui.
- Et quand est-ce que ce monsieur veut-il voir mes tissus ?
- Le plus tôt possible.
- A-t’ il déjà une idée de ce qui l’intéresse ?
-Je n’en sais rien.
-Bon. Où habite-t-il ? Dites-lui que je viendrai demain matin. »
L’affaire fut donc entendue ; Ismaël retint l’adresse que le tailleur lui donna, et celui-ci repartit annoncer la nouvelle au banquier. Le marchand se coucha tôt, et se rendit le lendemain à dix heures chez son jeune client.
Quand L’héritière des Rosenbach analysait sa situation et celle du scientifique honni, elle reconnaissait qu’il y avait des similitudes : tous deux devaient se venger d’humains qui par hasard leur avaient échappé, leur causant par là un tort difficilement réparable. Néanmoins, la jeune femme sourit intérieurement quand elle se rappela les différences de leur problème : Rosenbach avait simplement laissé s’enfuir un sorcier alors qu’O’Harry avait failli se faire tuer par un moldu. Mais plus important, ce moldu présomptueux était inconnu de la plupart des humains et des sorciers. Elicia elle-même, qui avait beaucoup d’alliés, avaient beaucoup peiné pour obtenir des informations à son sujet ; et se serait encore plus difficile pour Owain qui avait de moins en moins d’appui. Au contraire, le sorcier que la jeune femme devait retrouver était on peu plus reconnu. Tous savaient qu’il était un auror, qu’il travaillait et vivait à Londres. Ainsi, la jeune femme avait désormais un coup d’avance sur son adversaire.
Elle regarda distraitement la Tamise s’écouler, observa les maisons aux alentours, dans une desquelles devait vivre la famille Longbottom. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à se rapprocher petit à petit de sa victime, aussi silencieusement qu’un serpent ; et lorsqu’elle entreverrait une faille, elle frapperait.
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Ven 4 Déc - 23:07
Dans l’instant, Harker se jeta à terre, étirant encore plus les traits du vampire dans une moue de joie malsaine. Le tailleur s’apprêtait ensuite à ouvrir la porte dans ces conditions mais Kenneth exigea qu’il se relève et l’homme obéit avant de se décaler pour laisser entrer Mérindol. Pendant ce temps, la créature s’était composée un masque de jeune banquier affairé ayant l’habitude que tout lui réussisse. S’approchant de l’entrée, il planta son regard dans celui du marchand et s’adressa à lui d’une voix franche mais autoritaire.
-Vous êtes à l’heure et je vous en remercie. Je suis un homme occupé et je ne doute pas qu’il en aille de même pour vous au vu de votre réputation. Harker approchez-vous, nous n’avons pas toute la matinée, je dois être à la banque dans deux heures.
Servilement, l’homme ferma la porte et s’approcha des deux blonds tandis que le plus jeune des deux s’installait déjà dans un fauteuil et indiquait l’autre à Mérindol d’un geste de la main. Il resta ensuite derrière son « patron », attendant de nouvelles directives.
-Je suis tout à vous Mr Mérindol. Qu’avez-vous à me proposer ? J’ai entendu dire que vous aviez des tissus de tout le royaume. Je tiens en effet à impressionner la galerie. Je suis la nouvelle tête en ville et si je veux m’imposer, les premières impressions sont essentielles. J’ai donc fait appel à vous car on m’a dit que vous ne rechigniez pas à faire de la route pour des tissus de qualité. Ais-je été dupé ?
Les questions, attendues de la part d’un homme en recherche d’une nouvelle garde-robe professionnelle, avaient un double sens ayant pour but de permettre à Kenneth d’en apprendre le plus possible sur l’emploi du temps de l’homme face à lui. Car si la description physique qu’il avait eu du moldu était juste, il n’en savait pas encore assez à son goût pour pouvoir monter un plan de protection acceptable. Certes, il aurait été facile de glisser une amulette dans une des poches du marchand et il ne s’en priverait probablement pas d’ici la fin de leur entrevue mais ce n’était qu’une mesure de prévention. Il se devait d’en apprendre plus sur la vie du marchand ambulant pour pouvoir déterminer les moments où il était le plus vulnérable – si tant est qu’il ne le fut pas en permanence, ce qui restait encore à démontrer. Owain ne manquerait en effet pas de les découvrir et c’est précisément là qu’il attaquerait.
Kenneth voulait donc un coup d’avance sur son adversaire. C’était une chose d’envoûter un garde du corps involontaire pour qu’il suive Mérindol à la trace comme il pensait le faire, ç’en était une autre d’espérer qu’un simple humain puisse faire face à O’Hary et toute sa rage accumulée. Il avait beau mépriser son congénère, il n’était pas assez stupide pour le sous-estimer, l’intelligence du savant était une arme des plus redoutables et lorsqu’il se mettait en tête une idée, rien ou presque ne pouvait l’en détourner. L’Ecossais comptait donc lui mettre des bâtons dans les roues en personne. L’ombre qu’il avait l’intention d’attacher aux pas de Mérindol n’était que la partie émergée de l’iceberg qui lui éviterait de devoir suivre l’homme jour et nuit car peu importait l’intérêt qu’il portait à la situation, il était hors de question qu’il s’abaisse ainsi à consumer tout son temps pour un autre.
Restait à savoir si Mérindol serait prompt à l’échange ou s’il allait devoir user de persuasion. Il n’était pas contre en soi, mais il n’avait pas essayé de contrôler deux humains à la fois depuis des décennies et préférait éviter un dérapage dans la mesure du possible. Non pas qu’il fut incapable de gérer la situation mais, moins il faisait de vagues, mieux ses affaires tourneraient. Il était actuellement dans une situation critique et il aurait été stupide de prendre inutilement des risques. Il était prône aux dangers exhilarants mais uniquement lorsqu’il pouvait en contrôler les conséquences. Sa créatrice le lui avait maintes fois répété, « Prise de risque et inconscience ne sont que les deux faces d’une même monnaie, à toi de voir de quel côté tu la tournes » et, alors qu’il était recherché pour la tentative ratée d’assassinat d’un sorcier de bonne famille, il s’en souvenait plus que jamais. Un seul faux pas et de vampire libre et dangereux il passerait au statut de proie sans issue.
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Sam 19 Déc - 18:55
Ismaël entra dans la maison et suivit le jeune homme. Ce dernier semblait avoir l’habitude d’aller à l’essentiel et tout à fait savoir ce qu’il voulait. Le marchand ne prêta aucune attention à la maison ; néanmoins, Harker le mit mal à l’aise, parce qu’il semblait inexpressif et sans volonté. Mais le quadragénaire ne s’y attarda pas.
M. Ogden semblait assez pressé, mais soucieux de la qualité des tissus qu’il voulait avoir. Mérindol discuta un peu avec lui, et il ne lui sembla pas que ce qu’il avait en ce moment dans sa carriole aurait pu convenir au banquier.
« En ce qui concerne le temps de ma route, et la qualité des tissus, cela ne tiendra qu’à vous. Peut-être que des armateurs londoniens pourraient me fournir avec de la soie de France, et du velours de Venise… Mais il me faudra un mois pour aller les chercher et revenir, une fois que vous les aurez choisies. Si vous ne pouvez pas attendre si longtemps, je connais une ville plus proche qui aura un tissu moins recherché mais de bonne qualité, fabriqué en Angleterre. Bien sûr, vous comprendrez que les étoffes venues d’autres pays ne seront pas du même prix,…»
Le jeune homme et Mérindol en discutèrent encore jusqu’à ce que le banquier dû partir. Puis le quadragénaire envoya une lettre à deux de ses amis armateurs. Ils lui répondirent l’après lendemain, avec des petits morceaux de chaque tissus qu’ils se proposaient de vendre. Mérindol les montra à Ogden, et le laissa faire son choix, et prépara bientôt ses affaires pour Londres.
Contrairement à Elicia, Owain avait de moins en moins de contacts, et il ne parvenait pas à retrouver la trace de son agresseur. En plus de cela, le scientifique ne pouvait demander trop d’aide, parce qu’il ne voulait pas qu’un autre que lui puisse tuer le quadragénaire. Il retourna à Whitehill, abandonné désormais, sans que cela le mène à aucune piste. Cet agresseur ne pouvait être un auror, puisqu’il n’était pas un sorcier, et ne s’était pas servi de la magie pour tenter d’arrêter Owain ; il ne s’agissait pas non plus d’un résident du monastère, puisque seules des femmes y vivaient. Alors que faisait-il à Whitehill lorsqu’Owain le rencontra ?
Le scientifique ne pouvait guère s’informer aux hameaux alentours : son visage était connu, et l’on savait qu’il était un vampire. Il dû trouver la solution par lui-même, en cherchant dans ses souvenirs un indice. En effet, un autre moldu était en lien avec Whitehill. O’Hary l’avait torturé pour obtenir des informations sur Whitehill, que le moldu en question connaissait parce qu’il servait d’intermédiaire entre l’ancien monastère et les villages. Peut-être que d’autres hommes avaient tenus le même rôle, dont l’agresseur.
Owain fit quelques recherches discrètes à la lisière du Yorkshire, faisant mine de vouloir prendre contact avec le monastère. Les villageois ne savaient pas encore que cet endroit était désormais détruit. Ils lui conseillèrent d’abord d’aller voir un certain O’Connell, qui était celui que le vampire avait torturé. Mais un autre nom fut glissé, que le scientifique retint immédiatement.
«… Ou Mérindol, mais il y peu de chance qu’il accepte de vous y conduire, étranger.
- Mérindol ? » Questionna Owain.
- Il passe par là, parfois. Mais si vous demandez au tavernier, il lui laissera un message. »
Owain offrit un vers d’alcool pour remercier celui qui lui avait délivré cette information, et les fit encore parler sur la personne qu’il cherchait. La description physique correspondait ; apparemment, il s’agissait d’un marchand itinérant. Owain demanda s’il n’avait pas un fils, mais personne ne sut lui répondre : Mérindol voyageait seul.
Il devenait clair que le marchand scolarisait en secret son fils dans une école de sorcier. Il n’en n’existait qu’une en Grande-Bretagne ; l’enfant s’y trouverait forcément. Et il le conduirait jusqu’à son père.
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Ven 25 Déc - 17:37
C’est que tout le sel du faire-semblant disparaissait lorsqu’il devenait routine. Heureusement, il n’aurait pas à prétendre être Ogden longtemps, juste le temps de contrôler l’itinéraire du marchand dans les jours à venir. Ainsi, après avoir exigé d’apercevoir quelques extraits des tissus étrangers dont Mérindol lui avait fait l’éloge, il choisit finalement de s’en tenir aux étoffes insulaires. Il avait en effet originellement envisagé d’envoyer le vieil homme hors du pays pour assurer sa protection avant de réaliser qu’il ne supprimait pas le problème en l’éloignant. Owain pouvait parfaitement se déplacer outre-Manche et il disposerait, quant à lui, de moins de moyens à sa disposition loin de son domaine. Il opta donc pour des tissus gallois de qualité malgré son désir de profiter de l’occasion pour se faire une cape en velours de Venise aux frais des habitants de la maisonnée.
-Affaire conclue donc. J’attends les tissus dans deux semaines chez Harker, il se chargera de vous payer en mon nom. Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous, conclut-il en lui serrant la main vigoureusement.
Le geste qui aurait pu semblé étrange étant donné la différence de niveau sociale entre le banquier et le marchand fut cependant mis sur le compte de la jeunesse du premier, trop heureux d’avoir conclu un bon deal. Du moins c’était ce qu’escomptait Kenneth. Dans la réalité, il avait transféré de sa paume à celle du moldu un charme particulièrement puissant qu’il s’était procuré deux jours auparavant dans l’Allée des Embrumes. Il n’avait d’ailleurs pas eu l’occasion de mettre les pieds dans la ruelle malfamée depuis des décennies et l’avait trouvé bien changée. Mais si les boutiques se succédaient sans se ressembler, l’ambiance, elle, ne divergeait en rien depuis sa première visite en compagnie de sa créatrice il y avait de cela bientôt deux siècles alors qu’il ne s’agissait encore que d’une impasse sans grande renommée. Il n’avait donc pas mis longtemps à trouver chaussure à son pied ou plutôt charme à sa convenance.
A l’intérieur d’une boutique tenue par un vieux sorcier borgne dont la compagne était si repoussante que plus d’un prétendait qu’il s’agissait en fait d’une goule déguisée en humaine, il avait ainsi pu acheter une amulette d’Anubis, sorte de petite pierre rouge que l’on pouvait enchanter selon ses désirs pour protéger ou au contraire tuer. Il suffisait de la tremper dans une concoction de son propre sang mélangé à un cheveu de la victime. Or, il n’avait eu nul mal à se procurer un long cheveu blond de Mérindol. Il ne lui avait ensuite plus manqué qu’à envoûter un sorcier de bas étage pour qu’il lance un sort de détection du danger pardessus le marché et l’affaire était réglée. Il ne lui restait plus qu’à serrer la main de Mérindol en tenant la pierre dans sa main et celle-ci reconnaîtrait immédiatement son futur propriétaire et se mettrait en marche. Le seul inconvénient était que pour cela le marchand sentirait la pierre, alors par précaution, il se l’était fait montée en chevalière pour que le contact fut naturel et n’amenât pas trop de questions de la part du quarantenaire.
Il constata néanmoins que tout allait pour le mieux lorsque la pierre rougeoya un instant avant de s’éteindre de nouveau, signe qu’elle s’était activée. Par précaution, il préféra cependant tester la protection et, alors qu’il raccompagnait Mérindol à la porte, d’un geste quasi imperceptible, il fit semblant de se jeter à sa gorge. Le mouvement dura moins d’une demi-seconde et l’homme ne le remarqua peut-être même pas, mais Kenneth put quant à lui sentir la barrière qui s’était élevée entre ses intentions néfastes et l’homme tandis que la bague s’était mise à briller de toute sa puissance.
Rassuré sur l’efficacité de ses protections, il laissa donc définitivement partir le moldu mais non sans lui assigner deux ombres silencieuses. Il s’agissait de deux mercenaires sans scrupules avec lesquels il avait déjà travaillé par le passé. C’était des moldus sans deux onces d’intelligence mais discrets et efficaces tant qu’ils étaient payés ou dans le cas de Kenneth qu’ils étaient convaincus de l’être. Au cas où, il ne recourrait pas à leurs services trop souvent de peut qu’ils ne réalisent l’esbroufe mais, étant donné leur intelligence, il ne risquait pas grand-chose. Pour le moment, ils pensaient simplement qu’il était un sorcier né-moldu aux fréquentations peu recommandables. Ils avaient donc pour mission de suivre Mérindol à la trace sans se faire remarquer et de le contacter via hibou tous les deux jours pour le prévenir de l’avancée de leur poursuite. En cas de danger, ils disposaient également d’un moyen de le contacter urgemment : une pièce ancienne dont il suffisait de tracer des mots sur une face avec son doigt pour qu’ils apparaissent automatiquement sur l’autre. Jusqu’à ce jour, ils n’avaient jamais eu à s’en servir mais quelque chose lui disait que cette fois-ci serait l’exception qui confirmait à la règle.
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Mar 19 Jan - 19:55
Aucun des surveillants de l’école ne l’ignoraient totalement, bien que cela se traduisît parfois seulement par une nervosité excessive quand ils tapaient du pied pour se réchauffer, ou par des coups d’œil égarés vers l’extérieur de l’enceinte. Evidemment, ces mouvements n’étaient pas suffisants pour repérer un danger ; et ils ne permirent donc pas de découvrir un vampire tout proche.
Owain s’était faufilé d’ombre en ombre jusqu’à Poudlard, comme un serpent qui n’est vu qu’alors qu’il bondit sur sa proie pour la mordre. Ce moment n’était pas encore venu, et le scientifique restait invisible, gagnant tout autant que Poudlard perdait avec l’obscurité. Il se coula jusqu’à une pierre un peu plus proche des murailles. De sa place, il pouvait observer un jeune sorcier qui inspectait l’horizon. Le surveillant tenait fermement sa baguette, prêt à parer à toute menace ; mais il ne s’attendait pas à être attaquer par un adversaire juste au-dessous de lui, et se trouvait particulièrement vulnérable.
Le vampire se ramassa ; dans un instant il se changerait en fumée, s’élèverait jusqu’au jeune homme, se placerait derrière lui sans un bruit ; le surveillant ne le remarquerait que lorsqu’il entendrait sa nuque se briser.
Pourtant, Owain restait immobile et ses yeux fixaient les murs. Il était toujours ramassé sur lui-même ; finalement, il se glissa un peu plus loin. Il avait encore dans une de ses poches une pierre avec un sort à trois sous, qui projetait un peu de fumée lorsqu’elle s’entrechoquait contre autre chose. Il la lança en visant la tempe du sorcier, suffisamment fort pour qu’il soit tué sur le coup.
La pierre n’atteignit pas son but : elle se heurta à une protection magique qui brilla un instant là où elle avait été touchée, et trois autres professeurs apparurent immédiatement. L’enchantement de la pierre avait dû être neutralisée parce qu’aucune fumée n’apparut. La barrière ne pourrait être franchit sans faire du grabuge. Il fallait trouver autre chose.
Le vampire resta à roder près de l’école sans se faire remarquer. Il ne se décida à passer à l’action que lorsqu’il vit les jeunes gens partir, en rang bien serré, vers le petit village de Pré-Au-Lard.
Cela faisait une semaine maintenant qu’Elicia espionnait Crestian, en se tenant suffisamment loin de lui pour qu’il ne remarque pas sa présence. L’auror ne sortait généralement de chez lui que pour son travail, et ses horaires étaient malheureusement très changeants. Bien sûr, il y eut certains moments où le sorcier se trouva dans une position de faiblesse – un soir, quand il rentra chez lui alors qu’il n’y avait plus personne dans les rues ; lors d’une représentation, dans un théâtre n’ayant que peu de sortilèges pour assurer sa sécurité. Cependant la vampire n’avait encore rien tenté ; elle était tout autant dévorée par la vengeance que par l’orgueil.
Bien sûr, il n’aurait pas fallu qu’on puisse douter que ce soit elle ; mais la vampire était en proie à une aspiration plus grande. Il lui déplaisait que la mort de l’auror se fasse sans un bruit. Plus la descendante des Rosenbach y réfléchissait, plus elle désirait que ce meurtre fut spectaculaire. L’assassinat devait ébranler tous les aurors, et même toute l’Angleterre ; il devait parvenir aux oreilles de l’Ecosse, de l’Irlande. Il devait marquer les âmes, tourmenter les cœurs, faire faiblir le courage par sa seule mention. Et plus la vampire imaginait l’impression qu’elle pourrait laisser en tuant l’auror, plus elle ne pouvait se résoudre à achever sa vengeance précipitamment.
Pour que cette mort ait l’apparat qui convenait, des témoins étaient indispensables, ce pourquoi Elicia voulut d’abord l’éliminer devant ses proches. Mais cette mise en scène ne satisfît pas totalement son orgueil, et elle se résolut d’accomplir son crime devant un parterre plus nombreux. Le hasard servit ses projets.
Peu de temps après qu’Elicia eut arrêté sa décision, un lointain grand-oncle de Crestian envoya une invitation officielle à toute la famille des Longbottom. Il les conviait à fêter ensemble son quarantième-cinquième anniversaire lors d’une soirée somptueuse réunissant à la fois l’ensemble des personnes faisant partie de près ou de loin de sa famille et la fine fleur de la bourgeoisie londonienne, sans compter quelques personnalités aristocratiques. Toute la ville entendit parler de cet événement, qui circula de bouche à oreille du sorcier du ministère jusqu’aux badauds londoniens. Les barbiers pronostiquaient quels sujets politiques pourraient être officieusement traités, les couturières rêvaient de la mise des jeunes dandy, les fruitières ne cessaient d’en discuter, les étudiants d’en rire ; et tous les yeux et les oreilles se tournaient vers la magnifique soirée qui se préparait.
Quelle chose étrange ! L’on peut être tout heureux dans une maison, préparer une fête ou –que sais-je- simplement un dîner dans la bonne humeur, comme si le foyer ne connaissait que la sérénité ; et dans la maison voisine, la famille peut se trouver dévorée par les dettes et ne voir dans la vie qu’une suite de malheurs. Toujours ces deux visions du monde se côtoient, et pourtant il est rare qu’une même personne ait vécu l’une et l’autre. Les gens se croisent, se parlent, mais ne se croient pas. L’honnête homme qui entend parler d’un bonheur reposant sur le crime ne pourra jamais y adhérer, quand bien même son interlocuteur l’expliquerait avec conviction. Lorsqu’on a connu une existence paisible récompensée par la justice, il est extrêmement difficile de penser que seul la violence permet d’acquérir ce que l’on souhaite, et de mener notre vie comme on l’entend. Et, a fortiori, il est impossible pour celui qui a vécu dans l’injustice de penser qu’une vie sereine, dans la droiture, existe.
Comme toujours, il y a des exceptions ; c’est les cas que l’on retient. Mais ce serait oublier la masse immuables d’âmes qui suivent inéluctablement le cours de leur vie, construisant leur personnalité autour, s’enfermant dans une ornière qui deviendra leur quotidien jusqu’à la fin.
S’il en est ainsi des humains, êtres influençables, façonnés au gré des idéologies, il faut imaginer à quel point cela est vrai pour les vampires. Un homme peut être orgueilleux, un vampire l’est toujours ; l’homme est perfectible, le vampire estime être la perfection ; un homme utilise ses oreilles, ses yeux, sa bouche, pour écouter, réfléchir, discuter ; le vampire les utilisent pour traquer, débusquer, tuer. Enfin, il est inutile de prolonger l’explication plus loin, si ce n’est pour dire que l’on reconnait les vampires et ceux qui les admire parce qu’ils ne connaissent pas « Cogito ergo sum ». Un vampire est de la même façon qu’un animal : parce qu’il mange. Non pas qu’un vampire ne possède aucune intelligence ; mais il ne s’en sert pas pour raisonner.
Ainsi, l’on pouvait babiller à Londres, et exposer dans toutes ses nuances la joie naïve à l’approche d’une fête. Cela n’était rien pour les vampires ; tous au plus de quoi déclencher un rictus de mépris. Rien donc, qui n’ait influencé les vampires, et encore moins ceux qui se trouvaient en Irlande, dans le château de Lester, parce que leur caractère se renforçait au contact de leurs semblables.
C’est ainsi que certains d’entre eux ruminaient sur les projets d’Owain et d’Elicia. Ils avaient d’abord raillé comme il se doit les compagnons d’infortune. Et quand ils s’étaient lassés des railleries, ils avaient commencé à chercher comment leur faire obstacle. Quatre vampires en particulier ressassaient cette idée. Le plus vieux n’était une créature de la nuit que depuis une vingtaine d’année. Grâce à un semblant d’humanité qui leur restait, ils parvenaient la plupart du temps à rassembler un peu de patience pour se supporter les uns les autres, et discuter ensemble.
« Si seulement Owain pouvait se faire blesser par un autre humain. maugréa l’un d’eux, nommé Tobin. Ce serait encore plus humiliant !
- Eh bien vas-y, on ne te retient pas. » Répondit Edmond.
S’en suivit une courte dispute qu’un troisième larron, Melvyn, interrompit en insultant ses deux compères.
« Ça ne sert à rien d’attendre qu’un humain attaque Owain. Il fallait qu’Owain soit dans un sacré pétrin pour réussir à se faire avoir par un moldu.
- Alors tuons le moldu à sa place ! Il ne pourra plus le faire ! »
Il s’agissait d’un jeu très répandu chez les vampires : en tuant celui qui avait fait un affront à un de ses congénères, l’on empêchait ce dernier de prouver qu’il aurait pu le faire par lui-même.
L’idée plut à la petite assemblée. Et il faut croire que le destin aime à servir les médiocres : ils surent bientôt où se trouvait Ismaël.
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Sam 23 Jan - 20:10
Ainsi, pour autant qu’il aurait donné un bras pour être dispensé, sa présence n’était nullement facultative. On attendait de lui qu’il se montre et parade au milieu des personnalités de la haute société sorcière comme si la moindre de leur conversation ne le mettait pas dans une situation d’inconfort profond. Et le pire était que son mutisme ne faisait bien souvent que renforcer son attrait auprès de la gent féminine qui y voyait la façade savamment travaillée d’un bel homme taciturne. Balivernes ! Et dire que son cadet aurait été tel un poisson dans l’eau parmi toutes ces jeunes femmes prêtes à boire la moindre de ses paroles, lui qui rayonnait en société presqu’autant que lui-même ne s’assombrissait.
Pour être tout à fait honnête, il avait bien tenté de se dérober à ses devoirs familiaux en prétendant une surcharge soudaine de travail mais l’inconvénient d’être sous les ordres directs de son père était que celui-ci savait lorsqu’il mentait vis-à-vis de sa profession. Et Benedict n’avait été que trop heureux de traîner son aîné à ses côtés. Si lui était forcé de supporter Lyndon, il n’y avait aucune raison que Crestian y échappe. La seule qui ne les accompagnait pas était Crestia. Elle était en effet enfermée aux côtés du professeur Abbot dans leur laboratoire commun depuis plus d’une semaine et Crestian se serait inquiété si la chose n’était pas habituelle pour le maître et l’élève. Ces deux-là pouvaient facilement perdre la notion du temps lorsqu’ils s’engonçaient trop profondément dans une recherche quelconque. Heureusement les elfes de maison d’Abbot les maintenaient en vie, sinon Circé savait qu’ils auraient pu s’effondrer d’inanition au nom de la recherche médicomagique !
Quoiqu’il en fut, lorsque Crestia n’était pas réapparue le soir de la fameuse cérémonie, personne n’avait osé se rendre jusqu’à son lieu de travail pour lui rappeler le rendez-vous. La blonde pouvait en effet se montrer terrifiante lorsqu’elle était dérangée en pleine recherche. Raison pour laquelle Crestian se trouvait désormais seul représentant de la fratrie Longbottom alors que ses parents et lui arrivaient à destination. Son seul répit consistait dans la mine fermée de son père qui semblait aussi heureux que lui. A vrai dire, il soupçonnait sa mère d’apprécier aussi peu leur hôte que Benedict et lui mais Brianna Longbottom était bien trop élevée pour laisser ne serait-ce que supposer en public qu’elle n’appréciait pas quelqu’un. Le trio passa donc le porche et lorsque la voix de baryton de Lyndon résonna à leur oreilles, l’Auror ne put retenir une moue contrariée, d’autant plus que ses fiançailles n’étant toujours pas officielles, il n’avait même pas pu proposer à Passiflore de l’accompagner pour rendre la torture plus supportable.
-Benedict ! Cela fait trop longtemps cousin ! Soyez le bienvenu, je suis ravi que le Siège de la Défense ait pu se libérer pour ma petite célébration.
L’euphémisme – pas moins d’une centaine de personnes étaient déjà à l’intérieur – causa un haussement de sourcil involontaire à Lady Longbottom, ce qui attira l’attention de son cousin par alliance sur elle.
-Brianna, très chère, c’est incroyable comme les années passent sur vous sans laisser de trace, vous êtes resplendissante. Et est-ce donc le jeune Christian que je vois derrière vous ? J’ai cru entendre que vous étiez déjà un héros comme votre père, mais personne n’en doutait, n’est-ce pas Benedict ?
Celait faisait désormais cinq jours que Kenneth avait rencontré Ismaël Mérindol, l’humain sous sa protection, et il avait déjà reçu deux rapports de la part des mercenaires qu’il avait lancés à sa poursuite. Rien de bien intéressant jusqu’ici. Le marchand avait parcouru le pays à la recherche des tissus que Thomas Ogden lui avait commandé, en profitant pour faire quelques autres affaires au passage. Bref, rien qui n’intéressât réellement le vampire. Pour un peu il aurait fini par croire qu’Owain avait abandonné la partie. Mais il connaissait trop bien son camarade pour savoir que cela n’arriverait jamais. O’Hary attendrait des années si nécessaire pour s’assurer sa vengeance. Le seul problème c’est qu’il n’était pas, en ce qui le concernait, prêt à jouer les baby-sitters aussi longtemps. Il avait beau ne pas supporter le scientifique et trouver un réel plaisir à lui mettre des bâtons dans les roues, il ne comptait pas passer les prochaines décennies à organiser son temps dans le but de protéger une de ces cibles.
Heureusement, la Providence semblait être de son côté. En effet, la veille il avait surpris une conversation entre deux des habitants du manoir qui l’avait fortement intéressé. Les deux vampires qu’il avait croisés discutaient ainsi avec un mépris nullement dissimulé du plan formulé par les derniers ajouts du groupe. Melvyn McDuffy et ses trois comparses habituels s’étaient apparemment mis en tête de jouer les trouble-fêtes en profitant de la perte d’influence d’Elicia et Owain pour tenter de leur ravir leurs proies de prédilection. Une attitude dangereuse mais courante chez les jeunes vampires qui n’aurait, en d’autres circonstances, pas fait réagir le blond d’un pouce. Sauf que si, par le plus grand des hasards, cette brande de bras cassés réussissait à mettre la main sur Mérindol, ses deux mercenaires ne feraient pas le poids. McStupide et ses trois larrons avaient beau ne pas faire le poids face à un vampire dans la force de l’âge, un moldu pour aussi endurci par la vie qu’il fût, n’avait aucune chance de vaincre. Or, il tenait à ses hommes, il était si difficile de trouver de l’aide valable ces derniers temps. Ainsi, par précaution, il avait usé de la pièce à communication en sa possession pour leur envoyer un message urgent, les incitant à se tenir sur leurs gardes et à le prévenir immédiatement au moindre évènement suspect entourant leur protégé. Peut-être réagissait-il pour rien mais mieux valait prévenir que guérir. Après tout, il prendrait comme une offense personnelle qu’une bande de freluquets pas même centenaires s’en prenne à l’homme qu’il avait juré de protéger. Qu’il choisisse par lui-même d’abandonner son rôle était une chose, qu’on se moque ouvertement de lui en était une autre. Une qu’il n’était nullement disposé à laisser passer.
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Sam 6 Fév - 19:05
- Oui, oui, un instant ! »
Le jeune étudiant de Serdaigle s’habillait aussi vite qu’il pouvait, mais le temps qu’il avait pris pour discuter avec Fanny Linnord lui avait fait perdre celui dont il avait besoin pour se préparer. Yorick calcula que son ami n’aurait plus besoin de beaucoup de temps avant de pouvoir descendre avec les autres élèves. Et pour presser encore Christopher, il lui dit qu’il l’attendait en bas, pris ses affaires et sortit des dortoirs.
Le retardataire rejoignit son camarade dans les escaliers, et ensemble, ils retrouvèrent le groupe qui partait pour Pré-Au-Lard. Fanny Linnord était déjà là ; ses cheveux blonds tombaient en boucles parfaites sur ses épaules ; son blazer ajusté et sa jupe courte révélaient un corps mince et élancé. Enfin, il était incontestable que la jeune Linnord était très belle, et qu’elle s’efforçait de le montrer sans vulgarité ; on l’aurait dit sortit d’un tableau si elle n’eut pas été en train de trembler à cause du froid.
Patty Finnemore était déjà présente, et lisait en attendant ses deux camarades. Quand elle leva la tête, elle vit quel regard Christopher jetait à Fanny –comme elle avait entendu la façon dont il lui avait parlé le matin même.
« Tu devrais aller lui proposer ton écharpe », conseilla Patty avec un sourire malicieux.
Christopher ne lui demanda pas de qui elle parlait, ou pourquoi elle lui disait cela. Il hocha la tête et trottina jusqu’à l’étudiante de Gryffondor, qui accepta avec plaisir. Lorsque le rang partit vers Pré-Au-Lard, ils continuèrent à bavarder, et Christopher ne revint vers ses amis qu’à mi-chemin. Yorick était très attaché à son camarade ; mais il découvrait petit à petit qu’il prenait beaucoup de plaisir à discuter seul à seul avec Patty. Elle était jolie aussi, même si elle n’hésitait jamais à mettre un gros pull, une grande jupe et un gros bonnet, et, le plus souvent, tout ensemble. Elle savait énormément des choses, et pouvait passer des heures avec Yorick, silencieuse, à en apprendre d’autres. Avec Christopher, ils en débattaient ensuite ensemble en recoupant les différentes informations qu’ils avaient retenues, essayant parfois de chercher une faille, un paradoxe dans les explications des autres, afin de vérifier qu’ils avaient bien compris.
Le village de Pré-Au-Lard devint visible à l’horizon, et le groupe fut bientôt dans ses rues. Le professeur les amena à la Grand’ place et leur demanda de le rejoindre pour onze heures. Les élèves se dispersèrent immédiatement, et la plupart se précipitèrent dans les magasins de bonbons ou de farces et attrapes – dont le chiffre d’affaire avait significativement augmenté depuis que l’école menait ses élèves au village.
Il faisait beau, le vent était tombé, Les trois amis se promenaient lentement en commentant les vitrines. En bref, une journée paisible, que Yorick comptait savourer comme il se devait. Il avait presque oublié la dispute avec son père ; il n’en restait qu’un vague souvenir en cet instant, dépourvu d’inquiétude, parce qu’il espérait encore pouvoir faire changer d’avis Ismaël. Ce qui l’occupait en ce moment était de savoir quel sort pouvait servir pour créer tel farce et attrapes ; quelle potion permettait de concocter ces bonbons ; le soleil chauffait doucement les pierres des murs et faisait briller la neige.
Les trois étudiants s’étaient éloignés jusqu’à la lisière de la forêt ; ils discutaient toujours. Yorick voulut faire un trait d’esprit ; il tourna la tête vers Patty et Christopher pour le leur dire ; et derrière eux, il aperçut Owain O’Harry.
Son sang se figea, mais il n’eut pas le temps de crier. En un instant, le vampire était auprès d’eux. Il toucha simplement Christopher et Patty, ils s’écroulèrent ; de l’autre main, Owain saisit Yorick à la gorge.
Cet endroit était proche du village, mais isolé par une dépression. Il n’y avait pas d’élèves ou d’habitants qui pussent les voir.
Yorick se débattait toujours. Il réussit à saisir sa baguette et allait murmurer un sort. Son action fut arrêtée par une impression atroce, comme si quelque chose fouillait dans son esprit.
L’étudiant voulut hurler de douleur mais n’y parvint pas. Des souvenirs s’affichaient de force devant ses yeux, dans lesquelles il se voyait près de son père, ou bien en train de lire ses lettres.
Sous le choc, Yorick faillit lâcher sa baguette, mais très heureusement pour lui, il parvint à la garder en main. Les poumons en feu, il réussit à souffler la première formule de d’attaque qui lui vint à l’esprit.
Owain dû le lâcher pour éviter le sort. Yorick tomba au sol, et sans chercher à se relever, prononça une nouvelle formule ; un champ de force l’entoura avec ses compagnons. Il ne devait pas durer longtemps, parce que les champs de force doivent être tracés au sol, à l’aide de pentagrammes, afin d’être vraiment efficaces. Yorick lança un signal de détresse qui s’envola en l’air en une gerbe rouge. L’enchantement de protection ne durait que quelques minutes, mais d’ici là des secours seraient déjà arrivés.
Le vampire avait disparu. Alerté par le signal de détresse, le professeur et plusieurs autres sorciers étaient accourus vers l’orée de la forêt. Dès qu’il les vit, le jeune étudiant de serdaigle mis fin à l’enchantement qui le protégeait ; ainsi, les secours purent approcher. Après cela, il perdit connaissance.
Il avait fallu deux semaines à Ismaël pour retourner à Londres ; de là, il avait contacté ses associés et rassemblé les produits dont il avait besoin. Il était désormais repartit vers Dublin depuis quelques jours. Jusqu’à présent, son voyage s’était déroulé sans encombre. Néanmoins, il avait semblé plusieurs fois au vieux marchand que quelqu’un le suivait. Il avait parfois entendu des craquements, voire des bruits de pas dans la nuit. Mais personne ne l’avait jamais agressé. Ismaël était resté éveillé toute une nuit afin de surveiller les environs, en vain.
Une pluie persistante tombait depuis quelques jours sur le pays, et réduisait de beaucoup la visibilité. Pour cette raison, Ismaël ne vit pas immédiatement que quelqu’un se tenait debout sur la route. Au début, le quinquagénaire ne distingua qu’une forme sombre ; quand il ne put se douter qu’il s’agissait d’un homme, il lui cria :
« Eh là, vous ! Ne restez pas immobile au beau milieu du chemin ! »
Mais l’inconnu ne bougea pas.
« Ismaël Mérindol ! » répliqua l’ étranger tout à coup.
Le marchand eut un mouvement de surprise en s’entendant appeler par son nom. Il arrêta sa charrette devant l’étranger. Ce dernier était trempé, sans que cela semblât le déranger d’aucune façon. Ses cheveux épars étaient plaqués sur son crâne, et les gouttes suivaient les mèches avant de dégouliner sur sa peau livide. Quand le quinquagénaire fut arrivé près de lui, son interlocuteur se mit à sourire, découvrant ses canines exagérément développées.
Ismaël eut une décharge d’adrénaline, mais il ne parvint pas à réagir à temps : le vampire lui sauta dessus.
Ils roulèrent et tombèrent de la charrette. L’assaillant tentait de planter ses crocs dans le cou du vieux Mérindol. Celui-ci avait empoigné son ennemi aux les épaules et parvenait à le tenir écarté, mais l’inconnu avait planté ses griffes dans les bras d’Ismaël ; malgré son aspect chétif, le vampire faisait montre d’une force extraordinaire.
Le marchand le repoussa d’un coup de pied, ce qui lui permit de dégager ses bras des griffes, et de se mettre sur ses pieds. Une voix s’écria tout à coup derrière lui :
« Du calme, Tobin ! »
Ismaël se retourna : un autre vampire avançait vers lui. Deux autres apparurent sur sa gauche, du côté de la forêt. La charrette bloquait toute possibilité de fuite sur la droite.
« Êtes-vous bien Ismaël Mérindol ? » reprit celui qui avait parlé.
L’intéressé dégaina une épée courte et ne répondit pas. Il n’avait pas d’autre arme accessible à cet instant. Il pensa à son fils, se dit qu’il avait peu de chance de le revoir. Ensuite deux vampires bondir sur lui.
Le premier fut arrêté d’une flèche qui lui transperça la gorge. Le second ne put pas plus approcher Ismaël : un inconnu se jeta sur lui.
Le marchand resta statufié sans comprendre comment il pouvait vivre encore. Venu de nulle part, un homme se battait contre un vampire, tandis qu’un autre, caché dans les bois, continuait de les assaillir par des flèches bien placées.
Le quinquagénaire ne perdit pas de temps : il se rua sur son ancien assaillant, maintenant à terre à cause de la flèche dans la gorge, et, suivant les instructions que lui avait données un jour Crestian Longbottom, il le décapita.
Les trois vampires encore en vie s’enfuirent rapidement : peut-être auraient-ils pu débusquer le tireur et tuer ensuite les deux autres adversaires, mais cette stratégie demandait de l’intelligence, de l’initiative et du courage – qualités qu’aucun d’eux ne possédait.
« Nom d’un chien, sans vous j’étais perdu ! » s’exclama Ismaël.
Son sauveur resta silencieux. Il vêtu de noir, tout comme son comparse que le marchand vit bondir d’un arbre. Les deux acolytes semblaient assez maigres, bien que musclés, et assez sales. Ils avaient une barbe mal taillée, et le plus proche d’Ismaël portait une cicatrice bien visible, qui lui courait le long de la mâchoire. En d’autres termes, c’étaient des mercenaires.
« Qu’est-ce que… » commença le quinquagénaire, dont le soulagement d’être encore en vie laissait place à l’étonnement.
Mais aucun des deux compères ne lui laissa le temps de poser sa question, et en un instant ils étaient partis.
Le premier mercenaire avait été gravement blessé lors de la lutte, et décéda durant la nuit. Le second envoya aussitôt un message à son commanditaire, lui expliquant que son compagnon était mort, qu’ils avaient réussis à repousser la première attaque des vampires, que seuls trois d’entre eux avaient survécu, mais que le mercenaire ne pourrait assurer la sécurité de la cible lors de la prochaine attaque.
De leur côté, les vampires avaient été refroidis par la mort de l’un d’eux. Ils n’abandonnèrent pas le projet de tuer le marchand ; mais ils décidèrent d’attaquer ceux qui le protégeaient d’abord, pour ne pas prendre de nouveaux risques. De décider tout cela leur pris la nuit, pendant laquelle le vieux Mérindol et son garde s’éloignèrent. Au matin, ils reprirent leur traque.
La fête de Lyndon Longbottom battait de son plein. Lui-même pavanait avec beaucoup d’élégance, allant d’un groupe à un autre, prodiguant traits d’esprit et maximes de ci de là, accompagné par sa compagne du moment et quelques bourgeois sans intelligence qui l’adulaient. Le faste éclatait partout : les mille lumières des chandeliers de cristal se réverbéraient sur les ornements baroques des murs et du plafond, surchargé avec mauvais goût de chérubin aux fesses et aux jours roses, et de figures mythologiques, prenant pour les hommes des postures viriles et conquérantes, et pour les femmes des poses séductrices et lascives.
« Est-ce que tout va bien, très cher Ange ? » demanda vieil aristocrate à la jeune femme à côté de lui. Il faisait partis de ces vieillards désabusé, qui jette un regard distant sur la vie et sur les autres ; mais le décor l’influençait, et rallumait un reste d’amour dans son cœur racorni.
Elicia Rosenbach se tourna vers lui et lui dit avec un sourire gracieux :
« Mais oui mon bien-aimé, ne t’inquiète pas. »
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Ven 12 Fév - 17:52
Cependant, le tour pris par les événements l’obligeait à accélérer ses plans. S’il n’avait pas originellement envisagé de dévoiler sa véritable identité à Mérindol mais de le protéger dans l’ombre, les circonstances lui forçaient désormais la main. Il ne pourrait pas faire face à O’Hary d’un côté et aux trois crétins de l’autre sans assurer une protection rapprochée du moldu. Et pour cela, le plus simple restait encore d’avancer à visage découvert. Nul doute que cela supposerait des difficultés de la part de la cible désignée mais il ne s’inquiétait pas. Ses plans incluaient d’éviter à ses congénères de lui faire passer l’arme à gauche mais il ne s’interdirait pas de le traumatiser un peu pour obtenir sa coopération. Après tout, le bienêtre physique et mental de l’homme ne lui importait que dans la mesure où il irritait Owain. Dès qu’Elicia aurait réglé son histoire d’Auror, il se désintéresserait de l’histoire. Voire, ce qui était bien plus probable, si la Rosenbach mettait trop de temps à arriver à ses fins, il en finirait lui-même avec les jours du moldu. Ainsi ni O’Hary ni McDuffy n’auraient ce plaisir et il pourrait une fois de plus imposer sa supériorité sur cette bande de minables orgueilleux.
Mais, avant d’en arriver à ces extrémités, il avait encore de la marge. Il se contenta d’envoyer une très brève missive à son subordonné lui indiquant qu’il serait sur place dès que possible. Par précaution, il ne se téléporta pas de suite, tenant à garder sa race secrète encore un peu. Il comptait en effet exiger le départ du mercenaire dès son arrivée. Que Mérindol qui ne survivrait pas à leur rencontre découvre son identité était une chose, que son homme le fasse et qu’il doive par conséquent se débarrasser de lui, en était une autre. Ainsi, ce ne fut que le lendemain matin qu’il fit son apparition aux abords du village où les deux moldus avaient passé la nuit.
Il avait également choisi d’attendre le lever du jour car l’astre du jour brillant, son statut de créature de la nuit apparaîtrait toujours moins évident. Bien entendu, cela supposait que ses pouvoirs seraient également en parti limités mais il en irait de même d’un quelconque assaillant vampire, il était donc tranquille de ce côté-là. Surtout que son âge associé à son expérience lui donnait un avantage non négligeable. De cette façon, lorsqu’il vit apparaître les deux hommes, il fit signe au mercenaire d’approcher seul et celui-ci le rejoignit rapidement au niveau du bosquet où il se trouvait. L’ombre des arbres cachait ainsi son visage et Mérindol ne le reconnaîtrait pas encore. Tendant une bourse bien garnie – il avait mérité réel salaire pour cette fois – au mercenaire, il s’adressa donc à lui.
-Bon travail. Tu trouveras là ta part et celle de ton compagnon. Utilises-la pour payer son enterrement ou te payer une pute, peu m’importe, elle t’appartient désormais. Sur ce, laisse-nous.
Après avoir rangé la bourse dans la poche intérieure de son veston, l’homme se contenta d’un hochement de tête silencieux avant de quitter les lieux. Il connaissait trop bien son commanditaire pour savoir qu’il n’y aurait pas d’atermoiements sur la mort de son camarade et que, lorsque le blond demandait quelque chose, mieux valait obéir sans discuter. Pendant ce temps, Kenneth s’approcha de Mérindol d’un air décontracté et décida de se faire plaisir en le provoquant un peu. Ainsi, reprenant le phrasé si distinct de Thomas Ogden, il demanda :
-Alors Mr Mérindol, comment se porte ma commande ?
Par Merlin ce qu’il s’ennuyait ! Il ne savait plus combien de fois il avait entendu quelqu’un le féliciter pour sa victoire lors de la Nuit de la Concorde. C’était comme si les gens présents étaient restés bloqués sur le concours, en faisant un trait sur toutes les atrocités qui s’en étaient suivi. Le carnage de ce même soir, l’attaque du Chemin de Traverse, rien de tout cela ne semblait les concerner et l’Auror en était horripilé et horrifié à parts égales. Il distribuait donc des sourires forcés de tous côtés en rêvant de trouver une issue à la situation.
Finalement, pour le simple plaisir d’arrêter d’écouter des banalités, il accepta l’invitation à danser d’une demoiselle rougissante. La valse n’était pourtant pas sa tasse de thé mais tout était préférable au blabla incessant des convives qui l’entourait. Il espérait juste que Passiflore lui pardonnerait cet écart. Après tout, il n’avait aucune espèce d’attirance pour la demoiselle à son bras. Non pas que celle-ci ne fut pas jolie à regarder mais son maquillage était un peu trop appuyé et sa timidité manquait de naturel. S’il avait été homme à parier, il aurait bien misé son salaire que la jeune femme était autant là pour se montrer que trouver mari. Il ne la jugeait néanmoins pas, sachant parfaitement que c’était ainsi que bien des femmes de son milieu étaient élevées.
Quoiqu’il en soit, ils commencèrent donc à virevolter au son des violons mais le regard de Crestian fut soudain happé par une silhouette qu’il lui sembla reconnaître. Il tenta de vérifier son impression mais la personne avait disparu dans la foule et les mouvements de la danse ne facilitaient pas son observation. Ainsi, dès que la valse prit fin, il abandonna sa cavalière avec fort peu de manières et partit à la recherche de la mystérieuse silhouette. Il était en effet des plus probables qu’il ait confondu mais si jamais la vampire qui avait cherché à le tuer par deux fois était bien présente c’était tous les présents qui étaient en danger. Il en allait donc de son devoir de s’assurer qu’il avait tort ou raison. Au passage, s’il réussissait à tomber sur son père, il s’empresserait de le prévenir également. Car deux Aurors en valaient toujours mieux qu’un.
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Sam 5 Mar - 23:17
Enfin, à l’aube, les contours de Kildare apparurent.
Les habitants ignoraient tout, évidemment. Ils ne semblaient pas particulièrement effrayés, ou angoissés. Ils ne devaient pas être habitués à subir des raids de vampires. Dans ce cas, pourquoi l’avait-on agressé lui, Ismaël Mérindol ?
Le marchand s’arrêta près d’une fontaine et y laissa boire ses chevaux. La scène se répétait dans son esprit tandis qu’il tentait d’en analyser chaque instant, afin d’en extirper toutes les explications qu’il lui serait possible. Tout d’abord, les quatre vampires savaient qui il était. Ils l’avaient attendu. Ils l’avaient appelé par son nom. Leur but était sans conteste de le tuer. Et quelqu’un d’autre savait que cela allait arriver. Cette personne avait payé pas moins de deux mercenaires pour le protéger. Mais pourquoi ?
Une question plus grave encore se posait : qu’est-ce que les vampires savaient d’autres sur lui ? Connaissaient-ils l’existence de son fils ? Il était capital qu’Ismaël le sache ; mais le vieux père n’aurait pu s’assurer que Yorick eusse été en sécurité sans risquer de mener ses poursuivants jusqu’à son fils.
Sa marchandise ne pouvait pas être la cause de l’intérêt qu’on avait soudain pour lui : il n’avait jamais entendu que les vampires accordaient de l’importance aux tissus. Son argent alors ? Le gouvernement lui avait donné une belle récompense pour l’aide que le vieux Mérindol lui avait fourni il y a quelques mois ; mais il en avait déjà réinvesti une partie dans les frais de scolarité de son fils, et une autre dans des tissus de luxe qu’il écoulerait facilement et qui augmenterait encore son capital. Peut-être que les vampires avaient entendu parler de la récompense, raison pour laquelle c’est tout particulièrement à lui qu’ils s’en étaient pris. Mais cette hypothèse ne coïncidait pas avec la volonté d’une force inconnue de le protéger.
Cette éminence grise ne pouvait certainement pas être son fils qui n’en n’aurait jamais eu l’idée, et encore moins les moyens. Ce n’était pas la façon d’agir de l’auror Longbottom, qui devait d’ailleurs bien peu se soucier de lui. Et aucun de ses clients fortunés ne se préoccupaient vraiment du danger que pouvait rencontrer Ismaël dans ses voyages.
Un élément de réponse surgit tout à coup à ses yeux : l’homme qui l’avait sauvé se trouvait devant lui. Ismaël pensa l’arrêter et l’interroger, jusqu’à ce qu’il remarque que le mercenaire se dirigeait vers quelqu’un. Ils échangèrent quelques mots, et, à la grande surprise du marchand, le mercenaire s’en alla tandis que l’autre s’approcha de lui.
« Alors Mr Mérindol, comment se porte ma commande ?
- M. Ogden ?! » s’exclama Ismaël abasourdi.
Le jeune homme se tenait devant lui et semblait s’amuser de l’étonnement de son interlocuteur.
« Que faites-vous ici ? Qu’est-ce que cela signifie ? » gronda Ismaël avec méfiance.
Ce très soudain retournement ne lui plaisait pas du tout, parce qu’il apparaissait très clairement que la situation lui échappait totalement. Par ailleurs, le sourire du jeune banquier, qui aurait paru affable à un spectateur éloigné, avait quelque chose de terriblement dédaigneux – à vrai dire, surement l’avait-il toujours eu, bien que Mérindol ne s’en rendît compte qu’à présent.
La fête battait toujours de son plein ; des couples dansaient, d’autres discutaient près du buffet. Des hommes s’étaient regroupés entre eux pour parler de chasse ; des femmes s’étaient regroupées entre elles pour parler des hommes.
Les plus jeunes, de quinze à vingt ans, piaillaient gaiement en regardant les visages des galants qui les saluaient. Elles riaient quand un dandy osait s’approcher pour inviter l’une des jeunes filles à danser ; puis elles regardaient l’heureuse élue valser au milieu de la pièce, attendant qu’elle revienne pour lui demander de raconter en détails la discussion qu’elle aurait eue avec son prétendant. Celles qui n’avaient encore que quinze ou seize ans riaient beaucoup ; et elles admiraient et enviaient innocemment leur camarade, amusées qu’elles étaient par ce nouveau jeu dont elles ne comprenaient pas tout à fait ni les règles ni les enjeux.
Les plus vieilles cependant, qui n’avaient pas trouvé de mari à dix-neuf ou vingt ans, laissaient parfois transparaître une pointe de tristesse sur leur visage lorsqu’elles voyaient que personne ne se tournait vers elles pour les inviter à rejoindre les autres danseurs. Parmi les plus jeunes, toutes ne se rendaient pas comptes qu’elles étaient laides, et ne remarquaient pas qu’aucun visage ne s’empourprait en les voyant passer ; tandis que celles qui étaient presque des adultes ne voyaient plus que cela.
Il y avait Catherine, âgée d’une vingtaine d’année, dont l’harmonie du visage avait été brisée par un nez busqué hérité de son père ; Anne, qui à dix-neuve ans paraissait en avoir vingt-cinq à cause de cette longue figure inexpressive au-dedans de laquelle elle cachait des rêves amers et des pensées mesquines ; Charlotte, ayant fêté ses vingt-et-un ans le mois dernier, à l’esprit et à l’apparence si masculins que la jeune Marie-Elisabeth s’était d’abord demandé s’il ne s’agissait pas d’un garçon travesti en fille ; et enfin, Marie-Elisabeth elle-même, qui a dix-huit ans se pensait laide parce qu’aucun homme ne la regardait, mais qui était juste passable.
« Celui-là est comte de quelque chose ; il est riche, beau, et maman m’a dit qu’il était très prévenant. Je le prendrai bien pour mari, dit Catherine en désignant d’un discret mouvement de la tête un jeune homme de dos.
- Moi je préfère le cadet de la famille des Longbottom ; je l’ai vu une fois et il a l’air d’être vraiment très intelligent et courtois. Et il m’a même invité à dansé, avoua Charlotte un peu plus bas.
- Est-ce que ce n’est pas lui, là-bas ? demanda Marie-Elisabeth.
Le visage de Charlotte s’illumina avant de s’assombrir subitement.
« Non… Je crois que c’est son frère. »
L’invité en question parut très mystérieux aux groupes de filles, et elles tournèrent leur attention vers lui. Il ne parlait que peu aux autres convives, et semblait plongé dans ses pensées. En plus de cela, quand il se tourna pour prendre un verre de vin, les jeunes demoiselles purent voir une cicatrice qui lui zébrait la tempe.
Elles se disputèrent le droit d’aller l’inviter ; Anne en particulier s’accaparait ce privilège et invectivait sèchement celles de ses cadettes qui tentaient de le lui disputer. Mais aucune des jeunes filles n’osaient sortir du groupe et faire ce pour quoi elles se chamaillaient.
« Eh bien moi je vais l’inviter, dit Marie-Elisabeth.
- Pourquoi ce serait-toi ? répliqua immédiatement Anne.
- Tu peux y aller maintenant si tu préfères, répondit son interlocutrice, un peu tremblante.
- Peuh. Je suis sûre que tu n’auras pas le cran d’aller le voir de toute façon.
- Eh bien j’y vais. Là. Maintenant. »
Marie-Elisabeth fit quelque pas vers l’aîné des Longbottom ; mais elle eut peur que sa camarade ne la rattrapât et ne l’arrêtât tandis qu’elle marchait. La jeune fille se retourna, et vit que personne ne la suivait. Toutes ses amies se demandaient si elle irait jusqu’au bout de son initiative.
La jeune demoiselle fit plusieurs halte avant de se trouver devant l’invité, parce qu’elle voulait paraître naturelle, et qu’il lui semblait bizarre de marcher d’un seul trait vers quelqu’un. Enfin, elle arriva près du convive. Il paraissait un peu en colère, et Marie-Elisabeth aurait renoncé à son projet si elle n’avait eu pas tant d’yeux fixés sur elle. En plus de cela, il était vraiment très grand, et sa taille le rendait un peu effrayant.
« Est-ce que… Vous dansez ? » bafouilla l’adolescente en se plantant tout à coup devant son interlocuteur.
L’adolescente faillit crier lorsque le jeune homme accepta son invitation. Il la prit très galamment à son bras et la mena jusqu’à l’espace où l’on dansait. Ce moment fut particulièrement angoissant pour Marie-Elisabeth : elle dut contenir l’envie irrépressible de lui poser mille questions afin de faire un rapport complet à ses camarades. En plus de cela, elle se rendit compte en regardant un miroir qu’elle n’avait pas tout à fait la coiffure qu’elle croyait avoir, et que celle-ci lui allait moins.
Enfin, elle dansa. Cela faisait plusieurs années qu’elle pratiquait la danse avec un professeur particulier, mais elle n’avait eu que peu d’occasion de montrer son savoir-faire dans des salons. L’impression d’ailleurs, n’était pas du tout la même ; et Marie-Elisabeth se dit que danser avec son professeur particulier était vraiment ennuyeux. Là, cela changeait parce que ses amies la regardaient, et d’autres gens aussi. La musique d’un orchestre l’accompagnait, et non pas uniquement celle de son frère au piano. Il y avait cet inconnu qui la tenait par la hanche, et qui la complimenta sur sa robe. Et cet instant ressemblait à une petite voix qui lui soufflait : « tu n’es pas comme les autres. Toi, tu es différente ».
Cette valse passa comme rêve ; et quand la musique cessa, son compagnon lui adressa un bref signe de tête et s’éloigna.
Il fallut un petit temps pour la jeune fille afin de se reprendre, si bien qu’elle dut ensuite se frayer un chemin entre ceux qui s’étaient remis à danser.
Elicia avait pris le temps de laisser l’ensemble des convives arriver. Chaque nom de comte, de marquis ou de duc résonnait merveilleusement à ses oreilles : ce serait une autre personne influente qui perdrait la vie ce soir parce qu’elle l’avait décidé.
Enfin, lorsqu’elle se sentit prête, elle sortit discrètement de la salle de réception. Sa confiance en elle fit qu’elle ne se retourna pas.
Tous les invités se dirigeraient bientôt vers la salle à manger, où, par une fantaisie de Lyndon Longbottom ils découvriraient les plats déjà prêts, n’attendant plus qu’à être goûté. La vampire sortit de son corsage du poison pour en disséminer sur les plats. L’effet ne commencerait qu’un quart d’heure après l’ingestion ; chaque invité mangerait donc sans soupçon. Après cela, les victimes ne parviendraient plus à respirer, seraient prises de spasmes, et mourrait sans comprendre.
Bien sûr, Elicia ne pouvait éviter à Longbottom de manger lui aussi du poison. Mais elle comptait le tuer avant, devant les autres ; et tuer son père aussi, bien sûr. Elle était une vampire, ils étaient des humains. Elle ne pouvait qu’écraser des êtres aussi faibles ; et elle jubilait à cette idée à chaque fois qu’elle repassait dans son esprit.
- Invité
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Lun 14 Mar - 15:30
-Cela signifie que votre compréhension du monde est bien limitée et que je suis là pour m’assurer qu’elle ne vous coûte pas la vie.
Il était volontairement cryptique, jouant à la fois de la menace et du réconfort, pour maintenir le moldu dans un état de malaise avancé qui avait pour but de l’empêcher de trop réfléchir à la situation présente et d’arriver aux conclusions qui s’imposaient. Il ne doutait en effet pas un instant que les trois empotés reviendraient à la charge le soir même et il espérait se débarrasser d’eux à ce moment-là. Il savait par ailleurs qu’Elicia avait choisi ce même soir pour en finir avec l’Auror qui hantait ses jours et ses nuits. Si tout se passait correctement il serait donc libéré de ses obligations dans les vingt-quatre heures à venir. Il tenait par conséquent, dans la mesure du possible, à ne pas dévoiler sa nature à son protégé. Si cela finissait par se révéler indispensable il le ferait mais, en attendant, il préférait s’en tenir à un flou artistique. Après tout, cela faisait bientôt cinq ans qu’il travaillait avec les mercenaires qui avaient assuré la protection du quarantenaire la veille et aucun des deux ne savait qu’il était vampire, il pourrait donc bien tenir une journée en compagnie d’un marchand de tissus.
-Vous vous êtes attiré l’inimitié de personnages puissants mais il semblerait que vous êtes chanceux puisque j’ai été engagé pour empêcher l’incident de la nuit dernière de se reproduire. Et pour cela, mieux vaut ne pas rester au beau milieu du chemin. Les vampires ont tendance à préférer ne pas attaquer de jour mais, si vous vous offrez sur un plateau d’argent, ils ne manqueront pas de profiter de l’occasion.
Sur ces paroles, il se dirigea vers l’orée du bois sans un regard pour l’humain, s’attendant à ce que celui-ci le suive. Il était certain que ce dernier avait un millier de questions à lui poser mais le plus urgent était de le mettre à l’abri, loin des regards concupiscents de McDuffy et sa bande. Il se servirait de lui comme appât une fois le soir venu mais en attendant, il ne tenait pas à se faire surprendre. Il avait beau avoir une parfaite confiance en ses capacités à condition de pouvoir préparer l’endroit où il voulait se faire attaquer, s’il était pris par surprise, il existait toujours une possibilité que l’infériorité numérique joue en sa défaveur. Or il n’était pas vampire à accepter facilement la défaite, il comptait donc avoir tous les facteurs à son avantage.
La lecture des pensées du fils Mérindol ne l’avait pas réellement rapproché de sa proie et, s’il avait pu apprécier la terreur dans les yeux de l’adolescent, il n’en était pas plus avancé. Il était donc rentré au manoir pour reprendre ses recherches méthodiquement, depuis le début. Il était un scientifique et il n’abandonnait jamais après un premier échec. Il n’avait simplement pas encore trouvé la méthode adéquate pour arriver à ses fins. Il ne baisserait cependant pas les bras tant qu’il n’y serait pas parvenu.
Il semblait néanmoins que les Dieux de la science étaient avec lui car, alors qu’il sortait de son laboratoire pour se rafraîchir quelque peu les idées, il tomba par hasard sur deux de ses congénères qui ne le remarquèrent même pas. La rage qui s’empara de lui devant ce manque flagrant de respect – depuis son échec c’était comme s’il était redevenu un nouveau-né sans influence et il ne le supportait pas – faillit, dans un premier temps, lui faire commettre l’irréparable en s’attaquant à un autre vampire mais, lorsque les paroles des deux autres atteignirent ses oreilles, il se figea sur place.
-Alors c’est ce soir que Lady Rosenbach en finit avec son Auror ?
-C’est du moins ce que j’ai cru comprendre mais je ne le croirais qu’une fois qu’elle reviendra avec sa carcasse. J’ai beau avoir la plus grande estime pour son ascendance, on ne peut pas réellement dire qu’elle ait brillé par ses exploits ces derniers temps. Encore moins quand ce fameux humain était impliqué.
-Tu as bien raison.
Alors comme ça, Rosenbach était de chasse ? Mais voilà qui était intéressant. S’il la suivait, il aurait peut-être l’occasion de la remettre à sa place et de retrouver par la même occasion sa place dans la hiérarchie du groupe sans avoir à chercher Mérindol par monts et par vaux. C’est que, s’il y réfléchissait posément, la véritable épine dans son flanc était représentée par l’aristocrate qui se croyait supérieure à lui. S’il en finissait avec ses jours, il pourrait donc faire d’une pierre deux coups : montrer à tous que se moquer ouvertement de lui était une attitude déconseillée et prouver à Donaghue qu’il n’hésiterait pas à en faire de même avec lui s’il n’arrêtait pas au plus vite ses provocations incessantes. Bien entendu, le fait qu’il était le premier à s’être attiré les foudres du blond en ayant une attitude exactement similaire ne lui effleura pas un instant l’esprit.
La foule ralentissait sa progression. Peu importait où il regardait, sa vue était bouchée par des invités en pleine célébration. Ainsi, lorsqu’il finit par arriver à l’endroit où il avait aperçu pour la dernière fois la silhouette probable de la vampire, l’endroit était vide. Retenant un juron déplacé au vu des convives, il repartit donc en direction inverse, bien décidé à mettre son père au courant de la situation avant de poursuivre ses recherches. Peu importât le plan de la sangsue, l’aide de Benedict ne serait probablement pas de trop.
Ainsi, profitant de sa taille supérieure à la moyenne, il jeta un regard aux alentours et ne tarda pas à remarquer la stature tout aussi impressionnante de son géniteur. Benedict se trouvait en compagnie de trois hommes que Crestian avait déjà aperçu plus d’une fois dans les couloirs de la Chambre des Sorciers sans jamais vraiment savoir dans quel département ils travaillaient. Huntington, Julians et le nom du dernier lui échappait. Il s’approcha cependant à grandes enjambées et, sans plus de préambule, prit la parole.
-Messieurs, veuillez m’excuser, j’ai un message urgent à transmettre à Père.
-Pas un instant de repos pour le Siège de la Défense apparemment.
-Tout à fait Sir Huntington.
Sur ce, les trois hommes s’éloignèrent laissant le père et le fils discuter.
-Que se passe-t-il ?
-J’ai cru apercevoir la vampire m’ayant déjà attaqué par deux fois.
-Tu en es sûr ?
-Non mais je ne pouvais pas prendre le risque d’ignorer mon impression si elle est bien présente.
-Tu as eu raison d’agir ainsi. Continue à la chercher, je me charge de prévenir Lyndon. Il est peu probable qu’il accepte d’écourter les festivités sur un « je crois » mais je ferais mon possible pour le convaincre d’évacuer au moins les femmes et les mineurs.
La discussion à peine achevée, les deux hommes se séparèrent et la chance sourit à Crestian qui remarqua immédiatement la créature qui sortait de la pièce où se tiendrait le buffet par la suite. S’élançant à sa poursuite, il n’hésita pas à bousculer les gens sur son passage. Puis, arrivé à quelques mètres, il s’écria :
-Pas un pas de plus vampire.
Le côté théâtral ne lui ressemblait pas mais il espérait ainsi créer un mouvement de panique autour de lui pour que les gens quittent les lieux au plus vite à l’écoute du mot fatidique.
- Pourfendeur de cul-bénis
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Lun 11 Avr - 10:12
- Quoi ? Qu’est-ce que cela veut dire bon sang ?!
-Vous vous êtes attiré l’inimitié de personnages puissants mais il semblerait que vous êtes chanceux puisque j’ai été engagé pour empêcher l’incident de la nuit dernière de se reproduire. Et pour cela, mieux vaut ne pas rester au beau milieu du chemin. Les vampires ont tendance à préférer ne pas attaquer de jour mais, si vous vous offrez sur un plateau d’argent, ils ne manqueront pas de profiter de l’occasion. »
Le banquier ne daigna pas fournir plus d’explication, et rompit l’entretien en s’éloignant nonchalamment de son interlocuteur.
« Revenez ici ! Ogden ! » appela le marchand, sans résultat.
Ismaël bouillonnait de rage. Il se rendait compte qu’on l’avait fait tremper contre son gré dans quelque chose de bien trop grand pour lui ; et le dédain qu’affichait son ancien client augmentait encore sa colère. Sa seule envie était de rattraper le banquier et de le battre, afin de le faire parler de force ; en vérité, c’est ce qu’il aurait fait une dizaine d’année plus tôt.
Néanmoins, la suffisance affichée du vampire, son mépris envers autrui rappelait par trop au quadragénaire les quelques vampires qui avaient déjà croisé sa route. Et plus Mérindol y pensait, plus cet hypothèse lui semblait plausible.
Cela signifiait que la requête que lui avait adressé le tailleur, à Newbridge, faisait partie du piège ; que la machination remontait à un certain temps ; que celui qui tirait les ficelles connaissaient beaucoup de choses sur Ismaël.
Considérer pouvoir faire parler le vampire était futile ; et penser que s’éloigner de lui suffirait à s’extraire de ce complot l’était encore plus. Le marchand ne savait pas qui lui en voulait, qui souhaitait le protéger ; il ignorait les motifs de ces personnes. La seule chose qu’il comprenait, c’est que sa vie n’était pas entre ses mains.
Bien sûr, suivre le prétendu Ogden était tout aussi dangereux que de le fuir : car cela revenait à troquer un vampire contre un autre. Mais, si son existence ne tenait en effet qu’à un fil, comme cela semblait être, tout se jouait désormais sur ce genre de choix.
Ismaël ravala sa fierté et suivit Thomas Ogden.
Le soir était finalement tombé sur Kildare et sur ses environs. Ismaël avait repris son chemin vers Newbridge comme si de rien n’était. Les lumières déclinèrent rapidement tandis qu’il s’éloignait de la ville, et que la nuit tombait. Bientôt, de la lumière des hommes ne restait que la petite lanterne accrochée au premier arceau de la carriole. Heureusement, le temps demeurait clair, et la lune éclairait le chemin entre les collines. Il n’y avait pas de forêt par ce chemin, mais des champs et de l’herbe rase.
Le marchand gardait les yeux sur le sentier, observant parfois les silhouettes noires et silencieuses des métairies qui se découpaient au loin. Jusque-là, il n’avait pas entendu d’autres bruits que ceux produits par son attelage. Désormais, il lui semblait entendre quelque chose derrière lui. Mais le quadragénaire se força à ne pas se retourner, et à continuer son chemin comme si de rien n’était.
« Ismaël Mérindol ! » cria une voix derrière lui.
Malgré lui, le marchand sentit ses poils se dresser sur sa peau. De toute évidence, « ils » aimaient jouer sur la théâtralisation.
« Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? » souffla Ismaël vers l’intérieur de sa carriole.
Ses poursuivants le virent arrêter ses chevaux. Ils pensaient le faire fuir, pour le plaisir de la chasse. Mais cela allait tout aussi bien.
Le vieux Mérindol lâcha les rênes, et se retourna vers la gauche. Il ne vit qu’un vampire qui venait vers lui, mais les autres ne devaient pas être loin ; peut-être contournaient-ils le charriot de l’autre côté pour le prendre de revers.
Il n’aurait sûrement à le faire qu’une seule fois dans sa vie ; mais Dieu que le rôle de l’appât était pénible !
Thomas Ogden sortit de la carriole.
« Monsieur a semblé dire que nous pourrions profiter de quelques bouteilles après la fête.
- Et le Saint-Emilion dont monsieur a rapporté une caisse de son dernier voyage ?
- Cela dépendra de ce qui restera de la fête, Jean. » Répondit le majordome d’une voix sévère.
En vérité, il s’amusait de l’excitation du jeune valet de pied ; et M. Longbottom lui ayant personnellement offert une bouteille de Saint-Emilion en remerciement des services rendus, il se demandait s’il ne consentirait pas à en offrir un verre au jeune homme, si rien ne restait après la soirée.
Mais le majordome n’eut pas le loisir d’y penser plus en avant. Des coups retentirent à la porte d’entrée. L’on frappait.
Le valet de pied descendit les quelques marches en vue de se rendre dans le vestibule et d’aller ouvrir à l’inconnu. Les deux serviteurs s’étaient arrêtés un instant pour échanger quelques paroles au palier intermédiaire du grand escalier ; le service reprenait.
« Laisse, cela doit être un retardataire. Va plutôt rejoindre les autres à la salle à manger. »
Le valet de pied ne se fit pas prier, et le majordome alla ouvrir la porte. Un homme se tenait là, emmitouflé dans un manteau. M. Longbottom invitait souvent du monde, mais ce visage-là ne disait rien au vieil homme.
« Je viens pour la fête de M. Longbottom.
- Et vous êtes… ? » demanda le majordome en plissant les yeux.
L’étranger grogna. Il jeta rapidement un regard à droite et à gauche, puis, si vite que son interlocuteur ne put réagir, il lui donna un coup violent au ventre. Le majordome eut le souffle coupé, ce qui l’empêcha de crier ; après cela, l’autre lui écrasa le crâne contre le mur.
Le corps du majordome gisait à terre. Owain le jeta dans l’un des deux buissons qui décoraient le perron de part et d’autre. Une flaque de sang tâchait le sol, mais elle attirerait moins l’attention que le corps en lui-même. De toute façon, la besogne du scientifique ne serait pas longue.
Lyndon Longbottom profitait encore de son moment de gloire ; l’alcool avait déjà commencé à empourprer son visage, qui s’illuminait quand il entendait une plaisanterie un peu osée. Maintenant que ses invités avaient eux-mêmes savouré le très bon vin qu’il proposait, Lyndon se permettait de glisser quelques remarques charmantes à leurs femmes ; celles-ci répondaient par un rire cristallin, sans dévoiler leurs pensées. Tout à l’instant, le maître de maison ne devinait pas ce qui se passait à quelques mètres de lui.
« Pas un pas de plus vampire. »
Elicia tourna la tête vers celui qui lui parlait. L’auror. Elle ne put se retenir de sourire : la vampire pensait que, même s’il la voyait, il n’oserait croire qu’elle était bien là. La blessure qu’il portait n’était pas asse profonde, apparemment. Mais cela n’avait pas tant d’importance. Elle avait pensé nier, ou disparaître tout à coup, feignant d’être surprise par la présence de l’auror et de n’avoir d’autres choix que de disparaître. D’un autre côté, les invités les regardaient, tous réunis et désarmés. En discutant avec le vieillard qui lui avait permis d’entrée, la jeune vampire avait compris que toutes les grandes personnalités de Londres se trouvait désormais rassemblé dans cette salle. Pourquoi attendre le repas et le poison ? Ces regards étaient braqués sur elle, comme lorsque des spectateurs du Coliseum Theater attendent que la cantatrice qui est arrivée sur scène commence à chanter.
Le sourire de l’héritière des Rosenbach s’agrandit plus encore, et dévoila ses longues canines ; elle se précipita sur Crestian.
- Invité
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Re: Méfiez-vous de la rancune des serpents (PV Crestian Longbottom) par Lun 18 Avr - 17:17
Ainsi, il s’était installé dans la carriole du moldu, recouvert par des tissus quelconques. Il avait pris soin de choisir une posture lui permettant de se défaire de ses couvertures au plus vite. Détail qu’il ne regretta pas lorsqu’il entendit la voix « mélodieuse » d’un de ses congénères. Sentant l’excitation le gagner à l’idée d’affronter enfin un adversaire digne de lui, il murmura donc au marchand.
-Maintenant, on échange nos places et vous restez bien sagement au fond de votre carriole pendant que je m’occupe de ces marioles. Si jamais l’un d’entre eux s’approche de trop près, criez mon nom.
Puis, sans plus attendre un instant, il sortit de sa cachette et planta son regard dans celui de son adversaire le plus proche, un sourire malsain déformant ses traits.
-Mais si ce n’est pas McStupide et ses demoiselles d’honneur. Vous êtes venus essayer de jouer dans la cour des grands, c’est ça ? Mauvais choix les garçons mais qu’espérer de plus lorsque vous partagez un cerveau pour trois ?
Profitant de la surprise qui se peignait sur leur visage, il s’élança à l’attaque du plus proche - Toby ? Tobias ? il ne savait plus trop et à vrai dire s’en fichait royalement. Tout ce qui comptait c’était d’en finir avec lui. Par conséquent, toujours en plein vol, il sortit une lame d’un fourreau caché sous ses vêtements et, lorsqu’il arriva sur son adversaire lui trancha la gorge d’un geste net et précis. La tête roula tomba dans l’herbe dans un bruit mat, le visage de son ancien propriétaire figé à jamais dans une expression fort peu flatteuse d’incompréhension crasse. Mais le blond n’en avait cure et se contenta d’essuyer sa dague sur les vêtements du corps encore debout. Le geste causa alors la chute de la carcasse décapitée et l’éternel adolescent tourna son attention vers les deux assaillant restants.
-Bah alors, vous ne vouliez pas démontrez que vous étiez les plus forts ?
Il ne pensait pas pouvoir penser un jour « Tout va bien, c’est moi qui suis la cible du vampire présent dans la pièce » et être sain d’esprit. Comme quoi, la vie était définitivement pleine de surprises. En effet, il ressentit une sorte de soulagement en réalisant que la créature s’en prenait à lui et non pas aux autres personnes présentes dans la pièce. Soulagement très vite remplacé par un rush d’adrénaline qui fut ce qui lui sauva la vie tandis qu’il incantait un Charme du Bouclier à peine une demi-seconde avant que la vampire ne s’écrase dessus. Ne perdant pas un instant, il s’exclama ensuite sans perdre la sangsue des yeux.
-Auror en exercice. Tout le monde dehors et fermez la porte derrière-vous.
Un détail bien inutile qui fit beaucoup rire Elicia.
-Parce que tu crois vraiment que ce genre de précautions va m’empêcher d’arriver à mes fins ? Je t’avais promis de faire de toi ma fidèle goule et, lorsque j’en aurais fini avec ton joli minois défiguré, c’est toi-même qui mettra cette porte à bas pour te repaître des invités.
Ne se laissant pas distraire, Crestian profita du besoin de s’exprimer de son adversaire pour jeter un regard à l’agencement des meubles dans la pièce. Il lui serait toujours utile de savoir où il pourrait se réfugier en cas de besoin. Mais il ne se perdit pas en conjectures, sachant pertinemment que la meilleure défense dans beaucoup de cas restait encore et toujours l’attaque. Ainsi, prenant exemple sur la seule personne qu’il connaissait qui avait su vaincre un vampire sans avoir suivi d’entraînement spécifique - à savoir Aïlin - il lança un Incendio auquel il insuffla toute la puissance magique qu’il possédait. Il ne s’agissait pas de s’épuiser inutilement mais, s’il ne se donnait pas à deux cent pour cent, il ne serait pas assez chanceux pour échapper une troisième fois aux griffes d’une créature de la nuit en ayant spécifiquement après sa peau. Il espérait simplement que la commotion que son combat avait provoquée permettrait de démontrer à son oncle et son père qu’il n’avait pas rêvé la menace et qu’il fallait évacuer le manoir au plus vite. Il comptait également sur Benedict pour qu’il contacte les Régulateurs. Ainsi, même s’il n’arrivait pas à en finir lui-même avec la vampire, il lui suffisait de tenir assez longtemps pour laisser aux professionnels le temps d’arriver.
***
A peine eut-il mis le pied à l’intérieur du manoir qu’Owain comprit que quelque chose était en train de se passer. Préférant ne pas se faire remarquer avant de comprendre de quoi il retournait, il se débarrassa donc de son manteau qui aurait attiré tous les regards sur lui une fois à l’intérieur et s’engouffra en direction du salon principal.
Très vite, il comprit que la commotion provenait de la pièce du fond d’où une horde d’invités terrifiés arrivaient en courant. Il finit par comprendre de leurs petits cris ridicules qu’un Auror se battait contre une vampire. Une grimace de frustration apparut alors sur ses traits. Rosenbach avait déjà mis son plan à exécution ! Il comprit cependant aussi qu’il n’était pas encore trop tard. S’il réussissait à s’approcher discrètement, il pourrait décider comment poursuivre. Soit il laisserait les choses suivre leur cours à condition que l’Auror ait l’avantage – quelle meilleure humiliation après tout pour l’orgueilleuse aristocrate que de se voir emportée dans les bras de la Grande Faucheuse par celui qu’elle était venue chasser ? – soit, si Rosenbach arrivait à ses fins, il n’aurait qu’à s’occuper de son cas lorsqu’elle ne le verrait pas venir. Bref, un plan sans faille.
- Pourfendeur de cul-bénis
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Messages : 152Date d'inscription : 01/02/2015
Parchemin Magique
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» Londres est de bonne compagnie [Crestian Longbottom]
» Le saviez-vous ?
» La Bretagne, ça vous gagne !
» Un Lestrange qui vous veut du bien
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