De l'art d'arriver au bon moment par Ven 14 Déc - 13:40
Fin mai 1685, au Manoir Malefoy, Wiltshire, Angleterre.
Le mois de juin approchait et même en Angleterre, les effets du dernier mois du printemps se ressentaient. Un beau soleil répandait une mer cuivrée sur la campagne du Wiltshire. Le manoir Malefoy n’était pas épargné par la douceur du temps et son toit brillait comme des lingots sous un ciel d’un bleu immaculé ; phénomène rare, il n’y avait pas un seul nuage à l’horizon.
Exceptionnellement, les élèves de cinquième et septième année de Poudlard avaient reçu l’autorisation de rejoindre leur famille pour le week-end. Si les examens approchaient à grands pas, le climat de tensions qui régnait au-dehors du célèbre château avait poussé le Directeur Viridian à accorder aux candidats aux BUSE et aux ASPIC ce court moment de répit.
Bien que l’école de Sorcellerie d’Ecosse était en général épargnée par les préoccupations politiques, la situation était telle que l’inquiétude et la peur étaient palpables entre les vieilles pierres de l’édifice. Si les parents avaient le réconfort de savoir leurs enfants en sécurité à Poudlard, les élèves, pour leur part, ne pouvaient avoir les mêmes certitudes vis-à-vis de leur famille. Le directeur lui-même avait croisé, à plusieurs reprises, de jeunes garçons et de jeunes filles pleurant une mauvaise nouvelle, ou veillant avec angoisse, dans la tour aux hiboux, le retour du messager qui apporterait des nouvelles d’un être cher.
Le château était presque vide, contrairement au village de Pré-au-lard, inondé par un flot continu d’élèves et de parents, qui avaient saisi l’occasion pour se rejoindre et partager un moment ensemble à l’auberge ou dans les nombreuses petites échoppes du village sorcier.
C’était de là que revenait Phoebus Malefoy, après plusieurs heures d’emplettes dont lui et sa sœur cadette revenaient les bras chargés. Ou plutôt, leurs elfes, qui apparurent dans un « plop » tonitruant derrière eux, des malles débordantes lévitant au-dessus de leurs têtes, et d’autres boîtes encore tenant un équilibre précaire entre leurs petits bras surchargés.
« Allez ranger tout ça. » ordonna Phoebus de sa voix où se mêlaient un habile mélange de fierté et de suavité. « Je sais que tu as l’habitude de Pré-au-lard, Eva. Tu aurais certainement préféré passer du temps sur le Chemin de Traverse ou à Godric's Hollow. » commenta-t-il en se tournant vers la concernée. « D'autant que l’orfèvre ne vaut définitivement pas celui où nous avons coutume de nous fournir sur le Chemin de Traverse. Mais... ses babioles restent correctes. »
Malgré le mépris diffusé à travers le choix de ses mots, un sourire naquit sur les lèvres du jeune homme lorsqu’il porta à ses yeux une magnifique chaîne d’or blanc au bout de laquelle pendait une petite montre-pendentif, sertie d’émeraudes et de diamants. Elle était spécialement enchantée pour rappeler intuitivement à celle qui la portait les évènements qu’elle avait de prévus dans la journée. Un présent probablement destiné à une petite amie trop rêveuse.
Tandis que les elfes disparaissaient avec leurs emplettes, les deux héritiers Malefoy traversaient d’un pas plus tranquille la cour au bout de laquelle s’érigeait fièrement le manoir.
« De toute façon, il faudra s’en contenter. Pour l’heure, le Chemin de Traverse n’est pas sûr. Pas plus que Godric's Hollow, d'ailleurs. Sais-tu que la milice moldue exécute régulièrement des exactions sur le Chemin et capturent des sorciers sous des prétextes fallacieux ? C’est à un point que nombreux sont les londoniens qui ont fini par se rabattre sur les échoppes de l’Allée des Embrumes. Ce qui reste du Conseil songe même à construire un mur de protection... »
Si leur père avait demandé à Phoebus de laisser Evannah en-dehors de ces sordides histoires, le jeune homme, pour sa part, jugeait sa sœur en âge d’être tenue informée de ce qui se passait à l’extérieur du refuge millénaire qu’était Poudlard. Dans à peine un mois, la jeune femme serait considérée comme une sorcière à part entière. Elle allait devoir se préparer à faire ses armes dans un monde qui ne ressemblait plus en rien à ce qu’il était lorsqu’elle avait revêtu pour la première fois la robe des Serpentard. Or, il était hors de question de laisser une Malefoy sans matière à appréhender le monde réel.
- Pnj aléatoire
Que vois-tu…?
Messages : 40Date d'inscription : 06/03/2014
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