Madame Azalea par Mar 20 Nov - 19:53
Statut sanguin : Incertain et sujet à de nombreuses rumeurs et théories… mais définitivement mêlés
État civil : Célibataire
Origines : Ecossaise
Propriétés et biens : Le Cabaret, demeure ouverte à tous les gentilshommes et gente dames susceptibles d’offrir un peu de pécule pour leur plaisir charnel
Baguette : Une longue baguette de tremble, torsadée et délicate, au cœur de dragon. Elle a coutume de l’attacher à un petit manche en bois de chêne pour la manier avec d’autant plus d’élégance.
Opinion sur la théorie du Sang-Pur :
Difficile de se montrer appréciative d’une théorie qui la classe au bas de la société. Non qu’elle n’y soit pas à sa place, mais c’est son choix et en rien déterminé par le contenu de ses veines. Non mais.
Azalea ayant été la victime de mépris pendant des années du fait de son ascendance douteuse, elle entretient encore beaucoup de méfiance vis-à-vis des grandes familles de sorciers. Ou même de toutes les familles bénéficiant d’un peu de renommée.
Cependant, certains membres de ses grandes familles sont des clients fidèles et généreux. Aussi, la politique de la maison est de répondre à toute question concernant la politique par un rire amusé, un verre de vin et une esquive délicate.
Opinion sur les moldus :
Ils n’ont jamais été la majorité de ses clients et encore moins ces derniers temps. La jeune femme n’a aucune antipathie pour les moldus mais elle a beaucoup de mal à cerner leur monde. Plongée depuis toujours dans le monde magique, en contact avec les pratiques les plus étranges et de multiples créatures surnaturelles, elle a déjà du mal à imaginer l’image que les sorciers plus classique se font de son univers, alors les moldus…
Bien sûr, elle craint – comme beaucoup – que son établissement soit un jour la cible des moldus les plus rétrogrades, qu’ils soient anti-magie ou anti-plaisir. Elle a cependant confiance en son système de sécurité.
Opinion sur une éventuelle guerre :
Ce serait certainement catastrophique pour son établissement. Pour de multiples raisons, aussi confiante soit elle en la capacité du bordel à perdurer malgré tout, elle préfère les temps de paix. Particulièrement, elle s’inquiète pour certains de ses résidents parmi les créatures surnaturelles les plus vulnérables.
Opinion politique globale :
Les Rois changent, les Conseils évoluent, les grandes familles se marient, croissent et fanent. Le Cabaret reste. L’établissement existe depuis des siècles et s’il a changé de main plusieurs fois depuis, Azalea est très confiante en ses capacités de le garder. C’est tout ce dont elle s’inquiète : la sécurité de ses résidents et l’intimité de ses clients.
La situation actuelle est bien sûr loin d’être idéale et elle a été forcée de cloisonner l’établissement aux moldus, effaçant des mémoires et camouflant l’entrée principale de Londres. Elle n’aime pas l’idée de se battre, mais elle fera tout ce qu’il est en son pouvoir pour protéger ses résidents. En cela, elle craint beaucoup plus les moldus que le courroux des familles sorcières.
En des siècles d’existence, le Cabaret avait changé au moins cinq fois de nom et une dizaine de fois de propriétaires. Il avait survécu à des guerres, trois incendies et au moins une répression violente de créatures magiques. Et il n’avait fermé qu’une petite dizaine de fois, dont une semaine entière pour réparer les sortilèges qui le maintenait en place après l’incendie. Aujourd’hui, Azalea l’avait fermé pour la journée.
Madame Elsa méritait une cérémonie. L’enterrement et la cérémonie officielle avait eu lieu la veille, Azalea s’y était rendue sans se faire d’illusion et n’avait pas été déçue : une poignée s’était présentée. La véritable cérémonie devait se dérouler dans l’enceinte du Cabaret, là où les résidents pouvaient pleurer la matrone sans craindre de se montrer au grand jour, surtout en ces temps troublés. Et ils étaient tous là.
Azalea observait la petite foule depuis le balcon. Mon peuple. Ma famille.
Cela faisait quelques temps maintenant mais le Cabaret avait continué de fonctionner, son rythme ralenti, son humeur passant de grise à noire. Elle leur avait laissé à tous un temps pour porter le deuil, à leur façon. Elle-même avait passé la dernière nuit dans la chambre de sa mère, pelotonnée sous plusieurs de couvertures qui la grattaient plus qu’elles ne la réchauffaient. Certains avaient encore les yeux rougis, d’autres le regard perdu dans leur verre de vin.
Elle leva le sien et les regards le suivirent.
« Mes amis. Elsa aurait sans doute préférée que l’on ne perde pas une journée de travail ainsi. » La remarque suscita quelques rires, sans grande joie, mais elle se prit elle-même à sourire. « Mais je pense qu’il nous fallait un moment, à nous tous. Pour lui rendre hommage, nous ressaisir et repartir du bon pied. »
Azalea n’était pas une oratrice de renom, mais personne ici n’aurait reconnu un grand discours de toute façon. « A Elsa ! » conclut-elle en amenant le liquide froid à ses lèvres. La clameur qui lui répondit lui fit chaud au cœur.
Le Cabaret était dans sa famille depuis trois générations, quand sa grand-mère l’avait gagné aux dés contre l’ancien propriétaire. La légende racontait que si la première manche s’était déroulée à la loyale, Mamie avait été obligée de tricher pour gagner la seconde et les secrets qui accompagnaient la bâtisse. C’était cependant Elsa Locke qui avait tenu l’établissement pendant le plus longtemps, en prenant le contrôle effectif à l’âge de vingt-et-un ans, tandis que Mamie continuait de courir les tables de dés et de jeux de cartes.
Rien d’étonnant donc à ce que sa mort fasse un si grand vide. Elle était l’âme de l’établissement depuis près de cinquante ans. Même dans ses derniers jours, alors que la maladie fourrageait dans ses entrailles toutes les nuits, elle continuait de patrouiller l’établissement comme si de rien n’était, sans laisser voir aux résidents ou aux clients son état réel. Elsa l’avait même caché à sa propre fille, mais en lui montrant les derniers secrets des lieux, elle lui avait fait comprendre que la fin était proche.
Comme de nombreuses demeures magiques, le Cabaret était à géométrie variable. Aujourd’hui, les couloirs qui menaient à ses nombreuses chambres étaient fermés, la grande salle plus large encore pour accueillir tous les résidents, et les lanternes n’éclairaient que du pourpre bien sombre.
Dorénavant, Azalea connaissait toutes les entrées secrètes, que ce soit celles disséminées dans les plus grandes ville d’Angleterre et d’Irlande, ou les petites portes dissimulées près des demeures des puissants. Elle en avait toujours soupçonné l’existence bien sûr, connaissant même les noms de ceux qui étaient susceptibles de les emprunter. Sa mère lui avait expliqué très jeune : ils méprisaient tous ce que sa famille procurait, mais ils en profitaient quand même. Ils venaient se réfugier dans leurs chambres, dans les bras de ceux qui les rassuraient, ou qui les malmenaient. Ils venaient et ils parlaient. Parfois un peu trop.
C’était aussi ça qui avait fait du Cabaret une institution du monde magique, si profondément enfouie soit-elle. Les propriétaires savaient des choses, entendaient des choses, et pouvaient se permettre des choses. Des rumeurs très exagérées pour la plupart, mais dont Elsa avait toujours su jouer. Il valait mieux que les puissants les imaginent plus dangereux qu’ils ne l’étaient réellement. Ce serait sans doute la partie de son travail la plus complexe, mais elle allait devoir reprendre ce flambeau.
Son verre de vin à moitié vide, Azalea descendait les marches pour se joindre à la troupe. Si elle avait pris la direction de l’établissement depuis quelques jours déjà, c’était aujourd’hui que tous lui présenteraient leurs respects, l’asseyant définitivement sur le trône de l’ancienne matrone. Les similarités avec l’ascension au pouvoir d’un nouveau roi auraient pu la faire rire si les circonstances n’étaient pas si tristes.
La Belle Hilda fut la première à l’accueillir. A quatre-vingt-dix-ans révolues, leur maîtresse des potions était la seule pensionnaire à avoir connu l’endroit alors que les Locke ne le tenait pas encore. Elle l’embrassa tout de même avec douceur, ses yeux laiteux et aveugles mouillés de larmes. Azalea serra le corps frêle contre le sien. Hilda ne servait plus les clients depuis longtemps, mais elle assurait le renouvellement constant des nombreuses potions nécessaires au fonctionnement du Cabaret. C’était elle aussi qui l’avait aidé, entre chaque année scolaire, à parfaire ses connaissances sur le domaine. Le jour où elle quitterait l’établissement, il leur faudrait trouver un nouveau moyen de préparer du polynectar en quantité industrielle.
Ses condoléances reçues, la jeune femme s’avança dans la salle. Si tous les pensionnaires étaient là, c’étaient d’abord les danseurs et les beautés qui attiraient son regard. Ceux qui pouvaient rester constamment dans le hall et qui lui donnaient un cachet. Ceux aussi donnaient à Azalea l’impression d’être un petit laideron. Loin d’être désagréable à l’œil, la jeune femme n’avait pas non plus le teint d’albâtre ou la taille fine qui étaient si appréciées dans les hautes sphères. Sa peau était pâle, mais constellée de petites tâches de rousseurs et elle rougissait si facilement que c’en était honteux – la faute encore une fois à sa carnation de rouquine.
Elle était aussi forcée de se mettre sur la pointe des pieds pour embrasser sur la joue les jumeaux Prunelle. Ils étaient à peine plus âgés qu’elle et étaient arrivés alors qu’elle entamait sa puberté. Rudolph, avec ses longues boucles blondes et ses grands yeux verts, était le protagoniste de son premier rêve d’adolescente. Rhea était aussi grande que lui, avec des courbes affolantes et ses yeux plus sombres, elle n’avait pas tardé non plus à apparaître dans ces songes. Azalea ne l’avait pas jalousé longtemps, acceptant qu’elle n’aurait jamais la taille de guêpe de la belle blonde, mais qu’elle avait ses propres atouts.
Ils gardèrent un visage grave alors qu’elle se détachait d’eux. Ils devaient se douter de ce qu’elle avait ressenti à l’époque, mais ce temps-là était bel et bien révolu.
Elle dépassa rapidement le groupe des beautés, pour se retrouver face à ceux qui faisaient la vraie renommée de l’endroit. Il y avait les monstres, aux physiques tantôt dérangeants, tantôt fascinants, mais aussi les sorciers et sorcières prêts à tout, toutes les potions et tous les sorts pour satisfaire leur client. La seule limite n’était pas exactement l’imagination – toutes les Locke s’étaient assurés que les blessures infligées au sein du Cabaret étaient entièrement consenties – mais on n’en était pas loin.
Parmi eux, il y avait aussi les étrangers. Ceux dont l’accent chatoyants ravissaient les tympans, et ceux qui ne parlaient simplement pas la langue. Il était de tradition que le Cabaret recrute en permanence. Ses études magiques terminées, Azalea avait été envoyée par sa mère à travers le monde. Elle avait adorée cette période, même si elle n’avait ramenée qu’Emiko, la frêle masseuse, et Anangange, une sorcière à la peau d’ébène désireuse de fuir le continent du sud, et maîtrisant parfaitement la langue anglais. Elles passèrent tout de même beaucoup de temps ensemble, apprenant les unes des autres, pendant qu’Azalea s’évertuait à leur enseigner les convenances.
Ce n’était cependant pas ceux dont elle était le plus proche.
Hagertha, la demi-géante, sa favorite, était forcée de s’agenouiller pour attraper Azalea par la taille et l’amener au niveau de ses grands yeux bleus. Magoran, le centaure, en était déjà à son troisième verre et les larmes lui revenaient. Elle ne pouvait qu’en rire, lui confisquant le verre et s’enfuyant entre deux pensionnaires avant qu’il n’ait le temps de pester.
Son peuple. Elle les connaissait tous, certains depuis toujours, d’autres depuis seulement quelques mois, mais ils étaient de la famille. La plupart des monstres vivaient au Cabaret, n’en sortant qu’exceptionnellement. Ils s’y sentaient à l’abris, des dangers mais aussi des regards. Quelque chose qu’elle ne comprenait pas quand elle était encore gamine, mais que le monde n’avait pas tardé à lui inculquer.
Dans un coin de la pièce, elle trouva Amy. La brune s’était recroquevillée sur un banc, le nez engoncé dans une écharpe aux couleurs de Serpentard. Cracmolle, la jeune fille n’avait jamais mis les pieds à Poudlard, mais il lui arrivait parfois de danser habillée d’une parodie d’uniforme. Azalea lui avait fourni avec plaisir de quoi parfaire le déguisement.
Ses années à Poudlard n’avaient pas été ses meilleures. Le Cabaret fonctionnait à l’époque suffisamment bien pour que sa mère puisse lui offrir tout ce dont elle avait besoin. Ce qui l’avait très vite perturbée, c’étaient les autres élèves. Et elle était sans doute dans la pire maison qui soit.
Quand elle commençait, elle n’avait encore qu’une très vague idée du métier de sa mère. « Elle a une salle de spectacle pour les grands » expliquait-elle aux autres élèves, sans pouvoir en dire plus. Déjà, cela l’avait isolé d’une bonne partie de sa maison. Et puis, en grandissant, elle avait compris et les rumeurs avaient commencées à circuler. Cela suscitait de la curiosité, mais essentiellement du mépris. Beaucoup de ses camarades étaient issus de familles anciennes et puissantes, certaines adhérant déjà à la théorie du Sang-Pur. D’autres élèves, peut-être en espérant la protéger ou pour attiser les tensions, commencèrent à murmurer des noms tous plus improbables les uns que les autres pour son géniteur.
Azalea ne le connaissait pas, et n’avait posé qu’une fois la question à sa mère. Elsa lui avait dit que cela importait peu et depuis c’était ainsi qu’elle le voyait. Qui qu’il soit, il n’avait jamais fait partie de sa vie. Sa famille était déjà bien assez grande.
Attirant la jeune fille à elle, Azalea posa un rapide baiser sur son front. Elle ne protesta pas, se laissant aller contre elle. On ne savait que peu de chose sur Amy, sinon que sa famille l’avait mise à la porte, il y a de cela un an. Elsa Locke l’avait recueilli, et elle avait commencé à danser depuis quelques mois. Si elle le désirait, dans l’année à venir, son innocence serait vendue au plus offrant. Mais ce n’était pas une discussion qu’elles auraient ce soir.
Azalea avait eu le même choix qu’elle, quand sa mère l’avait jugée assez grande, alors qu’il lui restait deux ans à Poudlard. Elle avait refusé de faire ce travail, comme elle s’était toujours trouvée trop maladroite pour danser. Son innocence, c’était une grande Serdaigle aux yeux brûlants qui l’avait obtenue, et sa mère ne lui en avait jamais voulu, mais elle avait demandé à connaître tous les détails ou presque.
Elle resta auprès de la jeune fille toute la soirée, la serrant fermement contre elle mais en silence. Les pensionnaires défilaient, la saluant, l’embrassant sur les joues, certains lui baisaient la main ce qui les faisaient rires. Ils discutèrent parfois, se remémorant sa mère et sa poigne de fer, son caractère de cochon et ses attitudes de mère poule. Elsa était aimée de ses résidents, parce qu’elle avait toujours mis leur bien-être avant tout le reste. Le Cabaret n’a de sens que si ses pensionnaires s’y sentent bien, avait-elle coutume de dire. Ce n’est pas parce que c’est un métier qu’on ne peut y prendre de plaisir, une fois de temps en temps, aussi. Azalea savait qu’elle n’arriverait sans doute jamais à sa cheville, il faudrait des années pour que le même respect lui soit donné.
Quand la fatigue commença à la gagner, elle se redressa et n’eut que le temps de faire trois pas. Le silence était assourdissant, les regards tournés vers elle. Azalea resta figée, ses yeux bleu sombre balayant la salle. Tous ces gens, ses gens, qui la regardaient. Des femmes et des hommes à la beauté fascinante, des créatures surnaturelles que même les sorciers n’aimaient pas voir, et des sorciers que leur propre monde avait poussés dehors. Sa famille. Elle se demanda un instant comment elle avait pu rester aussi longtemps loin du Cabaret.
La jeune femme laissa un tendre sourire effleurer ses lèvres et leva son verre vide.
« Messieurs, mesdames. Mes amis… Je vois au visage de certain que nous avons bien bu, aux yeux d’autres que nous avons bien parlé. Pour ceux qui travaillent demain, je me vois obligée de vous envoyer dormir. Vous ne pouviez pas lui rendre un meilleur hommage. A Madame Elsa, et que le spectacle continue. »
« A Madame Azalea. Et que le spectacle commence. »
Votre date de naissance : 08/12/1993
Comment avez-vous connu le forum ? Des amies m’en ont vaguement parlé
Votre première impression sur MO : Eh, c’est pas trop mal, je suppose
- Madame
Que vois-tu…?
Messages : 12Date d'inscription : 20/11/2018
Parchemin Magique
Classe:
Branche: Aucune
Spécialité(s): N/A
Re: Madame Azalea par Mar 20 Nov - 20:37
Bienvenue, demoiselle qui va faire des heureux…!
Je ne te refais pas de compliments, tu vas prendre la grosse tête après.
…Bon si, d'accord, je la trouve trop chouette, ta fiche. Il me tarde de rencontrer Madame Azalea en RP !
Je ne te fais pas mon speech, si tu as des questions, tu sais où me trouver, et puis, te connaissant, je suis sûre que tu n'as pas besoin de mon assistance pour savoir quoi faire…
J'espère que MO te plaira !
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