Vatican et Sorcellerie par Sam 1 Aoû - 11:55
Pré-au-Lard. Le village en entier était barricadé par les forces de l’ordre sorcières. Ces hommes et ces femmes, vêtus d’une robe pourpre, arboraient un air concentré, baguette magique en main. Aucune rue, aucune frontière du village n’était épargnée par cette barrière humaine, qui, sans pouvoir retenir les moldus de pénétrer le village, désarmait automatiquement tout porteur d’épée désireux d’accéder à la place centrale. Car, aujourd’hui, sur cette place, s’élevait une imposante estrade, sur laquelle se tenaient, debout, alignés, enchaînés, sept moldus. Sept inquisiteurs, six hommes, une femme, et cet homme d’Église qui, privé de sa crosse et de sa bure, n’avait malgré tout rien d’un banal vieil homme. Étonnamment énergique pour un moldu de son âge, il gardait une attitude vaillante malgré sa robe râpée de prisonnier et la saleté de son visage. Derrière cette crasse, son regard excessivement dur, accentué par son visage buriné, par ses cheveux, sa moustache et son bouc gris et gras de crasse, balayait la foule de badauds qui s’assemblait gravement sur les bancs de bois prévus à cet effet. Parfois, ses yeux noirs s’arrêtaient sur la tribune du magenmagot, lui-même déjà installé et silencieux. Alors, le visage de l’inquisiteur s’enflammait véritablement de haine.
Le public formait un cercle autour du magenmagot et des prisonniers. Les deux partis, l’un en face de l’autre, se dardaient d’un regard de plus en plus sombre et grave à mesure que le temps s’écoulait, jusqu’au moment où les sorciers chargés de la protection se postèrent en nombre aux extrémités de la place, empêchant quiconque de pénétrer le lieu du procès.
« Faites tout votre possible pour vous prémunir de la colère du roi, oui ! Vous serez tous éliminés, oui, tous ! Il viendra nous sauver de cette abomination que vous appelez procès, le Vatican à son côté ! »
Pour ceux qui ont fait parti du dernier event, vous avez le choix de considérer que votre personnage témoignera au cours du procès, ou qu’il s’y est refusé pour les raisons de votre choix.
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Re: Vatican et Sorcellerie par Lun 3 Aoû - 12:34
La famille Longbottom avait beau être connue pour sa politique libérale en termes d’unions matrimoniales – les femmes étaient notamment libres du choix de leur conjoint au même titre que les hommes – les mariages en dehors des familles de sang pur n’en restaient pas moins extrêmement rares. Benedict lui-même avait épousé une fille Greengrass choisie par son père mais qu’il avait vite appris à aimer et respecter. Ainsi, si Brianna Longbottom et son époux avaient accueilli à bras ouverts Passiflore au sein de leur famille – son ascendance vélane, ses talents de Guérisseuse et son caractère charmant en faisant une candidate parfaite à prendre le nom de leur héritier – l’annonce officielle des fiançailles avait volontairement été repoussée jusqu’à une date ultérieure lorsque tous les préparatifs seraient en place pour faire face à une possible réaction négative de la part de la frange la plus conservative de la haute société sorcière.
En attendant, seuls la famille proche de Crestian et Meredith, son meilleur ami – qui s’en étant retourné sur son poste de Diplomage à Rome après son propre mariage quelques mois auparavant ne risquait pas de dévoiler l’information à qui que ce fut de dangereux – étaient au courant de la nouvelle. Néanmoins, si le jeune Auror comprenait le raisonnement derrière le besoin de précaution et s’était donc rangé à l’avis de la majorité, personne au monde ne l’aurait empêché de venir au procès des fanatiques ayant tué un enfant devant ses yeux accompagné de sa promise. Dès qu’elle lui avait dit qu’elle comptait faire une apparition, voire témoigner si son aide était requise, il lui avait proposé de s’y rendre ensemble. Ses instincts de protection étaient en effet à plein régime à l’idée que la jolie Française recroise le chemin de ces fous furieux, même avec la protection de tous les Brigadiers présents.
Les fiancés finirent donc par arriver côte à côte sur la place où se déroulerait le procès, constatant que l’endroit était déjà plein à craquer. Crestian adressa un hochement de tête respectueux aux Brigadiers chargés de la sécurité qu’ils lui rendirent silencieusement avant de les laisser passer. L’héritier et la Guérisseuse se dirigèrent ensuite jusqu’à la zone réservée pour les témoins au plus près du Magenmot. Néanmoins, alors qu’ils s’en approchaient, une voix grave les interpella.
-Longbottom ! Longbottom ! Crestian !
Tournant la tête, l’Auror découvrit la silhouette impressionnante d’Harold Flint, un Auror expérimenté, habituel envoyé du Département des Aurors auprès du Magenmot et second officieux de Benedict. L’homme l’avait énormément conseillé lors de son premier passage devant le Magenmot pour le procès Nott et Crestian lui en était énormément reconnaissant. Il adressa donc un sourire à son supérieur.
-Harold. Je ne m’attendais pas à vous voir ici.
-Ton père m’a envoyé en éclaireur. Il aurait voulu être présent mais trop de choses ont eu lieu ces dernières semaines pour qu’il puisse se permettre de quitter son bureau. J’ai eu vent de tes aventures et celles de Cyriac à Whitehill, je suis content de savoir que vous allez tous les deux bien. Néanmoins je constate que vous êtes bien les fils de votre père. Là où il y a des ennuis, on est sûr de vous trouver. Il était exactement pareil à votre âge. Feu cette pauvre Mrs Longbottom s’en faisait des cheveux blancs. Un peu comme cette chère Brianna. Mais, j’en oublie mes manières, continua-t-il en se tournant vers Passiflore. Auror Harold Flint Madame… ?
Crestian choisit volontairement de laisser Passiflore se présenter elle-même, ne sachant pas trop quelle attitude adopter vis-à-vis d’elle désormais que leur situation était si ambigüe en public et par ailleurs bien trop intéressé par ce qu’il venait d’apprendre sur son père pour s’en préoccuper réellement. Il savait en effet que Flint et lui étaient amis depuis l’époque de leurs débuts dans le Département et avaient fait toute leur carrière ensemble. L’amitié de l’ancien Serpentard et l’ancien Gryffondor avait d’ailleurs beaucoup fait jaser à l’époque et ce malgré le statut aujourd’hui officiellement reconnu de traîtres à leur sang des Flint. Ils parlaient néanmoins rarement de leur jeunesse devant lui et ce même lorsque Flint, veuf depuis la trentaine et ayant refusé de se remarier après la mort de la femme de sa vie, venait passer quelque soirée au manoir. Il allait donc falloir qu’il raconte cela à Cyriac dans sa prochaine lettre. A moins qu’il ne profite d’être à Pré-au-Lard pour aller rendre visite en personne à son frère. Depuis Whitehill, il ne pouvait s’empêcher de craindre en permanence pour sa santé et ce bien que le Poufsouffle pouvait difficilement être plus à l’abri qu’entre les murs de Poudlard. Ce dernier avait néanmoins prouvé être capable de les quitter à volonté et si Crestian doutait qu’il retente le coup après la punition épique qu’il avait reçue à leur retour au manoir après la bataille du couvent, on ne savait jamais avec Cyriac. Son compas moral était toujours un peu tordu.
Dernière édition par Crestian Longbottom le Sam 22 Aoû - 18:37, édité 1 fois
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Re: Vatican et Sorcellerie par Sam 8 Aoû - 14:32
« Je devrais être parmi les juges aujourd’hui. Me voilà encore une fois écarté, et cette fois par le fait de ma propre femme. »
Alceste réprima un tic énervé.
« Le magenmagot, grâce à ton éloquence, n’a plus besoin d’être guidé pour rendre le bon jugement. Nous serons plus libres en tant que témoins, tu devrais me remercier plutôt que de me quereller. »
L’imposante main du sorcier s’accrocha soudain à la nuque d’Alceste, et serra.
« Méfie-toi du ton que tu emploies quand tu parles à ton époux, surtout quand celui-là a toutes les raisons d’être très, très énervé contre toi… »
La main d’Arnald comprima les vertèbres cervicales de la sorcière, qui serra les dents sans montrer sa douleur. Lorsqu’il lâcha, elle attendit qu’il lui tourne le dos pour prendre une inspiration.
« Nous prenons le fiacre. Je t’y attends. »
La porte de la chambre d’Alceste claqua et la lady ferma les yeux. Son visage se crispa sous l’effort qu’elle fit pour refouler sa colère. Se taire. Elle n’avait d’autre choix que se taire. En attendant le moment où on l’appellerait à la barre des témoins.
Le fiacre, tiré par deux sombrals, se posa à quelques mètres de la grand place. Anarld en sortit d’abord, vêtu d’une robe de sorcier d’émeraude et d’argent et d’une cape de velours épais, dont les fermoirs symbolisaient deux serpents d’or blanc entrelacés. Il tendit sa main devant la porte ouverte et celle maigre et osseuse d’Alceste s’y glissa. Elle descendit les marches, dévoilant sa robe aux tons semblables à la parure de son époux, à la nuance près que l’argent était chez elle remplacé par un marron-gris qui rappelait la couleur de son serre-taille en peau de serpent. Comme d’habitude, Arnald avait tenu à rappeler leur nom et ses origines, avec l’excès qui lui était caractéristique.
Le regard altier d'Alceste était surligné de fard vert pâle, la bordure de ses yeux de poudre charbonneuse. Son chapeau de sorcière, émeraude, tenait au-dessus de son chignon, sa pointe rebiquant vers l’arrière. Sa main toujours dans celle de son époux, Alceste marcha en direction du carré réservé aux témoins, sans un regard pour les prisonniers qui s’égosillaient devant ce couple en tenue traditionnelle sorcière.
« J’espère qu’après mon intervention, tu daigneras enfin m’écouter. J’ai bien des choses à te dire et nous aurons beaucoup à faire pour préparer l’offensive qui suivra.
— Quelle offensive ? Nous en avons été exclus grâce à tes prouesses, rétorqua Arnald, sifflant en fourchelang entre ses dents.
— Alors tu considères qu’un seul nom oublié depuis longtemps suffit à nous faire sombrer ? Pas moi. Qu’il nous rende le service de se salir les mains à notre place, nous n’aurons plus qu’à tendre les nôtres pour récupérer des fidèles.
— Je te laisse une chance de rattraper ton erreur. C’est déjà plus que ce que je donne habituellement, alors ne me déçois pas. »
Des sorciers en tenue d’auror ouvrirent le portillon qui enfermait les témoins dans une barricade protectrice. Arnald lâcha la main d’Alceste pour la laisser prendre ses aises dans les sièges réservés aux témoins. Il lui adressa un regard lourd de sens, puis s’en retourna dans le public. Alors, empoignant sa robe, Alceste grimpa quelques marches pour s’installer à une place libre. Son regard se déporta sur Passiflore Delacour, puis Crestian Longbottom, et elle s’arrêta un instant, pour reprendre sa route et s’installer à côté de la guérisseuse.
« Beau travail de terrain, Miss. Tant de témoins… Il semblerait que vous n’usurpez pas votre titre de guérisseuse. Grâce à vous, nous sommes tous là pour témoigner de la monstruosité de ces êtres qui nous insultent et nous maudissent du haut de leur potence. »
Son regard, luisant comme celui d’un serpent proche de frapper sa proie, s’éleva vers les inquisiteurs pour les fixer, carnassier.
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Re: Vatican et Sorcellerie par Lun 24 Aoû - 12:22
Venir aujourd’hui à Pré-au-Lard relevait de l’évidence même si, au fond d’elle-même, la Vélane craignait ces « retrouvailles » avec ces hommes et cette femme qui avaient menacé leur vie. Le souvenir de cette terrible nuit provoqua des frissons chez la jeune femme, quand bien même elle s’en était sortie, ce qui n’était pas le cas de toutes les victimes. Des Sorciers étaient morts, certains en grande souffrance, et c’était cela qui avait motivé Passiflore à suivre Crestian ce 2 février 1686.
En arrivant sur la place principale du village, ils furent arrêtés par un homme d’âge mûr, que connaissait vraisemblablement Crestian. Tandis qu’ils échangeaient, la jeune femme les observa, puis leur interlocuteur se tourna vers elle. Se présenter ? Elle retint un regard vers le jeune Auror, puis sourit.
- Enchantée, répondit-elle. Passiflore Delacour, je suis Guérisseuse.
Elle se contenta de cette présentation, puisque le jeune couple avait opté pour la discrétion. La Vélane savait que malgré tout, même lorsque leurs fiançailles seraient officiellement prononcées, elle aurait des difficultés à abandonner son nom. Chaque jour, il lui rappelait d’où elle venait, ses origines et son histoire : le laisser, pour adopter celui de Crestian, lui ferait tourner une page. Au fond d’elle même, une petite appréhension persistait, sans toutefois parvenir à ternir la joie du mariage qui se profilait.
Ils saluèrent l’Auror et s’avancèrent jusqu’à l’estrade des témoins. Les deux jeunes gens s’assirent côte à côte. La vue qu’offrait son emplacement permit à la Vélane d’embrasser la disposition de la place de Pré-au-Lard. Elle eut un frisson lorsqu’elle reconnut sans difficulté les visages des Moldus qui leur faisaient face, attendant leur jugement. Elle détourna les yeux pour constater que la plupart des victimes étaient arrivées. Elle vit, enfin, l’arrivée d’Alceste Gaunt, royale. Cette femme lui inspirait à la fois respect et crainte, respect de la force qui se dégageait d’elle et de son pouvoir, crainte de ce qu’elle représentait, et des idées qui dirigeaient sa vie, ses mots, ses actes.
La Guérisseuse dissimula sa surprise lorsque la Maîtresse des Serpents s’adressa à elle. Un nouveau frisson naquit au creux de ses reins pour achever sa course sur sa nuque blanche, mais elle parvint à sourire :
- Je vous avoue ne pas avoir songé à cette finalité le soir de l’attaque. Votre concours a sauvé des vies, Madame, je n’aurais rien pu faire sans votre soutien. Nous pouvons tous vous remercier, finit-elle.
Elle recentra son attention sur l’assemblée. Visiblement, il ne manquait plus personne. Le procès allait pouvoir commencer. Passiflore jeta un coup d’œil à Crestian. Elle avait froid, et l’humidité n’arrangeait rien. Elle soupira, regrettant une fois de plus de ne pouvoir se trouver au chaud, en compagnie de son promis.
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Re: Vatican et Sorcellerie par Dim 13 Sep - 19:32
Équipé pour le reste du simple nécessaire pour sa monture et lui-même au cours du voyage qui les attendait de pied ferme, il alla quérir le hongre nommé Firestorm - affectueusement surnommé "la carne" par les écuyers ou les responsables de la petite écurie du monastère, en raison de son caractère parfois difficile principalement - qu'il fit préparer et seller dans les plus brefs délais pendant qu'il vérifiait une dernière fois son itinéraire et ses affaires, notamment sa Bible et quelques textes apocryphes qui pourraient l'occuper au cours des rares haltes qu'il se permettrait au cours de sa chevauchée. Loin d'avoir le profil idéal du destrier, il ressemblait tout au mieux à un palefroi. Ses aplombs n'étaient pas parfaits, il était plutôt trop mince selon certains question morphologie osseuse et physiologie, mais de son avis tout à fait apte à remplir les attentes qu'il avait pour une monture. Le mauvais caractère de l'alezan - qu'il avait réussi à adoucir avec les années, tout du moins avec lui - ajoutait une petite dose de piment au quotidien qu'une part de lui-même appréciait, et au moins le hongre était loyal, sûr et intelligent, relativement confortable avec un peu d'habitude et si on n'était pas trop exigeant non plus. Il lui convenait, somme toute faite. C'est ainsi, après une averse des plus humides et glaciales qu'il parvint audit village grouillant de sorciers, appelé "Pré au Lard", qui restait en dehors de leur juridiction et aux mains de ces impies et hérétiques. Félicitant sa monture d'une caresse et une carotte bien méritées, il le laissa aux attentions soigneuses du novice qui avait accompagné l'autre prêtre qui se rendait au procès, qui l'avaient rejoint en cours de route et provenaient d'un autre monastère. Il laissa près de ses affaires et celles de sa monture son épée, se doutant qu'il serait vain et profondément idiot de venir armé assister à un procès, on ne le laisserait probablement pas entrer. Et il ne voulait pas avoir couru tant de lieues pour rien. Chapelet autour du cou et dissimulé sous le tissu imperméable et épais de son manteau de voyage, il gagna avec la compagnie de l'évêque de la paroisse voisine Frère Peter - apparemment une vieille connaissance de l'un des autres inquisiteurs accusés ainsi que de l'évêque Matthew. L'interpellation attira son attention tandis qu'il observait à visage découvert celui qui l'avait prononcée, songeant en son fort intérieur avec gravité :
*Bien que ces affirmations soient véridiques, il n'est pas certain qu'elles soient à l'avantage de ceux que nous voulons défendre. Ce procès est bel et bien une abomination, mais il est bien mal avisé de s'emporter. Nous devons défendre notre cause avec les mêmes armes que nos adversaires, en gardant notre calme et notre raison. Voilà qui est bien surprenant de votre part, mes chers confrères et consoeur… vous devriez le savoir pourtant.*
Prenant place aux côtés de son respectable confrère d'Église, il ne put s'empêcher de ressentir une profonde compassion à l'égard de ceux qui étaient ainsi exposés comme des criminels, et un ressentiment bien dissimulé - pour le moment - envers ceux qui les traitaient ainsi. Il était habitué aux procès, ce n'était pas le premier auquel il assistait - sans mener, cette fois - mais quelque chose lui soufflait que celui-ci allait réclamer toute son attention et demander une inhabituelle prudence de sa part, sans quoi il manquerait à tout ce que son père spirituel et les autres instructeurs avaient voulu lui enseigner depuis près de vingt ans. Se tournant vers son collègue Frère Peter sans perdre de vue les fidèles environnants parmi lesquels ils se trouvaient, ni les accusateurs, il commenta à son attention d'une voix gardée calme et assurée :
- Sage a été votre décision de ne pas emmener votre disciple à cette séance, cher confrère. Il est encore bien jeune, ceci n'est pas le genre de procès auquel il doit prendre place pour ses débuts. Enfin disons plutôt ce qui s'apparente à un procès, je me refuse de lui en prêter le nom.
- Je comprends votre opinion, ces infortunés sont restés sourds aux mandations de sa Majesté et se rient des enseignements de Dieu, mais prudence mon jeune ami. Nous savons tous deux que justice sera tôt ou tard faite, mais mais il ne serait pas avisé de n'avoir connaissance que d'une seule version des faits, et aussi biaisée que risque d'être celle-ci, il est pertinent de l'entendre pour mieux juger de quoi il retourne. Vous le savez aussi bien que moi, n'est-ce pas ?
Autant cela lui était pénible de l'admettre en la présente situation, autant il devait le reconnaître en toute bonne conscience. Il n'avait pas eu connaissance de tous les détails de l'affaire, et était curieux de l'entendre de la voix même des accusés. Père Matthew ne mentirait pas, après tout, c'était un homme intègre, dévoué dont il pouvait garantir la sagesse et la vertu après tant d'années à apprendre sous sa tutelle les enseignements de Dieu… et, secret dont il ne pourrait pas faire part à son compagnon, à mieux entendre la voix de Dieu et à utiliser les dons que leur Seigneur lui avait confié pour mener à bien Ses volontés dans la lutte contre les disciples du démon. Cyniquement, il ne put s'empêcher à l'analogie avec le sabbat quand il voyait ce procès… un procès mené par les démons. Pour le moment il se taisait, il attendait simplement que le procès puisse commencer. Alors il prendrait la parole quand l'occasion se présenterait, afin de défendre l'honneur de ceux qui, en ces lieux, étaient accusés par ces impies d'hérétiques de sorciers et sorcières. Alan n'était aucunement ravi de se trouver en ces lieux et en pareille compagnie non loin de lui, mais il était de son devoir d'être là. Après tout, pour que ce "procès" puisse vraiment ressembler à quelque chose d'approcher à un réel procès, il y a autant besoin d'accusateurs que de défenseurs pour une plus amble équité. Une confrontation de témoins, de preuves et d'affirmations, qu'il attendait de pied ferme derrière le calme apparent de son visage.
- HRP:
- Me MP s'il y a le moindre besoin d'éditer, d'autant plus que c'est mon premier coup d'archer je peux être quelque peu rouillé
Dernière édition par Alan Thorne le Lun 14 Sep - 17:20, édité 1 fois
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Re: Vatican et Sorcellerie par Lun 14 Sep - 17:09
Si, d’abord, il avait trouvé un certain amusement à voir toute la plèbe lui présenter ses condoléances pour un fils pourtant bien en vie, il lui avait fallu peu de temps pour se lasser de ce manège de courbettes. En l’espace de quelques jours, l’homme s’était particulièrement aigri. Au moins pouvait-il se détacher un peu du masque qu’il revêtait en public sans qu’il y ait de conséquence, pendant que tout un chacun mettait ce tempérament glacial et méprisant sur le compte de la douleur.
Cette mauvaise humeur avait une origine autrement plus complexe. Car s’il s’était pensé le seul à pouvoir profiter des bénéfices de la compassion de la haute société, s’il s’était imaginé, caché derrière l’écran de fumée qu’était son apparente défaite, pouvoir épier ses adversaires l’esprit tranquille, il s’était aussi rapidement rendu compte que tout ne se déroulait pas si simplement. La soit-disant mort du fils rendait le nom des Bower submersible, et cela ne servait pas son projet de faire tomber la tête de l’actuel intendant d’Irlande. Pour ne rien arranger, il y avait un autre homme qui recueillait autant d’attentions que lui, et peut-être même avec plus de ferveur. Henry Peverell, dont le teint pâli et la mine défaite pouvait à tout moment démasquer l’insensibilité du patriarche Bower. Car, si par malheur les deux hommes se trouvaient l’un à côté de l’autre, même le plus imbécile des paysans saurait voir où se trouvait la véritable souffrance. Et, dans cette tristesse exaspérante éprouvée par Peverell, la seule consolation de Devin était de s’être joué de ce Gryffondor trop droit, trop avisé pour se laisser berner par les stratagèmes politiques d’un homme qui ne faisait que feindre d’être du même camp.
Bartholomew Prewett était déjà installé, l’air si grave que Devin eut l’impression d’arriver à une cérémonie funèbre. À sa droite, Bartley Ó Maoilriain, l’intendant d’Irlande, se tenait assis avec une moue renfrognée. Manifestement, il n’avait pas envie de se trouver là, redoutant sans l’ombre d’un doute le déroulement du procès et les conséquences que cela aurait pour l’Irlande, profondément catholique. Saluant d’un signe de tête les deux hommes, Devin alla s’asseoir à la gauche du chef du Conseil. Il ne craignait plus de montrer publiquement son tempérament dissident face au pouvoir décisionnaire de l’intendance. Bien au contraire, c’était le moment. S’il était là aujourd’hui, ce n’était pas par souci du sort des moldus, mais pour mieux affiner sa stratégie politique. Le pouvoir l’attendait, et lorsqu’il s’en emparerait, plus aucune force ne devrait pouvoir le lui retirer. Cela passait par fixer le sort des catholiques en Irlande.
« Alors, Bartholomew… Qu’espérez-vous voir sortir de ce procès ?
— Justice, faute de pouvoir espérer l’apaisement. Ce que ces fichus Gaunt ont bien compris.
— Un coup étonnamment habile de leur part, en effet. Voyons s’il sauront tenir leur rôle jusqu’au bout. »
- Haut-Sorcier
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Re: Vatican et Sorcellerie par Mer 23 Sep - 18:17
Il remit en place la claymore écossaise dont le fourreau se situait entre ses omoplates, c'était son entorse au règlement. Il arborait son arme sans se soucier des regards réprobateurs de certains sorciers de la foule et des sourires amusés de ses collègues, ils savaient que c'était une façon pour lui de ne pas oublier d'où il venait et de montrer à la face de ceux qui lui reprochaient d'être un Né-Moldu qu'il était fier de ce qu'il était. Ses supérieurs l'avaient maintes fois réprimandé sur ce détail mais comme il était très doué dans son travail et qu'il ne posait aucun autre problème contrairement à certains de ses collègues, ils avaient laissé tomber l'idée de lui faire abandonner cette étrange coutume. Il tenta d'éviter au maximum de croiser le regard des prisonniers, le visage impassible et le port droit et altier, il espérait que le procès serait rapide mais pas non plus expéditif.
Si le verdict était trop rapide, les Moldus considéreraient que les Sorciers n'avaient pas accordé un vrai procès aux accusés enfin s'ils considéraient un jour que c'était un vrai procès. De toute façon, il était contre ce procès à l'origine, soustraire ses hommes à la Justice du Roi pour les juger dans un tribunal de Sorciers équivalait à une déclaration de guerre et à signifier au Roi qu'il n'avait aucun droit sur les Sorciers même s'ils vivaient sur son territoire. Fergus aurait été un partisan de l'apaisement mais quand le Roi se laissait influencer par le Vatican, il était tout sauf raisonnable, donc finalement, dans tous les cas, les Sorciers n'auraient pas eu le choix pour obtenir justice que de le faire eux-mêmes. De toute façon, un tribunal moldu les auraient sans doute acquittés et il devait reconnaître qu'il n'y avait aucune bonne solution, que des solutions passables.
Il vît du coin de l’œil plusieurs personnes qui rejoignaient les rangs des témoins dont un membre du Bureau des Aurors qu'il ne connaissait que de vue et également Alceste Gaunt qu'il avait appris à éviter quelle que soit la situation. Les Gaunt faisaient partie intégrante de ses familles qui se vantaient d'être de Sang-Pur, le même genre de personne que certains nobles qui se vantaient d'être nobles depuis un nombre important de générations, ils avaient plus de points communs avec certains Moldus qu'avec d'autres Sorciers. S'il souriait intérieurement à cette réflexion intérieure, il resta néanmoins impassible et accorda un regard aux accusés, certains semblaient terrifiés et d'autres en proie à une colère sans nom, le reste se partageait entre le désespoir et l'indifférence.
Sa main droite tenait sa baguette le long de sa jambe, prêt à intervenir en cas d'incident, le baron écossais et Auror de métier attendait patiemment que tribunal exceptionnel se décide à démarrer ce procès. Il ne put réprimer un murmure qui lui valut un regard étonné d'un des accusés les plus proches.
- Puisse Dieu avoir pitié de ses brebis égarées...
Une sanction juste et un procès qui ne se transformerait pas en tribune politique, c'est ce qu'il espérait de tout cœur.
- Invité
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Re: Vatican et Sorcellerie par Mer 21 Oct - 11:00
C’était un soulagement pour les membres de la Justice ; ils n’avaient pour la plupart osé espérer que l’ouverture du procès se fasse dans une atmosphère aussi calme. Les sorciers et les moldus présents ne comptaient pour l’instant pas faire de vague, mais tous craignaient que ce calme profite à l’orage lorsque le jugement serait rendu. D’un côté comme de l’autre, il y aurait des mécontents. Le magenmagot aurait, et de loin, préféré un procès en vase-clos mais la pression avait été telle sur la justice magique qu’il n’avait pu refuser ce procès public, comme il ne pouvait refuser la présence d’êtres dépourvus de pouvoirs magiques au sein des spectateurs.
« Sorciers, moldus. Avant que ce procès ne s’ouvre, j’aimerais rappeler au public, aux accusés, aux témoins et aux membres officiant en ce moment même au sein du Magenmagot que nous sommes rassemblés ici non pas par revanche ou vengeance, mais pour rendre justice. Tous les membres du magenmagot officiant aujourd’hui ont juré objectivité et équité vis-à-vis des hommes et des faits jugés par cette Cour, déclara William Bradston d’une voix doublée d’un sonorus.
— L’équité ! Voilà pourquoi le Royaume ne reconnaît pas votre simulacre de Cour ! Comment osez-vous parler d’équité lorsque des assassins viennent se poser en victime ! » coupa l’évêque.
Son regard fusilla Alceste Gaunt, qui le lui rendit sans broncher. S’il n’était pas retenu par ses liens, il n’y avait pas à douter qu’il l’aurait pointé du doigt.
Bradston coupa court à ce début de rébellion d’un puissant coup de marteau. Si la Gaunt répondait à cette provocation, le procès dégénèrerait et le président n’avait aucune envie de voir celui-ci ajourné comme l’avait été celui de Tobias Nott.
« Qu’on fasse venir le premier témoin. » ordonna le sorcier, à l’attention des aurors chargés de la protection de ces derniers.
Lorsque le premier témoin fut à la barre, le président-sorcier focalisa son attention sur ce dernier :
« Veuillez, je vous prie, expliquer au Mangenmagot votre version de ce qu’il s’est passé la journée du 20 Janvier dernier. La parole sera ensuite à la Cour. »
Témoin 1 > Questions des autres joueurs > Témoin 1 > Témoin 2…
- Pnj aléatoire
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Re: Vatican et Sorcellerie par Jeu 22 Oct - 18:55
Il n’était néanmoins pas l’organisateur du procès et toutes ces conjectures sur l’ordre de passage des témoins n’étaient qu’une façon de calmer ses nerfs à l’idée de s’exprimer en public, il en était parfaitement conscient. Il n’avait jamais apprécié avoir le regard du public fixé sur lui et, s’il faisait des efforts au quotidien, le malaise en société ne disparaissait pas par la simple force de volonté. Il se força néanmoins à se rappeler le pathétique cadavre de l’enfant au meurtre duquel il avait dû assister impuissant et se lança, une fois que le président Bradston lui en eut donné l’autorisation, dans les explications les plus claires possibles sur la situation qu’il avait vécue.
-Auror Crestian Longbottom. J’étais sur le Chemin de Traverse pour raisons personnelles lors de l’attaque. Néanmoins, dès que je compris ce qu’il se passait, je sortis ma baguette et fit ce que mon devoir d’Auror me dictait, à savoir protéger les civils contre l’attaque en cours. Mon intervention ne dura cependant pas longtemps car, à peine quelques minutes après le début de mon implication dans les combats, un moldu s’approcha de moi avec son épée sous la gorge d’un garçon d’une dizaine d’années en exigeant que je baisse les armes.
La scène qui s’était déroulée ensuite se rejoua un instant dans son esprit et il serra ostensiblement les dents, fort content que le responsable de la mort de l’enfant eût péri par la suite car il n’était pas certain qu’il aurait été capable de se contrôler dans le cas inverse.
-J’eus beau obtempérer dans l’instant, à peine l’enfant s’échappa-t-il de la poigne de son geôlier que ce dernier le rattrapa et le passa au fil de son épée.
Son ton s’était durci en prononçant ces dernières paroles, mais il continua son discours calmement.
-Je reconnais que je me laissais alors consumer par la rage et, alors que je m’apprêtais à attaquer l’assassin, son compagnon eut raison de moi bien rapidement.
L’humiliation du moment était encore brûlante et l’annoncer publiquement n’aidait en rien mais s’il voulait que le procès eut la moindre chance d’aboutir à une solution tant soit peu acceptable, chacun devait y mettre du sien. Il poursuivit donc son discours, tout en maudissant la rougeur fort peu masculine qui s’était emparée de ses joues lors de l’aveu de son erreur stratégique majeure.
-Je fus ensuite emmené jusqu’à une charrette et enchaîné. Mes compagnons d’infortune et moi-même fûmes ainsi transportés pendant un certain temps – plusieurs heures si je devais faire une estimation – jusqu’à un village où brûlaient déjà des bûchers clairement installés pour nous. Là, nous fûmes à nouveau enchaînés dans une pièce où se trouvait également une harpie bien connue de vos services, ne pût-il s’empêcher de rajouter en soulignant l’ironie du sort. Heureusement, lorsque nos geôliers vinrent chercher les premières victimes, Lady Peverell réussit à s’emparer d’un trousseau de clés et nous pûmes rapidement nous libérer. Lady Gaunt nous avait par ailleurs informé de la présence d’un sorcier parmi nos assaillants et pas n’importe qui. Le dirigeant du groupe lui-même possédait des pouvoirs importants.
Son regard croisa durant un moment celui de l’Inquisiteur qui s’empressa de vouloir répondre à cette accusation mais le marteau de William Bradston frappant son pupitre coupa court à toute velléité d’interruption et Crestian continua sur sa lancée.
-Une fois sortis, Lady Gaunt s’empara de deux baguettes d’un Accio bien placé.
Avant de lancer un Avada Kedavra bien moins bien recommandé mais il ne considéra pas utile de jeter de l’huile sur le feu. Il continua donc sur sa propre intervention, si la Cour voulait l’interrogeait il ne mentirait pas mais, en attendant, il préférait passer sous silence certains détails à même d’attiser les tensions.
-Personnellement, je m’emparais rapidement de l’épée d’un de nos assaillants et me dirigeait vers le bûcher où se trouvait toutes les baguettes confisquées. En effet, pour en finir au plus vite et avec le moins de morts possibles, chacun nécessitait son arme de prédilection. Et pour cela, l’heure n’était pas aux tergiversations sur l’utilisation de la violence, je reconnais donc avoir attaqué de toutes mes forces nos attaquants, en blessant mortellement un et faisant passer l’arme à gauche deux autres avant d’arriver jusqu’au bûcher des baguettes.
Il n’en ressentait aucune honte. Aucune fierté non plus, il n’était pas malsain au point de se réjouir de la mort de quiconque mais c’était lui ou eux et il avait dû agir pour le bien du plus grand nombre. Il était donc prêt à répondre de ses actes devant le Magenmot comme il venait de le faire.
-Une fois ma baguette récupérée, je pus incapaciter nos adversaires sans faire usage de la violence. Pendant ce temps, Lord Gaunt et certains de ses … associés, il avait choisi le mot le plus neutre qu’il avait pu trouver, avaient fait leur apparition permettant d’équilibrer les forces.
Après tout, une bonne partie des otages sorciers n’était en rien formé au duel. Lady Gaunt avait par ailleurs su faire entendre raison à son mari pour éviter un bain de sang mais il était hors de question de l’annoncer en public. La sorcière avait beau lui être particulièrement antipathique, elle s’était révélée d’une aide précieuse et il n’était pas sur le point de lui causer des ennuis pour avoir humilié son mari devant l’intégralité de ses collègues du Magenmot et un grand nombre de moldus.
-Peu de temps après cela, Lords Reginald et Henry Peverell transplanèrent à leur tour aux côtés de mon père, Lord Benedict Longbottom. Lord Peverell Senior arrêta alors d’un sort le dirigeant des moldus et des quelques-uns de ses partisans qui tentaient de s’enfuir avant que mon père n’entrave leurs mouvements de chaînes enchantées. Voilà pour mon récit.
Il avait en effet après coup appris le rôle de Lady Gaunt et Passiflore dans les soins apportés aux sorciers blessés mais n’avait pas été un témoin direct, il ne lui revenait donc pas de dresser un portrait de cette partie de l’histoire. Les deux femmes sauraient parfaitement le faire, il n’avait aucun doute sur la question.
- HJ:
- Et voilà, c’est long je le reconnais mais raconter tout le dernier event et laisser à celui ou celle qui incarnera la Cour de quoi poser des questions ça prend du temps ^^ En espérant que ça plaise. Et, bien entendu, s’il faut éditer quoique ce soit, vous me dîtes
Auror
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Re: Vatican et Sorcellerie par Mer 11 Nov - 13:16
Ce jeunot fade lui révélait ce pourquoi son propre fils était venu à l’apprécier. La politique lui paraissait totalement étrangère. Ses paroles ne reflétaient ni ses opinions, s’il en avait, ni ses désirs. Un compère idéal pour Aïlin, qui avait délibérément choisi de n’avoir d’intérêt que pour les chimères au détriment des choses empiriques. Un sourire passa sur les lèvres de Devin, qu’il cacha derrière un index caressant. L’homme était persuadé que ce temps était quasiment révolu. L’héritier avait jusque là refusé de prendre le moindre parti, mais Devin était convaincu que cela aurait changé, à son retour au manoir. Quelque part, Kenneth avait bel et bien tué son fils. Bower était impatient de découvrir quel homme jaillirait des cendres du fils rebelle. Frôler la mort lui aura-t-il suffit à se soumettre au bon sens de son père ?
Mais Devin s’égarait. Le lord changea de position en se concentrant de nouveau sur le récit de Crestian Longbottom, qui n’en finissait décidément pas, et fronça les sourcils à la mention de la vipère Gaunt. Les propos que Longbottom rapportait d’elle étaient pour le moins saisissants, et l’irlandais tourna un regard intéressé sur l’évêque. Le vieil homme semblait fulminer, manifestement outré par l’accusation de sorcellerie. Ses disciples eux-mêmes avaient tourné un faciès choqué en direction du témoin. Seul le coup de marteau de Bradston empêcha les inquisiteurs de s’enflammer.
Lorsque Crestian eut cessé de parler, un membre du magenmagot se leva pour prendre la parole.
« Sir Longbottom. Pouvez-vous nous dire qui, de vous ou du groupuscule moldu, a lancé l’assaut à la sortie de vos geôles ? Ces gens, enchaînés aujourd’hui, ont-il clairement signifié leurs intentions à votre endroit ? »
C’étaient là des questions d’usage, mais l’envie d’établir solidement la culpabilité des inquisiteurs transparaissait derrière l’intervention de ce jeune homme. D’un coup d’œil discret, Devin chercha le visage austère d’Alceste Gaunt parmi les témoins. Si elle ne souriait pas, elle avait l’air cependant satisfaite de la façon dont se présentait le procès. Lord Bower plissa les yeux, retenant un soupir derrière ses lèvres closes, avant de reporter son attention sur le témoin.
- Haut-Sorcier
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Re: Vatican et Sorcellerie par Dim 15 Nov - 19:35
-Si votre question concerne le début des hostilités, c’est nous qui avons ouvert le feu les premiers. A peine sortis, Lady Gaunt a lancé un sortilège d’attraction pour récupérer nos baguettes suivi d’un sortilège de mort.
Le silence qu’il ne put s’empêcher de laisser passer laissa clair ce qu’il pensait d’un tel acte mais il poursuivit néanmoins.
-Maintenant, si je réponds à la deuxième partie de votre question, les intentions des prévenus étaient on ne plus claires puisqu’ils s’apprêtaient déjà à allumer les bûchers pour brûler les infortunés qu’ils avaient amené sur la place en premier, parmi lesquels je tiens à rappeler qu’il y avait plus d’un enfant. A vous désormais de juger si nos actions étaient justifiées ou hâtives mais, laissez-moi vous dire en tant qu’Auror que, sur le terrain, le temps pour prendre une décision qui décidera de la vie ou de la mort des personnes présentes ne dure souvent pas plus d’une seconde.
Défendre ainsi les actions de Lady Gaunt lui arrachait littéralement la bouche mais elle n’était pas la seule à s’être sali les mains ce jour-là et s’il justifiait les morts qui pesaient sur sa conscience par la légitime défense, il devait admettre d’en faire de même pour la Mère des Serpents. Sa réponse sembla néanmoins satisfaire la Cour puisque son interrogateur se contenta d’un signe de tête silencieux pour signifier qu’il avait pris note de sa réponse. William Bradston prit ensuite de nouveau la parole pour le remercier de son intervention et appeler le témoin suivant à la barre. Et autant dire que lorsqu’il reprit sa place dans le carré des témoins, il n’était pas mécontent de laisser le devant de la scène à un autre. Il était en effet désormais sûr et certain qu’il détestait parler en public.
- HJ:
- Au suivant !
Auror
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Re: Vatican et Sorcellerie par Dim 29 Nov - 16:52
La sorcière focalisa son attention sur Crestian Longbottom, dès lors qu’il fut invité à la barre des témoins. Elle intériorisait chaque parole de l’auror, pour être sûre de ne point le paraphraser, et de mettre le doigt, le moment venu, sur ce que le jeune homme avait omis. Un sourire manqua de passer sur ses lèvres quand l’auror nomma l’homme de Dieu comme un sorcier. C’était parfait. Que la sentence sorte de sa bouche plutôt que de la sienne lui laisserait plus de temps pour approfondir son point de vue sur ce sang-de-bourbe.
Cet acte stupide et délibéré des moldus était définitivement du pain béni. Même Longbottom, qui s’efforçait disait-on, d’être aussi impartial que son père, ne pouvait faire autrement que d’aller dans le sens qu’espérait lui voir prendre la Mère des Serpents. Elle avait la part belle et ne pouvait que s’en délecter.
Pendant un instant, cependant, lady Gaunt se raidit. La question d’un des membres du magenmagot força l’auror à la nommer encore, cette fois pour la désigner coupable d’avoir lancé l’assaut en première. Ses sourcils se froncèrent, son visage prit une expression sévère. Allait-on l’accuser d’avoir agi de façon plus que justifiée ? Son dos s’était tendu pendant le silence pesant qui suivit les paroles de Longbottom.
N’avait-il donc pas pu taire son nom ? À sa plus grande surprise, l’auror n’en resta cependant pas là. Les yeux de la descendante de Serpentard s’arrondirent une seconde lorsqu’elle réalisa que le sorcier prenait quasiment sa défense, justifiant son acte perpétré dans l’urgence. L’auror lui offrait sur un plateau d’argent les lauriers de leur survie, et elle comptait bien s’en emparer, triomphante. Il lui tardait, plus que jamais, de prendre la parole.
« Lady Gaunt. »
Comme si l’on avait lu dans ses pensées, son vœu fut exaucé. Les chuchotis qui avaient repris dans la foule à la suite du témoignage de Crestian s’estompèrent quand le nom de la sorcière fut prononcé et qu’elle se leva. Elle descendit, sans se presser, les marches des tribunes, et marcha jusqu’à la barre des témoins, le menton relevé pour ne point croiser le moindre regard. Enfin, elle leva les yeux vers William Bradston, qui s’efforça de lui donner les mêmes directives qu’au précédent témoin avec une neutralité semblable.
Afin de n’avoir pas à élever la voix, la sorcière s’appliqua un sonorus.
« J’étais proche du Chemin de Traverse, quand Sinéid, mon serpent, a senti dans le sol les vibrations caractéristiques d’un mouvement de panique. En tant que sorcière aguerrie, j’ai jugé de mon devoir de me rendre aussitôt sur place. Lorsque j’eus transplané, je découvris que j’assistais non seulement à un enlèvement massif, mais à une série d’exécutions sommaires. Les femmes accaparées d’enfants n’avaient pas le temps de sortir leur baguette qu’une épée d’acier leur était plantée en pleine gorge. Le sang aurait inondé le pavé si la neige ne s’en était pas gorgée. Comme j’avais déjà mon arme en main, je me lançai donc à l’assaut de ces criminels, et je découvris très vite cette fameuse charrette où s’entassaient déjà quantité d’innocents, enfants également. »
Sa voix était devenue plus grave alors qu’elle mentionnait les prisonniers en bas-âge.
« Déjà, le chariot amorçait son départ. En tant que mère, je n’ai pas supporté l’idée de demeurer sur place, impuissante. J’ai donc provoqué les inquisiteurs et me suis laissée constituer prisonnière. »
Balayant le tribunal du regard, elle prit une inspiration, presque lasse, avant de reprendre la parole :
« Il n’est nul besoin que je m’attarde sur ce que l’auror Longbottom a mentionné. Nous fûmes attaché dans une geôle de fortune, après être passés devant des bûchers et une foule presque en liesse de nous voir ainsi démunis. Lorsque lady Peverell s’empara d’une clé et parvint à nous détacher, j’ouvris la cage de la harpie et, priant sur son bon sens, lui transmis un message à adresser à mon époux afin de l’alerter de la situation. C’est ainsi que celui-ci pu nous retrouver et mettre un terme à ces actes d’une incroyable barbarie. »
Mentionner l’échange qu’elle avait eu avec la harpie était risqué. Le Conseil avait compris depuis le procès de Tobias Nott que les relations entre cette famille et les harpies avaient changé du tout au tout. Ils ne pouvaient en avoir la certitude, mais qu’une Gaunt libère l’une de ces créatures pouvaient constituer une preuve supplémentaire. Peu lui importait. Les alliances pour l’instant secrète des Gaunt seraient bientôt révélées au grand jour, comme une source de puissance et de légitimité incontestable.
« Crestian Longbottom a cependant oublié de mentionner que je les apostrophais verbalement avant d’attirer à nous deux baguettes, dont la mienne. Je réfute donc avoir lancé l’assaut la première. Ces messieurs avaient sorti leur épée avant que je ne réplique. »
Son regard glacé darda le groupuscule, puis elle revint, indifférente aux protestations indignées, aux membres du magenmagot.
« La vie d’innocents était menacée et ils s’apprêtaient à brûler nos baguettes magiques. Nous ne pouvions attendre qu’ils frappent les premiers. Et puis… il y avait ce mutmag. »
La voix du prêtre retentit soudain, tonitruante : « MENSONGES ! ». Alceste se retourna, contenant son sourire victorieux derrière un masque de profonde antipathie. Ses yeux gris, terriblement scrutateurs, se fixèrent sur le vieil homme.
« C’est vous, Monsieur, qui êtes un menteur, un usurpateur ! Vous avez mené un assaut sanglant contre la race sorcière alors que vous êtes vous-même un sorcier ! Je vous ai vu brandir votre crosse comme l’on brandit une baguette, paralyser la foule aux abords du Chemin de Traverse, je vous ai vu, encore, renverser d’un seul sort plusieurs de vos assaillants ! »
Alors qu’elle parlait, le prêtre, lui, vociférait, le corps tendu vers la sorcière. « Diablesse ! Lilith ! Sorcière ! », autant de noms que lui prêtaient l’inquisiteur, en proie à une véritable fureur. Mais la voix d’Alceste, doublée par le sonorus, était plus forte.
« Voilà, Messieurs, Dames, ce à quoi ma famille tente de vous sensibiliser depuis des générations ! Voilà ce qu’il advient de côtoyer ces moldus, voilà ce qu’il advient lorsqu’on laisse la magie naître dans des familles qui ne sont pas destinées à la recueillir ! Voilà ce que des siècles de mixité engendre ! Des hybrides qui manipulent ceux dont ils descendent pour écraser ceux à qui ils appartiennent !
— Je tiens mon pouvoir de Dieu !
— Non, Monsieur, vous êtes un félon ! » Le marteau de Bradston frappait depuis quelques secondes déjà, enjoignant la sorcière au silence, mais elle l’ignorait parfaitement, transportée par sa propre éloquence. « C’est aujourd’hui au peuple et au Conseil des Sorciers, que je sais ici présent, que je le demande : combien de décennies allons-nous encore devoir supporter la tyrannie de ces gens contre-nous ? Comment pouvons-nous encore continuer à tendre la main à des êtres qui tentent de brûler nos frères ? La magie appartient aux sang-purs seuls, et toutes les familles sorcières devraient aujourd’hui se garder de se mêler à ces monstres ! Vous, Lord Prewett, si vous aviez encore un peu d’honneur, devriez rendre vos fonctions car vous avez prouvé n’avoir point les compétences pour tenir tête à l’inquisition ! Et vous, lord Bower, ambassadeur d’Irlande, si vous aviez un peu de décence, vous divorceriez de votre épouse ! Voilà ce que les mariages comme le vôtre nous apportent, l'inquisition ! Cette jeune fille s'appelle Breda Catherwood. N'est-ce pas, lord Bower, le nom de votre mutmag de femme ? » s'écria Alceste en désignant la seule femme du groupe de prisonniers.
Les interpelés s’étaient levés, furieux, tandis que le calme était définitivement brisé.
« J’invite aujourd’hui tout sorcier et sorcière lasse de tendre l’autre joue à réclamer une sentence exemplaire contre ceux qui torturent et qui assassinent. Je les invite à se rassembler contre les véritables ennemis de notre peuple, et ils sont ici, face à nous ! asséna-t-elle, l’index pointé vers les membres de l’inquisition.
— Assez, Lady Gaunt, ou je vous exclue de ce procès ! » s’exclama cette fois Bradston, doublé à son tour par un sonorus.
Retrouvant silence et dignité, Alceste ne se détourna pourtant pas complètement du public qu'elle avait interpelé. Un instant, son regard bifurqua vers le président-sorcier, auquel elle adressa un coup d'œil insolent.
- Maîtresse des poisons
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Re: Vatican et Sorcellerie par Mer 30 Déc - 5:19
Une fine couche de poudre recouvrait avec difficulté les cernes qui creusaient le dessous de ses yeux. Sa robe, qu’elle avait choisie bleue nuit, à défaut de pouvoir se montrer au monde vêtue du noir du deuil, tombait parfaitement sur son corps, recouvrant chaque centimètre de sa peau, du haut de son cou jusqu’à ses pieds. Une paire de gants couvrait élégamment ses mains, et seul son visage restait découvert, visible par tous. Elle se devait de cacher les séquelles que ces mois enfermés avec Lady Black avaient laissé sur son corps. Et elle le faisait, sans résister, sans se révolter. Car elle avait bien des plans en tête, bien des buts qu’elle se devait d’atteindre, et ce jour était le premier pas vers sa propre victoire. La première étape de sa vengeance. Car si Cathleen la faisait sortir aujourd’hui, Elya ne doutait pas qu’elle pourrait bientôt lui accorder plus de liberté.
Sa soumission face à la Veuve Black était totale, la peur qu’elle affichait chaque fois que sa grand-mère élevait la voix n’était pas feinte. Jusqu’à la mort de Bower, elle avait été réduite à l’état d’esclave, obéissant sans sourciller et recevant les châtiments sans se plaindre. Cathleen aurait réussi son coup, elle aurait eu raison de l’esprit dissident de la Serdaigle, si elle ne s’en était pas prise à Aïlin. La tristesse avait longtemps engloutit l’âme d’Elya, et elle avait pleuré de nombreuses nuits, silencieusement, se mourant au seul regard des étoiles en s’accusant du sort de son ami. Mais bientôt, la colère avait grondé dans ses entrailles, faisant cesser le flot de larmes qui avait de nombreuses fois couvert ses joues. Dans sa solitude, Elya avait eu tout le temps qu’il lui fallait pour penser à sa future vengeance. Mais pour la mettre en place, il lui fallait sortir, être libre, et ce procès était peut-être sa seule chance de prouver sa fidélité feinte à Cathleen.
Lorsque la veuve Black rejoignit son héritière dans le hall, elle l’observa de haut en bas avant de lui rappeler, d’une simple phrase, les règles de cette journée. Silencieuse, Elya approuva d’un signe de tête, et toute deux sortirent du manoir pour transplaner jusqu’à Pré-au-Lard. Là, Carey les retrouva, et alors que la serpentarde lançait un regard inquiet à sa sœur, celle-ci prit un air digne pour toute réponse. Elle aurait pu lui sourire, la rassurer d’un regard doux, mais elle s’en sentait profondément incapable. Redresser la tête et regarder droit devant elle était sa manière à elle de montrer à Carey qu’elle ne devait pas s’inquiéter du sort de sa sœur. La jeune Black était au courant de toute l’histoire d’Elya, de son escapade avec Bower jusqu’aux nombreux sortilèges de doloris que Cathleen lui avait infligé. Et elle ne pouvait rien dire, à personne, au risque de corrompre à jamais l’image des Black et de s’attirer les foudres de la veuve. Elya lui avait d’ailleurs interdit la confidence quelques heures avant que Carey ne reparte pour Poudlard, et elle espérait bien que la jeune serpentarde avait tenu sa promesse.
S’approchant toutes trois du lieu du procès, les trois femmes Black restèrent silencieuses, adressant parfois un signe de tête à quelques sorciers hautement respectables. Elles pénétrèrent ensuite sur la place principale, s’arrêtant parfois pour que Cathleen puisse échanger quelques mots à certains, puis elles s’installèrent, la veuve se dirigeant vers les tribunes officielles, les jeunes sœurs prenant place non loin, un peu en retrait de tous.
De sa place, Elya avait une belle vue sur la foule. Elle laissa son regard aller de visage en visage pendant quelques instants, avant de fixer ses yeux sur les accusés, incapable de supporter davantage les quelques regards qui s'étaient posé sur elle depuis son arrivée. Elle avait disparu pendant trois mois, elle n'était donc pas étonnée d'être épiée. Pourtant, cela la mettait mal à l'aise et, comme pour cacher son malaise, elle resserra sa cape autour d'elle, se lovant dans son cocon réconfortant.
Bientôt, le procès commença, et Lord Bradston appela à la barre Crestian Longbottom. Instinctivement, la potionniste chercha dans la foule le visage de Longbottom père. Elle n'avait pas pu le prévenir de son absence, n'avait trouvé aucun moyen de le contacter et avait failli à son rôle. Nul doute qu'elle avait perdu son travail officieux, et si Benedict Longbottom ne l'avait pas encore renvoyé, elle se savait bien trop honteuse pour oser se présenter devant lui, après des mois sans nouvelle. Malheureusement, elle ne le vit pas parmi le public, ni dans le rang des témoins. Son attention alors se relâcha, et elle écouta d'une oreille distraite les propos de Crestian, partagée entre le soulagement et la déception de ne pas voir son employeur.
Jusqu'à ce qu'Alceste Gaunt soit appelée à la barre. À la manière d'une partie de la foule, les muscles de l'espionne se crispèrent légèrement, la faisant se redresser sur son assise. Elya savait à quoi s'attendre avec Lady Gaunt. Elle la savait bonne oratrice, et douée d'un grand charisme. Nul doute que son discours entraînerait des réactions. Et le spectacle fut à la hauteur de la réputation de la Maitresse des serpents. La cour entière se manifesta lorsque la Gaunt évoqua le statut de mutmag du prêtre, et Elya elle-même ne put s'empêcher de se pencher légèrement pour mieux observer le religieux et la haine qu'il éprouvait envers les sorciers. Une infime seconde, la Black se demanda comment un homme pouvait accorder plus de valeur à un Être soit-disant Tout Puissant en acceptant les pouvoirs qu'Il pouvait conférer plutôt qu'à une communauté bien réelle et dont l'existence était prouvée. Une question qu'elle chassa bien vite de son esprit, pour se concentrer sur le discours de sa tante.
Elle n'était que le deuxième témoin à être appelé à la barre, et déjà la foule s'emballait en acclamation ou diffamation aux propos tenus par Alceste. Du coin de l’œil, Elya put apercevoir un sourire victorieux se dessiner au coin des lèvres de Cathleen, alors que Lady Gaunt attaquait tout de go Lord Prewett et Lord Bower. Les accusés, eux, se débattaient comme des chiens en cage sous l'impulsion des cris de haine de leur meneur le prêtre. Mais ce qui étonna le plus la jeune Black, ce fût la réaction de la seule femme du groupe, Breda. Le regard de haine qui s'était incrusté sur son visage n'était pas destiné à Alceste, comme ceux des autres, mais à un membre du Conseil. Il était profond, intense, presque palpable. La moldu resta ainsi tourné vers le Conseil quelques instants, silencieuse, mais lorsqu'elle se mit à crier sa rage, le son de sa voix se perdit derrière le sonorus de Lord Bradston.
Le silence prit du temps à reprendre le dessus, même après qu'Alceste ne se soit tue. Les accusés avaient longtemps manifesté leur haine, et la foule s'était laissé aller aux commentaires. Quand, enfin, tous se turent, un homme du magenmagot se leva. Bien sûr, la question de la harpie flottait dans l'air, et l'étrange procès de Tobias Nott devait revenir à l'esprit du magenmagot. Pourtant, après une seconde d'hésitation, le sorcier qui s'était levé posa une toute autre question.
« Lady Gaunt, pour reprendre vos dires, vous vous êtes résolument laissée constituer prisonnière par les inquisiteurs, et vous avez, par la suite, apostrophé ces gens afin de récupérer votre baguette et celle de l'Auror Longbottom avant de vous défendre de leurs armes. Pouvez-nous nous affirmer alors que votre présence désirée dans cette bataille n'était bien dû qu'au désir de sauver les nôtres, et non pas à celui d'attenter à la communauté moldue ? »
Elya retint ses yeux de rouler dans leurs orbites. "Les nôtres" ... Il n'y avait que deux personnes qui étaient "de ceux" d'Alceste. Et les deux vivaient avec elle. Les autres n'était qu'alliés ou ennemis.
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Re: Vatican et Sorcellerie par Mer 13 Jan - 20:00
« Le magenmagot que vous représentez, Messire, est-il en train de me prêter des actes criminels ? J’enjoins celui-ci à faire particulièrement attention à ses propos à l’encontre du témoin que je suis, car vous franchissez ici la limite de l’accusation. Et, messire, il ne s’agit point de mon procès, que je sache. Si vous aviez les moyens et les preuves de passer ce cap, vous l’auriez fait en août dernier, sur le terreau de rumeurs insensées concernant la nuit de la Concorde. Mais ce que vous sous-entendez ne sont que de perfides murmures visant à discréditer ma famille et son discours. »
Elle avait parlé dos au public, mais sa voix, toujours doublée par le sonorus, portait assez pour demeurer parfaitement audible.
Sans plus prêter attention à celui qu’elle avait fixé d’un regard sanglant jusqu’alors, elle revint à sa position initiale.
« Mais puisqu’il me faut répondre, je le ferai. »
D’un geste presque théâtral, elle désigna de la main le groupe d’inquisiteurs.
« Ces gens sont en vie. Quiconque m’ayant déjà vu me servir de mes pouvoirs saura que si j’avais désiré attenter à la communauté moldue, ils seraient morts, tous autant qu’ils sont. »
Alceste laissa planer un silence, avant de reprendre :
« Lorsque mon clan est parvenu à encercler les inquisiteurs, j’ai demandé à mon époux d’ordonner l’arrêt du combat avant que l’excitation de la bataille ne mène à un drame pis que celui que nous vivions déjà. C’est alors que nous nous apprêtions à maîtriser pacifiquement les agresseurs que les renforts supplémentaires sont venus. J’ai profité de ce temps pour rassembler au mieux nos blessés et les transférer au manoir Gaunt, avec l’aide de cette jeune française, Miss Delacour, je crois. Ai-je l’air, à vos yeux, d’une criminelle ou de celle grâce à qui la vie de bien de nos semblables a été épargnée ? »
Un rictus passa sur ses lèvres, une fraction de seconde. Sa colère à l’encontre du magenmagot était réelle et palpable, même si la question osée d’un de ses membres lui avait donné l’opportunité de rappeler qui avait accueilli et soigné les blessés. Peut-être Bradston sentit-il le danger qu’il y avait à la garder davantage à la barre car, d’un signe de tête un peu trop grave, il l’invita à prendre congé. La descendante de Serpentard ne se fit pas prier et rejoignit la tribune des témoins, satisfaite de laisser son auditoire sur une ultime question.
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Re: Vatican et Sorcellerie par Jeu 28 Jan - 2:32
Il ne pourrait certainement pas les défendre concernant leurs intentions, il devait trouver d'autres angles d'attaque afin de rendre à ce simulacre de justice l'apparence plus proche d'un procès. Jusque lors, on n'avait pu entendre que les voix des accusateurs, mais pas celles des accusés. Il connaissait la fougue et la conviction de ses collègues dans la droiture de leurs actes, et la partageait en partie, mais le tribunal était biaisé et en leur défaveur. À moins donc d'un excellent tour de force, ils ne pourraient pas rééquilibrer la balance, et Alan sentait sa jeunesse jouer contre lui. Toutefois, le jeune inquisiteur n'était pas prêt à baisser les armes, surtout pas devant les foudres serpentines et accusatrices de la servante du démon au "noble" lignage selon le langage de la pègre mortelle. L'homme avait la force de l'honnêteté abrupte, il ne pouvait pas trouver grand chose à redire de ses affirmations bien que cela le gênasse profondément. En revanche, l'autre témoin avait commis une erreur par son insolence, et il comptait bien tenter d'exploiter cette rare brèche de la part de leurs éternels ennemis pour imposer sa parole dans cette parodie de sabbat et de tribunal des démons, diables et êtres maléfiques de tout genre aveuglés par la puissance du Malin. Se redressant de sa haute silhouette aux humbles et discrets habits de pèlerin voyageur , il porta son regard de nuit non pas vers les accusés, tâchant de rester rationnel autant que lui soit possible sans quoi il ne pourrait pas apporter un éclairage aussi impartial que ne l'aurait voulu le Seigneur des Cieux face à une telle accusation, mais bien vers les jurés requérant la parole alors qu'un silence tout relatif était revenu planer sur les lieux. Ses frères et soeurs étaient apparemment égarés par leur rage pour l'instant, il devrait donc devenir la voix qui les ramènerait vers le chemin de la raison pour se défendre avec la dignité inquisitoriale qu'ils étaient supposés préserver en tout temps, en tant que représentants de Dieu. Une fois le droit de s'exprimer obtenu de leurs simulacres de jurés, il s'avança sans crainte vers la barre des témoins des accusés et prit la parole d'une voix grave et mesurée, au timbre de basse suffisamment élevé pour se faire entendre :
- Alan Thorne, inquisiteur. Lady Gaunt, il m'est déplaisant de constater qu'une dame de votre rang fasse preuve d'un tel emportement et semble tout mettre en oeuvre pour que ce "procès" ne se termine en pugilat. Je suis désappointé d'une telle preuve de manque de tenue dans le cadre d'un procès officiel. À moins que la sauvagerie que reprochent à vous autres mes pairs ne soit avérée, je trouve votre conduite des plus déconcertantes comparé au premier témoin. Je partage d'ailleurs l'étonnement de vos jurés concernant votre décision de vous laisser être capturée en provoquant vos adversaires, de vos propres dires, plutôt que d'appeler des secours ou de suivre discrètement le convoi afin de les guider au lieu de vous mettre en péril. Ce qu'une personne de votre carrure, selon vos affirmations, aurait parfaitement été en état de faire. Mais peut-être était-ce la précipitation du moment, à moins que vous ne puissiez m'éclairer ?
Ce bref rappel à l'ordre terminé, et n'ayant jamais perdu le calme de sa voix - peut-être l'urgence et la précarité de la situation le rendait quelque peu plus sage du fait que ses comparses étaient embrumés par la rage et la colère - il fit un geste d'apaisement avant de reprendre son propos, le regard plus vif en essayant de ne pas se rattraper aux branches qui pourraient se rompre et de rendre plus d'équité à ce procès biaisé :
- Ceci étant dit, ce n'est pas le seul point que j'aimerais porter à votre attention. Il me semble que jusque lors, nous ayons principalement entendu les opinions des témoins de votre… nation. Or, cela ne permet pas d'apporter un jugement suffisamment objectif et éclairé, et je requiers auprès du "Magenmagot" le droit que mes pairs puissent prendre la parole et exposer leur version des faits. Bien que les faits, d'une violence qui me semble également inouïe, semblent les accabler, j'aimerais entendre leur opinion et les raisons qui les ont poussé à faire preuve d'une telle férocité. En outre, comment pourrions-nous appeler "procès" une séance où les accusés se voient refusé le droit de se défendre, quelque soit le crime dont on les accable ? Est-ce votre définition de la justice et de l'équité, sorciers et sorcières ? Nous avons observé le respect de rigueur au cours de ces témoignages, et de fait nous voudrions également entendre leurs voix en tant que représentants de l'Inquisition, pour que lumière puisse être apportée sur cette sinistre affaire. Soeur Breda, pourriez-vous me reporter les faits avec la droiture qu'exige votre Seigneur, en jurant en son nom de ne présenter face à ce tribunal que la vérité nue concernant ces attaques ?
Son regard d'ombre se porta vers l'inquisitrice accusée, seule femme et seule accusée qui semblait encore relativement en possession de son esprit, dans l'étrange folie qui semblait les avoir saisit depuis le début de procès. Avec cette invitation à prendre la parole et leur expliquer - lui et son confrère, notamment, qu'ils puissent faire leur rapport aux dirigeants de l'Inquisition - ces faits auxquels ils n'avaient pas pu assister, et dont il n'avait ouïe dire que des rumeurs. Il leur laissait la chance de se défendre, de prendre la parole, faute de lui-même pouvoir s'exprimer décemment à leur place puisqu'il ne connaissait que très peu l'affaire, qui était restée très secrète dans les hauts rangs de l'Inquisition. Il choisit sciemment de ne pas relever les dissensions autour de la magie et du "don de Dieu", ni des accusations impies envers son mentor qu'il soit sorcier, bien qu'elles l'énervassent profondément du plus profond de son coeur, sachant que ces mécréants refuseraient d'entendre tout avis divergeant du leur. Bien que cela pesait lourd sur ses épaules, il se devait par respect de Dieu de demeurer impartial et rationnel dans son enquête, sans quoi il ne vaudrait pas mieux que ces profanes qui se présentaient comme martyrs… alors que la notion devenait, au fur et à mesure des derniers mois, un concept de plus en plus trouble et plus en plus sombre. Il ne voulait pas se lancer dans un débat qui déchirait les inquisiteurs entre eux, et il avait juré sur la Bible de ne jamais révéler et utiliser ses propres dons à moins que la situation ne l'exige, que Dieu ne lui fasse un signe… et celui-ci restait pour le moment étrangement en retrait, ses paroles pures, indescriptibles, demeuraient silencieuses et il ne savait comment interpréter cette conclusion. Il savait leur cause juste, mais peut-être que le Seigneur critiquait le crime de s'en être pris à des enfants et d'avoir agressé et tué sans même dresser un procès inquisitorial qui se respecte.
- Inquisiteur
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Re: Vatican et Sorcellerie par Mar 29 Mar - 0:18
Comment ce misérable avorton osait-il ? Ah ! La bourbe ! Voilà pourquoi elle en pensait autant de mal, voilà pourquoi elle haïssait tant ces moldus et leur esprit soupçonneux et pervers. Elle, appeler au pugilat ? Qu’avait-elle demandé, si ce n’était la Justice ? Qu’avait-elle fait, si ce n’était défendre sa famille et répondre de ses actions ? Comme si une fois n'avait pas suffi, cet Alan Thorne osait remettre en perspective son intervention, sans même avoir pris l’autorisation de parler.
Les moldus se pensaient supérieurs, dans leurs bons droits. Ils voyaient leur parole légitime quel que soit le procès, quel que soit le moment. Les règles des sorciers les indifféraient tant qu’ils n’étaient pas même capables de respecter le bon déroulement d’un procès qui scellerait, pourtant, plus que le destin d’une poignée d’inquisiteurs, l’avenir diplomatique des moldus comme des sorciers. Misérables.
« Inquisiteur Thorne, l’appela-t-elle avec une froide rigueur dans la voix, avant que le magenmagot n’ait le temps d’intervenir. Dites-moi comment j’aurais pu suivre le convoi emportant les sorciers dans des lieux inconnus sans me rendre aux vôtres, alors que pas un seul de mes pairs n’a pu briser la barrière magique qui les retenaient sur le Chemin de Traverse, quand bien même ils étaient des dizaines ? Mes pouvoirs sont grands, mais ils ne sont pas illimités. Appeler les secours ? Et comment, sans savoir où l’Inquisition se rendait ? Comment, une fois sur place, sans baguette magique ? Faute d’objectivité, faites preuve d’un tantinet d’intelligence, si cela vous l’est possible. »
Cette fois, elle en avait fini. Royale, elle rejoignit les rangs des témoins, sans plus un regard pour ce misérable cafard qui avait osé l’apostropher directement. Il ne perdait rien pour attendre. Intérieurement, Alceste se promit qu’il regretterait les accusations qu’il avait publiquement osé porter sur elle s’il avait le déplaisir de croiser un jour sa route, en-dehors des regards indiscrets.
Bradston suivit sa procession d’un œil franchement exaspéré.
« Nous demandons aux témoins, aux accusés comme aux spectateurs le calme et la discipline. Ce procès ne doit plus voir d’intervention non-sollicitée mais tout un chacun peut demander la permission de s’exprimer en faveur de l’accusation ou de la défense. Toute intervention visant à troubler l'ordre public sera cependant punie d'une semaine de prison à Azkaban. »
Cette dureté lui coûtait. Il n’aimait pas jouer la police, cependant, il n’avait pas le choix. Ce procès ne devait pas finir en fiasco semblable à celui de Nott.
« Je rappelle que cette peine, légitimée par la gravité du cas que nous étudions, se vaut aussi bien pour la communauté magique que moldue, eut égard à ce qu’elle se trouve sous la juridiction du Conseil des Sorciers en prenant part à ce procès. »
Bizarrement, ce qu’il y avait de nervosité au sein du public sembla retomber comme un soufflet. William Bradston hocha la tête pour lui-même, plus soulagé que satisfait.
« Si Miss Delacour le permet, je donne la parole à l’inquisitrice Breda Catherwood. »
Lorsque le président-sorcier eut l’accord de la dernière sorcière à témoigner, il fit signe à deux aurors qui allèrent détacher la moldue de son pilori pour l’amener, les mains toujours liées, jusqu’à la barre.
« Miss Breda Catherwood, vous êtes accusée, vous et vos pairs ici présents, d’attentat contre la vie et d’actes de barbarie à l’encontre de la communauté sorcière. Qu’avez-vous à répondre des faits qui vous sont reprochés ? »
La sorcière renvoya un regard glacial au magenmagot. Malgré ses fripes sales, ses cheveux emmêlés et la crasse qui maculait son visage qui devait être d’une délicatesse toute aristocratique en d’autres temps, elle avait une allure fière et gardait le menton relevé, comme si rien ne pouvait entamer sa dignité. Elle n’avait pas bronché, pas même lorsque l’accusation de barbarie lui tomba sur les épaules. Elle avait l’air d’éprouver un parfait sentiment de légitimité, qu’aucun mot ne pouvait remettre en cause.
« Je réponds non coupable. »
Un murmure stupéfait s’éleva dans le public.
« L’assaut sur ce que vous appelez le Chemin de Traverse est un acte officiel et légitime, plébiscité par le Vatican et soutenu par notre souverain Jacques II. Il répond à l’interdiction de tout rassemblement sorcier sur le territoire gouverné par Sa Majesté ainsi qu’à l’usage de la magie en public. Le Chemin de Traverse est une partie de Londres, et chaque rue londonienne appartient à la Couronne, quoi que votre Conseil puisse dire ! Il est de notre devoir en tant que catholiques ou inquisiteurs de remettre au roi ou à une autorité compétente tout dissident à l’ordonnance royale ! En somme, ce procès est une mascarade, au mieux un abus de pouvoir de la part du Conseil des Sorciers et de ses despotes ! Vous n’avez aucun droit de nous juger. En revanche, ces gens que vous appelez victimes devraient répondre de leurs actes, d’autant qu’ils ont mené l’assaut contre nous sans sommation ! Et vous, qui vous faites appeler Magenmagot, devriez répondre de votre absence de zèle en ce qui concerne un attentat beaucoup plus sanglant et qui a fait de nombreuses victimes à Godric's Hollow en août dernier. Comment pouvez-vous avoir l'aplomb de nous ligoter comme des criminels quand vous laissez les vôtre tuer à loisir ? Dois-je rappeler qu'à l'heure où nous parlons, des hommes masqués s'en prennent à nos familles et à nos lords, quand ce ne sont pas des sorciers avides et sans scrupules qui nous dépouillent à l'aide de leurs maléfices ? »
Elle eut un mouvement de tête en direction du public, semblant vouloir désigner quelqu'un mais, au dernier moment, elle se réfréna. Son regard, en revanche, eut un éclat mauvais alors qu'elle songeait à l'homme qui se trouvait là, quelque part dans l'auditoire.
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Re: Vatican et Sorcellerie par Ven 8 Avr - 19:30
Et comme pour étayer ses inquiétudes, Alceste Gaunt commença à apostropher directement le public, déversant toute sa haine des moldus sans aucune retenue. La sorcière ne recula même pas devant la possibilité de critiquer ouvertement des membres haut placés de l’assemblée, nommant chacun de ses ennemis. Mais, ce qui le surprit plus que tout, fut son intime connaissance de l’identité des inculpés. Comment avait-elle pu avoir accès à une telle information ? Qui avait parlé parmi les geôliers ? Il ne le savait point mais cela ne saurait tarder. Son regard croisa un instant celui d’Harold Flint et un éclair de compréhension passa dans les yeux de son supérieur. Benedict devait être informé que l’un de ses hommes divulguait des informations sensibles aux bords les plus extrêmes du conflit en formation. C’était en effet exactement ce genre de révélation publique qui permettait aux Gaunt et autres énergumènes du même acabit de gagner des soutiens parmi la population.
Heureusement un membre qu’il ne reconnut pas du Magenmot reprit les choses en main en apostrophant à son tour Lady Gaunt, ne laissant aucun doute quant à ses doutes sur les intentions de la Fourchelang. Cela n’allait probablement pas faire oublier le lien de parenté inattendu entre l’ambassadeur d’Irlande et la seule accusée de sexe féminin mais cela permit au moins de ramener l’attention de tous sur celle qui avait fait de son témoignage une estrade pour annoncer haut et fort ses opinions politiques. Alceste joua cependant à la perfection son rôle de Lady outrée qu’on puisse l’accuser d’avoir des arrière-pensées et Crestian ne retint pas une moue de dégoût en l’écoutant s’octroyer tous les honneurs de la réussite de l’opération de sauvetage. A l’entendre, elle avait, seule, maîtrisé leurs assaillants et c’était l’arrivée de son mari et non celle des hommes Peverell qui avait mis fin aux hostilités. Or, toute personne présente savait pertinemment que sans les pouvoirs du Grand Manitou l’évêque tout au moins aurait fui. Mais ce qui l’énerva au point de l’amener à inconsciemment serrer poings et dents, faisant grincer les secondes, fut la façon dont la matriarche Gaunt impliqua Passiflore, exigeant de cette dernière qu’elle corrobore son récit, sans lui laisser la possibilité de rectifier le tir.
Il n’eut néanmoins pas l’occasion de s’attarder longtemps sur son agacement car un intervenant surprise prit la parole, au nom de l’Inquisition qui plus est. Crestian qui n’avait encore jamais eu à faire à l’Eglise, qu’elle fut catholique ou anglicane, ne put retenir sa curiosité et accorda toute son attention au moldu. D’autant plus que ce dernier ne semblait pas beaucoup plus vieux que lui mais que ses paroles avaient déjà tout le poids des réflexions mûrement réfléchies avant d’être exprimées. A tel point que l’Auror se surprit à éprouver un certain respect pour l’Inquisiteur qui s’était aisément opposé à une des sorcières les plus dangereuses d’Angleterre. Cette dernière sembla d’ailleurs n’apprécier nullement son intervention et tenta tant bien que mal de le remettre à sa place mais les murmures qui s’étaient élevés de toutes parts à l’écoute des paroles du moldu ne s’éteignirent pas pour autant. L’homme avait en effet mis en avant un point difficile à réfuter : un procès qui ne laissait la parole qu’à un camp ne pouvait décemment se considérer comme juste.
William Bradston, semblant être arrivé à la même conclusion, donna donc la parole à la parente de Lord Bower. Non sans avoir d’abord obtenu l’autorisation silencieuse de Passiflore qui ne semblait que trop heureuse de passer son tour – ce que Crestian pouvait difficilement lui reprocher, lui-même appréciant bien peu les interventions publiques. Action qu’il regretta sûrement le moment où les accusations fusèrent de la bouche de la jeune moldue. Car, non contente de ne pas se reconnaître une quelconque culpabilité, celle-ci se permit de remettre en cause la légitimité même de la Chambre. Autrement dit, comme toute fanatique, elle était aussi peu portée à la mesure que ne l’avait été Lady Gaunt quelques instants auparavant. Chose qui dérangea fortement Crestian qui refusait que la parole soit monopolisée par les extrêmes. De la même façon que l’Inquisiteur avait été la voix de la raison de son camp, il se sentait soudain prêt à être celle du sien. Qu’il n’aimât pas se mettre en avant était une chose, qu’il laisse quiconque justifier le meurtre d’enfants en était une autre bien différente. Ainsi, après avoir demandé l’autorisation du Magenmot de remonter sur l’estrade, il planta son regard arctique dans celui de l’Inquisitrice.
-Mademoiselle, si certaines de vos critiques sont fondées…
Il n’épilogua pas sur la question, refusant de faire le procès de la justice sorcière en public. Il était après tout un membre de la Chambre lui-même et, s’il avait beaucoup à dire sur la façon dont le procès Nott s’était déroulé, ce n’était ni l’endroit ni le moment.
-... vos justifications laissent à désirer. Le Vatican ordonne-t-il l’assassinat d’innocents ? Qu’un enfant soit né avec des pouvoirs vous autorise-t-il à le brûler vif ? Votre Dieu n’est-il donc miséricordieux que lorsque cela vous arrange ?
Sentant qu’il commençait à s’échauffer et offrait aux Gaunt et toute leur clique un appui qu’il leur refusait en réalité, il baissa d’un ton et continua plus posément.
-Vous affirmez, je cite, qu’il est « de votre devoir de remettre à votre roi ou à une autorité compétente tout dissident à l’ordonnance royale » mais vos ordres précisent-ils la mention « mort ou vif » ? Si ce n’est pas le cas, vous m’expliquerez ce qui vous autorise à critiquer la façon dont vous êtes jugée aujourd’hui alors que vous n’offrez même pas un semblant de défense aux sorciers que vous condamnez au bûcher. Vous critiquez, et à raison, le double standard dont certains membres de notre société semblent se prévaloir mais n’hésitez pas à agir exactement de la même façon. Ne serait-il pas temps que l’un de nous commence par agir comme il voudrait que l’autre le fasse ?
Auror
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Re: Vatican et Sorcellerie par Sam 13 Aoû - 19:19
« Le paganisme et toute forme d’hérésie est un péché des plus graves. Sa Majesté est en accord avec l’Eglise sur ce point fondamental, et tous ceux qui sombrent dans une telle perdition doivent être jugés par Dieu lui-même. Nous rendons leur âme au Jugement de Dieu. Comment pouvez-vous vous en offusquer, quand vous punissez les vôtres en détruisant une âme qui aurait pu réparer ses fautes au purgatoire ? Le Vatican et la Couronne connaissent l’existence de ces horribles démons que vous appelez détraqueurs ! Nous n’ignorons pas qu’ils proviennent des plus profondes entrailles de l’Enfer, et qu’ils aspirent l’âme de qui les approche. Et vous en faites les gardiens de vos prisons ? Ce procès n’est pas notre procès. Ce procès est celui d’un monde contre un autre, et le vôtre a sombré dans la terrifiante démence du Vilain.
Lady Catherwood, qui comparaît aujourd’hui à cette barre comme une criminelle, a perdu son jeune époux lors de cette fête faussement pacifiste que vous appelez Jour de la Concorde, sous la baguette de sorciers totalement possédés par le Diable ! Ce jeune homme près de moi a perdu femme et enfant sous les griffes de harpies ! Votre gouvernement dissident est l’origine de carnages et de drames face auxquels le peuple légitime ne peut se prémunir ! »
Le reste du discours de l’homme se perdit dans la rumeur qui grossissait, et qui ne faisait que croître malgré les appels de Bradston au silence. Lui-même cessa bientôt de frapper son marteau contre le pupitre et, remarquant que le public se levait, Bartholomew Prewett en premier, il imita les autres, son regard s’élevant au-dessus des têtes pour découvrir ce qui créait tout ce remue-ménage.
Au loin, un cortège imposant s’approchait. Des hommes en armure, d’autres richement vêtus, avec à leur tête un cavalier à l’imposante perruque bouclée. Quand ils ne furent plus qu’à quelques mètres, les aurors gardant le procès sortirent leur baguette, sans oser agir. Ils étaient aussi déstabilisés que l’était Bradston en ce moment, découvrant en le cinquantenaire encore fringant personne d’autre que le roi Jacques II. Ils se regardaient successivement, cherchaient les ordres, et la voix du chef du Conseil des Sorciers s’éleva à l’aide d’un sonorus.
« Rangez vos baguettes. »
Les aurors s’exécutèrent et la procession traversa, cavalier après cavalier, le passage demeuré ouvert au centre du public. Un homme, qui devait être son proche conseiller, annonça alors d’une voix guindée :
« Saluez votre Souverain, Sa Majesté Jacques II, roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. »
Les moldus présents dans l’assemblée s’exécutèrent, mais les réactions des sorciers furent plus mitigées. Certains regardaient leurs compatriotes, incertains de ce qu’ils devaient faire et cherchant dans la réaction de l’autre la meilleure attitude à adopter. Finalement, une extrême minorité ploya le genou, entraînant une œillade équivoque entre le roi et son conseiller. Bartholomew Prewett, lui, s’avança vers Jacques II, aussitôt suivit par quelques aurors, l’Intendant d’Irlande et le Gouverneur d’Écosse.
« Votre rébellion contre mon nom n’a que trop durée, Bartholomew Prewett. J’ai eu la mansuétude d’envoyer, une fois encore, l’un de mes émissaires à la rencontre de votre institution, et je constate que vous vous êtes réservé le droit d’agir à l’encontre des lois et des décrets, méprisant le Royaume et ses appels à la paix. C’est en personne que je viens vous sommer, vous, votre Conseil et la présidence du Mangemagot, à relâcher sur le champ mes sujets que vous retenez captifs.
— Majesté, sauf votre respect, votre légitimité s’arrête à la frontière des territoires sorciers, et, tout autant vos sujets qu’ils soient, c’est en ville sorcière qu’ils sont jugés, de même que ce fut en ville sorcière qu’ils se sont rendus coupables d’actes de persécution. C’est ainsi qu’il en est, et qu’il en a toujours été depuis plus de 600 ans. Les lois de vos propres ancêtres légitiment aujourd’hui ce procès. »
Le roi balaya cette rebuffade d’un geste de la main.
« Ces lois, je les ai révoquées, tout comme les largesses injustifiées que vous avez su vous octroyer au fil des règnes, usant de vos maléfices et enchantements pour obtenir à votre Conseil quelque légitimité. Ceci est ma dernière sommation. Relâchez ces gens et donnez-moi les sorciers qui ont fait usage de leurs pouvoirs contre des chrétiens qu’ils savaient incapables de rivaliser. »
Une vieille sorcière se leva soudainement, depuis les tribunes du magenmagot. Elle affichait une mine outrée et ses lèvres tremblaient tandis qu’elle prit la parole, d’une voix forte et bravache :
« Il est hors de question que nous cédions à un roi qui refuse d’honorer des traditions pluri centenaires ! Ces sorciers dont vous voulez la tête ont pour seul crime que d’être les victimes de ceux dont vous venez prendre la défense ! Nous ne les abandonnerons pas à une condamnation injuste ! »
Bartholomew avait pali, tandis que Jacques II, lui haussait un sourcil équivoque :
« Je vois que leur jugement a été rendu avant même que ce procès ne s’achève. Voilà qui confirme que mes soupçons au sujet de votre justice sont avérés. J’en viens donc aux faits, messieurs et mesdames du Conseil. Il n’y a nul territoire où s’arrête mon pouvoir, ici, au Royaume-Uni. Mille hommes attendent mon signal à l’autre tenant de ce village. Rendez les prisonniers et je me retirerai sans qu’aucun mal n’advienne. Et, en gage de votre soumission et votre volonté à conserver la paix entre nos deux communautés, vous devrez être constitué prisonnier, ainsi que vos seconds, présidant chacun l’Irlande et l’Écosse, au nom des crimes commis à l’encontre de l’Inquisition et des sujets du Royaume, et votre incapacité à endiguer les violences des êtres sous votre autorité. Résistez, et il me suffira d’ordonner à mon valet de sonner le cor pour que cette tribune soit rasée, de même que ce village. Je ne constituerai alors, pour ma part, aucun prisonnier. »
La sentence jeta un froid glacial dans l'assemblée. La dureté avec laquelle le roi avait parlé ne laissait aucun doute quant à sa volonté d’agir, jusqu’au désir qu’il éprouvait de voir les sorciers résister. Jacques II avait déjà prouvé de nombreuses fois sa dureté, auprès de son propre peuple. Il en était capable, et Bartholomew Prewett le savait. Toute l’assemblée retenait son souffle. Après un long silence, il parla enfin, sans quitter le roi des yeux.
« Qu’on relâche les accusés. »
Un éclat jubilatoire passa dans les yeux du roi, que seul Bartholomew put voir. La mine résignée, il ordonna d’un signe de la main à ses gardes de ne pas agir, tandis que face à lui, Jacques II donnait aux siens le signe de mettre le fer au Chef du Conseil des Sorciers, puis à l’intendant d’Irlande et au gouverneur d’Écosse. Le second, Bartley Ó Maoilriain, se rebella avec effroi, mais cela ne dura guère face à la menace des armes.
À l’instant où le fer serra les poignets de Prewett et que sa baguette lui fut retirée, la quasi-totalité des membres du Conseil, Magenmagot compris, s’était mis à élever la voix, debouts, furieux pour les uns, paniqués pour les autres. En réponse, la garde du roi avait sorti l’épée du fourreau, et seuls les appels au calme de Bartholomew Prewett et de quelques autres membres haut-placés du Conseil permirent d’éviter le chaos.
Le roi et sa procession se retira, avec les trois chefs et les inquisiteurs, ceux-ci désormais libres de leurs chaînes. Le procès était achevé, et se soldait par la perte du membre le plus important du gouvernement sorcier. Le fonctionnement même de l’institution sorcière venait d’être brisé, frappé dans ses fondations. Sans son dirigeant suprême et les intendants des îles voisines, le Conseil n’aurait plus désormais qu’un rôle de tampon, sans plus de capacité à répondre à la Couronne, qui possédait de surcroît trois otages de qualité.
Ils avaient gagné.
- Pnj aléatoire
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Re: Vatican et Sorcellerie par Mer 17 Aoû - 18:51
Mais là où l’accusation de l’évêque était la plus puissante c’était bien dans l’usage qui était fait des Détraqueurs par la Chambre des Sorciers. Aucun être divin n’avait en effet forcé la main des dirigeants de l’ancien temps ayant choisi de faire de ces monstres les gardiens d’Azkaban. Plus d’une fois la question avait été soulevée au Département des Aurors : avaient-ils eu tort ? La discussion de savoir s’il était normal d’imposer à des criminels de droit commun un passage, fût-il minime, entre les mains des Détraqueurs était ainsi un débat habituel entre les hommes de Benedict. Les partisans de la méthode dure consistant à décourager la récidive étaient aussi nombreux que les fervents défenseurs de punitions plus mesurées. Mais, tant que le système dans son ensemble ne changerait pas, cela ne restait que conversations futiles entre collègues. Malheureusement, lorsque le problème était soulevé en dehors des murs de la Chambre, il donnait soudain bien plus de poids à des paroles par ailleurs emplies de haine et de rancœur.
Personne n’eut cependant l’occasion de répondre aux paroles du principal accusé car une procession pour le moins inattendue et de mauvais augure fit son apparition. Crestian eut d’ailleurs du mal à en croire ses yeux : que faisait le monarque moldu ici ? Sa surprise fut telle qu’il ne réagit pas lorsque le porte-parole du souverain exigea de l’assemblée qu’elle courbe l’échine. Pour sa défense, même en pleine possession de ses moyens, il n’aurait certainement pas plié le genou face à un homme à qui il ne devait rien, si ce n’est le respect que sa position dans le monde moldu supposait. Le monde sorcier était dirigé par Bartholomew Prewett et la Chambre des Sorciers et il ne devait d’allégeance à personne d’autre. Il put d’ailleurs constater que l’essentiel des présents pensait comme lui, ou tout au moins essayait de le prouver.
La discussion qui s’en suivit provoqua une colère profonde chez l’Auror. Il n’avait jamais assisté à une telle démonstration de tyrannie et l’envie de remettre l’impudent qui s’adressait avec si peu de respect au sorcier le plus important du Royaume-Uni lui brûlait les entrailles. Il respectait les Moldus et ne supportait pas que quiconque se considère supérieur à eux pour la simple raison qu’ils ne possédaient pas de pouvoirs magiques mais il détestait tout autant les fanatiques qui assimilaient tout ce qu’ils ne comprenaient pas à une action du démon. Or Jacques d’Angleterre était exactement de ceux-là. Pire, il avait les moyens de ses menaces et c’est avec horreur que l’héritier Longbottom vit les trois dirigeants de la communauté sorcière emmenés par les hommes du roi, fers aux poings, comme de vulgaires criminels alors que les accusés du procès repartaient libres comme l’air.
Sa colère était par ailleurs partagée par bon nombre de personnes et le brouhaha qui s’élevait de toutes parts, exigeant justice et rétribution, laissait présager le pire. Tandis que William Bradston et les principaux membres du Magenmot cherchaient à ramener le calme, Crestian chercha Flint des yeux mais il ne vit le second de son père nulle part. Ses yeux cherchèrent ensuite Passiflore et il s’empressa de la retrouver. Ils ne devaient pas rester là plus longtemps, le procès était perdu et il allait désormais falloir faire face aux conséquences de l’intervention du roi. Or, en tant qu’Auror, il était certain qu’il allait être particulièrement occupé dans les jours à venir, ne serait-ce que pour empêcher que les factions les plus enflammées ne commettent l’irréparable, mettant l’intégralité de la société sorcière en danger. En effet, ils avaient beau être plus puissants que les moldus, ils étaient également bien moins nombreux et les armes de ces derniers étaient loin d’être inoffensives. Il fallait donc à tout prix éviter le conflit ouvert.
Remarque qu’il n’était clairement pas le seul de la famille à s’être fait car, alors qu’il s’apprêtait à proposer à Passiflore de quitter les lieux, son père fit son apparition accompagné d’une dizaine d’Aurors supplémentaires, au premier rang desquels se trouvait Harold, ce qui expliquait son absence précédente. La voix posée mais intransigeante de Benedict s’éleva alors dans la place, exigeant le calme.
-Ladies et gentlemen, veuillez reprendre contenance, ne donnez pas raison à ceux qui ne veulent voir en nous que des sauvages s’adonnant à des arts obscurs.
Posant son regard profond sur l’assemblée, avant d’incliner discrètement la tête en direction de William Bradston et des membres du Magenmot, il poursuivit sur sa lancée.
-Les événements qui viennent de se dérouler sont des plus perturbants mais si nous nous laissons aller à la panique et la colère aveugle, nous tombons droit dans le piège tendu par le monarque moldu et ses soutiens inquisitoriaux. Au nom de la Chambre des Sorciers, je vous demande donc de rentrer chez vous dans le calme. Une fois que les remplaçants temporaires de Messires Prewett, Ó Maoilriain et Carmichael auront été nommés, la Chambre fera une annonce sur l’attitude à adopter face aux événements de la journée. En attendant, interdiction est faite à tout un chacun d’agir seul à l’encontre des sujets de Sa Majesté sous peine d’être arrêté. Les Aurors ont pour ordre d’empêcher quiconque de mettre notre fragile situation encore plus en danger et ils n’hésiteront pas à faire usage de leur pouvoir à cet égard.
A ces mots, les Aurors derrière Benedict sortirent leur baguette, bientôt imités par les autres Aurors présents sur la scène, Crestian y compris. Puis, William Bradston reprit la parole :
-Vous avez entendu Lord Longbottom, que chacun rentre chez soi. Si certains nécessitent des Portoloins, dirigez-vous comme prévu vers la taverne du Poney édenté. Sur ce, j’annonce la fin officielle de ce… rassemblement.
Signe final de l'échec de cette journée, tout le monde entendit la pause avant le dernier mot, comme si le Président du Magenmot refusait d’appeler la farce à laquelle ils venaient tous d’assister un procès.
Auror
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Re: Vatican et Sorcellerie par Dim 21 Aoû - 12:50
Tandis que l’Intendant d’Irlande se rebiffait sans dignité, Devin chercha du regard les autres membres de leur commission. La plupart grinçaient des dents, réfrénant leur désir de prendre leur baguette, quand les moins réfractaire à l’Intendance de Bartley Ó Maoilriain arboraient des mines stupéfaites ou choquées.
L’Irlande, davantage que les autres îles du Royaume-Uni subissait les frais de la politique pro-catholique de Jacques II. Avant l’avènement du nouveau roi, la colère grondante des sujets d’Irlande était catalysée par l’oppression des protestants sur leur religion, mais aujourd’hui, l’ennemi était Sorcier.
Aujourd’hui — comme il venait d’en faire les frais avec la prise de parole de la Gaunt et l’apparition de cette Catherwood — avoir épousé une née-moldue apparaissait comme une cruelle erreur stratégique, qui mettait l’ambassadeur dans une position très délicate.
Devin n’était pas homme à s’arrêter à l’instant présent, cependant, et conservait le même sang-froid face à la situation apparemment désastreuse que celui qu’il avait affiché face aux basses accusations d’Alceste Gaunt. En fin connaisseur de son pays, le lord savait comment tirer son épingle du jeu, où diriger son influence pour obtenir la place qu’il convoitait dans l’ombre depuis plusieurs années.
Pendant que Longbottom appelait au calme et à la pondération, Devin se dirigea vers les sorciers de l’Intendance irlandaise pour leur chuchoter quelques mots, auxquels ces derniers répondirent par un hochement de tête. Laissant ces derniers transplaner avant lui, le lord se dirigea vers Benedict, pour lui murmurer quelques mots au creux de l’oreille :
« Bradston n’a pas la carrure pour prendre la gouvernance de ce qu’il reste du Conseil. Vous êtes le plus impartial et le plus lucide d’entre eux. C’est à vous de jouer. Pendant ce temps, la Commission d’Irlande a d’importantes décisions à prendre. Nous nous reverrons très bientôt. »
Implicitement, Devin venait de prendre la place d’Ó Maoilriain. C’était, pour lui, une affaire entendue. Qu’il s’octroie le droit d’investir un membre du Conseil anglais de quelque pouvoir était plus surprenant, mais l’ambassadeur savait ce qu’il faisait. Benedict Longbottom était un homme lucide et pondéré. Il allait être, dans cette nouvelle ère, un allié de premier choix. Il avait d’ailleurs la vertu de ne pas courir après le pouvoir, mais d’être assez avisé pour se rendre compte que les paroles de l’ambassadeur irlandais étaient vraies. Face à la gangrène idéologique menaçant de se répandre au Royaume-Uni, seul un homme aux vraies valeurs pouvait faire face à la vague des indignations.
Ne lui laissant pas le loisir de répliquer, Devin s’éloigna d’un pas pressé, pour transplaner quelques mètres plus loin.
- Haut-Sorcier
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