Déclaration trop longtemps repoussée par Mer 22 Juil - 13:15
Crestian avait donc grandi en se comparant à ce modèle plus d’une fois idéalisé, se rassurant tant bien que mal lorsque les soirées mondaines dans lesquelles brillaient sa mère et son frère le laissaient épuisé et mal à l’aise. Une attitude qu’aurait pu partager sa sœur si l’aura si particulière qu’elle dégageait, mélange de froideur, d’incompréhension et de mépris qui contrebalançait amplement sa beauté, n’éloignait les possibles convives de son chemin. A la place, Crestian, en tant qu’héritier, se retrouvait toujours au beau milieu de discussions enflammées auxquelles il ne savait qu’ajouter. Brianna avait bien tenté de faire suivre quelques cours d’éloquence à son aîné, peinée de le voir si incommodé en société, mais rien n’y faisait. Crestian ne s’épanouissait qu’en petit comité. Lady Longbottom avait par conséquent cessé de tenter de le faire changer, laissant à son mari – en cela comme en tant d’autres choses si similaire à son héritier – la tâche de le former à être un homme accompli.
C’était donc au son de ces conseils d’enfance répétés en boucle tel un mantra pour se donner du courage que Crestian se dirigeait vers la résidence de Passiflore Delacour, la superbe Française qui avait ravi son cœur dès leur première rencontre bien qu’il lui ait fallu un certain temps pour le reconnaître, lui qui était si peu versé dans les affaires sentimentales. Les évènements des derniers mois avaient en effet fini de le convaincre que la vie était trop courte pour tergiverser. S’il voulait faire connaître officiellement ses sentiments à la demi-Vélane et avoir une chance de la voir un jour partager sa vie et son nom, il devait surmonter ses angoisses et se lancer. D’autant plus que Passiflore lui avait jusqu’ici laissé espérer un avis favorable à sa demande.
Néanmoins, toutes les raisons du monde de demander la main de Passiflore – son cœur qui s’emballait dès que le visage de la Guérisseuse s’imposait à son esprit, la peur incontrôlable qui s’était emparé de lui lorsqu’il avait cru que la fin était arrivée lors de leur attaque par les moldus fanatisés, les signes avant-coureurs d’une guerre terrible qui s’accumulaient chaque jour un peu plus – ne faisaient rien pour calmer le rythme de son palpitant au fur et à mesure qu’il approchait du dispensaire Delacour. La peur du rejet était solidement ancrée en lui et tant qu’il n’aurait pas entendu les mots tant attendus franchir les lèvres de sa bien-aimée, rien ni personne ne pourrait le tranquilliser. Un instant, il constata que la dernière fois qu’il avait été aussi nerveux remontait au jour de son examen final en tant qu’apprenti Auror et un demi-sourire apparut sur ses lèvres. La situation était aussi critique, quelle que fut la réponse de Passiflore, sa vie ne serait plus la même.
Après encore quelques minutes de marche, il finit par arriver devant la porte du dispensaire. L’heure des visites était passée depuis déjà quelque temps - il était volontairement venu alors qu’il était sûr de ne pas être dérangé par de possibles patients - mais il n’avait pas pour autant prévenu l’habitante des lieux de son passage. Il craignait en effet de se dégonfler si jamais elle venait à lui demander la raison de sa venue. Pourtant, cette dernière aurait pu être toute trouvée dans l’inquiétude qu’il avait éprouvé pour son bien-être après l’attaque du Chemin de Traverse. Son escapade mouvementée à Whitehill l’avait en effet empêché de prendre des nouvelles de la Française immédiatement après mais depuis son retour il n'attendait qu'une occasion de se rassurer sur l'état de santé mental et physique de la Française. Mais avant cela, il devait se confronter à la véritable raison de sa venue sous peine de repartir sans avoir rien dit. Il frappa donc à la porte, tentant tant bien que mal d'ignorer les sueurs froides qui coulaient dans son dos.
Auror
Que vois-tu…?
Messages : 732Date d'inscription : 08/07/2013
Age : 33
Habitat : Appartement à Londres
Parchemin Magique
Classe: Sorcier Spécialiste
Branche: Haute-Magie
Spécialité(s): Métamorphose
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Lun 27 Juil - 14:59
20 jours d’absence, au lieu d’une semaine. « Plus jamais ça », avait pensé la Vélane devant l’ampleur du travail qui s’était amassé alors qu’elle se trouvait en Eire. Durant les trois jours qui avaient suivi son retour au cabinet, elle n’avait guère eu le temps de se poser : il lui avait fallu répondre aux multiples lettres qu’elle avait reçu, aller s’excuser auprès des patients les plus fidèles, en restant toutefois très évasive sur les raisons de son retard, mais aussi rédiger un rapport en bonne et due forme à l’Ordre de Merlin, comme lui avait demandé son supérieur hiérarchique Ernest Lister. La rédaction de ce rapport, exclusivement médical, lui avait pris beaucoup de temps : l’affaire Bower, comme elle aimait l’appeler, n’était pas seulement un casse-tête futur pour le monde politique, il en était aussi un pour la sphère médicale. Le transfert de sang que Lister et elle avaient réalisé, sans être une révolution, relevait d’un sujet délicat dans le domaine de la Vélane et, sachant que le rapport serait très certainement lu et relu, après relecture et correction par Lister, par de nombreux Guérisseurs, Passiflore avait pris un soin tout particulier dans la rédaction de ce dernier. Elle l’avait achevé la veille, et envoyé secrètement en Eire, à la Maison de Merlin. A peine le courrier était parti qu’elle s’était sentie plus légère.
Le lendemain, la vie avait repris son cours normal. Avec l’hiver rude et froid qu’ils vivaient, les Londoniens étaient souffrant, et de nombreux Sorciers et Sorcières grippés et carencés avaient poussé la porte de son cabinet ce jour là. Lorsqu’enfin son dernier patient était parti, la jeune femme avait pu souffler. Le ménage fait, elle avait rallumé, d’un coup de baguette, le feu qui mourrait dans l’âtre et avait entrepris de ranger son bureau. Les livres s’étaient retrouvés ordonnés dans la bibliothèque et le courrier trié, ainsi que son livre de notes, ouvert sur une page manuscrite. Elle y jeta un coup d’œil, et sourit en relisant ses lignes, qui dataient de la visite de l’Auror Longbottom. Leur rencontre remontait à l’été dernier, et s’était déroulée de manière parfaitement inopinée.
Le jeune homme avait été attaqué par des vampires. Il avait poussé la porte de son cabinet, blessé aussi bien physiquement que psychologiquement. Son vécu, comme celui de nombreux de ses patients, avait touché la Vélane, mais, pour la première fois auprès de quelqu’un de son âge, Passiflore avait eu envie de revoir son hôte. Pour son plus grand plaisir, celui-ci avait manifesté la même envie, et le caractère du jeune homme avait achevé de conquérir la Guérisseuse. Elle avait pris plaisir à le revoir, tant lors de rencontres programmées et plaisantes que dans des moments plus difficiles ; ainsi, lorsqu’ils avaient été enlevés, avec d’autres Sorciers, depuis le chemin de Traverse, la présence de l’Auror avait encouragé et ragaillardi la jeune femme.
Lorsqu’elle s’était retrouvée en Eire, à s’occuper de l’héritier Bower, maintes fois, ses pensées s’étaient dirigées vers Crestian. Les blessures du premier avaient indéniablement rappelé à la jeune femme l’expérience du second. Plusieurs fois, elle aurait aimé prendre de ses nouvelles, et lui raconter son quotidien à l’Ordre. Elle avait hâte, d’ailleurs, de lui annoncer son admission à la Maison de Merlin. Soudain enchantée à cette idée, Passiflore attrapa un rouleau de parchemin et sa plus belle plume, voulant proposer sans plus tarder au jeune homme un rendez-vous, afin qu’ils se racontent chacun leurs dernières semaines.
Elle alla coucher sur le papier les mots qui lui venaient à l’esprit lorsqu’on frappa à sa porte. Quelque peu surprise par l’heure de la visite, la jeune femme se leva, remettant l’écriture de sa lettre à plus tard. Elle traversa son bureau, puis son salon, et ouvrit sa porte d’entrée. Son visage s’éclaira lorsqu’elle découvrit Crestian Longbottom sur le pas de sa porte.
- Crestian ! Souffla-t-elle avec un large sourire. Je voulais justement vous écrire pour vous proposer de nous revoir... Entrez entrez, dit-elle, s’effaçant devant lui et fermant la porte quand il fut passé. Si la journée avait pu être fatigante pour la jeune femme, la visite de l’Auror sembla en effacer toute trace de son visage.
Elle le regarda et, semblant déceler une part d’inquiétude chez son ami, demanda :
- Tout va bien, j’espère ? Je n’ai guère eu le temps de demander de vos nouvelles après... Après ce qu’il s’est passé. Vous n’avez rien fait de... Dangereux après ça, n’est-ce pas ?
Passiflore se tut, pour laisser à son invité le temps de répondre, puis s’excusa :
- Je suis si contente que j’en oublie les convenances ! Installez-vous, lui dit-elle en montrant un fauteuil. Vous prendrez quelque chose à boire ? J'allais justement me faire du thé !
Guérisseuse
Que vois-tu…?
Messages : 235Date d'inscription : 14/07/2013
Habitat : Londres -
Parchemin Magique
Classe:
Branche:
Spécialité(s): N/A
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Jeu 30 Juil - 12:39
Il s’apprêtait par conséquent à rassurer la jeune femme sur son état lorsque la question de cette dernière l’arrêta net. Rien de dangereux ? Originellement son escapade à Whitehill aurait dû n’être qu’une simple mission de négociation diplomatique, ce qui expliquait qu’il soit parti seul. L’attaque impromptue des vampires avait cependant nettement compliqué la chose. Notamment, il ne s’était pas attendu à recroiser le chemin de la vampire qui en avait fini avec l’existence de Hulls et avait bien failli ravir la sienne également. La haine primale qu’il avait lue dans ce regard immortel l’avait glacé sur place. Il ne s’autorisa néanmoins pas une introspection plus longue. Sinon des images du conflit, de Cyriac apparaissant de manière totalement inopinée en compagnie du fils de Mérindol et autres détails malvenus pollueraient son esprit. Il se devait de rester concentré. Il ne mentit néanmoins pas à la Guérisseuse. S’il voulait un jour lui passer la bague au doigt, la franchise et la sincérité se devaient d’être les fondements de leur union.
-Ma profession consiste à aller au devant du danger Passiflore. Vous dire le contraire serait insulter votre intelligence.
Il ne rentra pas dans les détails, ne voulant ni l’inquiéter outre mesure, ni provoquer la Guérisseuse en elle. En effet, il était certain que si elle apprenait qu’il avait de nouveau fait face à une horde de vampires, elle exigerait de l’inspecter de la tête aux pieds, à la recherche de la moindre égratignure, et il n’était pas sûr de supporter l’examen de manière stoïque. C’était une chose d’avoir les mains d’une étrangère versée dans l’art de la Médicomagie sur soi, ç’en était une autre de sentir le toucher délicat de la dame de ses pensées. Aucun homme n’y serait insensible. Tandis qu’il prenait place dans un confortable fauteuil, il sauta par conséquent sur l’occasion de changer le sujet de conversation qu’elle lui offrit.
-Du thé me convient parfaitement.
Il l’observa quitter la pièce en direction de la cuisine pour revenir quelques instants plus tard avec un plateau portant deux tasses et une théière. Il s’apprêtait à lui proposer son aide pour servir mais supposa que le thé devait encore infuser quelques temps avant d’être versé. A la place, il prit donc la parole, malgré le rythme effréné de son palpitant.
-Passiflore, je…
Sentant le rouge lui monter aux joues, il prit lâchement la tangente.
-Je voulais savoir comment vous alliez depuis l’attaque. Vous apercevoir parmi les prisonniers m’a fait grande impression. L’idée de vous savoir en danger, blessée…
Serrant convulsivement le poing, il se força à prendre une inspiration pour se calmer avant de reprendre.
-J’ai également été très impressionné par votre performance sur le terrain. La façon dont vous avez cherché à vous occuper des blessés, y compris aux côtés de Lady Gaunt, bien des sorciers plus expérimentés que vous n’aurait pas eu la moitié de votre courage. Alceste Gaunt en impressionne en effet plus d’un, termina-t-il avec un demi-sourire amusé.
La matriarche Gaunt s’était pourtant révélé une femme plus complexe qu’il ne l’avait longtemps pensé. Son père lui avait pourtant appris à ne pas se fier aux apparences mais le nom Gaunt comportait de tels attendus qu’il avait bêtement plaqué ce qu’il savait d’Arnald sur sa femme. Bien entendu, il n’appréciait toujours pas la Mère des Serpents, la sorcière était désagréable, dangereuse et ne jurait que par des idéaux qu’il trouvait répugnants mais il avait découvert qu’elle était plus sensible que son mari. Là où Lord Gaunt n’était qu’un mur de convictions intangibles et de violence mal contenue, Lady Gaunt avait semblé plus prompte à user de bon sens. Ses objectifs ne différaient en rien de ceux de son époux, mais les moyens dont elle usait pour y arriver en faisaient une personne quelque peu plus fréquentable.
Fixant son regard dans celui de Passiflore, il tenta ensuite de poursuivre sur sa lancée.
-L’appréhension éprouvée devant la situation dans laquelle vous vous êtes trouvée ainsi que la forte impression que vos talents médicomagiques et votre courage m’ont fait m’ont ainsi amené jusqu’à votre porte aujourd’hui. Je…
Ne veux pas vivre sans avoir de vos nouvelles tous les jours de mon existence. Veux partager le restant de ma vie avec vous. Voudrais pouvoir vous présenter comme Mrs Longbottom. Ne supporte plus l’idée de ne pas être officiellement lié à vous. Tant de manière d’exprimer son angoisse et pourtant aucune n’acceptait de franchir ses lèvres. Il était comme bloqué, les paroles formant une boule trop grande pour passer le barrage de ses émotions.
Irrité contre son incapacité à formuler ses pensées, il serra avec un peu trop de force l’accoudoir du fauteuil sur lequel il était assis, provoquant un bruit de craquement qui le tira de ses pensées. Honteux, il se leva en bafouillant quelques piteuse excuses et commença à sortir sa baguette pour tenter de réparer son erreur mais c’était comme si on esprit avait été vidé de toute information et se souvenir de la formule du plus simple sortilège de réparation lui parut soudain une épreuve insurmontable. S’il ne se connaissait pas, il aurait presque dit qu’il était sur le point d’entamer une crise d’angoisse.
Auror
Que vois-tu…?
Messages : 732Date d'inscription : 08/07/2013
Age : 33
Habitat : Appartement à Londres
Parchemin Magique
Classe: Sorcier Spécialiste
Branche: Haute-Magie
Spécialité(s): Métamorphose
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Ven 31 Juil - 16:41
Le jeune homme s’avança, et les mots qu’il prononça n’eurent pas l’effet escompté auprès de la Vélane. Diplomate, elle ne préféra pas insister, se rassurant elle-même en pensant que s’il avait été effectivement blessé durant une quelconque mission, le jeune homme aurait eu la présence d’esprit de se présenter à Ste Mangouste ou auprès d’un Guérisseur. Bien sûr, elle préférait, dans ce cas-là, qu’il vienne la voir, mais elle estima qu’il ne voulait, visiblement, pas l’inquiéter outre mesure. Toutefois, elle espérait, au fond d’elle-même, que le jeune homme n’avait pas eu à faire à ses vieux démons au cours de missions récentes. Elle avait assez entendu parler de vampires ces derniers temps.
Lorsqu’elle revint s’asseoir en face de lui, il sembla vouloir prendre la parole. Ce fut avec étonnement qu’elle vit son visage prendre de jolies couleurs et qu’elle put lire chez lui les traces évidentes d’une tension, si ce n’était même d’une anxiété. Elle choisit toutefois de ne pas relever la chose auprès de son hôte, et de répondre à ses propos avec un sourire :
- Il est vrai qu’une geôle et une place de village transformée en bûcher n’ont pas le charme d’un salon de thé, dit-elle, en pensant à leur dernier, et unique rendez-vous. Votre présence m’a aidée, Crestian, ce soir-là, souffla-t-elle en le regardant.
Ils n’avaient effectivement eu l’occasion de se retrouver seul à seule qu’une seule fois, pour visiter Londres ensemble. Leur sortie s’était achevée au salon de Mrs Milpuff, française, ce qui n’avait pas manqué d’enchanter la Vélane. Elle espérait, au fond, qu’ils auraient l’occasion d’y retourner ensemble, tant la dégustation et le moment lui avaient plu.
- Lady Gaunt m’a beaucoup impressionné. Avec le recul, je me demande comment je suis parvenue à m’adresser à elle avec... Spontanéité. Je pense que c’est la présence des blessés qui m’a poussée à aller à sa rencontre, expliqua-t-elle, un peu gênée. Elle avait une allure altière et une forte présence, ça m’a l’air d’être une très grande femme...
Elle releva les yeux vers lui, et vit qu’il soutenait son regard. Il sembla, à nouveau, vouloir prendre la parole, mais ne parvint pas à achever sa phrase. Sans un mot, Passiflore attendit patiemment qu’il finisse ce qu’il avait à dire... Mais le jeune homme n’avait pas l’air bien décidé. Au contraire, il avait l’air en proie à une anxiété soudaine, qui n’allait pas pour rassurer la jeune femme. La Vélane se leva, murmura un léger Reparo en direction de l’accoudoir, et regarda le jeune homme, sourcils froncés par l’inquiétude. Elle s’approcha de lui et posa une main douce sur son épaule pour l’inviter à se rasseoir.
- Crestian, souffla-t-elle. Détendez-vous. Si vous avez quelque chose à me dire ou à me demander, je peux attendre, dit-elle avec un sourire. Buvons tranquillement un thé, si vous le voulez bien, et parlons d'autre chose.
Elle lui sourit à nouveau, cherchant à le rassurer. La Guérisseuse se rassit, servit les deux tasses de thé chaud, et regarda le jeune homme. Elle était loin de se douter ce qui lui brûlait ainsi la langue, et elle était, de toute manière, trop polie et pudique pour lui poser des questions à ce sujet. Elle attendrait tranquillement qu’il se lance. Elle ne savait de quoi il voulait parler, et, comme cela avait l’air de mettre l’Auror extrêmement mal à l’aise, et, pour ne pas le voir s’enfoncer, de gêne, dans son fauteuil, la jeune femme reprit la parole.
- J’ai quelque chose à vous dire, moi aussi. Croyez-moi, j’aurai voulu vous l’annoncer plus tôt, mais nos deux emplois du temps ont fait que cela n’était guère possible, dit-elle en prenant une tasse de thé, tâchant de dégager le plus de sérénité possible, espérant détendre un peu son interlocuteur.
Constatant le malaise de son hôte, la jeune femme préféra changer de conversation. Elle ne savait pas si la manœuvre contenterait l’héritier Longbottom, mais elle espérait qu’elle aurait au moins le bénéfice de lui faire reprendre un peu d’assurance. Avec ce qu’elle se préparait à lui dire, elle savait toutefois qu’ils auraient un beau sujet de discussion devant eux, laissant au jeune homme le temps de se détendre et de se préparer. Elle rosit un peu en essayant d’imaginer ce qui pouvait ainsi le gêner, puis s’éclaircit la gorge en lui annonçant :
- J’ai intégré les rangs de l’Ordre de Merlin en tant que Guérisseuse.
Guérisseuse
Que vois-tu…?
Messages : 235Date d'inscription : 14/07/2013
Habitat : Londres -
Parchemin Magique
Classe:
Branche:
Spécialité(s): N/A
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Sam 22 Aoû - 19:46
Un instant, il crut qu’il était trop tard, qu’il avait raté sa chance. Elle allait désormais lui annoncer ses futures fiançailles avec un parfait inconnu et il ne pourrait rien faire d’autre que de retenir son aigreur en déblatérant des félicitations dont il ne penserait pas un mot. Il était déjà en train de réfléchir à une excuse quelconque pour lui fausser compagnie au plus vite, se sachant parfaitement incapable de jouer la comédie plus de cinq minutes si elle affichait son bonheur à l’idée de porter le nom d’un autre en sa présence lorsque les paroles qu’elle prononça ensuite mirent fin à son délire passager. La nouvelle était si éloignée de ce à quoi il s’était attendu qu’il lui fallut même quelque temps pour réagir. Néanmoins, lorsqu’il fut de nouveau en pleine possession de ses capacités mentales, il posa un regard admiratif sur la jeune femme face à lui.
-Toutes mes félicitations. Intégrer les rangs de l’Ordre est un honneur auquel beaucoup aspirent mais bien peu parmi ceux qui le font possèdent réellement les capacités requises pour atteindre un tel objectif. Je suis heureux de savoir que vous en faites partie bien que je n’en aurai personnellement jamais douté. L’officialisation de votre talent est une reconnaissance que vous n’avez que trop méritée à mes yeux, déclara-t-il avec un sourire réellement heureux.
L’appartenance de Passiflore à l’Ordre ne faisait que la rendre plus attirante encore. Rares étaient en effet les femmes prêtes à se lancer corps et âme dans une cause, aussi noble fût-elle, dans une société où le sexe faible était perçu comme voué nécessairement à rester en arrière-plan. Aux hommes la gloire, aux femmes le soutien silencieux et discret. L’Ordre était ainsi un des rares organismes à pratiquer une réelle égalité de traitement entre les genres. Seren Weasley pour ne nommer que la plus célèbre de ses membres était ainsi devenue une figure de proue de l’organisation depuis l’assassinat de son père. Un évènement qui avait grandement affecté Crestian qui avait toujours apprécié le vieux professeur d’Etude des Moldus. Il n’avait certes pas été le plus studieux de ses élèves mais il aimait réellement écouter Fawley parler avec enthousiasme de la culture ô combien étrange des moldus. Racontées par le vieux professeur, les théories les plus farfelues des moldus prenaient soudain un nouveau sens et, d’après Cyriac, si son remplaçant était loin d’être mauvais, la différence se faisait amèrement sentir.
La mention de l’Ordre de Merlin lui rappela également un autre sujet d’actualité : la disparition d’Aïlin. En effet, si le monde croyait l’héritier Bower mort, Crestian faisait partie des rares privilégiés à connaître la réalité derrière le conte. Aïlin avait – un peu comme lui quelques mois auparavant – miraculeusement survécu à sa rencontre avec un vampire et se remettait de ses blessures à l’abri du dispensaire de l’Ordre en Irlande. Comment le jeune Auror était-il au courant ? Car son père qui avait été mis dans la confidence de par son rôle dans la communauté et connaissait l’amitié qui le liait à Aïlin avait refusé de voir son fils, déjà traumatisé par sa double rencontre avec des vampires, imaginer qu’un de ses amis avait succombé sous les canines d’un suceur de sang. Il avait donc fait promettre le silence le plus complet à son aîné avant de lui raconter la vérité, au grand soulagement de Crestian. L’envie d’interroger Passiflore sur l’état d’Aïlin se fit donc sentir désormais qu’il la savait liée à l’Ordre mais il la retint tant bien que mal. Rien ne lui disait en effet qu’en tant que jeune recrue elle fût dans la confidence et il refusait par conséquent de briser sa promesse en lui apprenant la survie d’Aïlin dans le simple but de calmer ses propres angoisses. Il avait beau lui faire la plus parfaite confiance, il savait à quel point le secret était primordial pour qu’Aïlin puisse se remettre en paix de ses blessures. Il refusa donc de prendre le moindre risque et poursuivit la conversation sur le sujet de l’intégration de la jeune femme.
-Puis-je vous demander comment vous avez été recrutée ? A moins que l’initiative ne soit venue de vous ?
Il était en effet curieux de savoir qui avait entendu parler d’elle au point de faire le déplacement. Et non il ne s’agissait pas du tout d’une façon d’éviter le vrai sujet qu’il aurait dû aborder avec elle. Celui ou celle qui penserait ainsi serait de bien mauvaise foi.
Auror
Que vois-tu…?
Messages : 732Date d'inscription : 08/07/2013
Age : 33
Habitat : Appartement à Londres
Parchemin Magique
Classe: Sorcier Spécialiste
Branche: Haute-Magie
Spécialité(s): Métamorphose
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Mar 1 Sep - 14:58
L’interlocuteur de la jeune femme sembla interdit une fraction de seconde, avant de se fendre d’un sourire. Les chaleureuses félicitations qu’il offrit à Passiflore la firent rougir de plaisir, tant par leur sincérité que par la personne qui les prononça. Elle n’avait pas saisi, lorsqu’elle avait intégré les rangs de l’Ordre, l’importance que lui vouaient les Sorciers d’Angleterre, et l’estime qu’éprouvaient la plupart d’entre eux pour les membres de la Maison de Merlin. Elle avait pu touché du doigt cet engouement pour l’organisation lors de son retour, et ce malgré la discrétion dont elle avait fait preuve, notamment pour éviter de dévoiler le secret Bower.
La jeune femme sourit, et remercia l’Auror. Les compliments de ce dernier avaient bien plus de valeur que toutes les félicitations ou autres remarques sympathiques qu’elle avait reçues jusqu’ici. Lorsque Crestian Longbottom s’enquit de l’origine de son entrée dans l’Ordre, elle répondit, non sans une certaine gêne à l’évocation de ces souvenirs :
- Vous souvenez vous de ma petite mésaventure sur les quais de Londres ? demanda-t-elle. J’avais été interrogée par des Sorciers de la Chambre du Conseil, qui n’avaient, vraisemblablement, aucun intérêt à prendre l’affaire au sérieux... Malgré son caractère tout à fait... Anodin, dit-elle, sans parvenir à se défaire de l’ironie que lui inspirait sa rencontre avec l’un de ces Sorciers, contre lequel elle avait perdu son calme, l’Ordre s’est trouvé intéressé. La version officielle des faits n’avait pas semblé leur convenir, et Matthew Prewett s’est présenté au Cabinet il y a quelques semaines de cela. Vous le connaissez, je suppose ?Demanda-t-elle.
Elle sourit au souvenir du jeune homme, l’une des premières personnes à accorder du crédit à son histoire. Elle n’avait pas eu de nouvelles quand au rapport qu’il avait pu faire aux membres supérieurs de l’Ordre, mais la Française était certaine que l’affaire avait été prise au sérieux par les hommes de Merlin. La jeune femme but une gorgée de thé et s’éclaircit la gorge.
- Non sans insister sur le caractère dangereux de mon initiative, il a apprécié mon investissement auprès des personnes qui en avaient besoin. C’est pourquoi il m’a proposé d’intégrer les rangs de l’Ordre, pour agir de manière plus sécurisée et plus efficace, souligna-t-elle.
Passiflore enchaîna, avec un sourire :
- Je ne pouvais qu’accepter, Crestian. L’Ordre est un formidable moyen pour moi de travailler dans les conditions qui me plaisent, et avec des Sorciers qui ont les mêmes motivations que moi. Certes, parmi les Guérisseurs, beaucoup sont âgés, mais nous espérons pouvoir recruter des plus jeunes pour pouvoir agir sur le terrain.
Non sans repenser à la nuit de Sligo, la Vélane ajouta :
- Nous voudrions pouvoir intervenir sur des situations de crise ou d’urgence, ou se tenir disponibles auprès des communautés qui en ont besoin. L’infirmerie, à la Maison de Merlin, est vraiment à la pointe des établissements de soins, et nous permettrait d'accueillir du monde et de dispenser des soins légers comme des soins lourds.
Lors de l’attaque des Vampires, l’organisation de l’Ordre avait montré son efficacité, en parvenant à prendre en charge les blessés pour les orienter vers les soins dont ils avaient besoin. Certes, des compagnons de Bower et des villageois avaient trouvé la mort, pensa-t-elle avec un soupir, mais les Guérisseurs avaient fait de leur mieux. Elle décida de ne pas plus s’appesantir sur le sujet, de crainte que le jeune homme ne lui pose trop de questions.
- J’en suis vraiment contente, conclut-elle. Et vous, qu’avez-vous à me raconter ? demanda-t-elle.
En posant cette question, elle ne put s’empêcher de le regarder plus intensément qu’à l’accoutumée. La réponse qu’il lui avait apportée précédemment avait pour le moins inquiété la jeune femme, inquiétude renforcée par l’attitude quelque peu étrange de son hôte. Cherchant un indice quant à la raison du comportement et du silence du jeune homme, elle attendit, patiemment, sa réponse, un doux sourire aux lèvres.
Guérisseuse
Que vois-tu…?
Messages : 235Date d'inscription : 14/07/2013
Habitat : Londres -
Parchemin Magique
Classe:
Branche:
Spécialité(s): N/A
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Sam 12 Sep - 18:42
La découverte de l’implication de Matthew Prewett au moment du recrutement de Passiflore fut, quant à elle, une surprise de moins grande ampleur. Prewett avait été son aîné à Gryffondor et, bien que la différence d’année ait fait qu’ils ne s’étaient guère fréquenté, leurs familles étaient suffisamment proches pour qu’il connût bien le Protecteur. Et notamment son sens aigu de la justice qui le poussait à tout faire pour venir en aide à ceux qu’ils pensaient dans le besoin. Au risque parfois d’agir sans trop de réflexion. Mais là n’était pas la question pour le moment. Il était heureux que Prewett ait proposé à Passiflore d’intégrer les rangs de l’Ordre. Sa seule inquiétude étant que la jolie Guérisseuse n’éprouve quelque inclinaison pour l’héritier Prewett. Il espérait en cela que ce dernier soit toujours plus préoccupé de politique que d’affaires de cœur car il aurait représenté un rival de taille.
-Et vous, qu’avez-vous à me raconter ?
Comme si elle avait suivi le déroulement de ses pensées, Passiflore interrompit son flot de réflexions pour lui donner de nouveau la parole, ne le forçant à rien mais laissant évident qu’elle lui laissait le champ libre pour toute sorte de révélation. Un instant, il envisagea sérieusement de lui détailler le déroulement de sa mission à Whitehill - dont le dénouement aurait pu se révéler bien pire - mais il se reprit à temps. Les missions du Département n’avaient pas vocation à être dévoilées au public à moins que le service des relations publiques ne fît paraître un communiqué. Ainsi, pour autant qu’il désirât partager ses impressions de ces quelques jours riches en expérience avec Passiflore, il se contint. Il aurait l’occasion de lui en dire plus si elle acceptait sa proposition. Il était en effet tacitement admis qu’un Auror partage quelques informations de son quotidien avec sa moitié à condition que celle-ci s’engage à n’en rien dévoiler en dehors du foyer familial.
A court d’excuses pour éviter le sujet qui le maintenait éveillé depuis quelques nuits, il se résigna donc à affronter vaillamment sa dulcinée et les désirs de celle-ci, qu’ils concordassent avec les siens ou non. Se redressant inconsciemment dans son siège, il fixa un instant sa tasse de thé encore intouchée et préféra la laisser où elle se trouvait, de peur de créer un nouvel incident par une démonstration de nervosité involontaire. Regroupant tout son courage, il adressa donc une esquisse de sourire à la jolie Française et se lança.
-C’est moins ce que j’ai à vous raconter que ce que j’ai à vous demander qui m’a mené devant votre porte. En d’autres circonstances, j’aurais aimé avoir cette discussion avec feu votre père avant de me présenter devant vous mais les circonstances présentes m’en empêchent.
Il se rendait bien compte qu’évoquer le père décédé de sa belle n’était probablement pas la plus recommandée des manières d’aborder le sujet de possibles fiançailles mais il avait été élevé dans des traditions strictes et craignait plus de passer pour un rustre qu’un maladroit.
-Néanmoins, vous êtes une femme indépendante et c’est votre réponse qui m’importe réellement si tant est que vous ne me trouviez pas trop impudent. Je désirerais en effet croire que ces derniers mois passés à vous croiser en diverses occasions, certaines agréables, d’autres réellement éprouvantes vous ont laissé un souvenir aussi marquant qu’à moi. Et c’est la raison pour laquelle je viens vous demander officiellement la possibilité de prolonger le temps que nous passons ensemble. J’aimerais ainsi que vous m’accordiez l’immense honneur de vous faire la cour et de, peut-être un jour, pouvoir vous appeler ma mie.
S’étant exprimé à un rythme bien plus rapide que celui auquel il était habitué, il se découvrit soudain essoufflé lorsqu’il se tut, et le bruit créé par sa respiration haletante lui parut atrocement élevé dans la pièce brusquement silencieuse.
Auror
Que vois-tu…?
Messages : 732Date d'inscription : 08/07/2013
Age : 33
Habitat : Appartement à Londres
Parchemin Magique
Classe: Sorcier Spécialiste
Branche: Haute-Magie
Spécialité(s): Métamorphose
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Dim 20 Sep - 22:56
Liée au secret, ce n’est malheureusement pas encore d’actualité... »
Lorsque la jolie Guérisseuse rendit à son interlocuteur la parole, elle observa ce dernier. Elle le vit prendre une inspiration, ouvrant ainsi son thorax et le faisant grandir sur son siège. Quand enfin il la regarda et lui adressa ce que la jeune femme prit pour un sourire timide, elle lui en offrit à son tour.
Elle haussa imperceptiblement un sourcil interrogateur à la première phrase de l’Auror, puis sentit son cœur se serrer à l’évocation de son paternel, avant d’oser pressentir les prochains mots qui franchiraient les lèvres du jeune homme. Elle eut le sentiment que sa cage thoracique se compressait, serrant par la même occasion son palpitant, qui prit un rythme rapide, similaire à celui qui avait pulsé le sang dans son corps durant la nuit de Sligo.
La jeune femme s’autorisa une brève inspiration tandis que les dernières phrases de Crestian Longbottom confirmaient ce qu’elle s’était imaginée quelques instants auparavant. Gorge nouée, elle cligna des yeux, pour essayer de y chasser l’humidité qu’elle sentait naître. Elle inspira à nouveau, pour tenter de calmer le rythme de son cœur. La Vélane s’obligea à regarder son interlocuteur, et souffla, joues rouges, mais avec un sourire :
- Avec plaisir, Crestian.
Elle s’éclaircit la gorge, songeant naïvement que cela la ferait se départir de sa gêne. En vain. Lors de ses études à Beaux-Bâtons, il était arrivé que de jeunes garçons ou hommes se déclarent auprès de la Vélane, qui avait toujours mis l’engouement de ces passionnés sur son héritage génétique ; jamais auparavant elle n’avait partagé les sentiments que ses camarades avaient pu lui dévoiler et s’était toujours bien attachée à repousser avec douceur et tact les quelques prétendants qui s’étaient manifestés auprès d’elle. Bien sûr, comme la plupart des étudiants des écoles de magie, elle avait connu les émois des premières relations, sans toutefois qu’elle ne souffre de l’éloignement une fois partie en Angleterre.
Ensuite, le temps s’était écoulé, l’apprentissage et le travail préoccupant bien davantage la jeune femme que les histoires de cœur. L’échange épistolaire qu’elle entretenait avec sa meilleure amie faisait d’ailleurs rarement état de relations naissantes. Toutefois, sa rencontre avec Crestian Longbottom avait été différente à bien des égards que les précédentes. Pour la première fois, elle avait eu cœur à entretenir et développer ce qui n’avait été qu’au départ une rencontre professionnelle, pour finir par s’avouer l’appréciation qu’elle éprouvait en la compagnie du jeune homme ou l’inquiétude qui l’avait rongé lors de la Fête de la Concorde ou leur malheureux rapt quelques semaines auparavant.
- Je vous prie de m’excuser, je suis gênée, dit-elle, éprouvée par le silence. Mon père aurait été ravi de faire votre connaissance, et je suis certaine qu’il vous aurait beaucoup apprécié, tout comme ma mère.
Elle le regarda, et approfondit en rougissant à nouveau :
- Votre compagnie m’est des plus agréables, Crestian, tout comme votre absence me devient lourde et insupportable lorsque nous vaquons chacun à nos obligations. J’ose espérer que nous allons pouvoir remédier à ça ensemble.
Mains nouées par la gêne, elle replaça avec l’une delle une mèche de cheveux blonds rebelle. Elle sourit, et murmura du bout des lèvres :
- Ma mère avait l’habitude de dire que lorsque deux âmes se trouvent, c’est qu’elles se sont choisies pour que chacune comble les failles de l’autre. Une sorte de complétude...
Guérisseuse
Que vois-tu…?
Messages : 235Date d'inscription : 14/07/2013
Habitat : Londres -
Parchemin Magique
Classe:
Branche:
Spécialité(s): N/A
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Lun 28 Sep - 20:06
Il ne regretta cependant pas son attention car la certitude avec laquelle elle lui assura qu’il aurait plu à ses parents lui réchauffa le cœur. Il avait beau savoir objectivement que son nom ne laissait pas indifférent et qu’il n’était pas moins bel homme qu’un autre, il savait tout autant qu’il était loin d’être le plus social des individus, pour ne pas dire qu’il pouvait se révéler catastrophique en société, au grand dam de sa mère. Or, Passiflore était une des plus belles femmes qu’il ait eu le plaisir de rencontrer ainsi qu’une Guérisseuse accomplie, une combinaison particulièrement rare en ces temps où le sexe faible était souvent confiné aux intérieurs. Il ne doutait par conséquent pas qu’elle ait eu plus d’un prétendant tout aussi valable que lui et découvrir que ses affections étaient partagées faisait de lui le plus heureux des hommes.
- Ma mère avait l’habitude de dire que lorsque deux âmes se trouvent, c’est qu’elles se sont choisies pour que chacune comble les failles de l’autre. Une sorte de complétude...
Complétude… Oui c’était exactement ce qu’il ressentait aux côtés de la jeune femme. Une sensation de plénitude tranquille, de paix intérieure. La certitude d’être exactement là où il devait être. Que toutes ses faiblesses, toutes ses erreurs, lui seraient pardonnées. Qu’il n’avait plus besoin d’être l’Auror Longbottom, le fils du patron destiné un jour à lui succéder, mais simplement Crestian, un homme comme les autres. Elle était ainsi la première avec qui il s’était suffisamment en confiance pour se dévoiler sur ses peurs après l’attaque qui avait coûté la vie à cinq de ses collègues. Et depuis son retour de Whitehill, il réalisait que ses vieux démons étaient ressortis de leur tanière, la rencontre avec la vampire responsable de la mort de ses camarades ayant réactivé les relents de stress post-traumatique dont il pensait s’être débarrassé. Sauf qu’il n’était pas habitué à se préoccuper de ce genre de choses et avait préféré enfouir tous ses sentiments dans un coin de son esprit, quitte à ce qu’ils ressortent plus tard de manière explosive. Néanmoins, maintenant qu’il se trouvait à nouveau en compagnie de Passiflore, l’image du journal qu’elle lui avait proposé de tenir à la suite de la première attaque lui revint à l’esprit et il se promit de poser sur le parchemin ses pensées et inquiétudes. Il ne se laisserait pas miner de l’intérieur par la créature, c’était exactement ce qu’elle voulait : avoir une emprise sur sa vie, même lorsqu’elle n’était pas présente. Il sourit donc aux paroles de sa bien-aimée et, désormais bien plus détendu que quelques secondes plus tôt, il reprit la parole.
-Je m’en excuse mais je ne suis décidément pas venu préparé comme il se doit. Je n’ai nulle bague à vous offrir en gage de ma passion. Mais je saurais choisir un bijou digne de briller à votre doigt, parole de Longbottom.
Rougissant légèrement à son tour, il poursuivit.
-A vrai dire, je n’osais présumer de mes chances et j’ai eu peur qu’acheter la bague en avance ne limite d’autant plus mes chances. Ma sœur se moquerait de moi si elle savait que je donnais foi à de telles superstitions mais Crestia n’a jamais connu les affres de l’amour.
Du moins pas à sa connaissance.
-Et puis, connaissant Mère, je ne serais qu’à moitié étonnée qu’elle désire m’accompagner dans cet achat. Ce qui me fait penser que, si vous l’acceptez, j’aimerais vous présenter officiellement à mes parents. Car si vous m’assuriez que les vôtres m’auraient apprécié, ce que j’espère de tout mon cœur, je peux jurer sur ma baguette qu’il en ira de même du côté des miens. Eux qui pensaient sûrement que je devrais finir par me contenter d’un mariage arrangé ne pourront que constater que si j’ai attendu si longtemps ce n’est que pour choisir la plus belle des promises.
Mais voilà qu’il tombait dans la romance à deux mornilles ! La fréquentation assidue de Meredith avait fini par déteindre sur lui, à sa plus grande honte. Et, c’est sans surprise qu’il sentit le rouge lui monter de nouveau aux joues après avoir prononcé de pareilles niaiseries. Ou plutôt non, ce n’était nulles niaiseries, il en pensait chaque mot mais les prononcer à voix haute le gênait au plus degré, lui qui avait été formé à contrôler ses émotions en toutes circonstances.
Auror
Que vois-tu…?
Messages : 732Date d'inscription : 08/07/2013
Age : 33
Habitat : Appartement à Londres
Parchemin Magique
Classe: Sorcier Spécialiste
Branche: Haute-Magie
Spécialité(s): Métamorphose
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Mar 20 Oct - 20:13
- Je m’en excuse mais je ne suis décidément pas venu préparé comme il se doit. Je n’ai nulle bague à vous offrir en gage de ma passion. Mais je saurais choisir un bijou digne de briller à votre doigt, parole de Longbottom.
La jeune femme sourit, avant d’oser rire. Il reprenait l’assurance qu’il avait pu lui montrer lors de leurs premières rencontres, une fois les émotions de la demande et de la réponse passées. Elle sourit encore, curieuse de constater qu’il pouvait être superstitieux, lui, l’homme d’action. La Vélane soupira, d’aise, à l’idée d’imaginer tout ce qu’elle avait encore à découvrir de son nouvel ami.
- Je ne m’en formaliserai pas, sourit-elle, amusée. Vos mots valent toutes les bagues du monde, Crestian...
A cheval sur les convenances et le savoir-vivre, la jeune femme venait d’énoncer l’une des rares concessions, gracieusement et sincèrement donnée, qu’elle pouvait faire de son éducation française. La bague, symbole de l’union de deux âmes, n’était pas, en l’instant, la préoccupation première de la jeune femme. Bien au contraire, elle était touchée par mes phrases prononcées par l’Auror, réalisant à quel point la tâche avait du être ardue pour ce dernier.
- Ce serait un véritable plaisir pour moi que de rencontrer vos parents, souffla-t-elle, sentant, à ces mots, une légère angoisse naître dans son estomac. Je suis contente, moi aussi, d’avoir la liberté de choisir la personne avec qui je veux vivre, ajouta-t-elle. Tout le monde ne peut malheureusement pas s’en vanter !
Combien d’exemples avait-elle, d’amis comme de connaissances dont l’avenir était déjà tout tracé, décidé et réglé comme du papier à musique par des parents trop autoritaires ou encore trop enfermés dans des traditions liberticides... Sûrement trop sincère, elle n’avait guère compris les premières fois durant lesquelles, à Beaux-Bâtons, ses camarades de classe avaient fait part de leur futur époux ou épouse, tantôt avec fierté dans le regard, tantôt avec une tristesse qu’elle n’aurait voulu, pour rien au monde, partager.
- Je suis contente, souffla-t-elle. Je passais tant de temps à travailler que je ne prenais guère de temps pour moi... La preuve en est que nous nous sommes rencontrés ici-même, sourit-elle. Je craignais aussi, j’avoue, de penser que mes origines pouvaient rebuter grand nombre de personnes.
Nerveuse, elle lui offrit un nouveau sourire, joues encore roses du dénouement de cette visite surprise. La Française pensa à ce jour où l'homme en face d'elle été assis dans ce même fauteuil mais pour une tout autre raison, et les rencontres qui avaient suivi, toutes différentes les unes des autres... Elle inspira, se mordit la lèvre et replaça une mèche blonde derrière son oreille, galvanisée par cet événement des plus joyeux.
Guérisseuse
Que vois-tu…?
Messages : 235Date d'inscription : 14/07/2013
Habitat : Londres -
Parchemin Magique
Classe:
Branche:
Spécialité(s): N/A
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Dim 25 Oct - 17:20
La dernière phrase à peine susurrée de la jeune femme le prit néanmoins par surprise. Il ne s’était pas attendu à ce que Passiflore ressente ce genre d’insécurités. Lui qui la trouvait ravissante et manquait totalement d’objectivité en ce qui la concernait n’aurait pu imaginer qu’elle puisse également vivre des moments inconfortables eut égard à la situation politique du pays. Pourtant, en y réfléchissant, cela faisait sens. La jolie Française possédait un double « handicap » au regard des discours de plus en plus dominants dans la bonne société sorcière. Elle était d’ascendance mêlée, autant de sang moldu coulant dans ses veines que de sang sorcier, et pire encore elle avait dans ses ancêtres des créatures magiques. Or, si les Vélanes étaient parmi les créatures les mieux acceptées parmi les sorciers, leur lien de parenté avec les Harpies si peu cotées ces derniers temps pouvait parfaitement lui causer des ennuis. Le jeune Auror se promit donc de remédier aux inquiétudes de sa belle en ne laissant personne la critiquer et s’en sortir intact.
-L’opinion d’une personne se limitant à l’ascendance d’une autre au moment de la juger ne vaut pas de s’y attarder. Laissez donc parler les jaloux qui ne savent que vivre enfermés dans le passé. Et si quiconque vous causait des ennuis, informez-en moi donc, je me ferais un plaisir de leur apprendre la tolérance.
Son ton s’était échauffé, tel le Gryffondor moyen qu’il n’était finalement que rarement mais qui n’en composait pas moins une bonne partie de son caractère. Il se reprit néanmoins, ne désirant pas passer pour un homme au tempérament incontrôlé, et adressa un sourire tendre à sa bien-aimée.
-Rassurez-vous par ailleurs, Père et Mère ne sont pas de ces bigots sans aucune vision de l’avenir qui se limitent aux noms au moment d’apprécier un caractère. Je ne doute pas un instant qu’ils sauront apprécier toutes vos qualités comme je l’ai fait. De même que ma sœur et mon frère. Crestia vous porte déjà en très haute estime de par votre apprentissage auprès de Maître Hattaway.
Fronçant légèrement le sourcil, il se décida néanmoins à être honnête avec elle sur la réalité du reste des opinions familiales. Elle allait après tout épouser l’héritier d’une grande famille de Sang-Purs et si ses plus proches parents étaient connus pour leur tolérance ses cousins plus ou moins éloignés ne l’étaient pas tous autant. Car on ne maintenait pas un sang pur en n’épousant que des femmes issues de familles tolérantes comme les Prewett, les Weasley ou les Peverell. Au cours des siècles, plus d’un Longbottom avait épousé une Black, une Carrow ou une Nott. Il courrait même une rumeur selon laquelle une Longbottom avait épousé au début du treizième siècle le cadet de la branche principale des Gaunt. Une histoire que personne n’aimait à rapporter ni chez les Gaunt, ni chez les Longbottom. Quoiqu’il en fut, les faits étaient là, l’actuelle Mrs Benedict Longbottom était née Greengrass et son frère était connu pour ses affiliations radicales. Crestian considérait donc important d’en informer Passiflore pour qu’elle soit en mesure de faire face aux remarques désobligeantes qui ne tarderaient pas de fuser une fois leur union annoncée publiquement.
-Je dois malheureusement reconnaître que ma famille étendue ne verra probablement d’un si bon œil notre relation. Mon oncle maternel par exemple, Marcus Greengrass, est connu pour ses positionnements franchement radicaux. Néanmoins, je peux vous affirmer que rien ni personne et certainement pas mon oncle ne me feront changer d’avis vous concernant. Je me trouve déjà affreusement chanceux d’avoir réussi à obtenir vos faveurs, il est désormais hors de question de les perdre, termina-t-il avec sincérité mais également une pointe d’humour.
Auror
Que vois-tu…?
Messages : 732Date d'inscription : 08/07/2013
Age : 33
Habitat : Appartement à Londres
Parchemin Magique
Classe: Sorcier Spécialiste
Branche: Haute-Magie
Spécialité(s): Métamorphose
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Mer 11 Nov - 15:36
Elle rougit, de la honte qu’elle éprouvait à mentionner ses origines comme potentiellement problématiques pour leur union. Elle préférait, toutefois, que les choses soient dites, pour ne pas qu’ils aient, tous deux, de mauvaises surprises. Découvrir, après quelques semaines, mois, voire années de relations, la nature d’une conjointe Vélane pouvait provoquer un bel incident diplomatique. Toutefois, le jeune homme eut tôt fait de la rassurer.
- Je tâcherai de m’en souvenir, dit-elle, ravie de la réaction de son interlocuteur. Et je me doute bien que vos parents sont des personnes estimables, tout comme votre frère et votre sœur, que j’ai eu le loisir d’apercevoir à la Fête de la Concorde...
Elle se souvenait effectivement du visage de la jumelle Longbottom, qu’elle avait rencontré par le biais de Crestian, forcément, au détour d’une conversation avec Miss Black et Monsieur Bucks. La Française n’avait toutefois pas pu discuter avec Crestia Longbottom, à sa grande déception. Quant au patriarche, c’était à peine si elle l’avait vu lors de cette nuit d’horreur, dans ce village moldu, où ils avaient tous failli finir au bûcher. Trop affairée auprès des blessés, elle n’avait pas prêté attention à la délégation du Ministère. Elle espérait, toutefois, en ayant la chance de les rencontrer au plus vite, faire bonne impression de sa future belle-famille.
Les mots suivants du jeune homme firent pointer à nouveau une légère inquiétude sur le visage de la Française. Une branche de la famille radicale ? Passiflore se pinça discrètement les lèvres, qui s’étirèrent dans un léger sourire quand Crestian s’empressa de la rassurer.
- Je suis certaine que vous parviendrez à les conserver, dit-elle avec le même ton. J’ose espérer réussir à composer avec votre famille maternelle. Peut-être aussi que votre oncle se focalisera sur mon origine outre-Manche, sourit-elle à nouveau.
- Spoiler:
- Désolée pour la brièveté de ce post ._. je peux modifier si besoin
Guérisseuse
Que vois-tu…?
Messages : 235Date d'inscription : 14/07/2013
Habitat : Londres -
Parchemin Magique
Classe:
Branche:
Spécialité(s): N/A
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Ven 20 Nov - 19:03
Il se sentait néanmoins prêt à affronter des montagnes pour rester aux côtés de sa belle et peu lui importait l’avis d’un conservateur incapable de voir le monde autrement que par le petit trou de la serrure. Il espérait néanmoins que ses cousins et notamment Lenore seraient plus prompts à accepter en leur sein Passiflore. Il avait toujours été proche de ses seuls cousins – Benedict étant fils unique – et il prendrait plus à mal un rejet de leur part. Cependant, même si cela venait à être le cas, le principal était le soutien indéfectible dont il était certain que tous les membres de sa proche famille feraient preuve envers la jolie Française. Car il voulait que les Longbottom devienne la nouvelle famille de Passiflore. Il n’était, bien entendu, nullement question de remplacer celle qu’elle avait perdu mais il avait à cœur de tenter de combler en partie le vide qui devait s’être créée dans le cœur de la Demi-Vélane.
-Mon oncle se concentrera sur tout élément lui déplaisant et il est effectivement fort probable que votre origine française ne soit pas de son goût. Néanmoins, si vous m’excusez l’irrespect familial, déplaire à mon oncle serait presque une preuve de bonne compagnie en elle seule. Ceux que l’on devrait plus vraisemblablement pouvoir convaincre que vous n’êtes non seulement pas inférieure à n’importe laquelle des héritières à laquelle ils me voyaient déjà mariés mais probablement bien supérieure, ce seront mes grands-parents. Mais vous avez tous les atouts pour : vous êtes belle, intelligente et possédez un héritage vélan que beaucoup vous envieraient.
S’approchant de la jeune femme pour lui prendre la main et s’asseoir à ses côtés, il plongea son regard dans le sien et finit de la rassurer.
-Ne laissez personne vous convaincre que vous valez moins qu’une autre. Toute personne dotée d’un minimum de bon sens est obligée de reconnaître vos qualités. Et puis, honnêtement, ce n’est pas ma famille que vous épousez c’est moi, alors peu importe leur avis.
Laissant apparaître un sourire malicieux sur son visage, il termina.
-Enfin, sauf celui de Mère mais elle sera trop occupée à avoir enfin une fille avec laquelle pouvoir discuter de, je cite, « sujets de femmes » pour se préoccuper de quoique ce soit d’autre. C’est que Crestia est loin d’être la candidate idéale pour ce genre d’entrevues.
- HJ:
- Voilà c’est court aussi mais je pense qu’on peut conclure au prochain tour, non ?
Auror
Que vois-tu…?
Messages : 732Date d'inscription : 08/07/2013
Age : 33
Habitat : Appartement à Londres
Parchemin Magique
Classe: Sorcier Spécialiste
Branche: Haute-Magie
Spécialité(s): Métamorphose
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Lun 30 Nov - 23:31
Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de Passiflore lorsque le jeune homme dépeint un portrait peu engageant de son oncle, puis rosit aux propos plus que flatteurs de Crestian. Elle glissa sa main dans celle qu’il lui présenta, et s’assit avec lui sur le petit divan.
- Je m’efforcerai de plaire à vos grands-parents, dit-elle sans se départir de son sourire. Ou tout du moins, de trouver ce qui pourrait leur plaire...
Un instant, Passiflore songea à sa grand-mère maternelle. La vieille femme l’avait toujours beaucoup impressionné, mais la jeune femme en gardait un excellent souvenir, celui d’une grand-mère certes sévère, mais aimante et investie dans l’éducation de sa petite fille. Passiflore comprenait l’importance de l’avis des aînés, puisque longtemps c’était grâce à elle que les parents de la Vélane avaient pu vivre en paix. La matriarche avait consenti à leur union, là où la plupart des membres de la famille se révoltaient de l’union d’Adèle Delacour avec un Moldu, provincial qui plus est. C’était d’ailleurs à son décès que les premières tensions étaient apparues, pour s’achever sur le meurtre des parents de la Française.
L’Auror acheva de rassurer la Vélane avec les dernières phrases qu’il prononça, lui faisant oublier ses nostalgiques pensées et parvenant même à la faire rire.
- Vous me parlez tellement de votre Mère, dit-elle, que j’ai hâte de la rencontrer et de discuter avec elle... Je suis sûre qu’elle aura beaucoup de choses à me raconter et à m’apprendre. Quant à votre sœur, je suis certaine que je trouverai des sujets de conversation qui lui plairont.
A son tour, elle regarda le jeune homme dans les yeux. Lui fit un sourire tendre, et vint effleurer, du revers de sa main, sa joue.
- Je n’aurais pas à vous faire rencontrer grand monde. J’ai une excellente amie, Sofia, mais elle vaut toute la belle-famille du monde, dit-elle en riant, avant de se mordre la lèvre.
Elle se tut encore un temps, pour souffler :
- Je suis heureuse que vous soyez venu vous déclarer, Crestian.
Guérisseuse
Que vois-tu…?
Messages : 235Date d'inscription : 14/07/2013
Habitat : Londres -
Parchemin Magique
Classe:
Branche:
Spécialité(s): N/A
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Sam 5 Déc - 19:04
Maintenant qu’il y pensait, Crestia et Passiflore avaient énormément de points communs : toutes les deux de belles blondes versées dans les arts médicomagiques, si leurs caractères ne les avaient pas radicalement opposé, l’Auror se serait presque inquiété d’avoir un complexe fraternel non réglé. En effet, s’il adorait sa jumelle, l’idée d’épouser une femme lui ressemblait lui donnait des frissons. C’était justement la douceur et la joie de vivre de Passiflore, si loin de la froideur et du tranchant de sa cadette, qui l’avait attiré vers la jolie Française. L’esprit et la langue de Crestia étaient des armes redoutables et s’il avait toujours apprécié leurs discussions ainsi que l’humour si particulier, tout en acidité, de sa sœur, il recherchait en son âme sœur moins de brusquerie et plus de tendresse. Une qualité dont la demi-Vélane ne manquait nullement et ce malgré les dures épreuves qu’elle avait du traverser jusqu’à ce jour.
- Je n’aurais pas à vous faire rencontrer grand monde. J’ai une excellente amie, Sofia, mais elle vaut toute la belle-famille du monde.
Le rire cristallin qui s’éleva dans la pièce tira un sourire amoureux au jeune homme. Il était prêt à se ridiculiser en public si cela lui permettait d’entendre ce son régulièrement. Les paroles qui suivirent ne firent d’ailleurs qu’étirer son sourire et il répondit tranquillement.
-Dites-m’en plus sur cette fameuse Sofia. A votre ton j’entends qu’elle vous est très chère et si son opinion compte à vos yeux, elle comptera aux miens. De mon côté, je n’ai que trop honte de mon meilleur ami. Je peux le voir d’ici estimer que je ne mérite pas femme aussi belle ni aussi brillante que vous.
Réprimant un sourire nostalgique et amusé au souvenir de son insupportable ami de toujours, il poursuivit.
-Meredith est un homme intègre mais avec des manières qui laissent parfois à désirer. Je ne compte plus le nombre de fois où nous nous sommes fourrés dans les ennuis à l’époque de Poudlard à cause de ses idées sans queue ni tête. Je m’inquiète parfois de l’image qu’il donne du Royaume-Uni à Rome. Enfin, n’obtient pas le poste de Diplomage qui veut alors je suppose qu’il le mérite, rajouta-t-il avec malice. Et puis, il est désormais marié depuis quelques mois, on peut espérer que cela aura quelque peu calmé ses ardeurs, bien que l’union ayant été arrangée j’en doute quelque peu.
Auror
Que vois-tu…?
Messages : 732Date d'inscription : 08/07/2013
Age : 33
Habitat : Appartement à Londres
Parchemin Magique
Classe: Sorcier Spécialiste
Branche: Haute-Magie
Spécialité(s): Métamorphose
Re: Déclaration trop longtemps repoussée par Mar 12 Jan - 10:08
- J’ai rencontré Sofia en allant étudier à Beaux-Bâtons. C’est une Moldue... Elle a longtemps mal vécu ses origines à cause de moqueries de certains de nos camarades. Elle s’est petit à petit affirmée pour que l’enfant timide laisse place à une jeune femme au fort caractère, dit-elle avec un sourire en pensant à son amie. Nous avons grandi ensemble et vécu des expériences incroyables.
Sa meilleure amie constituait effectivement la seule famille de la Vélane. Son père avait perdu ses propres parents très jeune, l’obligeant à reprendre le commerce de son père alors qu’il était à peine majeur. Quant aux oncles et tantes maternels, Passiflore préférait les savoir loin et aimait à penser qu’ils l’avaient oubliée.
- Elle est devenue journaliste, et s’est installée à Paris. La situation devient vraiment compliquée en France... Je lui ai plusieurs fois vanté l’Angleterre et la paix relative qu’elle pourrait y trouver sans parvenir à la convaincre de traverser la Manche. Dans son dernier courrier, toutefois, elle semblait vraiment inquiète. Je pense qu’elle ne tardera pas à venir tenter l’expérience, acheva-t-elle avec un sourire.
A son tour, elle écouta le jeune homme évoquer son meilleur ami, retenant une moue amusée.
- J’espère qu’il saura reconnaître que je vous mérite, car je n’ai rien à vous envier quant aux qualités que vous me prêtez, répliqua-t-elle gentiment.
La Guérisseuse haussa les sourcils, impressionnée :
- Diplomage dites-vous ? Ce n’est effectivement pas un poste que l’on obtient au hasard ! Votre ami doit manier l’art des mots avec justesse et mesure, sourit-elle. Rome est une belle ville et l’Italie un pays magnifique. Il a une chance incroyable de pouvoir vivre là-bas, ajouta-t-elle.
Elle soupira.
- Tous ces mariages arrangés m’attristent... J’ose croire qu’avec les années les époux viennent à s’aimer. J’espère qu’il en sera de même pour votre ami et que son mariage sera heureux.
Portant une main dans ses cheveux blonds, elle sourit en achevant :
- Nous avons de la chance.
Guérisseuse
Que vois-tu…?
Messages : 235Date d'inscription : 14/07/2013
Habitat : Londres -
Parchemin Magique
Classe:
Branche:
Spécialité(s): N/A
|
|