Il y a un début à tout, même au pire par Dim 19 Juil - 10:50
Dans le cas de la plupart des vampires, l’expérience accumulée les assagissait. Le temps coulant sur eux sans les affecter finissait par les anesthésier définitivement jusqu’à en faire des êtres sans saveur ni couleur, suivant aveuglément les ordres d’Ewald pour ne pas avoir à réfléchir par eux-mêmes, effort intense qu’il évitait comme la peste. Mais Kenneth avait été élevé par un esprit rebelle, une vampire qui ne croyait pas en ces sornettes et avait sans cesse ravivé la flamme de la vie et du plaisir en lui. Liliana lui avait appris que l’immortalité ne servait qu’à profiter de chaque instant sans se préoccuper du passé. Il ne fallait garder que les souvenirs qui vous portaient vers l’avant, renvoyant tout le reste à l’arrière-plan. Elle lui avait ainsi enseigné le plaisir d’une vie se terminant au bout de vos canines, la joie d’une course effrénée à la poursuite d’une proie terrorisée, la jouissance d’une vie sans attaches ni limites. Enseignement qu’Ewald, malgré tous ses efforts, n’avait jamais réussi à complètement éradiquer. La haine pour l’église catholique qui brûlait en l’éternel adolescent était bien trop puissante pour être éteinte par autre chose que l’étreinte finale de la mort. C’était à vrai dire la seule chose qui le distinguait encore de la plupart de ses camarades pluri-centenaires, cette flamme éternelle qui réchauffait ses entrailles glaciales et le poussait de l’avant. Qui lui permettait de mettre un point d’honneur à ne laisser aucune de ses proies n’échapper à sa volonté. Il était le prédateur tout puissant et sa décision était loi.
Jusqu’à la semaine précédente. Un insignifiant humain avait eu l’audace suprême de lui résister jusqu’au bout, l’impudence infinie de survivre à des blessures qui auraient nécessairement dû entraîner sa mort. Non seulement Bower junior était le premier à le blesser sérieusement depuis des décennies, le forçant à rester enfermé au manoir pour se remettre de ses brûlures pendant QUATRE nuits consécutives, incapable de remettre à leur place Owain et sa petite bande qui trouvaient hilarants de voir le tout-puissant Donaghue ainsi incapacité. Mais l’insupportable humain avait osé s’accrocher à la vie comme le dégoûtant parasite qu’il était, brisant par-là même non seulement la réputation mais la parole de Kenneth. Son débriefing avec Lady Gaunt qui ne devait être qu’une formalité se transformait alors en humiliation complète. Lui qui supportait déjà mal de se présenter affaibli devant la sorcière, voilà qu’il allait devoir supporter ses reproches. Il espérait simplement que la femme ne se transforme pas en hystérique car il n’assurait pas de se contrôler. Et la dernière chose dont il avait besoin c’était de s’attirer les foudres de son mari alors que Lester s’était enfin décidé à bouger. Bon son idée de s’allier à des moldus pour attaquer un couvent de sorcières moniales dans le nord du pays le débectait sérieusement mais il reconnaissait que c’était efficace pour se débarrasser d’une telle cible. Restait à voir si Owain ne ferait pas tout foirer sous prétexte de jouer aux petits chefs. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il aurait confié la direction de l’expédition qui était partie la veille au soir à un autre mais Lester avait insisté – à raison – qu’Owain était le meilleur enchanteur du groupe et qu’ils auraient besoin de lui pour mettre à bas les défenses entourant le couvent. L’insupportable masse de muscles avait en effet été un sorcier de talent avant sa transformation et, s’il avait perdu ses pouvoirs comme tout vampire, sa facilité pour les enchantements s’était transféré de sa magie à ses pouvoirs vampiriques. Ce qui était d’ailleurs la seule raison expliquant sa position dans le cercle d’intimes de Lester.
Mais assez disserté sur O’Hary, la seule chose qu’il pouvait faire pour le moment c’était de lui souhaiter d’échouer lamentablement dans sa mission pour pouvoir lui rendre la monnaie de sa pièce, le couvent qu’il attaquait était après tout un objectif sans réelle importance comparé à la possibilité de prouver à Lester qu’O’Hary était un incapable fanfaron. En attendant, il était sur le point d’arriver au lieu de son rendez-vous avec Lady Gaunt et comme dans un signe avant-coureur du désastre à venir les relents de brûlures qui couvraient encore une bonne partie de son flanc et son bras gauches lui tirèrent une grimace d’inconfort. Il ne souffrait plus vraiment mais, même avec ses pouvoirs, la peau mettait du temps à reprendre sa pâleur habituelle, comme un traître memento de son monumental échec.
Arrivant finalement dans la clairière où il avait rendez-vous, il constata avec un soulagement qu’il ne reconnaitrait pas même mort qu’il était le premier. Ça lui donnait le temps de se reprendre un instant avant l’arrivée de sa partenaire et ses reproches certains.
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Dim 19 Juil - 13:50
Le pli de sa fine bouche demeurait pincé et les elfes autour d'elle œuvraient à sa coiffure et à son maquillage avec une extrême prudence.
Deux jours auparavant, sans crier gare, Alceste avait exécuté d'un avada kedavra une malheureuse créature parce qu'elle lui avait tiré les cheveux un peu trop fort en ajustant son chignon. L'humeur d'Alceste Gaunt était telle que toute créature douée d'une once de sensibilité fuyait la sorcière avec application. Même ses serpents l'évitaient avec angoisse. Seuls Arnald et Janus ne s'impressionnaient point de l'aura tumultueuse de la maîtresse de maison. Le premier, d'ailleurs, maintenait sa femme à distance de lui par une rancœur glacée.
Ils auraient dû se féliciter des conséquences qu'avaient eu leur intervention contre l'Inquisition, de même que de l'impact fort du discours d'Arnald au Magenmagot. Il avait poussé et le Conseil, et le tribunal à tenir tête au Moldu Couronné. Il y avait lieu d'éprouver toutes les réjouissances à voir plus d'un sorcier se ranger à leur avis, considérer les Fourchelangs avec moins d'effroi mais plus d'intérêt. L'attitude d'Alceste, aidant contre toute attente les Sorciers de toutes naissances, doublée par l'éloquence surprenante d'Arnald avaient renforcé une position et une image qui vacillaient dangereusement depuis trop longtemps.
Pourtant, et pour seule récompense de l'effort qu'elle avait fait, Alceste n'avait été qu'humiliée avec une telle force que cette dernière demeurait gravée au fer rouge sur son âme. La blessure l'en brûlait encore, semblable à un feu qui ne s'était pas éteint et ne s'éteindrait sûrement jamais.
La punition vive et violente que s'était permis Conrart Crowlore sur elle l'avait affectée si profondément dans son amour propre que les jours passant ne faisaient qu'aggraver l'aigreur qu'elle ressentait. Le mage noir ne l'avait, ni plus, ni moins, écartée, comme une sorcière indigne, une traître à son sang de la pire espèce. C'était injuste ! D'une injustice rare, seulement causée par cette stupidité crasse dans laquelle se plongeaient ceux qui ne connaissaient rien d'autre que le refuge de la violence ! Mais la violence seule, aussi puissante, aussi cruelle, aussi infernale pouvait-elle être, se combattait. Si elle suffisait à elle seule à faire entrer un pays en guerre, elle ne suffisait pas à convertir les foules, à rallier le peuple à la Cause, à transformer les brebis en loups. Bien au contraire, les brebis ne serait alors plus que des agneaux sacrifiés. Ils avaient besoin de guerriers, ils avaient besoin de croyants, ils avaient besoin, enfin, de véritables suiveurs. Et elle avait tant œuvré, elle, Alceste ! Qu'avait fait ce mage noir qui se targuait d'avoir plus de valeurs qu'elle ? C'était à son initiative que ce Crowlore s'était tant distingué lors de la Nuit de la Concorde. C'était elle, enfin, qui l'avait débusqué de ses bois sordides pour l'introduire auprès des siens et lui réserver un trône en or. Et aujourd'hui, il arrachait à sa famille les rênes pour créer un Ordre auprès duquel Alceste ne serait plus dans la confidence tant qu'elle ne prouverait pas son repentir ? Quoi ! Son repentir !
Le regard de la sorcière se plissa en lançant un redoutable éclair. Son visage de marbre blanc se froissa, libérant toute la noirceur d'âme que les potions de beauté cachaient sous le masque lissé d'une femme possédant la maturité sans les stigmates du temps.
Alceste n'avait pas dit son dernier mot, non. Oh, Arnald avait été furieux. Contre elle, contre ses plans qui avaient manqué d'être, cette fois, parfaits. Des plans qui les avaient divisés quand elle s'était attendue à obtenir la plus parfaite allégeance de ses sbires. Mais elle demeurait l'interlocutrice préférée des familles les plus proches, et des créatures qu'elle avait unis aux partisans de la Guerre. Cathleen Black lui avait offert sur un plateau d'argent l'occasion de se racheter en lui rappelant l'existence de ce Bower dont il fallait la peau. L'occasion de dépecer le fils et exposer son cadavre disloqué à la vue de tous leurs résistants lui avait donné des frissons d'excitation. C'était presque si elle en avait minaudé auprès de son principal interlocuteur, celui qu'elle avait vu comme le plus habilité à faire souffrir sans fin l'héritier Bower. Kenneth l'aurait comblée de joie, si elle aurait pu éprouver un tel sentiment pour si peu, quand la mort du fils Bower, doublé du silence de vaincu du père, s'était répandu dans la Société comme une traînée de poudre. Son seul regret avait été de ne pouvoir récupérer le corps pour l'exposer en plein Chemin de Traverse, ou, mieux encore, en plein Loutry-Sainte-Chaspoule, afin que Cathleen puisse se repaître à loisir de la vue de cet impur retournant à l'état qui lui convenait le mieux.
Mais ce soir, devant sa coiffeuse, cette consolation s'était brutalement évanouie. La lettre de Cathleen lui avait appris l'échec cuisant du vampire, sur lequel elle avait fait reposer ce que Crowlore pouvait appeler, s'il le souhaitait, « son repentir ». En échouant, il avait donné un nouveau coup de rapière dans la crédibilité de la Sorcière. Touchée en plein cœur, un hurlement de la fureur la plus noire avait coulé de sa gorge faute de ne pouvoir saigner du coup mortel. La lettre, froissée dans ses mains, avait rejoint les flammes de l'âtre en même temps que les miroirs et les décorations poussiéreuses du salon se brisaient en mille éclats de verre et de porcelaine.
Elle avait tant suffoqué de fureur que seul Janus avait été à même de couper court à la folie furieuse qui s'était emparée de sa mère. C'était à bras le corps qu'il avait dû l'empoigner et l'immobiliser, contre le mur qu'il avait dû la plaquer pour ne pas être forcé à violenter cette femme qui ne se contrôlait plus. Elle avait, alors, manqué de s'effondrer dans les bras de son Fils et seule son immense fierté, seul un inaltérable orgueil, l'avaient maintenue sur ses jambes flageolantes. Janus avait dû supporter les menaces, les promesses de mort et de haine qu'elle avait proféré contre ses ennemis, contre ce vampire incapable, contre ce Crowlore qu'elle haïssait mieux encore que la Haine elle-même aurait su le faire. Alitée de force, son corset ouvert sur sa gorge offerte au linge humide et glacé que son Fils glissait sur sa peau pour calmer la folie qui lui coupait le souffle, ce fut seulement sous l'effet des soins, à la fois doux et sévères, de Janus qu'Alceste trouva un semblant de calme. Elle s'était abandonnée aux caresses de l'eau sur sa peau, autant de larmes qu'elle n'aurait su ni pu lâcher, ouvrant ses bras à son héritier tandis qu'elle répétait, dans un interminable leitmotiv : « Je les hais. Oh, par Morgane, je les hais tous. ».
La longe cape de la Mère des Serpents, toute faite de velours noir, traçait un sillon sur les feuilles mortes de la clairière, certaines s'accrochant au pan du vêtement, imbibant ce dernier de terre et d'humidité. Un corset particulièrement serré coupait sa taille, compressant ses entrailles avec autant de violence que la fureur compressait son cœur. Son corps, son âme, son intellect étaient maintenus dans un étau serré et la pression que la sorcière ressentait, tandis qu'elle s'avançait vers la silhouette visible sous le clair de lune, conditionnait jusque sa démarche. Le chignon élaboré que ses esclaves avaient dessiné au-dessus de sa tête donnait à cette petite femme plus de hauteur et un charisme également relevé par ses lèvres peintes de carmin et cette fraise de dentelle et d'obsidienne enveloppant sa gorge. Cependant, l'on ne pouvait encore deviner l'identité de la femme qui s'approchait qu'en étant dans la confidence de ce rendez-vous, car son visage voilé d'une colère contenue et digne était encore camouflé par l'épais capuchon qui tombait de part et d'autre de son visage, ainsi que sur son front. Seules les pierreries noires, larmes retenues par des chaînes d'argent alors qu'elles coulaient vers la dentelle étreignant sa poitrine, et le camé orné du blason de Serpentard épinglé à la dentelle de sa gorge, brillaient quelques fois quand la sorcière passait sous un rayon lunaire.
Après une minute d'une marche silencieuse, Alceste fut parvenue devant Kenneth Donaghue.
Il se passa encore un moment d'un silence lourd avant que la sorcière ôte enfin le capuchon dont son visage était couvert. Son regard, levé vers le vampire, tentait tant bien que mal de paraître calme et résigné. Mais, pourtant, tous les scénarios qu'elle s'était fait, toutes les horreurs qu'elle s'était imaginer dire et faire à ce vampire revenaient à présent qu'elle l'avait devant les yeux. Elle avait envie de le frapper, le blesser, lui arracher elle aussi son sang à la force de ses incisives pour l'avoir trompée. Car oui, il lui avait menti. Il lui avait fait croire à une victoire qui n'existait pas, camouflant l'incompétence inattendue, décevante, dont il avait fait preuve. Le regard de la Gaunt descendit sur les lèvres du vampire, observant la manifestation du mécontentement de la créature, puis glissa encore et encore pour le dévisager de la tête aux pieds. Le vampire n'était pas aussi énergique et vaillant qu'elle l'avait connu.
L'incompréhension de l'empoisonneuse était totale. Comment Bower fils avait pu résister à un vampire qu'elle-même se gardait de contrarier de trop ? Sûrement l'avait-elle placé en trop haute estime. Peut-être, finalement, n'avait-elle pas tant à craindre de lui. Mais la prudence, doublée de sa chute de popularité, la força à un silence résigné sur ce qu'elle pensait véritablement. Et, quand elle aurait voulu le railler sur son amour-propre et ses blessures, elle n'ouvrit les lèvres que pour susurrer sur un ton glacé :
« Vous êtes bienheureux d'être en tous points mon égal, Kenneth Donaghue, car, quand ceux qui ne le sont point se permettent de me mentir de la plus odieuse façon, ils sont punis avec un tel soin qu'ils ne peuvent plus se montrer devant moi qu'à genoux. »
Elle s'approcha d'un pas, rompant la courte distance que les convenances auraient exigé qu'elle maintienne.
« Oui, vous m'avez menti, vous avez trahi la profonde confiance que j'avais en vous et votre grande puissance. Est-ce votre vanité qui vous a conduit à cacher ce que nous aurions, dans le secret, pu réparer tous deux ? »
Sa voix, de même que son corps en entier, tremblaient. Elle se contenait, oui, mais à grands peines. Sa gorge était nouée et elle en éprouvait mille douleurs, alors que les éclats faisaient bataille pour passer le rempart qu'elle dressait contre eux. La violence de sa frustration dépassait les mots.
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Dim 26 Juil - 11:21
Ainsi, lorsque les reproches arrivèrent, brûlants de vérité et d’autant plus douloureux, un conseil depuis longtemps oublié lui revint en mémoire. « Ne confonds jamais puissance et orgueil Kenneth. Seul est vraiment libre celui qui sait reconnaître ses limites. » C’était la première fois que le regard émeraude que Liliana posait toujours avec bienveillance et amour quasi maternel sur lui s’était fait dur. Il lui avait en effet demandé comment elle pouvait se prétendre réellement libre si l’autorité d’Ewald pendait toujours au-dessus de sa tête telle une enclume prête à l’écraser au moindre faux pas. Elle lui avait alors expliqué qu’un être réellement libre ne va pas droit à sa mort pour une simple question d’arrogance. Ewald était le plus puissant des vampires, ce qui rendait son règne incontesté et si elle lui refusait le droit de régenter sa vie en tant qu’individu et se battrait jusqu’à la mort pour défendre son point de vue, s’opposer frontalement à sa gestion des affaires vampiriques était d’une stupidité sans nom. « La liberté est une voie que tu empruntes, un chemin que tu traces et rien ni personne ne doit t’en empêcher mais liberté et dangerosité ne sont pas synonymes. Choisir systématiquement le sentier le plus escarpé ne fera pas de toi un être plus libre, mais un être obsédé par l’idée d’être le meilleur ».
A l’époque, il n’avait pas compris, l’estime qu’il éprouvait pour sa créatrice plongeant brutalement le temps de quelques jours. Puis, avec le temps, il avait peu à peu saisi la nuance dans les paroles de la vampire et avait fini par accepter la vérité de ses propos. Mais de nombreuses lunes s’étaient levées et couchées depuis qu’Ewald avait mis fin à l’existence de celle qui représentait une trop grande épine dans le pied de sa société savamment contrôlée et la sagesse impartie par Liliana s’était progressivement évaporée de la mémoire de Kenneth. De même que son rire bien trop rauque pour sa silhouette frêle, ses taches de rousseur qui relevaient des pommettes loin d’être saillantes ou encore la grâce aérienne avec laquelle elle se mouvait. Tous ces détails qui, bien que gravés trop profondément dans son cœur depuis longtemps arrêté, nécessitaient d’être ravivés de temps à autre pour ne pas sombrer dans l’immensité de l’oubli. Et en une phrase acerbe, Lady Gaunt les avaient tous réveillés de leur longue léthargie, lui causant une douleur quasi palpable, bien supérieure à celle de la morsure du feu une semaine auparavant.
Observant le petit bout de femme face à lui, il la vit alors plus clairement que jamais et décela les traces de fatigue savamment dissimulées. Alceste avait beau se présenter devant lui, image de la perfection glacée en colère, elle n’était pas moins affectée par son échec que lui-même. Elle ne restait après tout qu’une femme – pour aussi extraordinaire fût-elle – et, s’il avait appris à ne jamais sous-estimer la valeur du sexe féminin auprès de Liliana, la société était moins avancée qu’il ne l’était. Lady Gaunt devait par conséquent avoir des comptes à rendre à des hommes plus haut placés qu’elle, au premier rang desquels se trouvait sans nul doute son mari. Un sorcier que Kenneth méprisait au plus haut point. L’homme n’était que violence à l’état pur sans une once de réflexion. Sa brève rencontre avec Janus l’avait laissé plus partagé. L’héritier Gaunt l’exaspérait de par le mépris avec lequel il examinait le monde mais il savait pertinemment que c’était plus se reconnaître quelques siècles en arrière dans ce regard aristocratique qui l’irritait. Lui aussi s’était cru le roi du monde à une époque avant que Liliana ne lui rappelle aigrement qu’un roi est moins libre qu’un esclave.
Ce furent donc toutes ses réflexions for inhabituelles qui l’amenèrent à une attitude dont il n’avait pas usé en public depuis la mort de Liliana : la contrition.
-Vous avez raison. J’ai sous-estimé les ressources de ma proie et, à force de jouer avec elle, lui ait laissé l’occasion de s’en prendre à moi. Pire, blessé tant dans ma chair que mon âme, j’en ai oublié la règle première du chasseur, ne jamais laisser échapper une proie sans constater la mort effective, pour aussi mortelles que soient les blessures infligées. J’ai voulu croire à la mort de Bower plutôt que d’accepter qu’un minable adolescent puisse se jouer de mes siècles d’expérience, et nous en souffrons aujourd’hui tous deux.
Une leçon d’humilité qu’il n’était pas prêt d’oublier. Néanmoins, il ne voyait pas l’intérêt de s’entêter à refuser de reconnaître son échec face à Lady Gaunt. Il se serait lui-même décapité avant de l’avouer devant Owain et ses semblables mais Alceste était la première sorcière à le traiter en égal depuis longtemps et ce même après une erreur aussi monumentale, digne d’un débutant. Il tenait donc à lui rendre la pareille. Rares étaient les humains qu’il estimait, il se passait souvent des décennies avant qu’il ne croise le chemin de l’un d’entre eux, mais lorsqu’il reconnaissait enfin dans le regard de son interlocuteur le difficile dosage de méfiance, curiosité, admiration et peur que tout humain censé se devait de ressentir en sa présence, il avait pour habitude de leur donner une chance. La peur primaire l’amusait un premier temps avant de finir par le fatiguer tandis que le mépris l’énervait fortement mais Lady Gaunt n’avait fait preuve d’aucune de ces émotions. C’était le froid calcul et la colère bouillante qui dominaient son caractère, ce qui en faisait une alliée de poids. Une alliée pour laquelle il était prêt à reconnaître ses torts.
-Je ne dirais cependant pas que ma confrontation se soit révélée sans aucun résultat. Bower Jr a en effet fait quelques déclarations sous l’effet de la terreur d’une telle aigreur que tout laisse à penser qu’elles sont d’une totale vérité. Du moins c’est ainsi que lui les perçoit. Ainsi, selon lui, sa mort n’offrirait qu’un atout politique de plus à Bower Sr. Je n’étais pas en condition ces derniers jours pour constater la véracité de ces dires et je ne m’intéresse à vrai dire que peu aux querelles internes aux sorciers, me contentant d’aider mes alliés dans la communauté sorcière lorsque la situation l’exige, mais je vous conseille de revoir votre stratégie en ce qui concerne l’Irlandais. Cet homme est plus retors qu’une vipère, et je ne cherche pas ici à insulter vos compagnes reptiliennes.
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Jeu 30 Juil - 15:04
Cela ne suffisait pas, pourtant, à avoir raison de sa fureur. Les colères de la sorcière étaient trop voraces, trop coriaces pour s’évanouir aussi simplement. Elle haussa les épaules, plus dans un tic nerveux que par réel mépris, et tourna le dos au vampire pour faire quelques pas dans la clairière.
Son regard enflammé d’une hargne palpable se braqua encore sur Kenneth quand ce dernier reprit la parole, plus sur le ton du conseil à présent. Elle s’arrêta de marcher, sans se positionner véritablement face à lui, se contentant de tourner la tête pour l’observer de ses yeux furibonds.
Comparer lord Bower à un reptile fit grimacer la sorcière. Ses amis n’avaient pas bonne réputation, particulièrement auprès de ces impurs et ces idiots entichés de la culture et des croyances moldues. C’était un état d’esprit qui la débectait. À ses yeux, la rouerie de lord Bower était dépourvue de la moindre droiture, de la moindre morale. C’était un tempérament qui n’était pas même digne d’évoquer la moindre similitude avec les créatures qu’elle comprenait bien mieux que la plupart.
« Cet homme, si on peut appeler cela un homme, commença Alceste, un rictus froissant ses lèvres, serait prêt à user de n’importe quel stratagème pour rebondir. Je ne serai certes pas surprise de le trouver prêt à sacrifier son propre fils pour ne point payer ses propres crimes. C’est un lâche sans principe ni morale qui se donne des airs de puissant ! »
Alceste avait repris sa marche, cette fois pour revenir devant Donaghue. Elle leva son visage vers lui sans éprouver le moindre malaise à se trouver si petite devant lui.
« Si Aemon Bower était encore doté d’un peu de principes en se gardant de se mêler à la Bourbe, Devin serait prêt à vendre son âme pour l’argent et le pouvoir. Et son fils… cet avorton infâme que vous avez laissé échappé… »
Alceste prit une inspiration. On lisait clairement toute la répugnance que lui inspirait ce sang-mêlé, cet être doté d’un sang-pur gâché par la souillure d’une mère sang-de-bourbe. Les traîtres à leur sang et leur engeance étaient pires que tout, peut-être plus méprisables que les moldus, qui avaient pour eux de se battre pour les leurs et non pour une race qui ne méritait ni confiance, ni soutien. Chaque jour, Alceste se faisait violence pour tolérer dans leur cercle s’élargissant ces misérables girouettes qui retournaient leur veste maintenant que l’évidence apparaissait, que la théorie du Sang-pur prenait toute sa valeur. Comme ces Malefoy, qui auraient davantage mérité la torture que de se faire accepter en tant qu’alliés.
« Il mérite tout autant la mort que son père. Non seulement car il serait intolérable de laisser un fils de traître à son sang se reproduire, mais parce qu’il s’avère manifestement tout aussi dangereux que le « lord ». »
Le coup d’œil équivoque d’Alceste était plutôt clair quant à sa pensée. « Il suffit de vous regarder pour en avoir une preuve supplémentaire. » semblait-elle dire. Ce regard allait en antinomie avec ce qu’elle disait de lui, autant que ce qu’elle en pensait d’abord. Mais ce bâtard acoquiné aux Peverell était une menace à ne pas négliger, et sa résistance inattendue au vampire était une preuve de plus.
« Je me fiche de ne pas avoir Devin Bower. » elle fixa intensément Kenneth, puis ajouta, pour prévenir toute rebuffade : « Pour l’instant. On détruit l’empire d’un homme en s’attaquant aux fondations, non aux pousses naissantes. La mort de son héritier n’empêchera pas la survie de son nom tant qu’il sera en âge de procréer avec sa génisse. Mais le petit doit mourir, pour ce qu’il est, et parce qu’il commet toutes les impudences auprès d’un nom lié au mien par le sang et l’amitié. »
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Dim 2 Aoû - 12:51
En attendant, il la laissa ventiler ses frustrations, une moue contrariée apparaissant fugitivement sur son visage sans âge pour disparaître aussi vite qu’elle était apparue lorsqu’elle l’accusa clairement d’incompétence. Il était vrai qu’il avait sous-estimé Bower Jr et il n’était pas prêt de renouveler pareille erreur mais si sa compagne ne cessait pas rapidement de le lui rappeler, il pourrait bien lui faire regretter son manque de retenue. Il avait donné une chance de s’en sortir à Bower mais si Alceste poursuivait trop longtemps sa litanie de reproches, il ne répéterait pas son imprudence. Il préférait ne pas en arriver à ces extrémités mais si c’était ce qu’il fallait pour rappeler son ascendant, il n’éprouverait aucun regret.
-Ne vous méprenez pas sur le sens de mes paroles. La vie d’Aïlin Bower m’appartient et chaque seconde de plus qu’il passe à respirer est un affront que je ne saurais tolérer. Sa mort est une évidence. Il est néanmoins désormais plus protégé que le roi et je refuse de périr pour une simple question d’orgueil. J’ai tout mon temps pour laver l’injure qu’il m’a faite en m’échappant et je ne commettrais pas deux fois l’imprudence de sous-estimer ses ressources. La prochaine fois que nos chemins se croiseront, je serai sûr de lui arracher le cœur encore battant de la poitrine, mais cette rencontre n’aura pas lieu avant d’être certain de pouvoir l’atteindre sans danger imprévu.
Il était puissant mais pas omnipotent, les traces de brûlure sur son corps le démontraient aisément, et il ne comptait pas jouer les martyrs d’une cause n’était pas la sienne. Il était un allié de circonstance des Gaunt mais son combat personnel était contre l’Eglise catholique et le moment où leurs routes commenceraient à diverger, il était prêt à repartir d’où il était venu.
-Ma mise en garde contre Devin Bower n’était qu’un conseil amical mais je vois que vous êtes aussi avisée que vous le laissez paraître. Néanmoins, permettez-moi vous dire qu’à force de vous focaliser sur un seul ennemi, vous risquez de laisser le temps aux autres de vous encercler. C’est une tactique classique de chasse. Mettez un appât et laissez les prédateurs approcher puis vous n’avez qu’à vous imposer à eux. Et, si je ne doute pas que vous soyez une adversaire redoutable, personne n’est tout-puissant.
Il était ainsi certain que, s’il se permettait une incursion dans la psyché de la sorcière, il trouverait plus d’un secret susceptible de la mener à sa perte. Mais telle n’était pas son intention. Il poursuivit donc, sans sembler ressentir aucune gêne à leur grande proximité et en plantant même son regard surnaturel dans celui de l’humaine.
-Ne conviendrait-il donc pas plus de s’en prendre à une autre proie le temps de trouver le moyen de parvenir de nouveau jusqu’à l’héritier Bower ? Je crois savoir que vous aviez une liste de potentielles victimes que je me ferais un plaisir d’éliminer pour vous.
C’est que, depuis la mise à mort ratée de Bower, il avait une rage intense à apaiser. Et s’il avait passé les derniers jours à se remettre de ses blessures, il bouillait d’impatience de repartir sur les routes pour planter ses canines dont de la chair tendre. Il pourrait bien entendu s’en prendre à quelques prêtres des alentours, le plaisir qu’il en éprouvait ne disparaissait jamais totalement, mais il préférait se venger de Bower par procuration en attaquant la communauté sorcière. Dans le meilleur des cas, il aurait participé à l’attaque de Whitehill et aurait bénéficié du double plaisir d’en finir avec des sorcières religieuses par-dessus le marché mais il n’était pas encore en état de battre lorsque le groupe était parti. Owain avait donc été nommé chef d’expédition et avait choisi de s’allier à des moldus, l’imbécile ! Il comptait néanmoins sur la présence d’Elicia pour éviter qu’O’Hary et ses idées stupides ne les mènent droit à l’échec.
Dernière édition par Kenneth Donaghue le Lun 24 Aoû - 19:57, édité 1 fois
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Dim 2 Aoû - 22:17
Seule sont intuition, donc, lui permit de croire en la sincérité de ce que le vampire disait. Il voulait la mort d’Aïlin et ne comptait pas laisser une proie se gargariser de sa victoire. Son regard intense ne s’adoucit pas pour autant, alors qu’elle acquiesçait en signe d’assentiment.
« Vous n’êtes pas le seul à porter le poids de cette injure. » rappela-t-elle d’une voix grave, sans appel.
Elle, Alceste, avait choisi Kenneth. Elle avait misé sur ses pouvoirs, elle s’était engagée à trouver l’être qu’il fallait pour se débarrasser de Bower. L’échec du vampire était aussi l’échec de la Maîtresse des Serpents. Dans les circonstances qu’elle traversait, c’était un fait d’autant plus difficile à supporter.
Alors, lorsque le vampire reprit la parole, la sorcière recommença son petit manège, tournant encore une fois le dos à son interlocuteur, sans pour autant perdre un mot de ce qu’il disait. Ainsi, le vampire ne vit pas le tic nerveux qui anima son visage quand elle reçut une leçon de stratégie. Croyait-il que ce traître à son sang et son infâme rejeton étaient assez importants à ses yeux pour qu’elle se focalise sur leur cas ? Un soupir, parfaitement audible, lui échappa. Non, seul l’échec la contrariait. Elle avait d’autres problèmes, bien plus importants, bien plus inquiétants pour elle. À côté de la honte de voir ses forces de frappe humiliées par un jeune coq, la rancœur d’Arnald à son encontre et l’attaque de Conrart étaient autrement plus graves. La situation commençait à lui échapper. Elle avait l’impression particulièrement dérangeante de se trouver projetée des décennies dans le passé, alors qu’elle n’était qu’une enfant jetée aux Gaunt comme un bout de viande à dévorer. Une époque où elle n’avait le contrôle de rien si ce n’était de ses propres actes. Une époque où elle devait, chaque jour, agir selon un plan improvisé par son seul instinct de survie, tremblant à l’idée du moment où ses cuisses dégoulineraient de sang, la transformant sans retour possible en femme, et en Gaunt. Chaque moment de sa vie avait été vécu dans une tension continue, ou un rien, un geste pouvait l’entraîner dans une dégringolade infernale. Épiée, jaugée, jugée, une erreur pouvait la conduire à l’humiliation et au déshonneur.
Cette époque, la sorcière l’avait cru révolue. Elle avait trop baissé sa garde. Elle s’était crue quelques conforts, une crédibilité indiscutable car chèrement acquise. Elle s’était trompée. Elle avait fait une erreur, du moins aux yeux des autres. Elle le payait aujourd’hui. Et son amie d’antan, celle-là qui l’avait vu se métamorphoser jusqu’à devenir la parfaite épouse d’un Gaunt, l’exemple, le modèle de la femme de Sang-pur, de la guerrière sans pitié, n’était plus là pour recueillir ses doutes, alléger ses questionnements par des conseils avisés. Le temps avait irrémédiablement changé l’amitié de Cathleen et d’Alceste, leur position respective les avait forcé à se séparer l’une de l’autre par la barrière infranchissable de leurs secrets respectifs, ces secrets qu’elles auraient pu se confier dans leur jeune temps, et qu’il était aujourd’hui trop dangereux de se partager. À cette pensée, le poids de sa solitude la heurta soudain, la laissant étonnée de la lourdeur oppressante que cela fit peser sur ses épaules.
Une autre proie, suggérait Kenneth. Alceste s’éloigna, déjà lasse de l’inconfort que lui procurait leur lieu de rendez-vous. Sa tenue, quoi qu’impressionnante et adaptée à l’effet qu’elle voulait produire, l’était beaucoup moins pour des pérégrinations nocturnes en forêt.
« Une liste, oui… » murmura-t-elle d’un ton presque fatigué.
Tournant toujours le dos au vampire, elle balaya les environs du regard et trouva ce qu’elle cherchait. Elle s’approcha de la racine d’un arbre qui, au vu de son pied, devait avoir vécu au moins deux vies aussi longues que celle de son interlocuteur, et s’y assit aussi dignement que s’il avait s’agit du fauteuil de son salon. Elle rangea sa baguette et posa ses mains sur le bois lisse, de part et d’autre d’elle.
« À vrai dire, cette liste vient davantage des Nott que de nous. De ma fille et son époux, plus précisément. La mort de Fawley est son œuvre, je dois lui reconnaître ça. Et je dois aussi lui reconnaître la pertinence de ses choix. Piochez dans ceux que vous voulez, videz-les de tout désir de vivre avant de les vider de leur sang, si vous en avez envie. »
Alceste marqua une courte pause, ne lâchant pas Kenneth des yeux.
« Cela ne les empêchera cependant plus de croire que l’on peut nous échapper. »
Il y avait pis encore. La sorcière prit une inspiration et ferma les yeux, hésitante. Jamais elle n’avait confessé la moindre de ses erreurs. Jamais, d’ailleurs, elle ne s’en était reconnue une seule. Cependant, elle devait faire face à ses responsabilités, ce soir. Kenneth avait confessé son échec, et aussi insupportable cela pouvait-il être pour elle, elle devait en faire de même. Non pas par équité, mais par nécessité.
« Vous aviez raison tantôt. Je ne suis pas toute-puissante, bien que peu de sorciers puissent se targuer de pouvoir m’égaler. »
Ses ongles s’enfoncèrent dans la racine, les jointures de ses doigts se mirent subitement à blanchir.
« Je ne suis pas infaillible dans mes mots et mes actes. » lâcha-t-elle, dents serrées. « J’ai fait moi-même une erreur, celle de surestimer l’intelligence de mes alliés sorciers. J’ai vu l’intérêt qu’il y a à transformer les agneaux en loups à sa solde, là où d’autres veulent demeurer une poignée contre le troupeau et ses défenseurs. »
Un éclair passa dans son regard d’argent. La colère, jusqu’alors contenue, ressurgissait à l’évocation de Crowlore.
« En réponse, je ne vous le cacherai pas, d’autres forces se soulèvent. Des forces dont je suis… exclue, pour l’instant. Le mage noir que je suis moi-même venue trouver a osé m’affronter, divisant nos rangs quand ils devraient demeurer soudés. Alors, avant de nous projeter davantage dans l’avenir, j’aimerais être au clair avec vous, messire Donaghue. L’occasion de rejoindre les rangs de ce sorcier se présentera certainement tôt ou tard. Vous pourrez combler, avec eux, vos appétits et vos fantasmes les plus inavouables. Le fait est qu’il y a une légère nuance, entre lui et moi, messire… »
Alceste avait retrouvé son sang-froid au cours de sa déclaration. Elle paraissait d’autant plus sûre et forte, fixant sans crainte ni angoisse Kenneth alors qu’elle l’interrogeait clairement sur sa fidélité.
« Là où j’ai à donner la loyauté sans faille de l’amitié, que l’on doit à tout allié estimable, lui vous demandera votre allégeance. À vous et aux vôtres. Je me permets, Kenneth Donaghue, l’exigence de vous demander maintenant le camp que votre âme et votre cœur désireraient mieux, afin de ne point nous faire perdre un temps que je sais aussi précieux à vous qu’à moi. »
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Lun 24 Aoû - 19:56
Et comme tout chef de guerre, elle exigeait allégeance. Ou plutôt, si l’on en croyait ses paroles, loyauté. A la différence du camp adverse qui semblait peu propice à reconnaître à quiconque le droit d’être leur égal. Une situation que Kenneth n’accepterait jamais. Tout humain, qu’il fût sorcier ou moldu, qui le traitait comme un être inférieur ne méritait que la mort. Cela ne signifiait pas qu’il n’existât pas de sorcier capable de mettre fin à son existence d’un simple geste de sa baguette – il n’était pas narcissique au point d’en perdre la capacité à reconnaître la véritable puissance lorsqu’elle se tenait devant lui – mais le pouvoir n’impliquait pas nécessairement la domination. C’était ce que lui avait appris Liliana. Alors qu’étant sa créatrice, elle possédait un ascendant sans commune mesure sur lui, pas une seule fois elle n’en avait usé, le laissant faire ses propres choix, ses propres erreurs. A l’inverse, Ewald, sans écraser le reste de la communauté vampirique de son pouvoir n’en laissait néanmoins pas moins évident à tout un chacun que le moindre écart serait durement châtié. Et la simple menace, telle une épée de Damoclès métaphorique au-dessus de leurs têtes, suffisait à faire amèrement ressentir à quiconque l’ordre hiérarchique des choses.
Un ordre qu’il avait cherché à fuir en suivant les traces de Lester. Il n’était cependant pas assez naïf pour croire un instant qu’Ewald les avait oubliés. Pour l’instant, le régent semblait disposé à les laisser vivre mais, tôt ou tard, il viendrait rappeler ses règles. Et ce jour-là, Kenneth se ferait un plaisir d’abandonner Lester à son sort pour fuir aussi loin que possible. En attendant néanmoins, il avançait ses pions dans sa lutte personnelle contre l’Eglise catholique, apostolique et romaine. Et si cela signifiait lier durablement son sort à celui des Gaunt, ainsi soit-il. Il aurait tout le temps de quitter le navire si ce dernier commençait réellement à prendre l’eau. Il n’avait après tout pas vécu si longtemps en s’accrochant à des causes perdues.
-Sachez Milady que, contrairement à ce que bon nombre de vos congénères semble penser, les vampires ne sont pas des bêtes assoiffées de sang, nous sommes des êtres pensants, peut-être même plus que la majorité des humains. S’il est donc possible d’appâter un vulgaire lycan par la promesse de carnages sans fin, un vampire ne s’abaissera jamais à jurer allégeance à qui que ce soit, fut-ce pour tous les buffets gratuits du monde.
Tout au moins un vampire avec une once de respect pour soi, car il connaissait certains spécimens ayant suivi Lester dans son exil pour cette exacte raison. Il refusait néanmoins de les considérer comme de réels vampires, ils n’en avaient que l’apparence et la puissance.
-Je préfèrerais par conséquent m’associer à un couvent de moines avant que de courber l’échine devant le moindre sorcier. Si je refuse l’autorité de mon propre roi, ou tout au moins de celui qui a la prétention d’endosser ce titre, ce n’est certainement pas pour laisser le premier mage noir assoiffé de grandeur me dicter ma conduite. Je suis venu à vous sur un pied d’égalité et vous n’avez jamais trahi ce contrat initial, c’est ce qui m’a amené de nouveau jusqu’à vous ce soir. Rares sont les humains à qui j’accorde le bénéfice du doute mais vous avez prouvé en valoir la peine. C’est également la raison pour laquelle j’ai reconnu mes torts devant vous plutôt que de liquider le seul témoin de mon échec. Je ne sais que vous offrir de plus pour vous prouver mon amitié.
- HJ:
- Ouais ouais tu n’as pas rêvé, il vient bien de déclarer que, dans d’autres circonstances, il aurait liquidé Alcy pour éviter l’humiliation que quiconque d’autre qu’Aïlin sache pour son échec. Bienvenue dans la façon de penser d’un vampire En espérant que ce ne soit pas trop court et que tu aies de quoi répondre ^^
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Lun 14 Sep - 16:07
Sur ce point cependant, Alceste était différente. Elle n’avait pas de temps à perdre, et aucun intérêt à faire tourner Kenneth en rond. Si cette loyauté qu’elle promettait n’était pas une couverture pour quelques perfidies, elle n’en était pas pour autant dépourvue de quelques clauses. Et elle était très chatouilleuse lorsqu’il s’agissait de ne point froisser son auguste tempérament.
Alors, le discours que Donaghue lui fit la satisfit seulement un temps. Si nul sourire de satisfaction ne vint s’accrocher à ses lèvres, son faciès s’était tout de même allégé de cet air sévère et pesant. Les jointures blanchies de ses doigts s’étaient détachées de la racine qu’elle agrippait trop fort alors qu’elle s’estimait satisfaite de la façon dont lui répondait le vampire.
Pourtant, une seule phrase ralluma dans ses yeux un brasier sanguin. Les sourcils de l’empoisonneuse se froncèrent, sa bouche se barra d’un pli. Avait-elle bien compris ? Pendant un quart de seconde, la sorcière avait éprouvé le doute précédant la stupeur. Comment osait-il parler de la tuer sans tiquer, face à elle ? Lui, qui n’avait pas même su s’emparer de la vie d’un tout jeune homme !
Alceste rentra le menton, son regard noircissant à mesure que la fureur d’être traitée comme n’importe quel autre sorcier gonflait en elle. L’ambivalence de tels propos la laissait partagée entre l’envie de se lever et lui montrer qu’il devait la respecter plus encore qu’il ne le pensait, et l’humilité de reconnaître que c’était, là, la façon du vampire de la placer justement à l’écart du commun des mortels. Cependant, qu’il formule la pensée de pouvoir la tuer si facilement, assez pour employer le terme humiliant de « liquider », lui était trop insupportable. Dans un tic nerveux, Alceste passa sa langue sur le devant de ses incisives.
« Alors parlons, puisque je vous accorde en retour une tolérance que bien peu pourraient se vanter de posséder. »
Il était d’autant plus difficile de ne pas se formaliser pour Alceste que celui qui avait le droit à cet honneur n’était pas de son sang. Habituellement, lady Gaunt retenait sa langue seulement face à son époux, ou son fils. Elle n’était cependant pas sotte. Elle avait conscience d’avoir trop à perdre pour tourner le dos à l’amitié du vampire à cause d’une phrase déplacée.
« Je suis partagée en ce moment même. Mener une action de grande ampleur en notre nom à l’encontre de l’Eglise et de toute la bourbe qui l’entoure est courir le risque de perdre la position déjà précaire que nous tenons au sein de la société sorcière. Quand bien même celle-ci rejette une partie non conséquente des autres espèces qui fondent notre monde, perdre cette force d’arme en déclenchant la guerre sans son appui risquerait de nous conduire à la défaite. Car, hélas, il y a encore quelques naïfs gorgés de bons sentiments qui mettraient leur vie en péril pour protéger ceux qui pourtant les haïssent et les craignent. Nous ne remporterons jamais l’assentiment de toutes les familles, mais j’estime qu’il est nécessaire de convaincre autant de sorciers que possible avant de bouter hors de la sphère du pouvoir tous les couards bien pensants qui composent le Conseil. Cependant, Conrart Crowlore, lui, agit déjà et s’empare de l’allégeance de certains sorciers par la force. Son groupuscule aura le mérite de détourner l’attention du Conseil de ma famille, quand bien même je ne doute pas qu’elle soit d’abord soupçonnée. »
Alceste laissa passer un court moment de silence, pendant lequel elle s’octroya le loisir de réfléchir à ce qu’elle disait, et à la portée de ce que ces évènements avaient sur l’avenir, proche ou lointain. Car, si le présent focalisait une grande partie de son attention, elle n’en devait pas oublier le futur pour autant. Sans l’envisager ni le préparer, ils couraient à leur perte plutôt qu’à leur victoire.
« C’est la raison pour laquelle je compte, d’abord, convaincre par les mots à l’occasion du procès s’en venant. J’irai jusqu’au bout de mon projet, car en prodiguant les premiers soins aux sorciers après les frasques de l’Inquisition, j’ai fait un choix qui ne me permet plus de retour en arrière. Mais je pense que vous serez de mon avis si je vous dis que ce serait un tort de croire que cela suffise. Le meilleur moyen serait de pousser nos ennemis à la faute, ne croyez-vous pas ? »
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Dim 20 Sep - 18:57
Une promesse, même à moitié tenue, vaut mieux que mille menaces. Faites miroiter monts et merveilles à quelqu’un et il soulèvera des montagnes en votre nom. Il sera toujours temps de briser ses espoirs une fois vos objectifs atteints. Kenneth savait cela mieux que personne lui qui avait vu les hommes se damner pour un regard de sa créatrice. Les idiots la croyaient toujours lorsqu’elle prétendait leur offrir l’immortalité à ses côtés s’ils suivaient ses ordres à la lettre. Et il existait peu de choses plus drôles en ce monde que de voir l’illusion partir en fumée lorsqu’elle plantait enfin ses canines dans leur cou et qu’ils réalisaient qu’elle ne s’arrêterait pas à temps pour qu’ils survivent. L’incompréhension, la panique, la rage et enfin la résignation, toute la gamme des émotions passait dans leurs prunelles avant que la vie ne les quitte définitivement. Il aimait particulièrement assister à la scène, caché dans l’ombre, comme s’il se repaissait d’un plaisir coupable. Pourtant Liliana savait parfaitement qu’il était là et s’amusait de son comportement enfantin.
A l’inverse, la dictature imposée par Ewald avait fini par mener à une inévitable scission et s’il n’avait jamais pensé que celui qui prendrait la décision de partir serait Lester, il avait toujours su que le statu quo sur lequel reposait la régence ne pourrait durer indéfiniment. Les vampires étaient par essence des êtres libres et la chape pesante des règles imposées par Ewald ne pouvait que mener à une rébellion. Le plus vieux d’entre eux avait beau prétendre qu’il agissait pour le bien de la communauté, aucun d’eux n’était né de la dernière pluie et ils savaient reconnaître une action intéressée lorsqu’ils en voyaient une. Kenneth et la bande de Lester considéraient donc avoir plus à gagner à se dérober à la poigne puissante du roi plutôt qu'à se soumettre à ses moindres désirs. La seule différence entre Ewald et Crowlore étant que le premier possédait réellement les moyens de sa position hégémonique alors que le second se contentait d’en rêver.
-Bénéficier du beau rôle de celui qui se contente de réagir à une provocation est l’objectif de tout stratège digne de ce nom. Pousser l’adversaire à la faute sans que les origines de l’action puissent être remontées jusqu’à vous est la marque de l’excellent chef de guerre, vous avez tout à fait raison. Et l’attaque des Inquisiteurs vous a fourni une tribune à nulle autre pareille. Ces bons pères ont enfin démontré au monde entier leur stupidité sans nom, à vous d’en user à bon escient. L’Eglise se nourrit en effet à deux sources : l’ignorance et le fanatisme. A quoi se rajoute souvent une bonne dose d’hypocrisie. Vous avez eu affaire avec le deuxième type de religieux. Ils sont à la fois les plus dangereux et les plus aisément manipulables. Leurs convictions sont tellement ancrées en eux qu’il est d’une facilité sans nom de les confondre. Ils préfèreront en effet mille fois se contredire que blasphémer.
C’était d’ailleurs un de ses jeux préférés que de se trouver un petit curé de campagne tout ce qu’il y avait de plus droit, de le tourmenter jour et nuit jusqu’à ce qu’il en perde son latin et lorsqu’enfin il acceptait de renoncer à sa foi pour avoir la vie sauve, il le tuait en lui souhaitant un bon séjour en enfer. Toutes les convictions d’une vie passée au service d’une déité inexistante refaisaient alors surface l’espace d’un instant et c’était mortifié qu’il passait l’arme à gauche. Réjouissant. Bien entendu, certains étaient plus têtus que d’autres mais le suicide leur étant interdit par le dogme chrétien, il avait tout le temps pour jouer avec eux jusqu’à trouver le point qui les faisaient craquer. Ils avaient beau se considérer comme des martyres, ils n’en étaient pas moins des loques humaines lorsqu’il en avait fini avec eux. En y repensant, cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas adonné à ce petit jeu, il allait falloir qu’il s’y remette de peur de se découvrir rouillé. Un sourire mauvais étira ainsi ses traits enfantins et il proposa ses services à la Maîtresse des Serpents.
-Néanmoins, si vous désirez un peu plus d’informations sur l’autre camp afin de préparer votre prochain coup, je me ferais un plaisir de soutirer les informations nécessaires à quiconque vous me désignerez. J’ai un doigté tout particulier pour ce genre de tâches délicates. Et puis j’ai l’avantage de n’avoir besoin de rien d’autre que ma proie pour tenir jusqu’à ce que celle-ci avoue, là où un humain finit toujours par devoir manger ou se reposer. Le repos est un concept flou pour ma race et, en cas de petite faim, le buffet est déjà servi, termina-t-il en dévoilant des canines d'une blancheur éclatante.
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Jeu 24 Sep - 18:06
Les remerciements, toujours hypocrites, lâchés du bout des lèvres par crainte de la lady n’étaient pour cette dernière que les conséquences de son plan. Sorciers et sorcières avaient été forcés de reconnaître qu’Alceste avait été une main secourable. Un appui solide, qui leur avait fait échapper à l’humiliation d’une mort aussi spectaculaire que douloureuse. Les cornes diaboliques que l’on prêtait si souvent à la Maîtresse des Serpents étaient devenues, pour une nuit, les ailes salvatrices d’un ange répurgateur. Alceste comptait à ce que cela ne soit pas oublié de si tôt. Hélas, le petit peuple changeait trop facilement d’avis, quand les grands ne faisaient que se méfier du retournement subit et déroutant d’une Gaunt. La prudence était de mise pour conserver ce nouvel avantage.
Aussi écouta-t-elle son allié avec attention. Le vampire chassait déjà les dévots alors que sa propre mère n’était pas née. Il en savait plus qu’elle, avait percé leur esprit comme jamais elle ne pourrait le faire. Seule une extrême suffisance aurait pu lui faire penser qu’elle avait autant de savoir au sujet des inquisiteurs que Kenneth Donaghue. Il le savait, et ne manqua pas d’offrir à la sorcière un service auquel — si même elle l’avait désiré — elle n’aurait jamais pu s’attacher seule. Car, si elle savait chasser et piéger la bourbe lorsqu’elle l’avait prise pour cible, Alceste était bien incapable de s’infiltrer parmi eux. Parce qu’elle n’aurait pas supporté d’entrer dans la peau d’un de ces abjects rebus, et parce qu’elle préférait briser un tel ennemi pour en retirer ce qu’elle désirait plutôt d’user de douceur. Et, pour le moment du moins, ce genre d’acte venant d’une sorcière n’était pas exempt de conséquences. Oui, un vampire dissident était parfait pour ce rôle. D’autant qu’il promettait d’être inépuisable. Une perspective particulièrement réjouissante, pour celle qui imaginait déjà ces hommes de Dieu vivre sur Terre cet Enfer qu’ils promettaient à la race sorcière. L’ombre d’un sourire, discret, teinté de plaisir, courba les lèvres de la lady tandis que son regard se perdait dans le lointain. Kenneth n’avait pas besoin de donner le moindre détail pour qu’elle s’imagine toutes sortes de tortures.
Cachant le plaisir que lui procurait cette main tendue derrière sa façade de froide sévérité, Alceste reporta son regard sur Kenneth.
« L’évêque est sévèrement gardé, à l’heure actuelle… Impossible de s’imaginer lui causer le moindre tort tant qu’il est entre les mains de la Justice. Du moins, pas par les biais détournés que vous me proposez. Mais nous savons bien peu de lui, pourtant je ne doute pas que ce sang-de-bourbe est aussi influent qu’il le paraît. S’il est à la tête de ces coups d’éclat se répétant dans le Royaume depuis quelques mois, il doit y avoir, pas loin en-dessous, quelques autres têtes à trancher. Mais, d’abord… il faut les découvrir et apprendre à les connaître… Peut-être qu’en susurrant son nom à quelques oreilles, vous obtiendrez des informations intéressantes… »
C’était un plan simple, mais fondamental. Connaître leurs ennemis était la meilleure arme pour en faire ce que bon leur semblait. Et, puisqu’ils ne devaient pas attaquer les premiers, ils sauraient d’autant mieux comment les pousser au crime s’ils en savaient un maximum au sujet de leur organisation.
Toute la colère qu’Alceste avait ressentie plus tôt s’était pour l’instant tarie. La tournure de leur discussion lui plaisait, assez pour qu’un éclat moins glacial traverse son regard alors qu’elle se levait de son siège improvisé. De nouveau, elle s’approcha du vampire et, joignant ses mains sur sa baguette pointée vers le sol, elle s’arrêta à une distance respectueuse.
« Remettez-vous de vos blessures, Messire Donaghue, et ne tardez pas à m’apporter des nouvelles qui renforceront la prise que nous avons commencé à exercer sur la gorge de nos ennemis. En retour, j’aurai pour vous un présent qui, j’en suis sûre, vous dédommagera plus que largement de vos peines. »
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Re: Il y a un début à tout, même au pire par Dim 4 Oct - 18:57
Il se promit donc de repartir en quête d’une proie ou deux à se mettre sous la dent dans les jours à venir. Il commencerait tranquillement, ne voulant pas aggraver son état en visant automatiquement trop haut, et remonterait peu à peu la chaîne alimentaire. Car s’il ne savait pas qui avait les informations qu’il désirait, ses victimes, elles, le sauraient parfaitement. Du moins l’espérait-il pour leur bien car s’il n’était pas convaincu, elles étaient celles qui en payeraient le prix. Quoiqu’il en soit, l’avenir proche prenait soudain une teinte plus agréable après son échec cuisant auprès du gamin Bower. Il allait pouvoir retourner à ses premiers amours et le tout pour récompense. La dernière remarque de Lady Gaunt ne l’avait en effet pas laissé indifférent et une lueur d’intérêt brilla dans son regard avant qu’il ne se reprenne.
-Vous m’intriguez Milady. Je tâcherais donc de ne pas trop m’attarder et vous contacterais dès que j’en saurais plus. Feu ma mère a en effet bien tenté de m’apprendre il y a de cela plus de décades que je n’ose en compter qu’il ne fallait pas jouer avec sa nourriture mais j’ai encore tendance à me laisser aller à ce fâcheux travers, rajouta-t-il avec provocation.
Puis, considérant la conversation terminée, il s’inclina légèrement en direction de la sorcière pour prendre congé avant de disparaître dans un nuage de fumée noire. Il réapparut directement dans la chambre qui lui était attribuée au manoir et un sourire satisfait étira ses traits. Lui qui avait craint une issue peu à son goût de cette entrevue, elle s’était révélée des plus productives. Il ne lui restait plus qu’à se mettre au travail. Mais, avant cela, il avait une petite faim, il était donc temps de se mettre à la recherche d’un quelconque humain suffisamment stupide pour se promener seul de nuit afin de rassasier son éternelle soif.
The end
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