Après la guerre, les Dommages par Mer 29 Jan - 1:19
La botaniste inspira profondément ; se devait de faire confiance à son ami, ils n’arriveraient à rien si elle repartait dans la bataille comme ça, alors même que la panique l’avait empêchée d’agir un peu plus tôt. Il était clair qu’elle serait au final un boulet sur ce champ de bataille qui l’avait prise de court, aucun de ses proches n’avait besoin d’un acte de témérité aussi stupide. Il fallait aider comme on le pouvait, ou au minimum de la décence, ne pas nuire à qui que ce soit, pardi! La sorcière tendit les mains vers les deux Black, qui les prirent volontiers avant de transplaner au domaine, qu’elle connaissait par cœur.
Au domaine Peverell, c’était le branle-bas de combat. Les Médicomages ont investi le grand et le petit salon, des moldus et des sorciers était partout dans le hall, la cour avant… partout au rez-de-chaussée, en fait. Certains tentaient de reprendre leurs esprits, d’autres tâchaient tout simplement de survivre. Les transplanages se faisaient légions à l’extérieur, au bas des marches de l’entrée et quelques sorciers s’évertuaient le plus possible de retourner sur le champ de bataille et récupérer le plus d’innocents possible, malgré le grand péril. Depuis le territoire des Peverell, on pouvait apercevoir la lumière de cette fête devenue bataille et des combats qui y régnaient.
Tout cela néanmoins, Cecilia ne le savait pas. Étant l’une des habitantes de cette maison, elle avait le privilège de pouvoir transplaner où bon lui semblaient, en dehors comme dans la maison. Et avec Elya qui avait déjà pris un risque à la fête, mais qui maintenant encourait d’autant plus avec l’attaque des mages noirs, la brune avait préféré transplaner directement dans sa propre chambre. Elles y seraient en sécurité le temps que toutes reprennent contenance.
Dès son arrivée, la brune observa Elya. Cette dernière avait usé d’un charme de bouclier apparemment et vu son état, utiliser la magie ne ferait que la fatiguer d’autant plus. Dans un geste rassurant, elle apposa une caresse sur les cheveux de son amie, avant d’abaisser sa baguette encore levée pour faire le sortilège. Céci’ regarda ensuite la main de la noiraude qui tenait son flanc et d’où des lambeaux de tissu rougis par le sang pendaient. Il fallait faire quelque chose pour ça, et vite. Cecilia amena son amie sur son lit, pour l’aider à se coucher par-dessus les couvertures. Sans attendre une seconde, Cecilia indiqua à Carey de les rejoindre. La sorcière s’adressa aux deux jeunes femmes d’un ton en parfait accord avec ses gestes ; rassurant mais encore tremblant.
- Vous êtes dans ma chambre, personne ne viendra vous chercher ici. Vous devrez partir dès qu’il sera possible néanmoins. Vous n’étiez pas censées être à cette fête et même si je parais vous presser, je ne peux faire autrement. Promettez-moi d’écouter ces conseils, je vous en prie.
Le calme de la brune revenait petit-à-petit et elle appela Topius. La pauvre devait être occupée à aider tout le monde, mais son elfe était le seul autre être ici qui serait à même de s’occuper d’Elya et Carey et digne de son entière confiance. Topius était son elfe, voire même son amie, par moment. La créature se présenta devant elle après une minute, toute essoufflée. Cecilia la remercia d’un regard et s’accroupit devant elle.
- Topius, ma petite Topius, pardonne-moi de t’appeler ainsi, mais j’ai absolument besoin que tu ramènes un pichet d’eau et de l’essence de dictame, si nous en avons encore. Tu poseras le pichet et l’essence sur le bureau d’accord?
- Oui, maîtresse!
La créature disparut dans un Plop et la brune vint vers Carey. Elle s’assura d’un regard que la cadette Black allait bien. Céci’ n’avait pas le temps de rester bien longtemps, quand bien même elle le voulait. En bas se trouvait peut-être sa famille, ou Aïlin, ou au moins des nouvelles d’eux et cette idée l’obsédait. L’inquiétude menaçait de s’emparer d’elle à tout moment et il faudrait donc bien vite qu’elle aille trouver réponses à ses préoccupations. Il fallait seulement espérer qu’Elya ne lui tienne pas rigueur d’avoir pris la décision de les isoler de la sorte. En ce moment, elle pensait à tous ses proches à la fois et sa tête voulait exploser. Ils étaient tous si importants pour elle, que la femme-enfant se retrouvait à ne pas savoir qui choisir… mais elle ne pouvait pas non plus oublier tous les autres et ne s’occuper que d’un seul… bon sang, elle friserait la panique à ce rythme. Pour le moment, il fallait au moins s’assurer qu’Elya et Carey ne risquerait plus rien, ce serait assez court sans nul doute, elles ne pouvaient pas s’éterniser dans le camp des ennemis de leur famille. Elle prit la cadette Black à part et la fixa, droit dans les yeux.
- Carey, je sais que nous ne nous connaissons pas, mais je vous fais confiance. Vous êtes en septième année, non? Vous savez donc comment vous servir de l’essence de dictame. Je vous demande d’aider Elya et de partir avec elle. Si vous ne vous sentez pas à même d’y arriver, appelez Topius, elle vous ramènera chez vous.
Céci se dirigea ensuite vers sa meilleure amie. Cela la peinait, de devoir la laisser si vite, mais elle ne pourrait aider personne alors que l’inquiétude la tenaillait tant. Une fois à ses côté, elle prit sa main entre les siennes, compatissante.
- Elya. Faites-moi le plaisir de faire attention à vous. Je dois descendre, retrouver mon père, mon oncle et… les autres. Elle lui adressa un regard, pour signifier qu’elle parlait d’Aïlin. Ils sont sans doute revenus, maintenant. Elle s’arrêta pour remercier l’Elfe qui avait ramené le pichet, des verres et l’essence. Votre sœur sera là pour vous aider, d'accord? Je vous prie sincèrement de me pardonner de partir ainsi, car j'en suis désolée moi-même.
Et elle l’était. Grand ciel elle l’était, mais le temps lui manquait. Le temps semblait tous leur manquer et l’heure n’était pas encore tout à fait au repos pour ceux qui n’étaient pas blessés. Et pour ceux qui avaient des gens qu’ils aimaient qui les attendaient et devaient s’inquiéter.
HJ :Je suis désolée que ce soit si long et vraiment pas très bon, j'ai eu un blocage stupide, pardonnez-m'en, ladies and gentlemen.
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Re: Après la guerre, les Dommages par Ven 31 Jan - 21:44
Le sol se déroba sous ses pieds et Carey, accrochée au bras valide de sa sœur, tenta de se concentrer sur les événements qui s’enchaînaient. Elle avait immédiatement reconnu le duo qui avait transplané devant elles au milieu du champs de bataille et ce, malgré la terreur qui avait prit le contrôle de chacune de ses pensées. Aïlin Bower avait combattu lors du Tournoi et Cécilia Peverell était l'héritière de l'éminent alchimiste du même nom. Au visage soulagé d'Elya à leur apparition, la jeune fille en avait déduit qu'il s'agissait d'amis, ou du moins de connaissances. Et, pour une fois, elle n'avait pas posé de questions et s'était laissée emporter par quelqu'un qu'elle ne connaissait pas mais qui semblait savoir où aller pour fuir le massacre. Et c'était la seule chose qui comptait à ses yeux.
La réalité refit brutalement surface et la petite Black jeta un rapide coup d’œil autour d'elle en lâchant le bras de sa sœur. Leur hôte prit rapidement les choses en mains tandis que la jolie brune, dans sa robe couverte de sang et de cendre, se rendait compte de l'ampleur de la situation. Elle n'avait strictement rien à faire à la Fête de la Concorde, ni ici, sur le Domaine Peverell. Lorsque Cathleen se rendrait compte de leur présence en ces deux endroits... Carey n'osait même pas imaginer ce qui allait leur arriver... Elle n'avait aucun mal à l'admettre, n'étant plus capable pour le moment de faire preuve de mauvaise fois, elle ne devait qu'à elle même sa présence au milieu du massacre. Mais Cécilia la tira de ses sombres pensées en lui indiquant de venir la rejoindre près du lit où elle avait installé son aînée.
La jeune fille s'empressa de venir à ses côtés, au chevet de sa sœur. Elya avait vraiment mauvaise allure. Le tissus collé contre son flan avait une teinte écarlate et son bras, bien que sommairement raccommodé par son précédant sortilège, semblait toujours en assez mauvais état. Néanmoins, la jeune fille la savait entre de bonnes mains. L'héritière Peverell paraissait encore sous le choc, tout comme elle d'ailleurs, mais ces gestes étaient assurés, à l’instar de ses paroles, auxquelles Carey répondit dans un murmure, ne sachant pas trop comment se comporter.
« Bien sûr... Nous ne voudrions vous mettre dans l'embarras... »
Cécilia appela son elfe et, aux mots qu'elle employa, Carey prit conscience de l'état dans lequel devait se trouver le reste de la demeure des Peverell. Un violent sentiment de culpabilité l'envahit sans qu'elle ne puisse le maîtriser à l'idée de tous ceux qui devaient avoir besoin d'aide au rez-de-chaussée. Et Elya qui souffrait le martyr. Elle allait s'en vouloir terriblement d'avoir accepté de l'emmener avec elle, la cadette en était certaine. Une autre pensée s'insinua en elle, plus douloureuse. Cesserait-elle un jour de provoquer la mort et la douleur de ceux qui l'entouraient ? Un frisson glacé remonta le long de son dos, mais son hôte provisoire s'approcha d'elle à cet instant, prenant de cours l'amertume qui menaçait de s'installer en elle.
Carey écouta attentivement les instructions de Cécilia, sourcils froncés, et opina pour lui montrer qu'elle avait bien comprit ce qu'elle avait à faire. Avoir une tâche spécifique à accomplir lui permettait de se concentrer uniquement sur le plus important. L'héritière du domaine ne pouvait décemment pas s'éterniser ici alors que d'autres blessés avaient besoin de ses talents plus bas et qu'elles-mêmes n'étaient pas censées être présentes.
« Oui, bien sûr. Ne vous inquiétez pas pour Elya, je vais m'occuper d'elle... Et je pense pouvoir transplaner, d'autres personnes auront sans doute besoin de votre Topius. »
La jeune fille s'éloigna en direction du bureau pour laisser un instant d'intimité à son hôte qui se pencha pour murmurer quelques mots à Elya. Carey versa un peu d'eau dans un verre et s’empara du flacon d'essence de dictame que l'elfe avait apporté. Elle avait étudié à Poudlard cette potion remarquable qui permettait de soigner les plaies les plus graves.
La cadette Black s'approcha du lit tandis que Cécilia se dirigeait vers la porte de sa chambre. Carey, à moitié penchée sur sa sœur pour essayer de dévoiler la blessure eut le temps de l'arrêter avant qu'elle ne referme le battant.
« Miss Peverell ? Merci... Pour nous, pour Elya... »
Puis ses yeux d'un bleu glacial revinrent se fixer sur la plaie de son aînée. Doucement, elle fit couler une dizaine de gouttes sur la chair à vif et une légère fumée caractéristique verdâtre s'éleva. Au bout de quelques instants, la blessure d'Elya se referma et eut l'aspect d'une plaie datant de plusieurs jours. Carey poussa un discret soupir de soulagement et passa une main dans ses cheveux pour chasser les boucles brunes qui tombaient sur son visage. La jeune fille effectua un aller-retour jusqu'au bureau pour prendre le verre d'eau qu'elle tendit à sa sœur qui s'asseyait difficilement sur le lit. Elle se mordilla la lèvre, hésitant entre le fait d’exécuter au plus vite les instructions de Cécilia ou de laisser un peu de temps à son aînée pour se remettre de sa douleur, sachant à l'avance qu'elle allait essuyer une furieuse réprimande, qui était certainement méritée, quoique tout à fait inopportune.
« Elya, tu vas mieux ? Je crois que... nous devrions partir. Miss Peverell a raison... Nous ne pouvons pas aider les autres, nous ne sommes pas... à notre place ici... et... Je suis désolée. Pour ça... »
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Re: Après la guerre, les Dommages par Sam 1 Fév - 14:47
« Dé…Désolé…vraiment, je ne… d'habitude ça n'arrive…pas. »
Son bras droit était comme mort et l'alchimiste l'amena contre sa cuisse, y posant délicatement sa main pour venir y récupérer sa baguette. Il avait dû perdre quelques nerfs dans le transplanage, car il n'arrivait pas à agiter les doigts, même au prix d'un immense effort. Il souffrait le martyr, mais il devait s'occuper de la vieille-femme, avant qu'elle ne fasse un arrêt cardiaque sous ses yeux. Si ce n'était pas déjà le cas… Il pointa son arme en direction de la moldue, et incanta :
« Revig…
— Non ! » s'écria une petite voix, qui avait, cependant, toute la fermeté du monde.
Une force surprenante et inconnue sembla paralyser le bras d'Aïlin et faire sa langue semblable à une chape de plomb. En un instant, la main minuscule d'Horod se posa sur son poignet gauche, le sommant plus qu'il ne l'invitait à abaisser sa baguette.
« Monsieur Bower doit recevoir des soins, pas en donner ! Monsieur Bower n'est pas en état, c'est dangereux ! »
Les gros yeux globuleux de l'elfe le fixèrent avec fermeté et Aïlin dû se rendre à l'évidence. Il devait s'occuper de lui s'il voulait être encore utile ici. Au moins pouvait-il se consoler sur le fait qu'il avait subi le pire de la désartibulation et qu'au moins l'un des deux moldus n'avait subi que des dégâts mineurs. Sa conscience en aurait pâti pendant des semaines, s'il les avait ramené en morceaux. La peur et la précipitation n'étaient définitivement pas des alliées en magie.
D'un sort, Aïlin déchira la manche de la veste de son costume, puis celle de sa chemise, avant d'ôter les tissus avec précaution. Ses dents étaient au bord de grincer tant il compressait la mâchoire, sous le coup de la douleur, mais il repoussa d'un mouvement d'épaule féroce la main qui s'était posée sur lui, certainement dans le but de l'aider.
« Je vais bien, laissez-moi ! Vous ne voyez pas qu'il y a des gens qui agonisent ici ?! »
Non, en réalité, il n'allait pas bien du tout. Il sentait les larmes couler de ses yeux sans qu'il ne puisse y faire quoi que ce soit, et il aurait été bien incapable de dire qui il venait d'envoyer sur les roses. Un elfe, un médicomage, un ami, il l'ignorait et n'en avait que faire. Ôtant le reste de sa veste, il l'abandonna sur le sol et fit de sa manche une attelle pour porter son bras. Quant à l'autre manche, il s'en servit pour épancher le sang qui continuait de se déverser hors de la plaie. Son ventre se retourna lorsqu'il vit, à travers la chair arrachée, une partie de son humérus et de son épaule.
Titubant, il s'achemina en direction du laboratoire, espérant pouvoir y trouver du dictame, ou quelque chose de plus puissant. Il avait, sans l'ombre d'un doute, besoin d'un élixir aux pouvoirs de guérison largement supérieurs, réflexion faite. Le sang coulant sur sa main gauche le lui suggérait.
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Re: Après la guerre, les Dommages par Mer 26 Fév - 7:38
« Merci Cecilia, merci pour tout. »
Elle lui devait beaucoup d’avoir prit le risque de les amener toutes deux ici. Et il était inutile de lui dire qu’elles ne resteraient pas longtemps. C’était une évidence pour elles trois. Transplaner loin des personnes qui lui étaient chères lui coûtait, c’était certain. Mais rester ici avec sa petite sœur, sans la moindre potion sur elle n’aurait fait qu’aggraver leur situation. Elle ne voulait pas mettre son amie dans l’embarras, ni entraîner sa petite sœur dans une histoire qui n’avait que trop pris d’ampleur. Et puis, descendre parmi les blessés qui venaient de se faire attaquer par des sang-purs – et si ce n’était pas eux, c’était sans aucun doute ce que penserait la plupart des victimes - n’était de toute façon pas une possibilité envisageable. Par contre, elle se devait de laisser Cecilia descendre, s’occuper de sa famille. Ils avaient bien plus besoin d’elle qu’Elya. Et elle ne l’avait déjà que trop retenu. Elle l’interpella donc avec calme pour qu’elle vienne à ses côtés, et serra sa main dans la sienne. Elle la laissa parler, puis secoua la tête pour lui dire qu’elle n’avait pas à être désolée.
« Non, ne le soyez pas. C’est moi qui vous prie. Allez-y, Cecilia, prenez soin d’eux, et s’il vous plait, ne vous inquiétez pas pour nous. Nous partirons dès que l’essence aura fait effet. Je vous dois beaucoup. Merci… Partez maintenant, dépêchez-vous. »
Elle attendit que Cecilia ai fermé la porte derrière elle pour s’allonger sur le lit, laissant ainsi la possibilité à sa sœur de s’occuper de sa plaie. Elle tira avec elle les lambeaux de sa robe en retenant difficilement des gémissements de douleur, puis la laissa faire pour l’essence de dictame. Avoir sa sœur auprès d’elle était paradoxalement réconfortant. Elle aurait tout donné pour qu’elle n’assiste pas à ce massacre, mais elle était au combien heureuse de la savoir là, avec elle. En vie. Oui, c’était sans doute ça. Sa présence était la preuve qu’elle allait bien.
Elles avaient pris des risques, et Elya l’avait fait en connaissance de cause. Elle savait que quelque chose allait arriver, et elle était restée. Pire encore, elle avait laissé sa sœur l’accompagner. Elle s’en voulait terriblement de l’avoir laissée venir, de l’avoir mise en danger, de la mettre dans une situation délicate par rapport à leur famille. Parce qu’elle savait qu’il serait difficile de garder cette excursion secrète après cela. Elle avait encore une fois prouvé qu’elle était une grande sœur déplorable.
Le bruit des pas de sa sœur la sortit de ses pensées, et elle tourna la tête vers elle, suivant sa trajectoire du regard. Elle n’avait pas sentie le dictame agir, trop préoccupée par ses pensées. La potionniste jeta alors un rapide coup d’œil à sa blessure refermée avant de se relever en grimaçant de douleur. Elle remercia sa sœur pour le verre dont elle but de longues gorgées, puis ferma les yeux un instant pour se calmer. Le plus dur à présent serait de rester dans l’ignorance pour ceux restés sur la place de la Concorde. Aïlin, Crestian, Passiflore… Par les quatre fondateurs, comme elle aurait aimé s’assurer qu’ils étaient bien en vie ! Être là pour eux, panser leur blessure, les rassurer, les réconforter. Mais son sang faisait d’elle une intolérable en ces murs.
« Elya, tu vas mieux ? »
Relevant les yeux vers sa jeune sœur, Elya se rendit compte que la dernière chose qu’elle lui avait lancée à la figure était une insulte. Elle observa un instant son air désolé, son visage et ses vêtements sales et ses mains tremblantes. Elya ne pouvait pas rester ici, elle se devait de rentrer avec sa cadette au plus vite, être là pour elle. Elle lui prit alors la main, et l’amena à elle pour la prendre dans ses bras.
« Espèce d’idiote… C’est moi qui m’excuse. Je n’aurais pas dû te dire ça. Tu vas bien, c’est le plus important. Mais tu m’as fait tellement peur… - Elle la prit par les épaules et la poussa pour lui faire face, lui lançant un sourire rassurant – Rentrons, nous allons prendre un bain, nous coucher, et tenter d’oublier tout ça, d’accord ? Ça va aller, tout va bien se passer. Et… A propos de Cecilia, et de tout ce qu’il s’est passé d’ailleurs… Enfin, tu comprends. N’est-ce pas ?
Elle savait que son amitié avec Cecilia était tolérée bien que très mal vue, mais elle préférait que ce passage soit omis, au cas où elles seraient interrogées. Celui-ci, et celui concernant Aïlin. Mais ce soir, elle savait qu’elle pouvait faire confiance à sa sœur. Ce soir, elles étaient alliées.
« Je ne suis pas sûre de pouvoir transplaner… Mais je te fais confiance. »
Elya se leva avec l’aide de Carey, les jambes tremblotantes. Non, décidément, elle ne pourrait pas transplaner ce soir. Elle prit donc la main de sa sœur et la laissa faire, confiante. Elle savait ses amis et collègues entre de bonnes mains, et était persuadée, au fond d’elle-même, qu’ils allaient bien, tous.
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Re: Après la guerre, les Dommages par Mar 25 Mar - 18:46
Je ne pouvais pas en dire autant cette nuit-là quand, précipitamment, j’avais attrapé le bras de Harold pour qu’il nous mène jusqu’au manoir des Peverell, où le maître des lieux avait sommé aux participants de la Nuit de la Concorde de se rendre afin d’être en sûreté... »
Si la vue des tissus rouge vif et sanguinolents ne lui faisait à présent guère plus d’effets, la douleur stupéfiait la Vélane et faisait couler les larmes sur ses joues. Elle leva les yeux vers son assistant qui se pencha vers elle, désolé de constater la désartibulation. Incapable de bouger son bras gauche, elle leva cependant la main droite pour lui faire signe de se taire. Elle inspira, plus pâle que de raison :
- Cas pratique, Harold. Première chose... –elle déglutit, et reprit : l’hémorragie, d’accord ? Qu’est-ce que...
- Le dictame ? L’essence de dictame ? La coupa le jeune homme, sortant une fiole déjà bien entamée du fait des combats de la journée.
La Vélane opina de la tête et ferma les yeux, et commença :
- Dictamnus Albus...
- Ou Fraxinelle, continua le jeune homme, qui ouvrit la fiole et la suspendit au-dessus du bras de la Vénale. Traitement des hémorragies et... Des douleurs inflammatoires ?
- Dépêche toi, acheva Passiflore Delacour en fermant les yeux et serrant les dents.
Le jeune homme fit couler l’essence bienfaitrice le long de la plaie béante du bras que lui tendait la Vélane. Celle-ci eut un gémissement de douleur alors que de la fumée s’échappait de la blessure. Au moins, elle ne sentait plus le liquide chaud qu’était le sang glisser le long de ses doigts, du peu qu’elle pouvait encore sentir ces derniers. Elle s’appuya contre le mur derrière elle et garda les yeux clos, ses larmes formant un flot ininterrompu.
- Très bien... Anatomie du bras, Harold ? Demanda-t-elle, souffle court.
- Epaule, articulation scapulo-humérale, humérus, condyle et radius, récita le jeune homme en refermant la fiole.
- Muscles ?
- Biceps brachial, rond pronateur, long supinateur et grand palmaire.
- Pronostic ?
- Eh bien... L’articulation olécrânienne est visiblement touchée... Les muscles vont se reconstituer vite, mais les mouvements flexion extension et supination pro supination sont impossibles en l’état, mais je pense pouvoir limiter les dégâts. J’estime... 3 bonnes semaines de récupération ? hésita le jeune homme.
- En étant sage, Harold, répondit la jeune femme, un pâle sourire aux lèvres. Bien, fait ce que tu as à faire, qu’on aille aider les autres, il y a du pain sur la planche.
Quelque fût la douleur et le travail, la Vélane et l’apprenti Guérisseur ne pouvaient ignorer l’effervescence qui régnait dans le hall du château. Les blessés, Moldus et Sorciers, arrivaient en masse, et ils ne pouvaient se permettre de perdre plus de temps. Passiflore Delacour savait d’avance qu’elle ne serait pas au mieux de son efficacité, mais avec l’équipe des Guérisseurs présente sur le terrain, les blessés seraient bien pris en charge.
Elle avait fermé les yeux et laissé son esprit se reposer tandis que l’assistant, exécutant quelques moulinets de son poignet, marmonnait quelques phrases et formules pour reconstituer au mieux le bras de son Maître.
- Mademoiselle ? Vous m’entendez ? demanda-t-il au bout d’un temps, craignant que la Vélane n’ai sombré dans l’inconscience.
- Oui oui, Harold... Panse vite tout ça et mets-y une bande, s’il te plait.
Le jeune homme s’exécuta sans un mot, et bientôt la plaie fraîchement refermée mais encore lancinante et sensible de la Française était couverte de cataplasmes et d’une bande de tissu pour maintenir le tout. La jeune femme se pinça les lèvres et esquissa quelques mouvements des doigts de son bras blessé mais ceux-ci restèrent inertes, ou tout du moins elle ne les sentait plus. Les nerfs et les muscles se reconstitueraient d’eux-mêmes, mais cela prendrait un peu de temps.
Avec l’aide de l’apprenti Guérisseur elle se releva, puis elle regarda autour d’elle. Elle aurait voulu retrouver des visages connus, surtout ceux de ses derniers interlocuteurs. Qu’était-il advenu d’Elya Black, de Crestian Longbottom, ou bien encore de Philipp Bucks ?
Sans un mot de plus, elle se rendit auprès des premiers blessés pour porter secours aux Guérisseurs déjà en action.
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Re: Après la guerre, les Dommages par Mar 6 Mai - 10:01
La jeune femme tenait les jupes de sa robe légèrement relevées, se dirigeant vers le hall ou bien le salon rapidement pour tenter d’y trouver l’un des trois hommes. Dans le hall, Reginald entrait, un peu échevelé mais son chapeau toujours en place. Son regard se fit soulager et Cecilia s’en allait à sa rencontre quand elle entendit la voix d’Horod à côté d’elle. Les yeux de l’héritière se posèrent sur lui ; il sautillait, en panique et sa voix d’habitude un peu plus grave que la moyenne pour un elfe était rendue aigüe par elle-ne-savait quelle urgence.
« Miss Cecilia, miss Cecilia doit venir à l’instant!
— Horod! Qu'est-ce qu'il… est-ce mon père? » Dit-elle, sa gorge se nouant à ces paroles.
« Non! C’est Monsieur Bower! Monsieur Bower est blessé et déambule dans un couloir! »
Cette fois ce ne fut pas seulement sa gorge, mais bien aussi ses poumons et son cœur qui se nouèrent. L’on ne verrait pas le miracle que les trois hommes aillent tous bien ce soir. Cecilia se faisait déjà les pires scénarios dans sa tête, l’imaginant sur le seuil du trépas. Qu’avait-il bien pu lui arriver? Elle courait à présent, dépassant rapidement son elfe. Elle n’eut pas longtemps à courir qu’elle put voir Aïlin déchirer ses manches. Dans son geste, elle vit toute l’ampleur de sa blessure. Son bras manquant, cette boule luisante d’une couleur ivoire sous le sang. La chaire et les muscles, arrachés et souffrants. C’était trop pour la botaniste. Beaucoup trop pour son pauvre cœur, pis encore pour son estomac. Son dîner de plus tôt qui avait déjà tenté quelques remontées depuis le début de l’attaque se fit trop pressant contre son œsophage et elle dû agripper le premier contenant près d’elle pour y vomir. C’était un vase chinois, que ses parents avaient ramené plusieurs années auparavant, mais bien franchement à ce moment précis cela aurait pu être une jarre datant de l’Égypte Antique qu’il n’aurait pas été plus épargné. Horod arriva à ce moment et fit apparaître un mouchoir de tissus, que la jeune femme attrapa pour s’essuyer la bouche. Aïlin. Il perdait du sang, il avait besoin d’aide.
L’horreur dont Cecilia était présentement témoin ne serait qu’une parmi toutes les autres de la nuit. Certes à chaque fois son cœur ne se briserait pas autant que d’apercevoir son ami blessé de la sorte, mais elle ne pourrait garder une telle sensibilité, pas cette nuit. La sorcière devrait faire un effort et oublier le fait que son estomac se retournait devant une vision si sanglante. Sans y penser à deux fois elle oublia le vase et s’avança vers son précieux ami. Elle ne savait pas comment guérir une telle blessure, mais lui semblait exactement où aller, quoiqu’il fut incertain qu’il arrive à s’y rendre seul. Elle vint poser sa main sur l’épaule intact d’Aïlin, qui sans même la regarder, repoussa sa main.
« Je vais bien, laissez-moi ! Vous ne voyez pas qu'il y a des gens qui agonisent ici ?! » s’écria-t-il, entre la panique et la colère.
« Messire, c’est vous que je vois et si vous refusez mon assistance, votre bras en charpie lui me la supplie! » Rétorqua Cecilia avec une éloquence qu’elle ne se connaissait pas.
Dans un geste à la fois ferme et doux, la jeune Peverell stoppa le noiraud, ne serait-ce que pour lancer un sort qui pourrait stopper le saignement. Celui-ci marcha plutôt bien malgré l’effroi et le manque de compétence de la jeune femme. Après quoi, sans se soucier des revendications ou des complaintes qu’Aïlin aurait pu faire – chose qui, sauf de force majeure, ne serait jamais arrivée – elle passa sous son seul bras présent, l’incitant à s’accrocher à elle alors qu’elle l’agrippait par la taille. Non loin le bureau de son père trônait et il ne fallut pas plus de 5 secondes à Cecilia pour comprendre qu’il y avait très certainement quelque chose qui pourrait aider là-bas.
« Vous ne pourrez trouver ce que vous cherchez, ni même déverrouiller la porte du laboratoire de mon père sans aide messire. Elle marqua une pause et ajouta d’une voix qui l’implorait désormais : « Laissez-moi vous aider, je vous en supplie. Je refuse de vous perdre pour ça Aïlin. »
Faisait-elle référence à sa blessure ou son orgueil? Un peu des deux. Mais le message le plus important était que cet homme lui était rapidement devenu quelqu’un de précieux, qu’elle appréciait et que pour rien au monde elle ne voudrait voir souffrir plus longtemps. Il devrait se rendre à l’évidence, il était impossible pour Cecilia d’ignorer les douleurs innommables qu’il vivait et l’Anglaise n’avait plus en tête que lui et ce laboratoire d’Alchimie.
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Re: Après la guerre, les Dommages par Mer 21 Mai - 0:02
En un coup de baguette de la botaniste, Aïlin sentit comme un point de compression invisible et le sang qui affluait le long de son biceps cessa de dégouliner. La tête lui tournait et il voyait flou. Une petite voix en lui suggéra que Cecilia venait peut-être de lui sauver la vie. Il avait beau être sorcier, perdre des litres de sang serait aussi mortel pour lui que pour un moldu. Il en aurait soupiré de soulagement, si la douleur ne le tenaillait pas aussi fort. Tout son corps était crispé et, à présent qu'il s'était immobilisé, toute la partie droite de son buste pulsait sous les élans fiévreux de ses nerfs. La douleur était atroce. Assez pour qu'il se laisse faire lorsque Cecilia passa sous son bras gauche et assez pour qu'il prenne appui sur elle, tandis qu'elle le suppliait de la laisser l'aider. Il acquiesça et, rassemblant ce qu'il lui restait de courage, affronta sa souffrance pour s'acheminer jusqu'à la porte du laboratoire.
« F…fermez derrière-vous. » demanda-t-il, tandis qu'ils passaient, l'un contre l'autre, l'entrée du laboratoire.
Il avait mal, mal au point d'en pleurer, mais pour rien au monde Aïlin n'aurait voulu d'autre témoin que Cecilia. Aussi, ce fut seulement lorsqu'elle eut fermé la porte qu'il s'autorisa à délaisser le soutien que lui prodiguait le corps de la jeune femme pour se laisser aller contre le mur et tomber à genoux. Les dents serrées, les larmes roulants sur ses joues, il poussa entre ses dents le cri qu'il avait retenu jusqu'alors. Prostré à même le sol, il se concentra, repensant à ce petit garçon hébété, puis se focalisant sur sa respiration, pour oublier le mal. Il avait vécu pire. Il avait vécu bien pire. Aucune douleur ne pourrait égaler celle d'un doloris savamment lancé. Le souvenir de cette agonie, bien plus horrible, n'épargnant pas le moindre millimètre de chair et d'os, lui conféra la force de relever le menton. Fixant ses yeux rougis dans le regard de Cecilia, il décrispa la mâchoire et ouvrit la bouche :
« Première porte, placard du haut. La fiole rouge, pour la perte de sang. La verte sur la plaie et sur… sur l'étagère derrière-vous… prenez la fiole mauve. Il faut ajouter… »
Aïlin s'arrêta, se concentrant. Il savait ce qu'il fallait faire, son esprit avait recouvré son calme, mais s'exprimer s'avérait compliqué. Il peinait à trouver ses moyens pour parler, et les mots restaient longtemps coincés dans sa gorge avant de sortir enfin.
« Cinq pincées de poudre de… racine de mandragore. »
L'effet anesthésiant de la racine de mandragore ne serait pas aussi puissant que celui provoqué par le pavot, mais au moins la mandragore le maintiendrait mieux éveillé et à même de prêter main forte à ceux qui en auraient encore besoin. La nuit allait être longue. Il n'y avait qu'à espérer que rester actif l'aide à supporter la douleur que les élixirs occasionneraient, lorsqu'ils agiraient sur son épaule.
Tendant la main, il attrapa la fiole de régénération sanguine quand Cecilia la lui apporta et en avala une grande lampée.
« Je crois qu'il va me falloir un nouveau bandage… » tenta-t-il de plaisanter, quand la douce chaleur de la potion le réconforta un peu.
Cecilia semblait vouée à être sa guérisseuse, aujourd'hui, songea-t-il en tentant de rassurer la jeune femme du regard. Il voyait dans ses yeux qu'elle était terrifiée pour lui et supportait mal de voir cette inquiétude ronger le visage de la botaniste.
- Héritier rebelle
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